Toucher 08

De biorousso
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Introduction

Dans un monde qui peut être dangereux, comme celui dans lequel nous vivons, les êtres vivants ont dû, à travers les âges, analyser les événements extérieurs pour pouvoir s'y faire une place ou, tout simplement survivre. C'est pourquoi il se sont vus dotés d'outils qui leur permettent de percevoir ce qui se passe autour d'eux. Ces outils sont les sens. Ils constituent en faite un moyen pour une grande partie des êtres vivants, pas tous évidemment, de transformer l'énergie chimique ou mécanique qui leur est envoyée par certains éléments de leur environnement, en signal électrique nerveux afin de percevoir et de comprendre ce qui se passe autour d'eux. Ces sens se sont bien sûr développés au cours de l'évolution de chacune des espèces, mais ils ont été dès le début un élément primordial.
Comme nous le savons sûrement tous, il existe 5 sens : l'ouïe, la vue, la goût, l'odorat et le toucher. C'est de ce dernier dont il sera sujet sur cette page.
Cette présentation sera principalement anthropocentrique. Mais il faut savoir qu'il n'y a pas que chez l'Homme où les sens jouent un rôle important. Comme indiqué précédemment, chez un grand nombre d'êtres vivants, les sens sont indispensables à leur survie. Mais il faut préciser que ce n'est pas le cas de beaucoup d'organismes (qui sont, pour la grande majorité, relativement simples) comme les bactéries, les méduses ou la grande majorité des plantes qui ne possèdent pas de sens ni de système nerveux mais qui arrivent quand même à survivre. Ceci vient du faite que les animaux possédant une anatomie plus complexe tel que les mammifères ont d'avantage besoin d'être conscient de ce qui les entoure pour se nourrir par exemple ou encore se reproduire. Des sens plus développés leur sont donc indispensables.

Qu'est-ce que le toucher ?

Le toucher fait appelle à la sensibilité du corps, aussi appelée somesthésie. Elle représente l'ensemble des différentes sensations provenant de la peau, des parois corporelles, des os, des tendons et des articulations. Divers récepteurs somatiques donnent naissance à ces sensations. Le système somestésique est donc la partie du système sensoriel s'occupant du toucher.
Comme pour tous les sens, le point de départ du toucher est un stimulus (ou des stimuli) extérieur(s). L'action de ces stimuli va être captée par différents récepteurs et corpuscules. Une fois captée, l'information sera transmise au cerveau par l'intermédiaire de, entre autres, la moelle osseuse. Tous cela créera les sensations de toucher, de pression, de chaleur, de froid et ainsi que de la position et du mouvement des différentes parties du corps (voir Annexe Toucher 1).

On distingue 4 types de sensibilités :

  • la sensibilité mécanique cutanée qui réagit aux stimuli mécaniques;
  • la sensibilité mécanique musculaire et articulaire qui réagit également aux stimuli mécaniques et joue un rôle dans l'orientation;
  • la sensibilité thermique qui réagit aux variations de température;
  • la sensibilité douloureuse qui est à l'origine de la douleur.


La sensibilité provenant de la partie la plus externe où se trouvent des récepteurs, c'est à dire la peau, est appelée l'extéroception alors que celle provenant des muscles, des parois internes, des os, des tendons et des articulations est appelée l'intéroception.

Qu'est ce qui diffère la somesthésie des autres sens?

Contrairement aux autres sens qui sont la vue, l'ouïe, l'odorat et le goût, la somesthésie n'est pas localisée. Les récepteurs somesthésiques sont disséminés à travers de grandes zones (comme dit ci-dessus: la peau, les muscles, etc...) et non localisée à un endroit comme les récepteurs olfactifs (dans le nez) ou les récepteurs gustatifs.
Cette non localisation crée un palette de sensations plus large que pour les autres sens. En effet, les récepteurs olfactifs ne captent que les odeurs. Les récepteurs somethésique eux captent les stimuli mécaniques, thermiques, créent la douleur et nous permettent de nous orienter.

De quoi la peau se compose-t-elle?

Comme nous avons décidés de parler principalement de l'Homme, il est essentiel, avant de parler des sensations et des récepteurs, de bien connaître l'anatomie de la peau. La peau (ou tégument) se divise en trois couches principales: l'épiderme qui se trouve être la couche supérieure de la peau, le derme et puis finalement le tissu sous-cutané que l'on appelle l'hypoderme.

