« La représentation de la place du parent au début d'un processus de placement par des professionnels » : différence entre les versions

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=La collaboration entre les professionnels et les parents, une nouvelle exigence institutionnelle?=
=La collaboration entre les professionnels et les parents, une nouvelle exigence institutionnelle?=


 
En Suisse, comme nous l’avons vu précédemment, la mise en place d’un travail de collaboration entre les familles et les professionnels n’est pas une exigence législative. Toutefois, au niveau des institutions, on peut se demander si une forme de  collaboration entre les professionnels de l’institution et les parents est sollicitée par le biais d’une charte, d’un projet institutionnel, d’une démarche qualité ou encore d’un contrat de prestation. Avant de nous intéresser à deux institutions à propos de ces documents, il serait judicieux de faire un bref détour théorique afin de mieux appréhender les notions de collaboration, de partenariat et d’empowerment. Le terme de collaboration ou de participation implique que les parents et les professionnels travaillent en association à une œuvre commune. Le partenariat est une forme beaucoup plus exigeante de collaboration. En effet, le partenariat est présenté comme une redéfinition du rapport entre professionnels et parents et peut se définir comme suit: Rapport d’égalité entre les acteurs, par la reconnaissance réciproque de leurs ressources et de leurs expertises, par le partage de décision visant le consensus (Bouchard,Pelchat,Sorel 1998). Le partenariat vise à établir une relation égalitaire entre parents et intervenants, notamment au moment de la prise d’une décision (orientation scolaire, propositions de prises en charge de l’enfant, par exemple). Cela implique de la part du professionnel un déplacement de son expertise, qui ne consiste plus à prendre la décision de façon unilatérale, mais à mettre à disposition des parents l’information nécessaire pour une décision concertée. Cette nouvelle forme de relation d'aide vise à renforcer l’alliance de travail avec les parents et à faire appel à leurs ressources propres (Chatelanat, Panchaud Mingrone et Martini-Willemin 2001). La notion d’empowerment est étroitement liée au concept de partenariat. En effet, une recherche réalisée par Dunst (cité par Chatelanat et al., 2001) montre que l’établissement de relations partenariales entre les parents et les professionnels induisent chez les mères de son étude un sentiment d’autodétermination, une perception de maîtrise et de contrôle (un sentiment de compétence et de confiance en ses ressources).
Après ce bref rappel théorique, nous allons maintenant analyser les projets institutionnels de deux foyers à propos d’une éventuelle collaboration souhaitée:


= 2) Quelques exemples concrets de collaboration, voire de partenariat possibles=
= 2) Quelques exemples concrets de collaboration, voire de partenariat possibles=

Version du 17 avril 2008 à 17:18

Propos introductif

La recherche que nous allons mener se propose d'étudier : 1/ la façon dont les parents (le père et la mère) vivent le placement de leur enfant en institution (internat) et comment ils sont pris en considération dans le processus de décision qui va du "diagnostic" lors du dépistage à l'annonce de la décision de placement. 2/ les représentations des parents par les professionnels Les questions de recherche tourneront autour de quelques thèmes:

  • quel est le cadre juridique du placement et en particulier de l'autorité parentale
  • y a-t-il prise en considération des valeurs de chacun ?
  • les parents ont-ils connaissance de leurs droits?
  • y a-t-il un partenariat possible?
  • y a intégration des parents dans le processus (ou exclusion qui peut être vécue comme une violence institutionnelle?)
  • qu'en est-il dans les cas de de parent de cultures différentes

La recherche utilise la méthode de l'entretien sur trois situations dont au moins deux concernent des familles immigrées et une famille autochtone (c'est-à-dire suisse sur deux générations). Il s'agira de comparer les trois situations et en particulier de comparer les réponse des mères et des pères. Un entretien avec des professionnels peut être envisagé.

Une grille d'entretien sera élaborée autour d'un certains nombres de thèmes et de questions, tels que la relation parent-enfant, parent-éducateur (ou professionnel de la protection de l'enfance), les valeurs éducatives du parents, les stratégies adoptées pour se faire entendre, l'intégration des normes de l'institutions, etc.

