Entretien Rina Nissim

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Retranscription :

R : Rina Nissim

H : Harmony

J : Julie

V : Véronique



R: Alors est ce que vous avez réussie à lire les témoignages

J : Oui, sauf pour la deuxième partie de Emma parce que depuis notre domicile, c’ est impossible de l’ avoir, elle est pas en ligne.

R: Non mais attendez, c’ est déjà un miracle, il est sorti à une époque où cela n’existait pas

H : En plus on a pu voir la vidéo Debout

R : Bravo ça c’est parfait: Parce que vous comprenez la spontanéité pour raconter un truc qu’ on a déjà raconté plusieurs fois, c’est un peu dure. Depuis les années 90 que je raconte donc bon voilà. Au moins vous avez quelque chose sur laquelle vous pouvez revenir.

H: Depuis quand et avec qui vous vous êtes engagés dans la lutte pour les droits de la femme et quel était à ce moment votre statut (ou fonction)? Dans quel contexte s'est inséré cette démarche ?

R : on avait toutes le même statut ca on pouvait pas en inventer un autre. Il n’ y a jamais eu de présidente, ni de trésorière ni rien du tout. Donc ça vous pouvez déjà l’oublier. C’est une organisation horizontale. Moi je suis rentré au MLF après mon interruption de grossesse, donc a 19 ans et j’ ai trouvé un tract qui trainait dans un local anarchiste je ne sais plus ou à la pénisserie et je me suis dit : tiens tiens très intéressant il y a un MLF qui débute donc je vais aller voir. J’étais parmi les plus jeunes de la bande.

J : Vous raconter justement dans Emma que c’est une amie qui vous a conseillé un gynécologue pour avorter

R : oui mais hors du MLF

J : oui voila

R: oui une copine de classe.

J: c’était un avortement clandestin ?

R: non non, rassurez-vous ! A Genève l’avortement, en Suisse l’avortement était illégal mais chaque canton avait le droit de faire sa sauce puisque c’était les privilèges du fédéralisme. Donc le canton de Genève, la phrase c’était si la santé de la mère était en danger, Genève a décidé d’adapter la phrase, sa compréhension de la phrase au sens de l’Oms qui disait aussi que la santé c’était aussi au sens psychosociale dont cela permettait d’apporter des informations psychosociale. Donc détresse. Donc en effet, il fallait aller voir le gynéco et pleurer sa larme en disant mon Jules m’ a quitté. Cela ne va pas du tout, Il fallait voir un expert. Mais néanmoins c’était accessible. Donc quand on était un brin organiser on y arrivait. Il n’ y avait plus des avortements clandestins à Genève. Il y avait des avortements clandestins dans le canton du valais, dans le canton de Fribourg qui ne faisait pas cette interprétation de la loi. Il y en avait en France voisine, mais aucune de mes copines de ma génération n’a posé une sonde ou une aiguille à tricoter. Par contre, il y en avait, dans notre entourage pas lointain, mais pas à Genève parce qu’on avait accès à une filière meilleure..

J : Mais c’était dit, par exemple dans les cabinets des gynécologues ?

R : Mais bien sûr, mais oui puisque je vous répète que le canton de Genève interprétait la lois de manière progressiste. C’était légale à Genève. La procédure était que le canton doit nommer des experts qui doivent évaluer en quoi la santé de la mère est en danger, de la future mère. Donc expert par spécialité. Si diabète décompenser, on allait voir un expert qui était endocrinologue. Pour toute la partie psychosociale qui était bien sur la partie le plus importante, on allait voir un expert qui était psy. Les experts étaient nommé par l’état et les gynécologues savaient envoyer la nana chez l’expert pour avoir un avis conforme, pour qu’elle ne se fasse pas envoyer sur les roses.

V : Alors, Il y a-t-il un événement originel? Pourriez vous nous raconter un ou des événements marquant que vous avez mené ou qui vous ont frappé dans cette période en faveur de ces droits ?

R : Ben le plus important c'était l'avortement libre et gratuit, c'était l'accès à la contraception. Donc la pilule est apparue dans les années 60 mais beaucoup de gynécologue était contre la prescrire. Donc il fallait, l’accessibilité était problématique. Donc on avait déjà obtenu un planning familial, donc ca c'était déjà un progrès. Celui de Genèvé était un des premiers en Suisse. Donc ca c'était déjà une grande innovation si vous voulez, mais les mentalités y était pas encore si vous voulez. Donc il y avait des gynéco, il valait mieux ne pas trop aller chez eux parce que c'était clair qu'il n'allait pas vous l'a donner. Donc on faisait un espèce de listing, c'est une des choses qu'on avait fait avec le MLF, on faisait une espèce de liste pour savoir qui fait quoi ? Qui parle quelle langue ? Qui est paterno ? Qui est collaborant ? Vous voyez ce que je veux dire, enfin c'est pour gagner du temps, parce que sinon si on prends sur la liste du téléphone, en regardant ah celui ci il est dans mon quartier ! Vous voyez on peut perdre un temps fou parce qu'on ne va peut être pas tomber sur le bon. Donc oui les premières luttes du début du MLF des années 70, c'était l'accès à la contraception; l'avortement libre et gratuit, on ne va pas sans défaire puisqu'on recommence encore aujourd'hui. Donc c'est un truc visiblement profond. Par rapport à l'autonomie d'une créature c'est de mener les grossesses qu'elle désire et pas celle qu'elle ne désire pas, c'est quand même la base de l'autonomie. Je veux dire... Sinon on est cloué à la maison avec 11 grossesses dont 6 qui survives et puis beaucoup de travail ménager. C'est dur pour l'autonomie, hein ?