Epiderme

L'épiderme est un tissu épithélial. Les tissus épithéliaux recouvrent non seulement le corps mais aussi les organes. Ils se caractérisent par des couches de cellules accolées les unes aux autres. Cette adhésion donne à la peau et aux organes une perméabilité sélective. La face libre de l'épithélium se trouve à la surface de l'épiderme et une membrane basale forme la dernière couche de l'épiderme.
L'épiderme qui a une épaisseur de moins d'un millimètre, se constitue principalement de trois types de cellules différenciées:

  • les cornéocytes sont des cellules mortes qui forment la couche cornée à la surface;
  • les mélanocytes qui donnent la pigmentation;
  • les kératinocytes qui produisent des cellules qui se différencieront vers la surface.


On trouve dans cette couche les récepteurs les plus sensibles. Ce sont des corpuscules tactiles, appelés disque de Merkel, et les terminaisons nerveuses libres, qui détectent les contacts les plus légers.

Derme

En dessous de l'épiderme se trouve le derme qui est la partie la plus épaisse de la peau. C'est un tissu conjonctif lâche. Un tissu conjonctif sert principalement à fixer et soutenir les tissus. Ce tissu se compose de protéines que l'on classe en trois catégories.

  • Les fibres collagène qui sont, comme leur nom l'indique, constituées de collagène qui est en faite une colle naturelle. Ce sont elles qui empêchent, par exemple, la peau de s'arracher des muscles. Lorsque qu'elles sont humidifiés, les fibres se dissocient pour former ce qu'on appelle communément de la gélatine. Autrement dit ces fibres sont très résistantes.
  • Les fibres élastiques: comme leur nom l'indique, c'est elles qui apportent l'élasticité de la peau. Elles sont formées de protéines appelées "élastine".
  • Les fibres réctulaires qui sont également faites de collagène mais qui ont pour fonction de relier le tissu conjonctif aux tissus adjacents.


Le derme se composent aussi de vaisseaux sanguins, de follicules pileux, de glandes sébacées, qui sécrétant le sébum qui graisse la peau en surface), de glandes sudoripares, qui sécrètent la sueur, et surtout de nerfs. C'est cette couche qui va nous intéresser puisque c'est ici que se trouvent les principaux récepteurs.

Hypoderme

Il se compose essentiellement d'une couche de graisse qui nous protège des agressions externes. On ne trouve dans cette couche aucun récepteur sensoriel.

Pour un schéma de la peau, voir Annexe Toucher 2.

Qu'est ce que la sensibilité mécanique ?

La sensibilité mécanique est celle qui génère les sensations produites par un stimuli mécanique, un contact physique comme une pression effectuée sur la peau, les muscles ou les articulations.

La sensibilité mécanique cutanée

C'est la sensibilité produisant les sensations dont les stimuli mécaniques sont captées par les mécanorécepteurs cutanés. Ces récepteurs présents dans les différentes parties de la peau citées ci-dessus vont être sensible à trois facteurs différents :

  • La pression qui correspond à un appui important sur la peau, qui va enfoncer les couches cutanées et à un étirement de la peau.
  • La vibration qui correspond à un changement de pression de l'ordre de 30 à 1500 Hz.
  • Le toucher, aussi appelé tact, qui correspond à un contact léger avec la peau. Ces contacts sont le point de départ de la sensation de vitesse. L'effleurement peut être un simple contact avec la peau mais également avec les poils. On distingue donc la peau munie de poils, dite velue, de la peau démunie de poils dite glabre.

Le nombre de facteurs perçus vient de la diversité des récepteurs somesthésiques de la peau.

Il faut savoir que ces récepteurs s'adaptent à différentes vitesses. Environ la moitié d'entre eux s'adaptent rapidement et l'autre moitié d'entre eux s'adaptent lentement. L'adaptation rapide signifie que la réponse au stimulus sera engendrée dans un laps de temps très court après le stimulus mais que cette sensation sera de courte durée. En effet, la sensation pourrait s'arrêter avant la fin du stimulus. L'adaptation rapide quant à elle signifie que la réponse n'intervient pas immédiatement après le stimulus mais qu'en contrepartie, la sensation sera longue et durera jusqu'à la fin du stimulus. Les récepteurs à adaptation rapide vont capter les sensations du toucher, du mouvement et de la vibration. Ceux à adaptation lente engendrent les sensations de pression.
Ces deux catégories comprennent des récepteurs possédant un champ récepteur petit et bien défini. Ils sont capables de fournir des information précises sur les contours des objets en contact avec la peau.
D'autre part, il existe des récepteurs avec un champ récepteur étendu avec des limites imprécises. Ces récepteurs ne donnent pas directement de précisions quant à la forme des objets perçus, mais ils donnent des informations sur les vibrations, l'étirement de la peau et le mouvement des articulations.
On comprend ici que ces divers récepteurs qui nous permettent de sentir les caresses, les différentes matières comme le rugueux et le doux, et toutes les autres sensations que nous percevons lors d'un contact physiques sont adaptés à la diversité de ces stimuli. Voici une description des principaux récepteurs cutanés :

