Le diabète
LE DIABETE. UNE EPIDEMIE SILENCIEUSE.
Marielle Mayo
Science et vie, février 2004
NadiaV 5 décembre 2006 à 13:01 (MET)
InesK 5 décembre 2006 à 13:06 (MET)
Contexte endocrinien
La glycémie correspond à la teneur en sucre dans le sang (essentiellement du glucose). Le taux normale de glucose dans le sang (à jeun) est de 3.9 -5.8 mmol/L. En dessous et en dessus de ce taux le patient est respectivement en hypoglycémie ou hyperglycémie. Si le taux à jeun dépasse 7 mmol/L le patient est dit diabétique. Normalement, grâce aux nombreux mécanismes régulateurs de la glycémie, le concetration en glucose dans le sang varie peu.
Le glucose est la source première d’énergie dans notre organisme, c’est pourquoi il nécessite une régulation contrôlée. En effet, les cellules l’utilisent pour effectuer la respiration cellulaire. Deux hormones antagonistes interviennent pour maintenir l'homéostasie glucidique : l'insuline et le glucagon.
Les deux organes ayant un rôle clé dans la régulation de la glycémie sont le foie et le pancréas. Le foie stocke le glucose en excès, pour le produire en cas de besoin. Le pancréas contient des amas de cellules appelées îlots de Langerhans. Chaque îlot comprend une population de cellules alpha qui sécrètent le glucagon, et des cellules beta qui sécrètent l'insuline.
L'insuline est sécrétée par l'organisme dès que le taux de glucose sanguin augmente (par exemple après un repas). Elle est responsable de la dégradation du glucose (glycolyse) et de son stockage (sous forme de glycogène) dans le foie. L'insuline fait entrer le glucose dans toutes les cellules du corps, essentiellement les cellules musculaires et les cellules du foie.
La diminution du taux de sucre dans le sang est compensée soit par la nutrition (l’hypoglycémie provoque une sensation de faim), soit par l’action du glucagon qui commande au foie d’effectuer la glycogénèse (synthèse du glucose à partir du glycogène) et de libérer le glucose dans le sang.
Le diabète se caractérise par un taux de glucose plus élevé que la normale, qui est due à un défaut d'insuline. Il existe deux principales formes de diabète. Un sujet atteint du diabète type I est incapable de produire de l'insuline, alors que le diabète type II se caractérise par une carence en insuline ou, par une diminution de la sensibilité des cellules cibles.
Qu'est ce que le diabète?
Le diabète est une maladie chronique grave, provoquée par un trouble du métabolise des glucides, due à une carence ou à un défaut d'utilisation de l'insuline. Il se caractérise par un taux anormalement élevé de sucre dans le sang (hyperglycémie) ce qui entraîne de multiples conséquences néfastes.
Les symptômes principaux sont une soif et une émission d'urine excessives.
Quelles sont les conséquences du diabète?
A court terme
Le taux de sucre trop élevé dans le sang entraine le passage de sucre dans les urines ce qui entraine une perte d'eau: les urines deviennent plus abondantes. Cela se traduit par une soif intense.
A long terme
L'hyperglycémie peut entraîner beaucoup de complications. Elle peut provoquer une altération des artères: le diabète multiplie le risque cardio-vasculaire par deux, voire par quatre.
Le diabète peut aussi causer des atteintes du système nerveux, gangrènes, affections de la rétine,insuffisance rénale, amputations etc.
En termes de mortalité, il arrive au quatrième rang dans la plupart des pays développés.
Quelle est l'histoire du diabète?
Cette maladie est connue depuis l'antiquité mais les médecins restent impuissants face à cette maladie jusqu'à la découverte de l'insuline. En 1500 avant notre ère, les symptômes du diabètes furent décrit sur papyrus. Cette maladie fut nommées diabètes par les Grecs ancien qui découvrirent que les fluides ne semblent pas être retenues par le corps d'où le nom de "diabêtês"(qui traverse). Le diabète fut décrit précisemment par Aretée de Cappadoce au 1er siècle. Avicenne, médecin arabe(980-1037) reconnu deux types de diabètes.En 1869, Paul Langerhans découvrit des cellules disposées en amas dans le pancréas, les îlots de Langerhans, responsables des sécrétions hormaonales. En 1921, l'insuline fut découverte.
Le diabète est-il sous-estimé?
Oui, le diabète reste une maladie largement sous-estimée de par le fait que ses symptômes ne se révèlent qu'au fil des années.Il exerce son lent travail de sape, les complications n'apparaissent que bien plus tard. L'OMS estime que dans certains pays 80% des cas ne seraient toujours pas dépistés. Le public est mal informé de la gravité de cette maladie et la culture de prévention est insuffisante. Pourtant un simple test singuin suffit à détecter l'excès de sucre dans le sang caractéristique du diabète...et un traitement précoce pourrait prévenir beaucoup de complications...
Le diabète dans le monde?
Selon l'OMS, le nombre de diabétiques dans le monde devrait doubler d'ici 2030 pour atteindre 370 millions! Les pays du Sud sont très touchés par cette maladie et l'Amérique du Nord est, de nos jours, la plus touchée par le diabète avec 7.9% de sa population atteinte. Elle est suivie de près par l'Europe avec un taux de 7.8%. Le diabète concerne actuellement 3% de la population mondiale.
Quel lien le diabète a-t-il avec le monde de vie?
La progression du diabète est intimement liée à l'urbanisation et à l'industrialisation. L'urbanisation entraîne la sédentarité ce qui a souvent pour conséquence le surpoid et l'obésité. En effet, comme c'est le cas notamment en Amérique du Nord, la population n'a pas une alimentaion saine. Ce phénomène conduit à un rajeunissement de la populaton diabétique car la "mal bouf" touche enfants comme adultes, femmes comme hommes.