J : Est- ce que dans l’événement originel que vous avez eu ?

R : Ce n'était pas un événement originel, c'était les causes pour lesquels on luttait.

J : Le groupe Help-Self

R : Comment ?

J : Self-Help pardon !

R : Self-Help !!

J : Est-ce que vous pourriez nous en dire un peu plus ?

R : Alors, dans le MLF, il y avait des groupes de conscience. Donc la base du MLF, c'était des nanas qui se retrouvaient entre elles et qui se racontaient, ce que je vous recommande de faire toujours encore aujourd'hui, cela reste un truc valable. Ou je me tiens, ou j'en suis, et qui m'enmerde ? Est ce que mon père me laisse faire ce que je veux ? Mon père ? Mon médecin, mon curé ? Mon amant ? Et ce que je sais moi ? Non, qui sont les gens qui dans ma vie m'opprime, me limites mes choix ? Et en faisant ces groupes de conscience, en se racontant nos problèmes, on réalisait assez vite, c'est que ce n'est pas des problèmes privés, ce sont des problèmes qui sont communs. Parce que chacune quant elle à un problème, elle a un frère dominant, ou un père dominant ou est ce que je sais moi ? Enfin quelqu'un qui essaye de mettre la coupe quoi ? Elle peut croire qu'elle est la seule dans cette situation et que toutes les filles de sa classe sont certainement émancipées et heureuse et puis qu'il n'y a qu'elle qui est dans la merde. Donc vous voyez ce que je veux dire ! Donc à partir du moment ou on en discute et ben on réalise que non ce n'est pas un problème privé. Donc le personnel est politique. Déclaration fondamentale des bases du MLF, de réaliser que ce n'est pas un problème personnel mais un problème collectif.Le jour ou on le prends en main de manière collective, c'est là qu'on a quelque chance d'avancer quoi. Déjà par rapport à son image de soi-même et de la problématique et après pour des actions éventuelles. Vous voyez l'idée ? Donc ça ce sont les bases du MLF, ce sont des groupes de conscience. Après il y avait les groupes d'actions qui s'engageaient sur des sujets particuliers donc : avortement, contraception. Il y avait des mères, un groupe sur la folie. Donc des groupes comme ça. Mais c'était des groupes d'actions sur lesquelles on t travaillait sur des problématiques précises. Et puis le groupe self-help c'est le groupe qui est entre deux ci vous voulez. C'est à la fois un groupe de conscience et à la fois un groupe d'action. Donc ou on avait des travaux pratiques. On a appris à faire des l'auto examen, les spéculum, les mirroirs. Tout cela vous l'avez dans les témoignages. Alors là on faisait une partie travaux pratiques et puis une partie mise en commun de notre vécu. Donc si vous voulez, c'était un groupe mixte entre groupe de conscience et groupe d'action qui était pour moi particulièrement séduisant quoi. Et c'est de ce groupe là qu'est née; ah ba c'est avec ce groupe là qu'on est allé au ... lac à Annecy. Et ben oui c'était plutôt ce groupe là. Et c'est avec ce groupe là qu'on est allé les aider. Qu'on a acheté du matériel. C'est avec ce groupe là qu'on a. Bon on était très proche du groupe avortement évidemment. Il y avait un peu les mêmes filles mais le groupe avortement était beaucoup plus grand et le groupe self help était beaucoup plus petit. Parce que pour faire un groupe de conscience, faut pas être 40 sinon cela ne marche pas. Au niveau e la dynamique de groupe il faut plutôt être 6 ou 8, c'est un peu les bons nombre pour ce type d'interaction. Le groupe avortement était beaucoup plus grand bien sûr. Il y avait toutes les filles qui était d'accord d'acompagner des femmes chez les gynéco par exemple. justement pour ne pas perdre du temps et pour ne pas se tromper de porte et pour ne pas sonner à la fausse porte. La plus forte raison c'est si on vient de France voisine ou si on vient du fin fond du valais ou d'ailleurs. Faut gagner du temps parce que déjà qu'on en a perdu beaucoup à arriver jusque là, alors si on en perd davantage euh...On risque de dépasser les délais. Donc voila

V : Et est ce que la création du dispensaire a été un élément important pour vous ?