Les corpuscules de Merkel

Les corpuscules de Merkel sont situés à la base interne de l’épiderme. Ils sont responsables de la perception tactile à haute résolution, comme pour lire le Braille. En effet, ce sont des récepteurs à adaptation lente et possédant un petit champ récepteur qui répondent à des faibles pressions localisées. Ces facteurs, notamment le faite que la sensation soit maintenue pendant toute la durée du stimulus, permettent à cette cellule de distinguer plus facilement de points en relief proche. Ils informent donc le cerveau lorsque la peau est touchée de façon continue. Ils sont très abondant dans la face palmaire des doigts. On ne connaît toujours pas à l'heure actuelle la portée entière et l'importance de ces corpuscules de Merkel.


Les corpuscules de Ruffini

Les corpuscules de Ruffini sont situés dans le derme. Ces récepteurs sont des récepteurs toniques et à adaptation lente qui sont sensibles à la pression et à l'étirement de la peau. Ils sont également présents dans les articulations, ancrés aux ligaments. Leurs champs récepteur sont vastes : c'est en raison de la profondeur à laquelle se trouve les corpuscules de Ruffini dans la peau.


Les corpuscule de Meissner

Les corpuscules de Meissner sont situés immédiatement sous l'épiderme dans les papilles dermiques. Ce sont des récepteurs à adaptation rapide qui répondent surtout aux frôlements et qui sont particulièrement sensibles à la vitesse du stimulus. Cette caractéristique explique que nous n'avons plus conscience de la présence de nos vêtements quelques minutes après les avoir mis. Ces corpuscules véhiculent donc les informations relatives au tact: ils informent le cerveau que la peau a été touchée.

Les corpuscules de Pacini

Les corpuscules de Pacini sont les plus volumineux des mécanorécepteurs et sont présent dans le derme profond, l'hypoderme et les tissus conjonctifs sous-cutanés. Ils sont particulièrement aux vibrations et transmettent les informations relatives au tact et à la pression. Ils informent également le cerveau des mouvements du corps.

Les terminaisons libres

Les terminaisons libres sont souvent épaisses et se développent autour des follicules pileux (peau velue). Les terminaisons se situent sous les glandes sébacées, tout autour de la racine du poil. Ces récepteurs sont sensibles aux mouvements des poils ainsi qu'à la douleur (voir plus bas).

Pour un schéma représentant tous ces récepteurs, voir Annexe Toucher 3.

L'innervation (la présence de récepteurs) de la peau varie en fonction des endroits : le bout des doigts par exemple, a une très grande densité de mécanorécepteurs, alors que le dos ou le ventre en a significativement moins (cf. l'expérience effectuée en classe : sens et réflexes [1]). L'effet sera, comme le montre l'expérience, qu'à certains endroits une personne est plus sensible qu'à d'autres et distinguera d'avantage la nature du stimulus. Par exemple, on distinguera mieux deux piqûres rapprochées sur le bout du doigt que sur le dos.

A quoi servent les poils dans le toucher ?

Le poil est situé dans le derme. Il possède à sa base un follicule pileux dont les récepteurs vont, lorsque le poil subira une force quelconque comme une caresse ou du vent (dans les cheveux par exemple), être stimulés par l'intermédiaire du poil. Des terminaisons nerveuses se trouvant dans la région peuvent également être stimulées. Un signal est ainsi déclenché et il finira par provoquer la sensation.

La sensibilité mécanique musculaire et articulaire

Grâce à la sensibilité de nos muscles, de nos articulations et de nos tendons nous pouvons pratiquer la proprioception. Les mécanorécepteurs captant ces informations s'appellent (sans surprise) les propriocepteurs. La proprioception nous permet de connaître deux choses essentielles : la position de notre corps dans l'espace et de nos membres par rapport à notre corps. Elle nous permet également d'être informés de la résistance contre laquelle nous effectuons un mouvement. Cette sensibilité possède donc trois qualités : la sensibilité à la position, au mouvement et à la force.