Une étude de la littérature introduira cette recherche autour d'un certains nombres de concepts qui sont encore à choisir.

Il nous semble important de préciser d'entrée que les parents auxquels nous nous intéresserons, dans le cadre de ce travail, ne sont ni violents, ni maltraitants avec leur enfant. Ces parents se sont retrouvés, à une période de leur vie, dans l’impossibilité d’assurer leur responsabilité parentale pour de multiples et diverses raisons ayant engendré le placement de leur enfant.

Etat de la question (revue de la littérature )

Le placement de l’enfant signifie séparation des parents. Différents auteurs s’accordent pour dire que cet événement est douloureux et traumatisant pour l’enfant et sa famille, même si la séparation s’avère être souvent utile et nécessaire. D’ailleurs, des mères attestent de certains effets positifs du placement. Elles expliquent que la séparation leur a permis de prendre du recul et d’entamer ainsi une prise de conscience. Une mère, par exemple, raconte que la séparation lui a même permis d’améliorer ses relations avec ses enfants (Bonte, 2000). Toutefois, Abels-Eber (2006) utilise le terme de « violence » pour qualifier certaines situations d’enfants séparés de leurs parents. En effet, pour certains parents, le placement de leur enfant est la réponse donnée à la demande d’aide et de soutien qu’ils ont formulée à un moment spécialement difficile de leur vie. Cette décision de placement ne répondant donc pas à l’aide attendue, elle est considérée par le parent comme une violence qui le disqualifie et le stigmatise dans un rôle de parent défaillant. Des parents qui ont participé à la recherche de Bonte (2000) sur « ce que des parents pensent du placement de leurs enfants » témoignent également d’un placement vécu comme une sanction alors qu’ils avaient seulement formulé une demande d’aide. Par ailleurs, Abels-Eber parle aussi de violences administratives, institutionnelles ou venant des travailleurs sociaux, adressées à certains parents. En effet, à la vue de quelques récits de parents, la violence administrative apparaît, par exemple, dans «L’acharnement et les pressions de services sociaux [qui] empêchent parents et enfants de se séparer de ceux qu’ils aiment avec l’assurance de les retrouver. Un soutien et un accompagnement individuel ou familial pourraient leur permettre de comprendre que la séparation, parfois utile et nécessaire, n’est pas une destruction, ni une rupture définitive, et qu’elle n’a pas pour objectif de compromettre la qualité des liens positifs qui existent entre eux, mais plutôt de les reconnaître et de les renforcer ». (Abels-Eber, 2006, p. 27) Concernant la violence institutionnelle, elle peut être perçue par les parents quand ils ont le sentiment que leurs droits ne sont pas respectés, qu’ils sont dépossédés de leur enfant et qu’on ne les laisse pas exercer leur devoir de parent. Finalement, les parents parlent de violence venant des travailleurs sociaux quand ils se sentent dévalorisés, humiliés ou enfoncés par ces derniers. Toutefois, Abels-Eber souligne que l’action des travailleurs sociaux, bien qu’elle puisse être quelques fois destructrice, a fréquemment un impact positif, car elle aide les parents à retrouver leur dignité et leur statut parental. Les parents qui ont participé à l’étude de Bonte disent, habituellement, entretenir de bonnes relations avec les éducateurs, bien qu’ils leur est arrivé de rencontrer des professionnels qui n’étaient pas à leur écoute ou qui exerçaient un contrôle permanent sur eux. Par ailleurs, il est important d’ajouter que ces parents affirment ne pas parvenir à définir le rôle des différents intervenants. Il leur arrive, par exemple, de confondre l’éducatrice avec l’assistante sociale. Par contre, « ils repèrent clairement la fonction souveraine et puissante, selon eux, du juge des enfants » (Bonte, 2000, p.80). Delens-Ravier (2000) a analysé plusieurs interviews de parents qui ont vécu une situation de placement. Cette analyse rend compte de réactions communes de la part des parents face à la décision de placement. En bref, les parents disent se trouver exclus de l’éducation et de toute prise de décision concernant leur enfant. Ils se sentent incompris, jugés négativement et indignes de considération. Le témoignage d’une mère concernant le placement de sa plus jeune fille, dont quelques éléments du récit sont retranscrits dans l’ouvrage de Abels-Eber, atteste de réactions similaires. Par ailleurs, elle exprime en fin de récit ses attentes vis-à-vis des professionnels. Elle demande à ces derniers de respecter l’humain par l’observation des lois et des droits des parents. Elle leur demande également de les écouter et d’essayer de les comprendre, sans les juger ou leur donner des leçons. Finalement, elle réclame qu’ils travaillent avec la famille et non contre elle, car cela nuit à la protection de l’enfant. Ces requêtes adressées par une mère aux professionnels traduisent son envie de réfléchir à une meilleure manière d’accompagner les parents dont l’enfant est placé, afin que chacun y trouve sa place. En regard de ce qui a été dit précédemment, la collaboration entre les parents et les professionnels, voire même le partenariat entre ces derniers, semble influencer, soit positivement, soit négativement, le vécu des parents face au placement de leur enfant. Certains résultats obtenus dans une étude sur l’appréciation des parents sur la prise en charge de leur enfant handicapé (2007) vont également dans ce sens. En effet, la satisfaction des parents quant à la prise en charge de leur enfant en hôpital ou en établissement médico-social dépend du nombre d'informations transmises par les professionnels et du niveau de communication avec ces derniers. De plus, lors de la prise en charge de l'enfant et tout au long de son accompagnement, l'implication des parents par les professionnels est une variable importante dans l'explication de la satisfaction des parents. Goffin et Rabau travaillent en tant qu’assistante sociale et psychologue au sein du semi-internat « Equinoxe ». Dans un article intitulé « partenariat à sens multiple », elles expliquent ce qu’implique le fait de considérer la famille comme un partenaire fondamental : « nous insistons auprès des familles sur leurs potentialités à éduquer leur enfant et sur leurs capacités à trouver des issues à leurs crises ; aucune décision n’est prise sans eux » (1993, p. 68). (Mélanie)