R : Oui bien sur, mais là c'est beaucoup plus tard. Ca c'est 1978, et là on parlait des années 70. Donc hein ? Donc après moi je suis partie, quand j'ai fini mon école d'infirmière, je suis partie aux E-U. j'ai visité des groupes : Feminism women sense center, womens help clinics, womens help services, Emma goal, des différents. Il y en avait beaucoup à l'époque. Il y en a encore mais beaucoup moins. Elles subissent d'ailleurs une répression violente de la part des Anti- avortement. Il y a eu des assassinats de gynéco, donc c'est vraiment très très tendue. Donc je suis aller les voir et puis en revenant je me suis dit, ça c'est le projet de l'avenir quoi, c'est ca qu'il faut faire plutôt que de travailler à l'hôpital et de se disputer sur tout ce qui ne nous plaît pas, donc on était quand même nombreuses à être en rupture avec nos professions, quelles quelles soient. Donc j'ai rassemblé les femmes du groupe Self-Help, et puis celle que je connaissais qui était en rupture avec leur profession qui était de gauche ou qui était féministe ou qui était démarqué, médecin, infirmière, sage-femme, et puis qui avait envie de faire autrement. plutôt que de toujours critiquer le système comme il est et puis de dire à il ne me plaît pas le système c'est une honte, il devrait être comme çi, il devrait être comme ça. Ce qui est utile aussi. Mais non on s'est dit ben nous une fois, on montre ce que nous on entend par un autre système. Ca c'était 76, on a mis deux ans à se préparer. Et on ouvre en mai 78, soit exactement 10 après mais 68.

V : Et ce que vous revendiquez aussi c'était la médecine douce à travers la naturopathie ?

R : Non, on ne renvidiquait pas la naturopathie à cette époque, on revendiquait une médecine humaniste, féministe et puis ne pas coller trop de médicament quand ce n'est pas nécessaire. On avait très peu de naturopathie. On avait le traitement des vaginites. Ca on avait beaucoup expérimenté dans les groupes Self-Help, ça on connaissait bien : l'ail, le citron, le bicarbonate de soude, tout ce que je raconte dans le mamamélis. Ca on savait faire mais pour des infections plus graves on n'avait pas de traitement naturopathique. Donc ça, ça c'est fait au dispensaire des femmes, avec des vraies situations, des vraies femmes. Donc quand elles avaiaent une vaginite. On leur disait bon et bien voilà, vous avez une vaginite a trichomonas, le traitement c'est le flagile mais c'est une belle merde, ca vous enfonce le fois parce que et d'ailleurs c'est marqué dessus qu'il faut pas boire d'alcool tellement c'est mauvais pour le fois. En alternative, vous auriez l'ail mais avantage et inconvénient, le traitement allopathique il prend deux trois jours. Le traitement naturopathie, il prend 10 jours à trois semaines/ Est ce que le partenaire, il sera d'accord d'attendre tout ce temps ? Ou est ce qu'il faudra lui remettre un présé en attendant parce que vous vous n'auriez pas fini le traitement et que lui aurait pris le flagil ? Alors qu'est ce que vous préférez ? Et puis la nana, elle disait ah ouais, ah bon mais alors qu'est ce que vous croyez qui est mieux pour moi ? Alors là, NON NOn, non. On recommence à zéro. Avantage et inconvénient Et vous, vous vous tenez ou dans cette posture et puis alors là quand on a fait ça pendant pas mal de temps, un moment elle nous on dit ouais mais alors là je ne comprends pas cette année je viens pour l'autre infection et puis là vous me dites de prendre le traitement allopathique parce qu'il n'y a que ça ! L'autre fois, vous m'aviez dit vous avez le choix entre un traitement allopathique et un traitement naturopathique alors comment cela se fait que cette fois vous ne me donner pas le choix ? Donc on a du bosser. On a du ouvrir des bouquins, on a trouvé des vieilles références en phytothérapie, ... ah bon bah d’accord. On a cherché, on a bossé. Cela s’est construit au dispensaire des femmes, ca c’est pas construit avant. Donc Mamamélis ça sort en 84 donc vous voyez il faut quand même quelques années quoi, pour mettre tout ça en place, d’expérimenter, voir si c’est plausible, si ça marche.

J : Quels ont été les changements les plus importants auxquelles vous ayez assisté ?