  • La sensibilité à la position nous permet de connaître les angles formés par chacunes de nos articulations, et donc de la position de nos membres entre eux et par rapport au corps. Mais ces informations sont relativement imprécises et elles permettent peu ou pas d'adaptation. Néanmoins, cette sensibilité peut être améliorée par l'apprentissage (ex : tir à l'arc).
  • La sensibilité au mouvement nous donne des informations quant à la vitesse, la direction et l'amplitude de nos mouvements. Les seuils de sensibilité pour ces trois paramètres sont plus faibles dans les articulations proximales (épaule) que dans les articulations distales (main).
  • La sensibilité à la force agit de paire avec la sensibilité à la pression. Rappelons le, les paramètres concernés (et donc sentis) sont l'étirement de la peau et la pression exercée par un objet se trouvant à porter. Il est donc difficile de distinguer les sensations qui sont captées par les propriocepteurs de celles provenant des mécanorécepteurs cutanés.


C'est les propriocepteurs, ainsi que la vision [2], la voûte plantaire (plante des pieds), qui nous permet de savoir comment est-ce que nous prenons contact avec le sol (ce qui correspond donc à la sensibilité mécanique cutanée), est essentielle pour nous permettre de garder notre équilibre et d'effectuer des mouvements aussi sûrs que stables.
On distingue trois types de propriocepteurs, différenciés selon leur position. Il s'agit des mécanorécepteurs musculaires, tendineux et articulaires.

Quelle zone du cerveau est responsable de la sensibilité mécanique?

La zone responsable de la sensibilité mécanique s'appelle le cortex somatosensoriel. Voici des images qui permettent de comprendre ou se situe cette zone. Plus précisément, c'est une coupe verticale de cette zone du cerveau qui représente chaque partie du corps humain:
Cortex somatosensoriel: Voir Annexe Toucher 4
La coupe du cerveau: Voir Annexe Toucher 5

Qu'est ce que la sensibilité thermique ?

La sensibilité thermique permet de ressentir tout changement de température. Elle permet donc de savoir si il fait froid ou chaud. C'est grâce à elle que le corps peut savoir si il se refroidit ou si il se réchauffe et donc, adapter son "thermostat". Cela correspond donc à transpirer lorsque le corps a trop chaud ou trembler lorsqu'il a trop froid.
Cette sensibilité dépend de plusieurs facteurs:

  • De la température de la peau avant même la variation de température.

En effet, on ressent le froid beaucoup plus facilement si la peau est à faible température, de même qu'on sentira plus facilement le chaud avec une peau à température élevée ( l'ordre de valeur pour une peau à 28 degrés est de 0.2 degré pour le froid et 1 degré pour le chaud; A 32.5 degrés, la peau ressent aussi bien les variations du froid comme les variation du chaud.)
Voir Annexe Toucher 6

  • De la variation en elle-même.

En effet, plus la variation est grande, plus on sentira la différence.

  • De la vitesse de variation de la température.

Par exemple, si on plonge dans une piscine à 20 degrés en plein été, on sentira une grande sensation de froid. On ne sentira pas la même sensation si on est dans un bain à 30 degrés que l'on refroidit lentement jusqu'à 20 degrés.

  • De la surface stimulée.

On sentira plus le froid si on plonge dans une piscine à 20 degrés que si l'on y trempe juste le doigt.

Quels sont les récepteurs?

Les récepteurs responsables de la sensibilité thermique s'appellent les thermorécepteurs. Il en existe deux sortes:

  • Thermorécepteurs Non Cutanés (par exemple les thermorécepteurs dans le sang)
  • Thermorécepteurs situés dans la peau: Il s'agit en fait de terminaisons nerveuses libres se situant dans l'épiderme pour le froid (de 15° à 30°). Pour le chaud (30° à 45°), ils sont situés plus profondément dans dans le derme.

A quelle température la sensibilité thermique devient douloureuse?

On commence à sentir la douleur à partir de 44° C ou en dessous de 17°C

La thermorégulation, conséquence de la sensibilité thermique?