Le cadre juridique

Des intérêts, a priori antinomiques, se rencontrent lorsque le placement d’un enfant est décidé. En effet, nous pouvons nous interroger quant à la possibilité de protéger à la fois l’enfant (de ses parents disqualifiés dans leur fonction parentale par un magistrat), les parents dans l’exercice de leur autorité parentale et les professionnels dans l’exercice de leurs fonctions. Le contexte juridique, peut nous éclairer sur cette question.

De la puissance paternelle à l'autorité parentale

Dès 1912 (1913 à Genève), la France voit apparaître les premiers Tribunaux pour Enfants, avec l’institution d’une nouvelle mesure pénale appelée « liberté surveillée ». Un tournant s’opère, puisque, alors que jusqu’à présent le jeune dit déviant était systématiquement retiré de sa famille, on parle pour la première fois du maintient du jeune dans son milieu d’origine, moyennant une ’approche éducative familiale en ce sens que désormais « le milieu de vie du mineur n’est pas [perçu comme] pernicieux mais simplement que l’autorité paternelle a besoin d’être confortée. […] Cette loi en effet semble donner une chance à la famille, qui est pour la première fois officiellement incluse dans la problématique du mineur » (Durning et al., p. 98). Cela bien que la mesure contenue dans la loi reste marginale : le bouleversement juridique ne pouvant pas changer à lui seul une idée bien forgée depuis le début du 19ème siècle, qui est celle de retirer l’enfant de sa famille. Il faudra en effet attendre les lendemains de la seconde guerre mondiale pour voir la liberté surveillée et l’assistance éducative gagner du terrain sur le placement institutionnel, soit l’apparition d’un courant porteur d’un regard nouveau sur l’enfance irrégulière, à savoir les théories systémiques (principalement les théories de la cybernétique de second ordre) qui intègreront les liens familiaux comme porteurs d’une rééducation possible ainsi que le concept de partenariat, qui finira de reconnaître l’expertise familiale dans toute sa dimension en l’incluant dans le processus d’intervention.