R : Alors ça je regrette c’est une question bateau, … c’est vraiment difficile. Pfff. On a assisté à la libération des femmes ! Qui ont pris leurs mains en vie, qui ont décidé d’être elle-même, d’être un vrai sujet dans leur vie, dans leur sexualité, dans leur contraception, dans leur choix professionnel, relationnel, … je sais pas quoi. On a assisté au droit du divorce. On a assisté au droit pour l’avortement. Enfin déjà au remboursement par les caisses maladies en 81. Ce serait quand même une honte de supprimer cela aujourd’hui. Alors que c’est un acquis qui date même avant la légalisation de l’avortement, donc c’est quand même un peu fort le café. On a assisté à beaucoup de changement de cet ordre là, et cela fait depuis un moment que l’on est en total régression. J’ai la mauvaise nouvelle de vous annoncez que l’on est en train de perdre nos droits. Et si vos ainées on pu se reposer sur leur laurier en se disant « bon bah ce coup là c’est acquis, c’est bon je m’assoie dessus et je fais ma petite vie peinard ». Et bien votre génération c’est foutu ! Parce que là ça fait un moment que l’on régresse déjà ! Donc en raison de la crise, on voit un appauvrissement. Donc on voit un écart qui augmente entre les riches et les pauvres donc celles qui sont le plus vite touchée se sont les femmes seules à plus forte raison avec enfant qui en prennent plein la poire. Et on voit le naturel revenir au galop. Après 20ans de MLF, les mouvements sociaux ça va par vague. Donc après une vingtaine d’années du MLF, c’était pas très à la mode d’être un macho. Donc les mecs ils essayaient plutôt … voilà, d’avoir des cheveux long. De reconnaitre qu’ils avaient un féminin en eux. Que cela était une qualité aussi, éventuellement. Et les nouveaux pères qui savaient s’occuper eux-mêmes des bébés, les langer, … et maintenant on est en recul. Maintenant c’est de nouveau à la mode d’être un macho. Et puis avec la montée de l’extrême droite, en France, comme chez nous, c’est de nouveau autorisé de dire des choses que l’on osait plus dire. Il y a un certain nombre de jeune qui ont jamais changé d’avis au sujet de leur misogynie, ou de leur homophobie, ou de leur racisme… ou qu’est ce que je sais moi ? Mais ils fermaient leur gueule parce que socialement il y avait toujours quelqu’un qui leur bouclait le … en disant « enfin faut pas déconnes, arrête, … » et puis maintenant avec la montée de la droite ils sont désinhibés. Donc ceux qui la fermaient ils la rouvrent. Donc ils s’autorisent de dire des choses homophobes, raciste, misogyne ,… ce n’est pas encore perdu si vous voulez, parce que c’est un rapport de force. Mais quand même la pente elle est savoneuse donc on a vu la votation de ce weekend. L’UDC voulait renvoyer les femmes à la maison en disant que cela ferait un retour d’argent qui revienne aux familles. La femme s’occuperait de l’enfant à la maison. Et puis il y a eut un mouvement contre en disant « cela va pas ! cela va donner de l’argent à ceux qui n’ont pas de dépense, et cela ne va pas donner d’argent à ceux qui ont des dépenses et qui sont obligés d’être les deux à travailler ». Donc on favorise une famille au dépend d’une autre, ce qui n’est pas acceptable. On a vu les femmes de l’UDC, contré leur mec, … vous avez vu ? c’était grandiose ! Les mecs du pdc étaient pour, les femmes étaient contre et elles ont réussi à faire passer la voix de leur coté. Et elles ont réussi à l’emporter. Donc les femmes du PDC sont vachement à l’aise pour la votation du 9 février cela nous arrange. Elles vont certainement refaire le coup. Donc il y a une résistance de la part de la société mais quand même il y a une désinhibition d’avoir le droit d’être mysogine, homophobe, et raciste. Et ça c’est pas bon, ça c’est pas bon !

H : Y a-t-il eu des valeurs que vous avez eu le sentiment d’avoir porter en avant et si oui lesquels ?

R : Ca c’est aussi bateau … pitié. Bah oui le féminisme, l’humanisme, le socialisme, l’anarchisme, … oui y a toutes sortes de valeurs que l’on a porté avec joie et fierté.

J : Nous sommes allées aux Archives contestataires à Carouge. Et dans les documents dont l’un s’appelait « Assez, de se taire » il y a des mots frappants comme la « réappropriation du corps ».

R : Bah oui cela nous ramène au groupe Self Help. C’est ça.

J : Donc est ce que vous pouvez le considéré comme l’un des droits ou l’une des valeurs pour lequel vous vous défendiez ?

R : Bah oui certainement. L’autonomie des femmes disons le comme ça. c’est plus général. La réappropriation du corps fait partie de l’autonomie. C’est là où l’on se remet en sujet pas aux filles de, femmes de, … je veux dire. Ce changement de posture est fondamental jusqu’au fin fond de sa chair. Mais ça ce n’est pas un acquis. Ce n’est pas un acquis parce que … vous quand vous allez chez le gynéco, je suis pas sure que vous êtes sujet. C’est lui qui décide pour vous. « C’est mieux pour toi, prend ça. Comment ? tu l’as pas pris, mais enfin c’est une honte ». donc ce n’est pas un acquis ça. ça malheureusement c’est un truc qu’il faut recommencer à chaque fois à zéro. Et il faudra beaucoup de temps pour que cela soit un acquis. Est-ce que cela ne le sera jamais ?


(Pause : va chercher de l’eau et propose quelque chose à boire).


J : Vous en avez un peu parlé, mais qu’en est-il aujourd’hui de cette lutte et des acquis et des risques de retour en arrière ?