La thermorégulation est, comme son nom l'indique, la régulation de la température corporelle. Si le corps a trop chaud, il va transpirer. Si il a froid, il va se mettre à trembler.
La partie principale concernée par la thermorégulation est l'hypothalamus, qui est une structure capitale du cerveau. L'hypothalamus est composé de deux parties:

  • la partie antérieure de l'hypothalamus, qui est responsable de la thermolyse, ou encore de provoquer une perte de chaleur.
  • la partie postérieure de l'hypothalamus, qui est responsable de la thermogénese, c'est-à-dire le gain de chaleur par le corps. Voir Annexe Toucher 7

Comment se passe la thermorégulation en bref?

L'information de chaleur ou de froid provient des thermorécepteurs situés sous la peau ou dans le sang. Ceux-ci envoient alors une information à l'hypotalamus ancéphale qui provoque alors les réflexes de la thermorégulation. La thermorégulation est donc directement issue de la sensibilité thermique.

Qu'est ce que la sensibilité douloureuse?

C'est elle qui nous permet de sentir la douleur.

D'où la douleur vient-elle?

La douleur est la réaction du corps suite à un stimulus nocif. Elle est essentielle dans la survie des espèces. En effet, sans celle-ci, le corps ne saurait pas qu'il se trouve en danger et se détruirait assez rapidement. L'exemple le plus simple que l'on peut donner est que si une personne met la main sur une plaque de cuisinière, elle la retirera immédiatement. Ce qui ne serait pas le cas si cette personne ne ressentait pas la douleur. Un autre exemple simple de l'utilité du toucher : souvenez vous lorsque le dentiste vous anesthésie la bouche pour une intervention. Dans cet état vous pourriez vous mordre la langue et finir pas vous endommager la langue sans même sans rendre compte. C'est ce qui se passerait si nous ne sentions pas la douleur, nous pourrions vivre des altérations et même des pertes de certains de nos membres, sans s'en rendre compte et donc sans essayer d'intervenir...
Les stimulations nocives sont réceptionnés par des nocicepteurs. Ces nocicepteurs transmettent alors un message qui arrivera au cerveau et provoquera la douleur.
La douleur a plusieurs qualités. Elle permet de pouvoir localiser la lésion et de pouvoir en mesurer son intensité. En effet, une brulure au 2ème degrés sera nettement plus douloureuse qu'une piqure de guêpe, par exemple.

Les nocicepteurs et la transmission

Comme dit précédemment, les nocicepteurs sont les récepteurs responsables de la douleur. Ces récepteurs se trouvent non seulement dans l'épiderme de la peau, mais également dans la plupart des organes, les os et les muscles. Il s'agit de terminaisons nerveuses libres. Il existe divers groupes de nocicepteurs qui réagissent à des stimulations différentes. En effet, il y a les nocicepteurs mécaniques qui réagiront par exemple à un coup, les nocicepteurs thermiques qui réagiront à une augmentation de température (une brûlure par exemple) et aussi des nocicepteurs sensibles à des substances chimiques.
Suite à un stimulus nocif, les nocicepteurs libèrent des substances chimiques tel que l'histamine ou des acides. Ces substances, qui sont l'information, vont ensuite stimuler une zone du cerveau que l'on appelle le thalamus. Celle-ci va alors jouer un rôle de traducteur pour une autre partie du cerveau que l'on appelle le cortex cérébrale. C'est cette partie qui va provoquer la réaction douloureuse. Voir Annexe Toucher 7
Il existe un seuil appelé seuil de douleur au dessous duquel la douleur de sera pas ressentie. En effet, ce seuil représente la limite à partir de laquelle l'altération peut être dangereuse pour un être humain.
La douleur peut être accentuée par des prostaglandines qui abaissent le seuil d'excitation des nocicepteurs, lorsque ceux-ci se trouvent en périphérie du corps. La cellule sera donc nettement plus sensible à chaque Stimulus. Grâce à ces informations, l'homme a pu trouver une molécule qui permet d'inhiber la synthèses des prostaglandines et donc de diminuer la douleur. Cette molécule s'appelle l'aspirine.

Quels sont les problèmes liés au toucher?

Il n'existe pas de pertes totales du toucher. Une personne peut être aveugle ou sourde mais jamais elle ne sera totalement insensible. On peut avoir la sensibilité réduite ou perdre totalement sa sensibilité sur une partie du corps.
Concrètement, il n'existe donc pas de maladies du toucher. Les privations sensorielles du toucher ne sont que des conséquences:

  • d'autres maladies.
  • d'accident (tel que les brûlures)
  • de la solitude
  • ou encore de la vieillesse

La perte d'une partie de la sensibilité n'est pas aussi perturbante que la perte de l'ouïe par exemple. On les associe plutôt à des gènes tel que de l'inconfort ou des accidents mineurs.