Enfin, c’est la loi de 1970 en France qui marque une profonde rupture idéologique et une évolution important par rapport au système antérieur : pour la première fois en effet, la volonté de comprendre une problématique familiale faisant intervenir chacun de ses membres et l’apport à toute la famille de l’aide dont elle a besoin, remplace la seule prise en compte du comportement du mineur à travers ses actes de délinquance. Il est intéressant de relever le nouveau vocabulaire utilisé par la loi, qui met fin à une approche péjorative de la famille : la notion de faute est remplacée par le terme beaucoup plus neutre de difficultés. On prône désormais le maintien des mineurs dans la famille aussi longtemps que possible. La puissance parentale est remplacée par l’autorité et elle n’est plus l’apanage du père. Cela montre une évolution notoire car avant la loi du 4 juin 1970, on parlait de puissance paternelle, notion qui était utilisée pour définir le droit des parents et surtout du père. Hors, avec l’application de cette loi, puis d’autres postérieures, on note une évolution dans l’intérêt porté aux droits et devoirs des familles dont les enfants sont placés. Sellenet (2003) note que des conséquences importantes découlent du droit à l’autorité parentale dans le cas du placement d’un enfant. En effet, en cas de placement de l’enfant, l’autorité parentale ne peut pas être supprimée ou déléguée, mais seulement contrôlée par la société dans l’intérêt de l’enfant. Par conséquent, « les pères et les mères dont l’enfant a donné lieu à une mesure d’assistance éducative conservent sur lui leur autorité parentale et exercent les attributs qui ne sont pas incompatibles avec l’application de la mesure » (Sellenet, 2003, p. 94). Dans ce sens, les établissements de placement sont tenus de garantir une réelle place des parents dans la vie de leur enfant et cela malgré la distance géographique, la disqualification sociale des parents, les difficultés à interpeller des parents considérés comme défaillants, etc. L’exercice de l’autorité parentale par les parents ne doit donc pas se résumer à un aspect uniquement formel comme, par exemple, l’apposition d’une signature sur les bulletins scolaires. L’application de la loi oblige, en effet, l’instauration d’une collaboration entre les professionnels et les parents dans l’intérêt de l’enfant. Car, l’idée centrale de cette loi est celle exprimée par l’article 371-2 du Code civil : «  l’autorité appartient au père et à la mère pour protéger l’enfant dans sa santé, sa sécurité et sa moralité. Ils ont à son égard droit de garde, de surveillance et d’éducation. » L’autorité parentale n’est pas un droit, c’est une mission éducative. Les parents n’ont pas de droit de propriété, ils ont une mission à remplir, une responsabilité à assumer: une mission d’ordre public - l’autorité parentale est aménagée dans l’intérêt de l’enfant - la responsabilité première de l’éducation revient aux parents. (Julien et Mélanie)

(Camille:)

Cependant en ce qui concerne la Suisse, il nous a été difficile de trouver des documents aussi précis par rapport au statut de l’autorité parentale en cas de placement. En effet, même si l'autorité parentale est reconnue de la même manière qu'en France, la responsabilité des parents lors d’un placement n’est pas abordée dans les textes de lois. Même dans le rapport du conseil fédéral concernant le placement d’enfant en Suisse (cf : http://www.news-service.admin.ch/NSBSubscriber/message/attachments/3539.pdf) il n’est pas mentionné l’importance d’un partenariat entre famille et institution. La prédominance est plutôt accordée à la protection de l’enfant avant tout.

Par ailleurs, dans les textes de lois relatifs aux placements, (Ordonnance du 19 octobre 1977 réglant le placement d'enfants (RS 211.222.338) et Code civil suisse du 10 décembre 1907 (Art. 307ss)), l'autorité parentale n'est pas mentionnée. Il est avant tout question d’autorisation officielle : « l'article 316, alinéa 1 du Code civil (CC) exige une autorisation pour quiconque veut recueillir des enfants placés. Il incombe au Conseil fédéral d'édicter les dispositions d'exécution nécessaires à cette obligation d'autorisation et à la surveillance requise en la matière. » Dans cette ordonnance, L'OPEE distingue le placement chez des parents nourriciers (art. 4-11), le placement à la journée (art. 12) et le placement dans des institutions (art. 13-20). Nous nous intéresserons donc uniquement à ce dernier. Pour qu’un placement en institution soit accepté, le responsable de l’institution doit assurer que l’établissement soit conforme à certains critères :