R : Bah voilà, … on est en plein retour en arrière. Sur le droit à l’avortement, les Oui à la vie sont toutes très bien placé au niveau international. Y a un article que je vous recommande, de Jacqueline Heinen, qui est prof de sociologie, elle milite et elle écrit plusieurs articles et bouquins là-dessus : « L’agressivité des courants contre le droit de choisir panorama de la remontrance continentale ». C’est assez fâcheux comme chose. Avant elle a travaillé beaucoup sur la Pologne. Mais là c’est sur … Je vous laisse prendre la référence. On est en plein recul. Donc y a un ou deux pays qui ont avancé pour l’instant y en a douze qui ont régressé. Donc cela ne va pas du tout cette affaire, on a une très mauvaise posture. On est en mauvaise posture, donc sur ce plan là on est en recul. Et le problème c’est qu’il y a toute une génération qui croit que c’est ok. En réalité c’est pas ok du tout, c’est l’objet d’une tension. Il faut que cela soit très visible. Il faut vraiment que la bagarre soit visible pour que tout le monde réalise que ce n’est pas un acquis quoi. Malheureusement dans la société c’est comme ça, il faut tout le temps se battre. Ça c’est un point sur lequel on est en recul. Sur l’accès au monde du travail, l’accès à l’université, ça on l’a conquit. Il en reste pas moins que vous êtes plus nombreuses. Les filles sont un petit peu plus meilleur à l’école que les garçons. Dans pas mal de fac elles sont très présentes, voir parfois plus nombreuses. Mais alors dans les postes à responsabilité elles disparaissent. Donc là on est en recul. On est en recul, on est pas entrain d’augmenter mais bien de reculer. Dans le parlement on est en train de reculer. Donc y a moins de femmes députées, moins de femmes conseillères d’état. Donc on est en train de reculer. Donc c’est pas parce que l’on a Doris Leuthard et Eveline Widmer-Schlumpf … Enfin on est en train de reculer sur ce point là. Et puis le plafond de verre il est... ça s’améliore pas non plus donc dans le privé non plus. Les possibilités de progresser dans une carrière quelle quel soit il y a un plafond verre pour les filles. Elles peuvent aller jusqu’à un certain point mais pas au delà et les mecs ils s’entraident et continuent à s’entraider. Alors avec le MGC qui arrive à l’état, ils vont placer tous leurs petits copains et pas tous leurs petites copines, ça vous pouvez être tranquille hein, donc non malheureusement on est en pleine reculade et profond! donc ça c’est la mauvaise nouvelles du jour il va falloir vous bouger les filles...

J : Sur quoi faudrait-il continuer de se battre ?

R : Sur tout ce que je viens de dire le libre choix, sa contraception, l’accès à l’avortement gratuit et équitable entre les riches et les pauvres, l’autonomie au niveau de soi et de ses décisions, l’égalité dans la vie publique, dans le monde du travail. Tout cela il va falloir le reprendre quoi... It’s an ongoing thing

'H : ça n’en finit jamais et est-ce que vous continuez aujourd'hui de vous engager?

R : Oui oui moi je fais toujours partie d’un... on ne parle plus... de... Aujourd’hui hein, MLF le nom est tombé, maintenant on parle de Mouvement des Femmes. On a enlevé le "Libération" mais enfin on n’a pas renoncé pour autant. Donc moi je suis dans la campagne pour le 9 février, je suis dans l’Emilie. Vous connaissez l’Emilie?

V : Non

R : Non, vous avez jamais été surfer sur l’Emilie (se lève et va chercher un exemplaire de l’article L’Emilie) alors l’Emilie c’est un journal centenaire, donc il existait déjà heu... celui-là il date de 1924 mais il existait déjà en 1912, ça s’appelait Mouvement Féministe.

H : D’accord

R : Ouai ouai! Et puis il a changé de nom pour le nom d’Emilie, parce que c’était Emilie Gourd qui avait commencé ça en 1912, alors on est passé à l’Emilie depuis l’an 2'000. Et puis maintenant c’est un site en fait et puis ça c’est un hors série qu’on a fait. Ha bah là je crois qu’on a mis le premier numéro! (elle sort un petit feuillet jaune et nous le tend) Voilà ça c’est le premier numéro 1912, et puis ça c’est l’hors série qu’on a sorti pour l’anniversaire des cent an. Donc voilà je suis dans L’Emilie! Je vous invite à aller surfer dessus vous verrez vous trouverez des trucs... des trucs intéressants. Je suis dans la marche mondiale des Femmes, ds Espace Femme International. Donc les archives du MLF que vous avez vu, c’est pas les archives contestataires, c’est les archives du MLF!

J : Non c’est les archives contestataires

R : Ha bon d’accord! Vous avez aussi trouvé des choses dans les archives contestataires, mais il y a un fond à la Tanerie qui est le fond des archives du MLF qui se trouve à l’étage au-dessus, au grenier, là haut, qui sont les archives du MLF qui sont à EFI .

J : D’accord

R : Voilà qui recouvrent les années 1970 à 1991 jusqu’à la Grève des Femmes de '91... autre événement très marquant... c’est la Grève de ’91 mais c’est presque plus le MLF c’est déjà le Mouvement des Femmes.

J : Moi j’avais une question, mais c’est pas dans le cadre du cours... est-ce que les hommes se mobilisaient dans le MLF ?

