Inné acquis 10 4BIOS

De biorousso
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Quelles sont les différences entre les comportements innés et acquis

Les différents types de comportements peuvent être séparés en deux groupes distincts: les comportements dits "acquis", et les comportements dits "innés". Dans le cas des comportements innés, l'organisme a déjà en lui, dès la naissance, la capacité de faire un tel comportement propre à son espèce. Dans le cas des comportements acquis, l'organisme doit apprendre à réagir soit par apprentissage par un autre individu, soit par expérience.

Qu'est-ce que le comportement inné?

Ce que nous nommons comportement est en fait la manière que possède un organisme de répondre aux stimuli environnementaux. Il existe deux modèles comportementaux, nommé inné et instinctif.

Nous traiterons ici le comportement inné, c'est-à-dire, tout ce qui touche au domaine de l'instinct. Du fait que les comportements suivent très souvent un schéma stéréotypé au sein de la même espèce, il existe des comportements préétablis dans le système nerveux, déterminés par la génétique sans que d'apprentissage préalable sont nécessaires.

Prenons l'exemple de l'oie (Annexe 2), et du mécanisme qui lui fait ramener un œuf dans le nid. Le stimuli signal (ou stimuli clé) est sa vision de l'œuf en dehors du nid. L'oie va effectuer une suite de mouvements précis (tension du cou en direction de l'œuf, se lève, et fait rouler l'œuf sous son bec par un mouvement latéralisé du cou. Si nous retirons l'oeuf lors de ce mécanisme, l'oie va tout de même terminer sa série de mouvements, comme s'ils étaient une programme stéréotypé causé par la vue de l'œuf. C'est un composant du système nerveux de l'oie: le mécanisme inné de libération va donné des informations nerveuses sensorielles au programme moteur nommé mode d'action fixé.

Ce qui peut être intéressant de relever quant au stimuli signal, est qu'il manque très souvent de spécificité. Pour reprendre notre exemple de l'oie, des objets sans grande ressemblance avec un œuf (exemple une cannette de bière) déclencherons ce mode d'action fixé. L'oie ne se rend compte que ce ne sont pas des oeufs que lorsqu'elle les a ramené dans son nid, et alors elle les écarte.

Prenons cette fois-ci un autre exemple, celui de l'épinoche (Pygosteus pungitius). À la période des amours, les mâles ont leur abdomen qui rougit, ce qui est accompagné d'un comportement agressif, et même des attaques envers les autres mâles. On a découvert que ces poissons se montraient agressif lorsqu'un camion de pompier passe à la fenêtre. La couleur rouge est donc un stimuli signal.

Il existe aussi ce qu'on appelle des stimuli exagérés. Reprenons l'exemple de l'oie, lorsqu'elle est confrontée à deux stimuli simultanés, l'un plus grand que l'autre de taille normale, elle choisira le plus volumineux. Si on met un des ces propres œufs et un ballon de volley, elle choisira le ballon. Nous ne savons pas bien la raison d'être de ce comportement. Il faut toutefois savoir que les stimuli sont très rares dans la nature. On pense que ce comportement se soit développé pour que les oies réagissent à leurs œufs et non aux cailloux (de forme plus petites). C'est pourquoi l'évolution semble avoir favorisé une préférence aux objets de grande taille.

Un autre exemple serait celui des nourrissons humains, notamment de les mimiques qui apparaissent très vite dans le développement. Tout d'abord nous nous demandions s'ils ne faisaient qu'une imitation des adultes, mais il s'est avéré que même les nourrissons aveugles possèdent ces mimiques, avec un caractère identique d'ailleurs.

Qu'est ce que la génétique du comportement?

Prenons comme exemple pour commencer, la génétique de l'apprentissage des rats à mémoriser le chemin d'un labyrinthe. Il a été démontré qu'il existait une base de type génétique quant aux différences dans la capacité d'apprentissage et de mémorisation de traversée de labyrinthe. Les chercheurs ont sélectionné en génération parentale les rats à l'apprentissage le plus rapide, et les ont croiser pour donner une première génération de rats. Celle-ci se révéla encore plus rapides que l'avaient été la génération précédente. Parallèlement, les chercheurs croisèrent les rats les plus médiocres entre eux, ce qui produit une première génération plus lente encore. Après sept générations de ce type d'élevage, deux populations de rats très différents dans leur capacité d'apprentissage se définir. L'aptitude d'apprentissage dépend, en partie, de l'hérédité contrôlée par les gènes parentaux. Il faut préciser que ces gènes sont vraiment spécifique à ce comportement, les deux populations de rats ne diffèrent absolument pas dans leur capacité à effectuer d'autres activités. (Annexe 3)

Il existe donc une dépendance héréditaire pour chaque comportement, et c'est de cela que traite la génétique du comportement.