- (que) les conditions propres à favoriser le développement physique et mental des enfants semblent assurées ;

- (que) les qualités personnelles, l'état de santé, les aptitudes éducatives et la formation de la personne dirigeant l'établissement et de ses collaborateurs leur permettent d'assumer leur tâche ;

- (que) l'effectif du personnel est suffisant par rapport au nombre de pensionnaires ; les pensionnaires bénéficient d'une alimentation saine et variée et sont sous surveillance médicale ;

- (que) les installations satisfont aux exigences de l'hygiène et de la protection contre l'incendie ; - (que) l'établissement a une base économique sûre ;

- (que) les pensionnaires sont assurés convenablement contre la maladie et les accidents ainsi qu'en matière de responsabilité civile.

Par conséquent, on remarque que les éléments mentionnés dans l’ordonnance relative au placement permettant de décider de l’autorisation pour l’entrée en foyer ne font pas référence à une collaboration quelconque avec les parents. On pourrait donc en conclure que juridiquement parlant, les institutions n'y sont pas tenue. Toutefois, il est clair que l'éthique joue un rôle important car, il est évident que le rôle d’un placement n’est pas d’arracher un enfant à sa famille, excepté lorsque ses parents sont réellement maltraitants. Par conséquent, la possibilité d’une mise en place d’une collaboration, voire d'un partenariat, dépend entre autre des raisons du placement. De manière générale, il y existe deux principales raisons poussant à un placement en internat.

1) Suite à une intervention de la protection de la jeunesse (SPJ) jugeant que les parents ne peuvent plus s’occuper de leur enfant. (Mesures protectrices)

2) Sur demande des parents eux-mêmes lorsqu’ils ne peuvent plus assurer l’éducation de leur enfant, que cela soit dut à :

- une carence de leur part - la problématique de leur enfant (trouble du comportement,handicap physique ou mental) entraînant une prise en charge spécialisée

Nous allons maintenant étudier ces différentes situations et les conséquences qu’elles engendrent.

1 a) Placement pour mesures protectrices

L'ordonnance du 23 décembre 1958, modifié par la loi du 4.06.1970 que l'on retrouve dans les articles 375 à 382 du code civil prévoit que tout mineur en danger peut bénéficier d'une action éducative. L'article 375 du code civil énonce que : « Si la santé, la sécurité, la moralité d'un mineur non émancipé sont en danger ou si les conditions de son éducation sont gravement compromises, des mesures d'assistance éducative peuvent être ordonnées par justice à la requête des père et mère conjointement ou de l'un d'eux ». Par danger, il faut entendre danger moral, matériel ou physique. Le juge des enfants estimera la nature du danger qui sera précisées dans les motifs de la décision qui sera prise. L'article 375.2 stipule que dans la mesure du possible, l'enfant est maintenu dans son milieu naturel. Dans ce cas, le juge désigne un service d'éducation en milieu ouvert en lui donnant mission d'apporter aide et conseil à la famille.

Toutefois, dans le cas où il est préférable de retirer l'enfant de son milieu naturel, le juge des enfants peut décider de le confier soit à un autre membre de sa famille ou à un tiers digne de confiance, soit à un service ou un établissement sanitaire d'éducation ordinaire ou spécialisé, soit au service départemental de l'aide sociale à l'enfance (art. 375.3 du code civil). S’il décide de placer l’enfant en institution, le Juge confie au Service de protection des mineurs (SPMi) la charge de lui trouver un lieu du placement. Ce service comprend le secteur des mineurs du Service du tuteur général et le Service de protection de la jeunesse suite à la décision du Conseil d'Etat du 1er décembre 2005. Le but de cet unification est d'offrir une continuité dans le suivis des mineurs et de leurs familles. Par ailleurs, le SPMi est aussi en étroite collaboration avec divers services de l’Office de la jeunesse, en particulier le Service de santé de la jeunesse (SSJ), le Service médico-pédagogique (SMP) et les instances judiciaires et pénales.