Les maladies

Les pertes du toucher vient surtout des maladies d'origine neurologique, musculaire, cutanée ou ostéo-articulaire.
Certaines de ces maladies peuvent provoquer, outre la douleur, des pertes importantes de sensibilité tactile. Parmi ces maladie on trouve: la sclérose en plaques, la dystrophie musculaire, l'arthrite, les rhumatismes, le psoriasis, l'eczéma.
la paresthésie (sensations anormales telles que fourmillements, picotements, sensation de brûlures) ou la paralysie (perte de la fonction motrice d'une partie du corps due le plus souvent à des lésions nerveuses centrales ou périphériques) sont des handicaps beaucoup plus dur a gérer puisque ces personnes sont dépourvues des mécanismes de défense normaux du toucher. La personne peut tout a fait être en train de se brûler et ne rien ressentir.

Les traitements

Les traitements sont variables mais très peu nombreux. Ils consistent, principalement, à évaluer spécifiquement les degrés d'atteinte et d'en atténuer les symptômes. Malheureusement, les causes qui font que le sens du toucher est atteint par certaines maladies demeurent, aujourd'hui encore, très peu connues. La vigilance pour la personne paralysée reste le meilleur moyen d'éviter les accidents.

Les brûlures

Une brûlure est une lésion de la peau qui peut être plus ou moins grave. Elle peut être provoquée par la chaleur (comme le soleil) un agent chimique ou électrique. La gravité de la brûlure va dépendre de deux facteurs:
de la superficie de la brûlure et du degré atteint (correspondant donc à la profondeur de la plaie):

  • Le 1er degré: Ce sont de petites brûlures qui touche uniquement l'épiderme. Une peau rouge, chaude, douloureuse, plus ou moins gonflée sont les principaux symptômes.
  • Le 2ème degré: Ces brûlure peuvent être superficielles, dans quel cas elles touchent entièrement l'épiderme et une petite partie du derme, ou profondes quand elles détruisent tout l'épiderme et tout le derme. En plus des symptômes du premier degré, il y a une apparition de cloques.
  • Le 3ème degré: Ce sont des brûlure très grave où les trois couche de la peau sont carbonisées. la peau prend un aspect parcheminé avec une coloration brune.

A partir du 2ème degré, la sensibilité d'une personne peut être réduite sur une partie du corps. En effet, les principaux récepteurs du toucher, se trouvant dans le derme sont détruits. Le corps et la médecine d'aujourd'hui n'étant pas capables de reconstituer ses récepteurs, ces dernier sont par conséquent perdus. La sensibilité de la peau est donc réduit voir inexistante à certain endroit chez les grands brulés. (à avoir ====> film sur les cellules souches: [3])

Les problèmes liés à l'age

Comme tous les autres sens, le toucher peut également être affecté par la vieillesse (environ 50% des personnes âgées soufrent de pertes sensorielles diverses). Une personne âgée aura plus de problèmes pour ressentir la douleur, la température, les contacts et la pression. Le temps de réaction à un stimulus est également de plus en plus lent. Cela peut devenir très problématique dans le sens où la douleur réagira en retard et le corps sera soumis à un stimulus nocif dans un intervalle de temps plus élevé. Les dégâts seront donc plus important. Plusieurs type de sensibilité se modifie avec l'age.

La sensibilité thermique:

Les personnes âgées ont tendance à devenir de plus en plus frileux mais également plus sensible aux changement de température. Ceci est dû à la détérioration du système sanguin dans les capillaires (responsables de la chaleur)

La sensibilité vibratoire:

Cette perte est du a des changements imperceptibles de la circulation sanguine au niveau des jambes ou au niveau de la moelle épinière. La perte est donc surtout au niveau des extrémités inférieures.

La sensibilité à la douleur:

La douleur étant très subjectif, il est quasiment impossible d'être sur que la sensibilité à la douleur peut diminuer avec l'age. Il est très difficile de pouvoir constater les symptômes d'une perte de sensibilité. Cela se fait de manière progressive. La perte de sensibilité est probablement due à une dégénérescence des récepteurs nerveux.

