Transmission des valeurs de la culture sportive à travers les générations

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Introduction



Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. (Pierre, baron de Coubertin).



A lire cette citation de Pierre de Coubertin, on peut en conclure que le sport met en mouvement des phénomènes humains partagés par de nombreuses cultures, pays et personnes. Le sport serait donc, une pratique universelle. Progressivement, il aussi devenu un enjeu économique (voir la commercialisation de sport), politique (comme terrain de bataille durant la guerre froide, par exemple) et social (en particulier comme outil d'intégration dans les quartiers défavorisés) et cela au cours des générations, en passant par Pierre de Coubertin à Zinedine Zidane.


Pour introduire nos propos, voici quelques images marquantes de l'histoire des Jeux Olympiques:


  • Lors des JO de 1936 à Berlin, alors que les sportifs participent au traditionnel défilé et que la flamme fait son entrée dans le stade olympique, on voit dans les rues une véritable marée de croix gammées. Lorsque l'athlète noir américain, Jesse Owens, rafle quatre médailles d'or dont celle de la discipline phare, à savoir le 100m plat, Adolf Hitler quitte la tribune et s'arrange pour ne pas à avoir serrer la main de cet athlète noir. Lors de la remise de prix, les autres athlètes font le salut nazi alors que Jesse chante l'hymne nationale américaine.


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http://www.freewebs.com/ucdjudoclub/JesseOwens_1936Olympics.jpg


  • En 1968, à dix jours des JO de Mexico, des étudiants manifestent en criant: Nous ne voulons pas de J.O., nous voulons la révolution!. Suite à ces manifestations, le gouvernement mexicain fera près de 300 morts. Les Jeux auront lieu quand même, mais la politique y fera une autre incursion: Tommie Smith et John Carlos, des athlètes noirs américains brandissent un poing ganté noir lors de la remise des médailles: un moyen de protester contre le racisme aux États-Unis devant des millions de téléspectateurs!


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http://ab.img.v4.skyrock.net/abe/blaxploitation/pics/586710131.jpg


  • Et récemment (en 2008), une afghane a participé au 100m des JO de Pékin, vêtue d'un fuseau long et d'un foulard. Aux Jeux d'Athènes, Robina Muqimyar était, avec sa compatriote Friba Razayee, les deux premières femmes afghanes à participer aux Jeux olympiques. Cette année, Robina Muqimyar est la seule. Mahbooba Ahadyar, qui devait aussi participer aux épreuves de 800 m et de 1 500 m, a disparu au mois de juillet.


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http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/sports/20080816.JOP2358/melange_de_cultures.html


Etant intéressées par le sport et ses enjeux, nous avons décidé d'orienter notre travail sur l'étude de la transmission de certaines valeurs entre les générations. Cette étude se centre sur la fonction du sport comme lien entre les générations et en particulier comme moyen de transmission (ou pas) de valeurs sportives. Ainsi, après avoir fait une présentation générale du rôle du sport dans la société, et des différentes valeurs qu'il incarne (notamment à travers des modes d'être ensemble, les règles, les consignes, etc.), c'est le problème social de la transmission entre génération qui sera développé.

Est-ce que le sport peut favoriser une transmission de valeurs nécessaires au "vivre ensemble"? A quelles conditions? Comment?Cette étude prendra en compte trois générations, celle du baby boom(1945-1963), la génération X (1964-1977) et la génération Y (1978-2004) . On aimerait particulièrement comprendre les causes des ruptures ou des continuités de la transmission de ses valeurs entre les générations. Il est évident que les entretiens réalisés ne donnent qu'un aperçu d'un "style" générationnel, mais que nous n'avons aucune prétention à tirer des traits généraux sur ces trois générations. Etant entendu qu'une génération est aussi faite de multiples individus et de personnalités, qui sont à la fois "produit" par l'"esprit du temps", mais aussi par leur idiosyncrasie, qui elles-mêmes influenceront leur temps. Il s'agit d'analyser ce qui est commun à une génération et ce qui est particulier au témoin.