R : Non on a pas voulu les hommes dans le MLF parce que quand on est un groupe opprimé, si on discute avec son oppresseur on ne s’en sort pas! Quand on est des ouvriers, on doit s’organiser avec des ouvriers! Ce n’est pas possible de s’organiser avec les patrons sympas. Quand on est noir et qu’on lutte pour sa libération, c’est pas possible de s’organiser avec les blancs sympas. Et il y a un point, il faut s’organiser avec les siens, jusqu’à qu’on soit suffisamment costaud pour oser affronter les autres pouvoir avoir des débats avec les autres. Donc dans les années ’70 le MLF était séparatiste totale parce c’était une phase indispensable pour la construction du mouvement... après, par la suite, il y a eu ce qu’on a appelé des pros-féministes... dont quelques intellectuels aussi, quelques académiques, heu Léo... Pierre Vidal par exemple, c’est un pro-féministe. Mais nous, on a milité à notre niveau si vous voulez... alors bien sûr il y a eu des copains qui rendent des services, qui gardent les enfants... heu mais ce n’était pas organisé avec nous on était organisé séparément. Quand on a occupé le parti démocratique chrétien là bah, il y avait que des nanas mais il y avait quand même des mecs derrière qui gardaient les enfants et qui faisait que c’était possible qu’on occupe le PDC. Donc ils étaient quand même là, mais on les a toujours invité à s’organiser entre eux et c’est toujours le cas aujourd’hui dans une certaine mesure. J’encourage toujours bah les mecs à s’organiser entre eux, et à discuter sur la construction de la masculinité, essayer de comprendre comment ils ont été éduqué. Quel message on leur a donné? Quelles injonctions ils ont reçu? Comment on est censé être quand on est un vrai mec? On est pas censé pleurer, on est censé être ceci, on est censé être cela. Est-ce que ça leur va? Est-ce que c’est acceptable ou est-ce que c’est un conditionnement? Et cela il faut qu’ils le fassent entre eux et encore aujourd’hui. Donc le Mouvement des Femmes aujourd’hui est moins séparatiste. Les mecs viennent volontiers dans plein de trucs, les jeunes... bah par exemple, la bande Archives Contestataires, il y a 2 générations hein! Il y a les soixante-huitardés et puis les jeunes. Entre-deux il y a rien. C’est très rigolo! heu c’est la génération qui pense que tout va bien! Alors cette bande là que vous avez rencontré, elle, elle milite en mixte. Néanmoins, ils font quand même des trucs en groupe femmes, parce qu’elles se rendent bien compte que militer en mixte c’est pas facile. Je vous invite à essayer ne serait-ce qu’au niveau de votre classe hein! Vous mettez un groupe de discussion et puis vous mettez des observateurs autour, et puis vous prenez des coches de combien de fois qui s’exprime, combien de temps ils parlent. C’est insupportable! Ils sont insupportables! Ils prennent toute la place, ils parlent vachement longtemps! Heu... ils sont insupportables! je veux dire... heu ou bien alors, il faut qu’il y ait quelqu’un qui alors... Moi j’ai assisté une fois il y avait un débat sur le forum mondial, donc c’est l’extrême gauche, c’était en mixte. On y arrivait pas ! On a du demander... bon bah d’accord maintenant on fait un homme, une femme, à tour de rôle quoi! (en imitant la scène) non c’est pas ton tour maintenant c’est une femme qui s’exprime sinon on y arrivait pas↑ parce qu’ils sont tellement self imposing ils s’imposent tout le temps quoi↓ ils sont toujours sûr qu’ils ont droit au chapitre que c’est normal que ce soit eux qui parlent c’est normal que ce soit eux qui fassent les textes c’est normal que ce soit les femmes qui fassent les tapes [

J : [ Mais est-ce que

R : [ C’est normal que ce soient les femmes qui fassent les sandwichs, c’est normal qu’elles leur fassent le café! On s’en sort pas!

J : Est-ce que ce ne serait pas du à l’éducation qu’on leur donne aussi?

R : Mais bien sûr! Mais le problème c’est que quand on veut militer, si on est empêtré là dedans, c’est un obstacle constant. On se fait chier tout le temps à régler ces problèmes d’intendance qui nous viennent dans les pattes. Vous comprenez ce que je veux dire? On met une énergie folle à les trainer avec nous. Donc il y a des moments où il faut vraiment faire les trucs en séparatistes sinon on y arrive pas! Et le Léo Tiarevidal s’est fait foutre dehors de sa librairie à Lyon! Parce qu’il y avait eu une réunion où le sujet c’était de discuter de la phallocratie, et puis s'il y a un lien ou pas avec le capitalisme et je ne sais pas quoi et je ne sais pas quoi. Enfin c’était un beau propos très théorique et ça s’est passé tout de travers. En fait les mecs ont pas arrêté de critiquer les féministes: "ça ne va pas comment elles font!" Ça s’est inversé si vous voulez, et puis le peu de mecs qui étaient pas d’accord... lui a écrit un texte en disant: "non mais ça ne va pas!" Heu... et bah il s’est fait foutre dehors parce qu’il avait rompu la loyauté! Et cela se passe en 2'000 quelque chose... je me rappelle plus les années mais

