Résumé film de Catherine Scheuchzer

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Ce film de la lausannoise Catherine Scheuchzer, « Dans l’aventure du non, la parole », réalisé en 1991, a été tourné à Boulens, dans la campagne vaudoise, dans les années 70. La cinéaste a elle-même fait partie d'une communauté thérapeutique accueillant des enfants autistes, et a décidé de faire un film sur cette expérience.

Dans ce film, on découvre, dans un décor post soixante huitard, dans un rythme extrêmement lent, des adultes et des enfants en interaction, « comme dans la vraie vie ». On suit le quotidien de trois enfants qui deviennent, dans un jeu, les acteurs du film, et découvrent en même temps que c’est là l’occurrence de devenir les acteurs de leur propre histoire. Ce milieu leur donne toute liberté d'organiser leur vie personnelle et relationnelle. "Au travers de scènes de la vie quotidienne, ponctuée de rires et de larmes, de violence et d'hésitations, nous découvrons comment peu à peu ces enfants émergent de leur silence, s'ouvrent à l'autre, retrouvent confiance" (F. Gentinetta, Tribune de Genève, 22 octobre 1991)

Il s'agit en fait d'une expérience d'alternative à la psychiatrie menée pendant dix ans avec des enfants autistes. C'est Claire-Lise Grandpierre, psychanalyste, qui avait choisi de louer cette maison, qui est l'ancien café du village, pour y mener une expérience basée sur la liberté et l'écoute attentive de ces enfants enfermés dans leur silence. Dans ce milieu "naturel", un collectif va essayer de rétablir le dialogue avec ces enfants autistes. "Là où d'autres avaient renoncé à parler à ces enfants murés dans leur refus, l'équipe de Claire-Lise Grandpierre a commencé un travail d'accompagnement pas à pas pour aider chaque enfant à refaire le chemin du chaos originel à une prise en main progressive de sa vie quotidienne, traversant les blocages et les résistances de chacun, suscitant une parole chaque jour réinventée qui permette de retrouver le fil de la vie, de saisir le sens de ses gestes. Tout cela sans le secours systématiques de psychotropes" (Nicole Métral, 24H, 15.5.92).


Cette expérience est décrite comme « une véritable expérience d’éveil à la vie », qui « prend le contre-pied du placement en institution psychiatrique » (L’Est vaudois, 19.11.92). Plutôt que de les considérer, comme on le faisait en asile, comme des fous, murés dans leur silence, leurs excentricités, on veut les considérer comme des partenaires, des interlocuteurs. On les fait participer au quotidien d’une maisonnée, on veut leur permettre de retrouver le fil de leur vie. Il n’y a pas d’activités protégées, au contraire, on les pousse à se dépasser, à faire des expériences par eux-mêmes, sans le soutien permanent d’un adulte.