Le rôle de la génétique dans le comportement fascine surtout de par sa possible influence sur le déroulement des vies humaines, et donc la possibilité de prédire par la génétique les traits personnelles de l'individu. C'est un point fortement débattu. Un exemple intéressant est le comportement des vrais jumeaux. Possédant un code génétique identique, leur cas est particulièrement intéressants, pourtant la grande majorité entre eux sont élevés ensemble, et donc dans le même environnement. Ceci ne permet pas de déterminer si leur actes résultent du la génétique ou bien de leurs expériences communes. Ce sont donc les jumeaux qui ont été séparé dés leur naissance qui nous intéresse. Selon le Raven (7ème édition américaine), une étude récente sur 50 pairs de jumeaux qui ont grandit dans des milieux souvent différents a montré qu'ils partageaient plusieurs points communs, dans leur personnalité, dans leur tempérament, et même les loisirs qu'ils préfèrent. La génétique influence donc même le comportement de l'homme, bien que cette influence soit relative, ou en tout cas fortement sujet à débat.

Certains comportements sont même en lien avec un seul gène. L'exemple de la souris, et du gène fosB. C'est en 1996 qu'on a découvert que ce gène caractérise si les souris femelles s'occupent ou non de leur progéniture. Les souris possédant deux allèles fosB inactivés observeront les souriceaux, mais en seront indifférentes dés lors. Le caractère non-maternelle ne s'exprime donc que par un homozygote récessif. (Annexe 4)Les minutes passées à couvrir les jeunes baissent de plus de 83% lors de cette déficience de gène. On pense que c'est une réaction en chaîne qui en est la cause: En temps normal, ce sont lors des premiers contacts entre la mère et sa progéniture que les informations sensitives sont envoyés à l'hypothalamus, où, de par les allèles fosB activées, est produite une protéine spécifique, qui a son tour va activer des enzymes et des gènes possédant un rôle dans le circuit neuronal. Ceci va aboutir à l'induction du comportement maternelle. On comprend donc que si les gènes fosB sont absents la réaction en chaîne est stoppée en mi-chemin. Le circuit neuronal ne peut donc s'établir ce qui n'engendre aucun comportement maternelle.

Qu'est-ce que le comportement acquis?

Certains comportements ne sont pas innés, c'est à dire que l'organisme ne les a pas dès sa naissance. Ce sont des comportements dits acquis. Cela signifie qu'ils ont été soit enseignés par un autre individu de l'espèce, soit l'organisme les a appris tout seul, par l'expérience, à ses propres dépends. L'organisme adapte son comportement à ses expériences antérieures, et au comportement des autres individus. Le comportement acquis a une forte composante environnementale, c'est-à-dire que le milieu externe agit sur le comportement de l'individu.

L'apprentissage par l'expérience

Certains comportements sont le résultats d'essais plus ou moins concluants que font les organismes. Si l'essai se montre favorable à l'organisme, il va le répéter, et l'intégrer à son comportement. Inversement, si l'essai se montre négatif, l'individu ne le répètera pas. L'exemple le plus flagrant est surement celui des mésanges charbonnières (Parus major ), qui ont appris à ouvrir la capsule d'aluminium des bouteilles de lait déposées devant les portes en Grande Bretagne. (voir annexe 1)

Voir aussi apprentissage

L'apprentissage par un autre individu

Une autre forme d'apprentissage vient par imitation d'un autre individu de l'espèce. C'est la forme d'apprentissage la plus utilisée par les humains. Ainsi, les enfants imitent leurs parents et essaient de reproduire leurs gestes. L'apprentissage par empreinte est aussi une forme d'apprentissage par imitation avec une nouvelle composante: l'identification. Le jeune animal s'identifie à son parent qu'il va imiter. Les expérimentations de Konrad Lorenz, un éthologue, sur les oies en sont bon exemple. Cf. chapitre traitant l'apprentissage

Un comportement acquis peut-il être transmis d'une génération à une autre?

Grâce au mécanisme d'épigénétisme (voir le chapitre sur l'épigénétisme), certains comportements acquis peuvent être transmis d'une génération à l'autre. Par exemple, une expérience a été menée, avec des souris très agressives, et des souris calmes. A la naissance, un petit issu d'une lignée agressive a été élevé par une mère calme. Or, le petit suivait le comportement de sa mère adoptive, et non celui de sa mère génétique. A la génération suivante, le petit avait lui aussi un comportement calme, comme celui qu'a développé sa mère. Cette expérience montre donc bien que le trait de caractère "calme" a été acquis par la première génération, puis a été transmis à la seconde.

Interaction entre l'inné et l'acquis

Ils y a des comportements acquis qui proviennent de l'expérience et des comportements innés. Durant des recherches destinées à comprendre le comportement animal il a été observé que l'expérience de l'animal lui permet d'améliorer son comportement inné. Cette amélioration provient de l'apprentissage. Chez le crapaud commun (Bufo bufo) il y a un comportement inné qui lui indique que ce qui bouge est bon à manger. Lorsque l'on bouge un bout de papier devant le crapaud, celui-ci sautera sur le bout de papier, pensant qu'il s'agit d'une denrée comestible de par sa mobilité. Toutefois le crapaud peut acquérir une connaissance venant de l'expérience. Ainsi le crapaud après plusieurs expériences apprend qu'un bout de papier mouvant n'est pas bon à manger. C'est donc par apprentissage que le crapaud va apprendre la différence entre ce qui est comestible et non comestible.

