Courtet, P. (2013). Suicide et environnement social. Dunod.

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La prison est synonyme d’enfermement, de rupture du lien social et la vie dans un milieu hostile, pour la plupart inconnu. Contraint de vivre et de cohabiter avec d’autres individus parfois violents, les nouveaux détenus sentent la pression et la crainte du milieu carcéral.


Facteurs de risque du suicide en prison

Les facteurs de risque du suicide semblent souvent venir d’une instabilité psychologique des détenus: antécédents dépressifs, tentative de suicide, mais aussi de facteurs liés au milieu carcéral comme: les primo incarcérés, le statut de prévenu. Les facteurs découlant de la justice: crime violent, agression sexuelle, sont également à considérer. L’auteur relève ainsi trois phases prépondérantes dans la vie d’un détenu et, en fonction de sa manière de gérer ces phases, celui-ci sera plus ou moins touché par des poussées suicidaires.

La première concerne le début de l’incarcération, début qui constitue une réelle rupture avec l’environnement familier. L’individu passe de monsieur tout le monde à un prisonnier, un détenu. Le choc est donc immense et peu influer sur son comportement.

La seconde concerne les différentes étapes, avant, pendant et après le jugement, il s’agit d’une accumulation d’événements lourds et pesant pour l’individu. Ainsi une constante pression pèse sur lui et peu le mener à commettre un acte suicidaire. Enfin, la troisième et dernière phase concerne quant à elle, la libération. Celle-ci étant tant attendue, elle peut également être sujette à une crise suicidaire de par son ampleur et son incertitude.

Au-delà de ces trois phases, d’autres facteurs sont à considérer. Il s’agit comme dit par différents auteurs, de facteurs plus liés à des aspects personnels de la vie du détenu. Tout d’abord, les facteurs familiaux, la relation établie entre le détenu et les membres de sa famille, mais aussi les tendances psychologiques au sein même de la famille, peuvent jouer un rôle chez le détenu. L’existence ou non de personnes décédées par suicide est aussi prédicteur de suicide. Ensuite, les facteurs individuels comme le sexe, les addictions, les pathologies, le mauvais traitement durant l’enfance sont des éléments importants pouvant jouer un rôle sur le passage à l’acte suicidaire. Par ailleurs, d’autres facteurs s’y rapportant, les facteurs psychosociaux sont également à considérer. En effet, si l’individu a subi un isolement familial, affectif ou encore social, il peut être plus enclin à des poussées suicidaires qu’un autre individu. En outre, les facteurs judiciaires comme le jugement la procédure d’incarcération ou encore l’audience pénale sont souvent évoqués lorsque nous parlons de suicides, et ce, en fonction de la manière dont ces étapes sont vécues par la personne concernée. Pour finir, les facteurs pénitenciers tels que: l’isolement, la taille des cellules, l’entente au sein de la prison ou encore l’éloignement familial sont influant sur le mental de l’individu et le pousseront ou non à l’acte suicidaire.