1 b) Placement volontaire ou administratif

Il y a divers lieux où les parents peuvent se rendre pour demander de l'aide tels que les CASS ( Centre Action Social et Santé) qui se situent dans chaque commune de la ville de Genève, ou les divers services de l’Office de la jeunesse cité plus haut. Cependant, comme nous l’avons relevé plus haut, la réponse à une demande d’aide est souvent un placement dans une institution, ce qui n’est parfois pas adapté aux demandes des parents ni même aux besoins des enfants. Par conséquent, des solutions intermédiaires sont actuellement mise en place pour éviter un départ définitif tel que les services d’éducation en milieu ouverts (AEMO). Ce service visant à favoriser le maintien des personnes en difficultés dans leur réseau naturel d’appartenance est déjà présent à Lausanne, Yverdon, Nyon et la Tour-de-Pelz et devrait voir le jour prochainement à Genève. Les AEMO pourraient donc constituer une alternative intéressante au placement.

La collaboration entre les professionnels et les parents, une nouvelle exigence institutionnelle?

En Suisse, comme nous l’avons vu précédemment, la mise en place d’un travail de collaboration entre les familles et les professionnels n’est pas une exigence législative. Toutefois, au niveau des institutions, on peut se demander si une forme de collaboration entre les professionnels de l’institution et les parents est sollicitée par le biais d’une charte, d’un projet institutionnel, d’une démarche qualité ou encore d’un contrat de prestation. Avant de nous intéresser à deux institutions à propos de ces documents, il serait judicieux de faire un bref détour théorique afin de mieux appréhender les notions de collaboration, de partenariat et d’empowerment. Le terme de collaboration ou de participation implique que les parents et les professionnels travaillent en association à une œuvre commune. Le partenariat est une forme beaucoup plus exigeante de collaboration. En effet, le partenariat est présenté comme une redéfinition du rapport entre professionnels et parents et peut se définir comme suit: Rapport d’égalité entre les acteurs, par la reconnaissance réciproque de leurs ressources et de leurs expertises, par le partage de décision visant le consensus (Bouchard,Pelchat,Sorel 1998). Le partenariat vise à établir une relation égalitaire entre parents et intervenants, notamment au moment de la prise d’une décision (orientation scolaire, propositions de prises en charge de l’enfant, par exemple). Cela implique de la part du professionnel un déplacement de son expertise, qui ne consiste plus à prendre la décision de façon unilatérale, mais à mettre à disposition des parents l’information nécessaire pour une décision concertée. Cette nouvelle forme de relation d'aide vise à renforcer l’alliance de travail avec les parents et à faire appel à leurs ressources propres (Chatelanat, Panchaud Mingrone et Martini-Willemin 2001). La notion d’empowerment est étroitement liée au concept de partenariat. En effet, une recherche réalisée par Dunst (cité par Chatelanat et al., 2001) montre que l’établissement de relations partenariales entre les parents et les professionnels induisent chez les mères de son étude un sentiment d’autodétermination, une perception de maîtrise et de contrôle (un sentiment de compétence et de confiance en ses ressources). Après ce bref rappel théorique, nous allons maintenant analyser les projets institutionnels de deux foyers à propos d’une éventuelle collaboration souhaitée:

2) Quelques exemples concrets de collaboration, voire de partenariat possibles

Afin d’avoir une vision plus concrète des dispositions mise en place par les institutions pour favorisé (ou non) un lien avec les parents, nous nous sommes intéressés aux projets pédagogiques de diverses institutions suisse romande. En effet, étant donné que, comme nous l’avons vu, il n’existe pas d’obligation juridique concernant un partenariat concret entre institution et parents, nous avons voulu nous rendre compte si les établissements mettaient tout de même en place un projet allant dans ce sens. Toutefois, il est évident que les éléments qui suivent se basent uniquement sur des sources théoriques émanant des foyers eux-même, par conséquent, ils ne peuvent pas être pris pour "argent comptant". En effet, étant donné que nous n'avons pas de retour des parents quant à la mise en place de ces diverses mesures, nous ne pouvons en tirer aucune conclusions. Néanmoins, nous pourons tout de même constater s'il existe une nette différence idéologique concernant l'inclusion des parents dans les divers projet de l'institution.