Un autre exemple d'interaction entre l'inné et l'acquis est la nidification. Durant quatre générations, des oeufs de tisserins (Ploceus benghalensis) ont été placés dans un nid de canari (Serinus canaria). Les petits tisserins sont donc éduqués par des canaris et n'ont aucun lien avec les individus de leur espèce. Les jeunes étaient alors incapables de construire leur propre nid et lorsqu'ils en avaient besoin, on leur en donnait un pré-fabriqué. La 4ème génération a été libérée dans la nature. On a pu alors constater que ces oiseaux construisaient les même nids que ceux des autre individus de leur espèce. Ils ne pouvaient pas avoir appris cela de leurs parents, ou avoir imité ceux-ci puisqu'ils ont été élevés par des canaris. On peut donc en conclure que la nidification chez les tisserins provient du comportement inné. Cependant, lors de la nidification, ces tisserins,élevés par des canaris, sont plus lent, moins soigneux et donc moins habile que les tisserins élever par des parents tisserins. Cependant, après plusieurs saisons passées auprès d'individus de leur espèce, ces tisserins se sont améliorés, et ont acquis les mêmes dispositions que leurs congénères pour la nidification.

Un autre expérience a été faite sur des oiseaux nommés les inséparables. Ces oiseaux peuvent être séparés entre deux groupes d'espèces: Le groupe dit "évolué", qui comprend les inséparables masqués (Agapornis personatus), ou les inséparables de Fisher (Agapornis fischeri). Parmi ce groupe d'espèces, la nidification est faite avec des longues bande découpées. Celles-ci sont transportés une à une dans le bec de l'animal. Parmi le groupe dit "primitif", qui regroupe entre autres l'inséparable rosegorge (Agapornis roseicollis), les rubans sont courts et sont transportés sous les plumes du dos. Des chercheurs ont croisé ces deux espèces. Les hybrides obtenus par ce croisement prennent les rubans de façon intermédiaire. Parfois ils les prennent dans le bec et d'autre fois sous les plumes du dos. Cependant ces méthodes ne sont plus aussi bien utilisées puisque l'oiseau les mélange. Par exemple, celui-ci tourne la tête pour placer les rubans sous les plumes du dos mais ensuite oublie de les lâcher et les laisse tomber. De nouveau cette expérience montre que l'inné peut être modifié par l'expérience. Elle exprime aussi que les différences génotypiques définissent les différences phénotypiques. Voir chapitre sur la génétique du comportement.

L'influence du système nerveux dans le comportement

Le système nerveux central joue un rôle primordial dans le comportement car c'est par celui-ci que les comportements s'exécutent. Il est le lieu de prise de décisions. Le SNC varie selon les différentes espèces. Chez les peu évolués, le SNC est peu développé et a donc une faible plasticité, ce qui veut dire qu'il a une faible capacité à ce réarranger. Cela a un impact direct sur leur comportement. En effet, ce manque de plasticité réduit leur capacité d'apprentissage. c'est pourquoi leur comportement est fortement influencé par l'inné. Chez les animaux plus évolué, c'est l'inverse. Leur SNC est plus développé et a donc une plus grande plasticité, ce qui leur procure une grande aptitude d'apprentissage. En effet, leur comportement est plus adaptatif que celui des animaux moins développés.

Comment les comportements inné et acquis ont-ils évolué ?

Afin de rester en vie il est parfois important que les jeunes sachent automatiquement certains comportements. Cet automatisme, plus précisément le comportement inné, favorise l'adaptation. Ceci au point que cet avantage a ôté dans le génome le gène d'une variante des comportements. Par exemple, la mouette tridactyle (Rissa tridactyla) niche sur des falaises. Au contraire des autres espèces nichant sur des falaises, la mouette tridactyle n'aime pas cet environnement. Pourtant elle y niche quand même, puisque celle-ci sont de bonnes protections contre les prédateurs et empêchent les oisillons de changer de nid. Puisque ces mouettes possèdent une aversion pour les falaises, celles-ci tournent le dos au bord et donc à la mer. C'est pourquoi les oisillons n'ayant pas cette aversion ne sont pas devenu les ancêtres des mouettes tridactyle.
Chez les animaux constamment chassés par des prédateurs et n'ayant aucun environnement protecteur, le nouveau-né sait tout de suite courir. Ce comportement inné est très important à la survie puisque la seule solution pour rester en vie est de fuir. Au contraire la progéniture des prédateurs prend beaucoup plus de temps à se développer. Par exemple, à leurs naissances, les chatons sont durant une certaine période aveugle et vulnérable.
Le comportement acquis s'est étoffé durant l'évolution jusqu'à devenir de plus en plus important. Notamment chez l'homme (Homo sapiens sapiens), notre acquis est devenu prépondérant par rapport à un insecte ou au comportement inné. De plus celui-ci à été transmis de génération en génération, des parents aux enfant par imitation ou par apprentissage.


et chez l'Homme... l'inné et l'aquis. J'aurais aimé qu'il y ait une réflexion plus large par rapport à ce contexte... notamment avec des liens vers... l'épigénétisme--Pierre.brawand 26 avril 2010 à 11:48 (UTC)


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