V : ouai c’est récent

R : c’est récent! C’est en 2'000 quelque chose! Donc au niveau de cette librairie, au niveau de ce groupe, bah ils n’y s’y sont pas arrivés parce que les mecs sont tellement furax qu’on ose remettre en question leurs privilèges, qu’il sont prêts à utiliser tous les moyens pour ridiculiser les féministes. Et finalement ils n’ont pas discuté de la phallocratie et de la domination parce qu’ils étaient même pas d’accord de reconnaître qu’il y avait une domination! Donc c’est tout de ta faute! Qu’est-ce que tu viens encore soulever un sujet qui n’est pas la priorité de nos luttes révolutionnaires! Vous comprenez? Donc voilà, en ce moment le Mouvement il est pas séparatiste mais néanmoins s'il y a pas des choses qui se font de manière séparatistes par moment il y a rien qui va se faire hein! Parce que celui qui a le privilège il le lâche jamais de bon grès. Je ne sais pas comment dire... vous comprenez? Forcément puisqu'il a le privilège, pourquoi il le lâcherait de bon grès? Ce serait bien bête! Voilà donc il faut trouver des combines! Bah voilà... un tours de rôle de paroles ou des combines ou autres, parce que sinon ils prennent toute la place et tirent la couverture vers eux et donnent encore des leçons!

J : J’ai encore une question qui n’est pas dans le cadre du cours. Comment le MLF s’est fait connaître tellement vite [j’ai vu qu’il y avait de la propagande?

R : [ Ha pas du tout vite du tout non non non Donc ça commence en fait c’est les suites de ’68. Cette espèce d’esprit tout est possible, il est interdit d’interdire, n’est-ce pas? Donc le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis, donc ça c’est l’ambiance générale. Et puis après, il y a quelques nanas qui commencent. Heu... vous avez vu dans "Debout" qui commencent à se réunir entre elles, qui osent demander une aula, qui sont toutes étonnées que l’aula est remplie qui vont déposer des fleurs pour la femme du soldat inconnu. Vous voyez c’était peu de nanas quoi! Alors comment ça fait que... ça prend... comment ça fait que la mayonnaise prend? Alors ce n’est pas si vite! Ça prend des années hein! Jusqu’à que cela devienne un vrai mouvement. Alors le secret c’est trouver une cause suffisamment large pour que tout le monde se reconnaisse dedans, mais sans pour autant lâcher, enfin sans pour autant perdre son âme. Et la cause c’était le droit à l’avortement et l’accès à la contraception. Donc y a tout ce mouvement qui était réformiste... Le MFPS, le mouvement proche français. Ça vous trouvez dans Bilal, il raconte tout ça très bien. Avec le nom, y a pas besoin d’avoir le prénom, car je pense que y a peu de sociologue qui ont un nom comme ça : B-I-L-A-L. en fait y avait tout un mouvement réformiste pour l’accès à la contraception. Elles osaient même pas parler de l’avortement. Y avait des médecins dedans, dans les mouvements réformistes. Donc c’était très important. Y avait des bandes en pleine ville, ect , ect et si vous voulez, quand le MLF est apparu et qu’il a osé demandé l’avortement. Bah l’autre train il est venu derrière, car là il s’est dit « bah voilà, y a une opportunité. » Donc vous comprenez ce que je veux dire. Donc y a un moment y a les réformistes qui s’unissent avec ces folles de radicales et du coup cela crée un vrai mouvement, et là on arrive à avoir vraiment des miliers de personnes qui disent «  c’est plus possible, il faut que ça change ». Vous voyez c’est une situation particulière qui fait que cela marche. Et tout ça sans perdre son âme. Donc il faut quand même rester indépendant, et pas se mettre tous ensemble : le MFPS reste le MFPS … vous voyez ce que je veux dire. Car après on est noyer. Et d’ailleurs là en ce moment ils sont en mauvaise passe parce que y a pleins de planning fermés en France et y a pas de manif. C’est mal barré.

J : Justement je me demandais, comment l’information circule, par exemple là vous parlez des plannings familial qui ont fermé en France. R : Oui ?