2a) Le Foyer Saint-Martin

Ce foyer est une coopérative qui existe depuis plus de 20 ans et qui se situe à Ondallaz, sur la commune de Blonay. Elle a tout d'abord accueilli des jeunes en grande difficulté. Des soins leur étaient apportés au sein de leur famille en complément de la pédagogie curative d'inspiration anthroposophe.

Aujourd’hui le foyer s’est détaché de cette influence antroposophique et se compose d’une nouvelle équipe éducative formée par des éducateurs spécialisé de la petite enfance. La structure permet d’acceuillir 6 enfants entre 5 et 12 ans en situation d’éloignement familial mais ne nécessitant pas un encadrement ou des infrastructure de prise en charge psychiatrique.

La place des parents dans ce foyer est prépondérante. En effet, les professionnels souhaitent pouvoir les inrégrer au projet éducatif car ils considèrent que les parents restent les premiers éducateurs de leurs enfants. Par conséquent, le travail avec la famille est défini comme étant une priorité dès leur première visite. Il est mis en place de manière concrète par une sollicitation active de la part de l’équipe éducative ainsi qu’une participation importante (rencontre avec les éducateurs, accompagnement lors d’activités définies, de démarches administrativec etc). Par ailleurs, toutes les informations doivent être échangées par le biais de rencontre ponctuelle permettant d’évaluer la situtation de l'enfant et de la famille. Les éducateurs organisent des visites à domicile si nécessaire et la possibilité d'entretien avec un psychologue. Finalement, des moments plus « informels » sont mis à profit tels que des fêtes lors desquelles les enfants peuvent montrer ce qu’ils on fait au quotidien. Les parents peuvent également participer à des moments importants pour le foyer tels que la fabrication de jus de pommes, l’extraction du miel, les fêtes de fins d’années etc.

Nous voyons donc que dans ce foyer, le partenariat occupe une place importante dans la dynamique. Le parent semble donc y être pris en compte et intégré.

2b) Foyer "La Ferme" ( à continuer)



Documents à rechercher

-Contrat de prestation imposée par l'Etat pour les institutions. -démarche qualité, audit (A.I. et autres)

Entretiens

Entretiens avec des professionnel/le/s en lien avec la question du partenariat et la charte ou projet institutionnel.

En amont, Protection des mineurs, Fondation officielle de la jeunesse, SMP, Tuteur général, Astural. En aval: les institutions (Foyer du Grand Lancy), service itinérant (Astural).

Thêmes à aborder

-le rôle, la place des parents -les représentations des parents par les professionnels (et vice versa) -la notion d'usager. -la notion de contrat -l'empowerment (autodétermination,appropriation, capacitation, (re) prise de pouvoir, autonomie,...

  • Questions concernant d'avantage les parents

- Comment se met en place la question du placement ? Suite à une demande d'aide de la part d'un parent ? D'une dénonciation ? D'une visite d'un travailleur social de la protection des mineurs ? - Quel degré d'implication personnelle du parent dans le processus de soutien ? - Quel communication avec les intervenants est possible ? - Les sentiments des parents: compréhension de leur situation, respect de leurs valeurs, de leurs droits ? - Sont-ils informés de leurs droits ? Quelles stratégies mettent-ils en place pour éviter (la menace du ) le placement de leurs enfants ? - ETC

  • Questions concernant d'avantage les intervenants

- Comment passer de l’aide contrainte à l’aide demandée ? - Comment faire de la prévention ? - Comment soutenir les parents ? "L'Enfance en danger. Ils n'ont rien vu ?" - Le partenariat dans l'institution - ETC

Analyse des entretiens

Conclusion

Bibliographie finale

(Seront placées ici que les références utilisées dans le corps de l'article. Donc, utilisez la bibliographie commune y insérer toutes sortes d'articles.)