Résumé du livre : Pingeon, D. ( 1991). Adolescences délinquantes, sens et contresens, impasses et issues.

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Ce livre a été écrit par Didier Pingeon, il s’agit de sa thése de Doctorat. Monsieur Pingeon est Professeur en Sciences de l’Education, et spécialiste dans le domaine de délinquance.

L’auteur de cet ouvrage, aborde le théme de la délinquance juvénile en mettant en lumiere différents processus, enjeux et contextes mis en œuvre dans ce type d’actes. Divers points sont developpés et analysés afin de tenter d’apporter des explications aussi bien éducatives, pénales, psychologiques que sociologiques aux comportements délictueux des mineurs. Pour ceci, l’auteur divise son travail en quatre grandes pistes de réflexion.

Dans une premiere partie, la délinquance juvénile est vue comme étant un processus inévitable dans lequel tous êtres á un moment ou á un autre de son adolescence, est forcé de passer (á des degrés différents bien sûr !). Ce passage est alors consideré comme étant un processus de socialisation et de découverte du monde adulte dans lequel il doit tenter de s’insérer plutôt qu’une décharge de violence gratuite ou d’une quelconque rebellion. Cette recherche d’équilibre (homéostase) pas toujours maitrisée, serait alors semblable á un rite de passage, oú l’adolescent s’auto-initierait dans le « monde des grands ». Il est ainsi expliqué que la déviance serait alors dans ce cas plus une construction sociale (élaboration de normes, régles, lois…), qu’une tentative positive du jeune á essayer de concilier la fin de l’insouciance de l’enfance et paraléllement d’affronter la dureté du monde des adultes. Une phrase illustre bien ce phénoméne : « Etre adolescent, c’est être funambule entre deux âges, dans le théatre de la déraison ;se déplacer sur un fil, avec la transgression pour balancier »p. 257. La sociologie de la déviance apparue dans les annés 1950 aux Etats-Unis, met bien en avant ce processus qui consiste á tenter de délimiter les actes déviants et donc constitutivement a les faire exister ainsi les faire évoluer. Attribuer un acte a quelqu’un (Théorie de l’Attribution) met en évidence les responsabilité, a faire un jugement et donc á le sanctionner. Dans ce cas, ces déviances ne sont plus percues comme faisant partie d’un proccesus normal comme le postule l’auteur, mais comme étant un mécanisme de transgressions gratuites.

La deuxiéme partie de ce livre porte sur les relations entre l’acteur premier (le délinquant) et les acteurs secondaires (la victime, les témoins et médiateurs). Tout d’abord, nous sommes tous des acteurs dans n’importe quelles circonstances et n’importe quand, nul n’est a l’écart de ce sujet. L’auteur parle de la réaction sociale spontanée. Dans son postulat expérimental, il explique les différents comportements que tout un chacun peut avoir face á un comportemnt déviant (protection, intervention…). Après tout acte de ce type, un face á face avec des professionnels est établit (pénale, éducatif…), il est expliqué que l’élaboration d’un systéme visant á le considérer est difficile á mettre en place car différents facteurs peuvent être mis en jeu (enfance difficile, maltraitance, mauvaises fréquentations temps d’écoute de l’accusé, bonne estimation de l’acte, excuses réelles ou fictives…) Différents facteurs peuvent être apportés concernant ces actes et donc il faut bien les sous-peser. Tous les acteurs sont donc importants même la victime. Mais une question apparaît, toute accusation quelque soit la raison valable ou non ne laisse-t-elle pas de stigmate á vie chez une personne ?et cela ne renforce-t-il pas alors encore plus sa mise á l’écart et sa déviance ?

En troisiéme partie, différents témoignages de délinquants nous sont rapportés et mettent bien en avant, le fait que parfois selon les différentes circonstances de la vie,chacun peut être amené á commettre des actes déviants mais une facon d’y remédier serait alors de laisser une chance á ces personnes de reprendre le droit chemin. Si parfois, les professonniels tendent á l’inverse de mettre á l’écart ces personnes pour soit disant protéger le reste de la société, il semblerait qu’un modèle intégratif serait plus á encourager et plus bénéfique. Plus que des mesures restrictives et punitives, des interventions proposées par ces acteurs sociaux permettraient une meilleure « ré-insertion »et donc auto-régulation.

Enfin, le dernier axe de réflexion permet de prendre conscience que l’élaboration de projet éducatif, de prise de charge et la création de centres de réinsertion est bénéfique car cela vise á offrir un deuxiéme chance au jeune, á lui ouvrir de nouveaux horizons. Mais paraléllement, ces efforts indéniables ne produisent plus l’effet d’auto-prise en charge par le jeune lui-même et cela peut aussi être un réel danger. Car s’il n’est pas capable á un moment donné de « se prendre en main », quel organisme pourra alors induire cette volonté, en existe-t-il réellement ?

Conclusion : La délinquance juvénile apparait être comme étant une construction sociale, une catégorisation, qui permet alors de soi-disant protéger la société dite « non-déviante ». Mais la solution selon l’auteur, serait peut-être ne pas se cacher derriére des lois, des normes érigées par le plus grand nombre mais d’essayer de changer notre regard sur cette population et d’induire une auto-gestion plutôt qu’une condamnation systématique et non dirigée.

par Christine