Qu'est-ce que le langage corporel

Le toucher peut aussi être un langage non verbal. Il permet de communiquer une émotion ou un ressenti inexprimable par les mots. Ainsi nous arrivons très bien, par une caresse ou un coup, à faire comprendre à une autre personne ce que nous ressentons.
Il est important de préciser que le toucher peut être perçu différemment selon les cultures, le sexe, l'âge ou le statut social. Par exemple, une femme montre une plus grande réceptivité que le sexe masculin aux contacts tactiles. L'homme n'en est pas moins sensible, il va tout simplement y faire moins attention.
Encore aujourd'hui, le contact tactile est quelque chose que l'on n'utilise pas beaucoup car les individus craignent de se toucher, craignent que leurs gestes soient interprétés négativement. Il est très probable que ces craintes viennent de la culture et particulièrement de la religion. Mais ceci est un autre débat...
Le toucher est également utilisé dans la sexualité. En effet, ils nous pousse, par le plaisir, à s'adonner à la sexualité et ainsi à se reproduire. Sans cela, les êtres humains se reproduiraient sûrement moins. Le plaisir est tellement important dans la sexualité que l'on a mis en place beaucoup d'objets contraceptifs pour pouvoir prendre du plaisir tout en évitant d'engendrer une descendance.

A quel stade du développement humain, le système somesthésique apparait t-il?

La sensibilité tactile de l'être humain se développe aujourd'hui toujours dans l'eau. Cela vient sûrement du faire que le toucher est une sens très ancien: avant même que les animaux n'envahissent la terre ferme, la sensibilité tactile était déjà présente. En effet, les extérocepteurs se sont quasiment tous développés dans l'eau pour ensuite rester presque inchangés jusqu'à aujourd'hui. Le fœtus perçoit donc la pression et les stimulations du liquide amniotique dès la phase embryonnaire. A la naissance, l'être humain a déjà tout son sens du toucher.

Quel est l'importance du toucher chez les autres espèces?

Contrairement aux être humains les autres espèces se servent beaucoup plus de ce sens. La sensibilité tactile a aussi d'autres utilités.

Chez les espèces animales

Les animaux ont beaucoup plus de raisons que nous de se servir du toucher. En effet, en plus des raisons qui nous poussent à utiliser notre sens tactile, certaines espèces animales s'en servent aussi pour communiquer, s'identifier et se repérer dans l'espace. Evidemment, un toucher mieux développé que le notre leur permet de mieux l'utiliser.
Comme nous, les animaux ont des parties du corps plus sensibles que d'autres. Chez les insectes par exemple, il s'agira surtout des antennes ou des palpes.

La communication

N'ayant pas un langage verbale aussi vaste que le notre, les animaux vont se servir du toucher pour communiquer. Tout comme notre langage corporelle chaque geste a un sens très précis que nous ne comprenons pas toujours.
La communication permet donc aussi l'identification. Certaines espèces sont capable par le toucher de se reconnaitre entre elle. Par exemple, les fourmis s'identifient entre elles en se touchant les antennes. Mais certaines espèces vont aussi se servir de leur sens tactile pour reconnaitre d'autre espèces. Certains crustacés se servent par exemple de leurs antennes pour détecter les proies.

Le repérage

Le toucher est aussi très utile aux animaux pour se repérer. Un chat se sert par exemple de ses moustaches, aussi large que son corps pour déterminer, si un passage est trop étroit pour lui. Certaines espèces compensent le manque d'un sens par le toucher. Ainsi il existe des oiseaux comme les échassiers qui ne voient par leur bec et qui se servent donc de la sensibilité du bout de leur bec pour repérer des éléments au sol. Il en est de même pour les éléphants qui se servent de leur trompe pour repérer mais aussi pour attraper.

Chez les espèces végétales

On a longtemps cru que les plantes ne possédaient aucuns sens, aujourd'hui cela a été démenti puisque la plupart des plantes en ont un: le toucher. Etant immobile les végétaux ont dû trouver d'autre moyen pour survivre. Ainsi, grâce aux stimulus mécaniques qu'ils perçoivent, les végétaux réagiront face aux attaques ou pourront se nourrir.

