Résumés de divers articles de presse récents

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  • Amnistie: Le magazine pour les droits humains, No 44, février 2006

Dossier Combattre la violence domestique

En Suisse, d'après une étude de 1997, une femme sur cinq dit avoir subi une fois dans sa vie de la violence physique ou sexuelle à cause de son partenaire. De trop nombreux préjugés perdurent encore, postulant que la violence domestique est l'affaire d'un homme seul en situation précaire. Mais cette problématique ne relève pas de l'individuel, au contraire elle est conséquence des rapports inégalitaires entre les sexes. Les représentations sociales ne cessent pas d'attribuer la violence à la masculinité. Malheureusement de nombreux professionnels ne sont pas encore assez sensibilisés, spécialement dans le domaine médical et policier. L'auteur rappelle le progrès apporté par la révision du Code Pénal en 2004, consituant la violence conjugale comme un crime commis d'office. Ces mesures sont positives pour les personnes concernées bien sûr, et elle démontrent également une responsabilisation nécessaire de l'Etat.


Interview du Dr Vannotti, médecin adjoint à la Policinique de Lausanne

Pour le Dr Vannotti, le médecin a un "devoir d'investigation et d'ingérence". Il joue un rôle essentiel dans le dépistage et la prévention des violences conjugales. Il faut éviter à tout prix que la neutralité médicale se transforme en complicité. La plupart des victimes de violence domestique espèrent que leur médecin va les interroger quant au thème de la violence, et se disent prêtes à se confier. Quand la violence est minimisée par l'entourage et les services médicaux, cela provoque des effets pervers: la victime se sent isolée et ne voit plus de possibilité de faire cesser la situation de violence.

Anesty International a commencé en mars 2006 son action "En route contre la violence domestique", qui consiste en un tour de plusieurs cantons du mobile home "sweet home" afin de sensibiliser la population et faire pression sur les cantons.



Yakin Ertuk, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la violence contre les femmes

Pour Mme Ertuk, les droits des femmes ne sont jamais prioritaires. Elle présente de manière plus approfondie le cas de la Russie, où le Parlement a rejeté une loi spécifique sur la violence domestique, prétextant qu'une loi plus générale suffit. La Douma rajoute que le combat contre la violence exercée sur les enfants est prioritaire, alors que ces violences sont liées. Le Code Civil Russe prend en compte des certificats de référence professionnels que l'accusé de violence conjugale peut présenter en justice poru prouver sa bonne conduite au travail. Nous savons pourtant que de nombreux hommes violents ont des comportements très sociaux et corrects à l'extérieur du cadre familial. A Moscou, il n'y a pas un seul foyer pour femmes battues! Yakin Ertuk rappelle aussi que les hommes souffrent également du patriarcat, et qu'il serait nécessaire d'avoir des modèles masculins qui ne reposent pas sur la violence.


  • Amnistie, Journal d'action pour les droits humains, janvier 2006

Il existe un documentaire suisse "Wenn die familie sur Hölle wird" (quand la famille se transforme en cauchemar). Ce qui en ressort est "qu'aucun homme ne naît violent, et être victime n'est pas une perspective de vie qui enchante les femmes". Le Code Civil devrait bientôt permettre l'éloignement de l'auteur (et non de la victime) du domicile, ce qui est déjà possible à St-Gall, Lucerne , Genève et Neuchâtel.


  • Repère Social, No 73, février 2006

Article Quand le sexe faible est violent

L'auteur, Geneviève Praplan, présente les associations Vires et Face à Face à Genève, et Violence et famille à Lausanne. Cette dernière institution travaille depuis sept ans avec des hommes violents, mais accueille depuis novembre 2005 également des femmes violentes. Le Coordinateur et plusieurs intervenants ont été formés au Québec, auprès d'OPTION, institution pionnière fondée par le psychothérapeute Jacques Broué en 1985. A Violence et Famille, c'est ainsi sous forme de thérapie de groupe que se déroule l'accompagnement, après quelques entretiens individuels. Le processus de réflexion engagé avec les auteurEs est le même pour les hommes que pour les femmes. Néanmoins, il est spécifié qu'il faut être spécialement vigilant avec les femmes, en vérifiant qu'elles ne sont pas "davantage des victimes que des agresseurs". De plus, rapidement le lien entre passé et présent doit se faire.

"Hommes et femmes ne sont pas forcément égaux devant leur violence": dans l'inconscient collectif masculin, il est nécessaire d'affirmer sa virilité, la violence masculine est ainsi plus facilement excusée. Au contraire, les rôles sociaux attribués aux femmes font qu'on la juge plus sévèrement si elle fait usage de violence, mais leur permet de reconnaître moins difficilement que les hommes leurs actes violents. L'auteur met en avant que les chiffres manquent quant à l'ampleur de la violence féminine, surtout exercée envers ses enfants. Par ailleurs les préjugés quant aux données socio-économiques des auteurs de violence perdurent. Cela est en partie dû au fait que les familles en situation précaire sont plus aisément repérées par les services sociaux, vu l'étendue de leurs besoins.

(Céline, 23 mai )