Quels sont les différents moyens de dépister le diabète?
Afin de dépister le diabète, plusieurs moyens sont possibles.
Le médecin peut faire évaluer le taux de sucre dans le sang après les repas. Une forte élévation indique une déficience de stockage.
Un autre examen est possible, à savoir l'épreuve d'hyperglycémie provoquée, lors de laquelle le patient à jeun avale une solution de glucose. Apèrs la prise de glucose, le taux de glycémie est mesuré toutes les trente minutes pendant au moins trois heures. Si le taux de glycémie baisse trop lentement, il faut comprendre que les tissus font une mauvaise utilisations du sucre.
Ces deux examens n'évaluent le diabète que de manière instantanée ce qui n'est pas pertinent pour observer l'évolution de celui-ci. Un nouveaux moyens a été développé: la mesure du taux d'hémoglobine sucrée (glyquée ou glycolysée). Ce moyen offre une image de l'équilibre glycémique sur un plus long laps de temps car le sucre en excès adhère à l'hémoglobine (pigment protéique contenu dans les globules rouges) dès que le temps de contacte entre ces 2 substances est assez long. Plus le taux de glucose sanguin est élevé, plus il se forme d'hémoglobine glyquée. Le taux d'hémoglobine glyquée témoigne de l'évolution de la gycémie, contrairement au deux tests précédents, car la durée de vie des globules rouges est d'environ 120 jours. L'HbAlc, type particulier d'hémoglobine, est le témoin le plus fiable. Si tôt que le taux d'émoglobine gliquée est supérieur à 7%, il est nécessaire de prendre en charge le diabète de manière plus renforcée.
Quels sont les différents types de diabète?
Il y a plusieurs types de diabète; les plus connus sont les diabètes sucrés de type 1 et 2: Ces deux types de diabète diffèrent dans leur évolution ainsi que dans leurs origines.
Diabète type 1 : autrefois appelé diabète juvénile parcequ'il apparaît avant 20 ans, le diabète type 1 est une maladie auto-immune, qui correspond à un déréglement du système immunitaire qui détruit par erreur les cellules bêta des îlots de Langerhans (dans le pancréas), responsables de la production d'insuline. Le défaut d'insuline provoque l'hyperglycémie. Ce diabète est d'origine génétique
Diabète type 2 : aussi appelé diabète gras ou de la maturité, il est non insulino-dépendant et se caractérise par une baisse de production d'insuline par les îlots de Langerhans. Il est lié à une alimentation trop riche et au manque d'activités physiques. C'est une maladie de vieillissement, les complications surviennent généralement après 45 ans. Ce type de diabète est le plus répandu.
Quelques chiffres: En France, 200'000 personnes sont atteintes du diabète de type 1, alors que 1.8 million sont atteintes du diabète de type 2.
Quelles sont les causes hormonales du diabète?
L'insuline est une hormone secrétée par les îlots de Langerhans (dans le pancréas). Elle permet de réguler la glycémie (taux de glucose dans le sang) en faisant rentrer le sucre dans les cellules. Elle favorie le stockage du glucose dans les muscles ou et foie. Normalement, dès que la glycémie augmente, des cellules du pancréas sécrètent de l’insuline afin d'abaisser le taux de glucose dans le sang. Comme nous l'avons précisé précédement, dans le cas du diabète de type I l'organisme est incapable de produire de l'insuline, alors que pour le type II l'insuline est produite en quantitées insuffisantes, ou plus couramment on assiste à une diminution de la sensibilité des cellules cibles.
Quels sont les différents traitements?
Au début du diagnostic de la maladie, il est nécessaire de commencer un régime alimentaire approprié ainsi que des exercices physique afin de diminuer l'hyperglycémie, de brûler les calories en excès, ainsi que normaliser l'équilibre entre les sucres et les graisses. Mais il est possible que ces traitements ne suffisent plus à régulariser le taux de glucose dans le sang c'est à ce moment que le patient devra envisager un traitement médicamenteux:
- les antidiabètiques oraux, réservés au premier stade du diabète, Les antidiabètiques oraux( ex.:sulfamides hypoglycémiants) se fixent sur des récépteurs spécifiques du pancéas et stimulent la production d'insuline.
exemples:
1)La métformine( classe des biguanides), plus utilisée chez les patients en surpoids, permet de lutter contre la résistance des cellules à l'insuline et favorise l'entrée de glucose dans les tissus cibles et limite aussi l'absoption intestinale du glucose alimentaire.
2)Des molécules plus récentes tel les alpha- glucosidases( ex.:acarbose) limitent aussi l'absoption intestinale du glucose alimentaire. Ils ralentissent la digestion des sucres en s'opposant à l'action d'une enzyme nécessaire à leur dégradation. Ces dernières sont plus utilisés chez les "diabétiques légers à modérés".
3)Deux nouvelles familles de molécules sont arrivées: Les glitazones (mode d'action proche de celui des biguanides) améliorent le métabolisme du choléstérol et des triglycérides, ainsi que les glynides, qui restaurent rapidement un pic de sécrétion d'insuline après les repas.
- les insulines injectables. Les injections d'insuline (insulinothérapies) viennent pallier le manque d'insuline(hormone de régulation des sucres). Elles sont utilisées systématiquement dans le diabète de type 1 et dans les formes évoluées du diabète de type 2.
Quelles sont les nouvelles avancées dans le traitement du diabète?
Bien que les laboratoires ont mis au point de nouvelles techniques afin d'améliorer le confort des patients, l'insulinothérapie reste un traitement lourd et très contraignant. En effet le patient doit contrôler sa glycémie plusieurs fois par jour, prendre des médicaments régulièrement ou s'injecter de l'insuline etc...