La thigmomorphogenèse

Lorsque l'on parle de thigmomorphogenèse, on parle de la façon dont un végétal s'est développe pour s'adapter le mieux possible à son environnement. Ainsi, deux arbres de la même espèce peuvent avoir une taille et une forme très différente en fonction de leur emplacement. Par exemple, un arbre très exposé au vent va être plus petit et plus trapu qu'un autre.
Contrairement à ce que l'on peut croire, les plantes sont des espèces très sensible au stress mécanique: il suffit parfois de toucher une seule fois certaines plantes pour modifier leur croissance. En effet, suite à un stimulus mécanique, la plante aura une réaction à laquelle une augmentation de la concentration cytoplasmique de calcium participe. Cet dernière va activer d'autres gènes et certaines protéines qui influencent la structure de la paroi cellulaire. Ainsi une plante touchée fréquemment sera plus petite qu'une autre de la même espèce.
La thigmomorphogenèse a permis aux espèces de se développer dans des lieux très divers.

La thigmotropisme

Si certains végétaux modifient leur forme au contact, d'autres sont capables de changer leur orientation. Il s'agit là de la thigmotropisme. Ces "spécialistes du toucher" sont surtout les vignes et les plantes grimpantes. Au contact d'un objet, ces dernières vont si nécessaire s'enrouler autour pour continuer leur croissance. Elles en sont capable grâce à leur façon particulière de se développer. En effet, le rythme de croissance des cellules peut changer suivant le coté où elles se trouvent. Ainsi la plante change d'orientation.

Le potentiel d'action

Suite à un contact, d'autres plantes sont capables de bouger leurs feuilles de façon extrêmement rapide. Pour cela, ces dernières vont diminuer la turgescence des cellules pluvius (cellules situées dans l'articulation des feuilles) et leurs cellules motrices vont se vider de leur eau par osmose. Cette réaction prend quelques secondes mais il faudrait ensuite une dizaine de minutes pour que la plantes reprenne sa forme habituelle. Plusieurs plantes se servent de cette technique mais pas toutes pour la même raison.

  • La dionée attrapemouche utilise ce potentiel pour se nourrir. En effet, sentant le contact de la proie avec son corps, la plante se referme et emprisonne le proie.
  • Les algues particulièrement en sont capables et l'on pense qu'il s'agit d'une sorte de communication entre elles.
  • D'autres espèces comme la sensitive s'en sert lorsque qu'on la touche mais on ne sait toujours pas vraiment pourquoi. D'une part, on pense qu'elle s'en sert pour prévenir la déshydratation lors des vents forts et d'une autre part on pense que cette réaction sert à décourager les herbivores.

En plus de tous cela, les végétaux ressentent les grandes changements de température, les inondations et les sécheresses.

Le mot de la fin

La somesthésie est un sens vital et surprenant. En effet, elle nous sert beaucoup plus que ce que l'on peut penser. Elle nous sert, bien sûr, à ressentir les contacts physiques, mais également à sentir les changements de température, à nous orienter et à ressentir la douleur. C'est également un sens qui ne peut pas être altéré de façon radicale. Par contre, il joue un grand rôle dans la compensation de la perte d'un autre sens, comme la vue.
Bien qu'il nous soit extrêmement utile, nous n'accordons pas beaucoup d'importance au toucher. Il prend une plus grande place chez les animaux que chez les êtres humains. Il est également intéressant de constater que c'est le seul sens présent chez des espèces végétales.
En commençant notre recherche, nous nous sommes aperçus que les informations concernant la somesthésie sont plus dures à trouver que celles concernant les autres sens (cf. le Campbell dans lequel il n'y a pas beaucoup d'informations). Rien que le mot "somesthésie" est souvent inconnu du grand public. Mais à travers cette page, on voit bien qu'il n'est pas moins utile, ou moins utilisé que les autres sens. Il a simplement une action moins localisée et présente plusieurs domaines (mécanique, thermique et douloureux), ce qui le rend plus compliquer à décrire.

Bibliographie

Sites internet

Livres

  • Physiologie Humaine, troisième édition, Arthur J.Vander/James H.Sherman/Dorothy S.Luciano/Richard Brière, in Chenelière/McGraw-Hil
  • Raven
    • Chapitres 45, 46
    • pages 957-958 et 970-974
  • Campbell 7ème édition
    • Chapitre 39
    • pages 876-879
  • Campbell 2ème édition
    • Chapitre 49
    • pages 1157-1162


SimonS 29 août 2008 à 11:08 (MEST)
CindyB 29 août 2008 à 11:10 (MEST)
MathiasF 1 septembre 2008 à 14:32 (MEST)


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