J : Si les femmes ne connaissent pas l’actualité comment …

R : Mais elles la connaissent, simplement… si les informations. Les informations n’ont jamais autant circulé qu’aujourd’hui. Simplement y a des gens ils ne veulent pas lire les informations car ils en ont marre. J’ai des copines qui ne lisent plus les journaux parce qu’elles en ont marre de voir que y a que des horreurs dedans. Dans une certaine mesure y a beaucoup de femmes de votre génération qui font pareilles. On fait un peu comme ça, y a un certain nombre de choses que l’on ne veut pas voir. Une rom dans la rue, … une moitié des gens l’insulte, l’autre moitié l’ignore, et de temps en temps y a quelqu’un qui lui donne trois sous. On ne veut pas voir ; on ne préfère pas voir. Car le premier niveau dans l’oppression c’est de reconnaitre qu’il y a oppression. Et ça ça nous fait tellement chier. Que on préfèrerait ne pas mettre trop notre nez dedans en se disant « bah moi ça va je suis dans une classe sociale de niveau élevé, donc j’ai accès aux études, donc moi ça va aller … donc le reste ne m’emmerder pas. Je suis jeune, j’ai envie de sentir que ma vie ça va. J’ai pas envie de sentir que en plus cela ne va pas. » Vous comprenez ce que je veux dire ? On appelle ça l’oppression intériorisée. C’est quand déjà on ne veut pas reconnaitre que cela ne va pas. Parce que cela nous emmerde. Donc ça c’est déjà… c’est une réalité sociale. C’est comme ça ! beaucoup de gens n’ont pas envie de mettre leur nez la dedans. Car mettre son nez dedans c’est une souffrance. On a pas envie d’être en souffrance tout le temps, on préfère se dire « moi ma vie ca va aller car je suis dans une classe sociale élevée donc cela va aller ». Mais de temps en temps ça pète ! Et c’est dans ces moments là que les choses peuvent se passer. Dans le milieu des artistes, on avait fait des affiches du MLF, pour un film « Super Women ». C’était des nanas dans les arts visuels, école d’art, ect, … on avait organisé cet événement, et on avait fait un débat. Elles ont raconté que dés qu’elles avaient un enfant c’était foutu quoi ! Plus de boulot. Donc quand on est plasticienne, graphiste, ou je sais pas quoi … il faut pas dire que l’on a un enfant. Il faut le faire en douce et juste disparaitre quelques mois sans se faire remarquer, de sorte qu’après on nous redonne des contrats. Sinon après on ne peut plus, on est considérer comme une poule ! et c’est fini ! Les poules ont leur donne pas du boulot ! d’accord ? C’est vachement bonnard quand on réalise ça. donc quand les filles réalisent ça, elles se disent « non mais attend, c’est quoi ce bordel ? C’est quoi cette société ? C’est toutes études, tout se boulot … et au final on a pas de boulot ! Non mais attend je rêve. »Plafond de rêve. Donc chaque génération, y a un moment elle va le rencontrer son plafond de verre. Et puis ce jour là, ou bien elle s’effondre et va voir une psychiatre, ou une psychothérapeute on va dire. Vous voyez ce que je veux dire ? ou bien elle se fout avec trois copines « non mais attend c’est quoi ce cirque ! ». et là aussi on se rend compte que dans la culture ça va plus mal. Y a une phase où les femmes n’arrivaient pas à réaliser des films projeter sur des écrans … après y a eu des festivals de film féministe, ect. Et maintenant y a des festivals de film où ça commence à marcher : Black Movies, le festival Latina, … Et y a quand même des femmes qui arrivent à se faire voir. Mais dans la culture cela va plutôt mal. On n’est pas en train d’avancer. Ce qu’on a obtenu c’était des dures luttes et elles ont reculé. De nos jours, au niveau économique cela se fait ressentir. Je veux dire c’est par les mecs : puisque c’est eux qui sont censés être chef de famille. c’est comme si les mentalités ne voulaient pas comprendre ; C’est pas vrai ce n’est pas les mecs qui sont chefs de famille, il y a pleins de couple c’est la nana qui est chef de famille. N’est ce pas ? Donc c’est une fausse image de comment sont les choses. Néanmoins on donne les postes aux mecs. Avec le MGC qui arrivent à l’état ils vont donner les postes aux mecs, ils vont pas donner les postes aux femmes. Elles vont s’occuper des enfants, c’est clair. Laisser moi vous attirez dans notre prochaine campagne le 9 février ! il faut qu’on les écrase total. Il faut qu’on les dissuade déjà de recommencer. Et il faut que le pourcentage soit écrasant. Donc il ne faut surtout pas,. .. Je ne sais pas si vous vous souvenez de la votation sur les minarets ?

V : oui.

R : C’était interdire de construire des nouveaux minarets en Suisse. Bon, il y avait trois minarets en suisse. Et y a un 4ème qui a demandé un permis de construire. Donc on s’est tous dit « attend je rêve, ça ne va pas passer ce truc là, c’est impossible. C’est un truc monté de toute pièce. Ca n’a pas de sens ». et bien cela a passé. Parce que l’on a pas assez fait campagne. Parce qu’on vit à genève et on a pas réalisé qu’au fin fond de la Suisse c’est pas bon. L’affiche avec les minarets et la femme avec la burkha, … vous voyez l’utilisation de la cause des femmes pour soutenir les opinions de l’extrême droite .N’empêche cela a marché. Donc la c’est pareil. C’est pas parce qu’on vit à Genève et que ça va a peu près pour Genève qui faut croire que c’est gagné. Il faut mettre une pression folle pour ne pas … pour que le vote soit très marqué. Sinon on recul. Et comme je vous l’ai dis y a des pays où l’on recule, les Etats unis tremblent parce que l’église …on recule.

J : Mais du coup comme vous l’avez dit, cela recule parce qu’il y a aussi la crise économique ? où est ce qu’il n’y a pas de lien du tout ?

R : C’est-à-dire il y a un lien mais il est indirect. Y a un recul parce que le naturel revient au galop, donc tous les machistes sont de nouveaux libre de machisme, … donc dans une période de crise il y a un durcissement. Les gens ont peur ils votent à droite. Parce qu’ils ont peur, alors ils croient que cela va les protéger de voter conservateur. Et après il se la prenne dans le baba. Parce que cela retombe contre eux c’est le lien indirect. Mais il y a un durcissement immanquablement qui retombe dessus. L’extrême droite a le vent en poupe. Il y a un nazi qui s’est fait élire en Slovénie. C’est Dingo !