Après une revue de la littérature concernant la transmission des valeurs sportives, la définition du concept de génération et la définition des valeurs sportives, l'analyse de six témoignages d'enseignant/e/s de sports (issus d'une société de Gymnastique genevoise, que nous détaillons un peu plus tard dans le texte) portera sur la fonction et le rôle des valeurs dans chacune des trois générations retenues et sur les conditions de la transmission des valeurs incarnées dans le sport.

Concernant l'association sportive dont sont issus nos sujets, il s'agit de la Société de Gym du Mandement née en 1940. En effet, aux vues des carences physiques des recrues militaires, le département militaire fédéral ordonna la mise en place de leçons de gymnastique, nommées instruction préparatoire, afin de fortifier les futurs conscrits. (http://www.gym-mandement.com) Aujpurd'hui, elle compte parmi ses troupes à peu près 300 membres actifs, allant de l'âge de 2 ans à 80 ans. Son offre sportive est large, c'est-à-dire qu'elle possède au total 16 groupes différents. D'ailleurs, la gymnastique est composée de différentes disciplines que l'association genevoise de Gymnastique détaille (http://www.agg.ch/ActDisciplines.asp): ainsi, ce sont Gym Parents-Enfants, Gym Enfantine, Gym Générale pour Jeunes Gymnastes (filles et garçons), 35+ : Gym Dames / Gym Hommes, 35+ : Gym Seniors, Les Jeux, Les Agrès, Gymnastique et Danse, Gymnastique Rythmique, Artistique Féminine (GAF), Artistique Masculine (GAM), Trampoline, Gymnastique Acrobatique et Athlétisme. Par ailleurs, cette société met sur pied, chaque année, diverses manifestations, telles que le Tournoi de Unihockey, ou encore la Fête des Vendanges, ou encore est impliquée dans l'organisation de d'autres manifestations comme les concours agrès ou encore le Vinathon.

Revue de littérature

  • Généralité sur la problématique


Ueli Maurer, conseiller fédéral et ministre des sports, a affirmé, lors de la 76ème Assemblée des délégués de l'Association de Gymnastique: Continuez ainsi, cultivez ces valeurs!. Par cette phrase, nous comprendrons que certaines valeurs sont associées au sport et qu'il y a un enjeu de transmission liées à ces valeurs de la culture sportive.

La problématique de la transmission des valeurs sportives a été peu étudiée et aucun ouvrage n'a été trouvé sur cet objet même, mais une étude plus approfondie pourrait, qui sait, nous surprendre. Par conséquent, il a été nécessaire de découper notre objet d'étude en thématiques: les valeurs sportives, les générations, la transmission et le sport.

La question des générations ouvre, évidemment, la question de la longévité et de l'espérance de vie, puisqu'actuellement on voit une augmentation sans précédent des centenaires. En conséquence, la société occidentale fonctionne avec quatre générations qui vivent ensemble et les générations d'"anciens" peuvent fonctionner comme une mémoire collective. Mais, cette dernière renvoie, aussi, au mouvement de l'histoire qui voit en particulier cette "crise des générations" dont parle Gérard Mendel, c'est-à-dire une rupture quasi anthropologique dans une tradition de reproduction de schéma du pouvoir: domination du père et du patron, soumission à l'autorité des jeunes, des femmes et des "petits"... La révolte de Mai 68 a été, en particulier, l'occasion d'amener une réflexion de fond sur ce que Pierre Bourdieu appelait la "reproduction sociale".

La problématique de la transmission des valeurs interroge, aussi, sur la non transmission et donc, pour la jeunesse, sur la volonté (ou le désir) et le pouvoir de reproduire ou non, ce qui vient des parents et des adultes. La transmission d'un côté demande aussi une réception de l'autre. Notre objet d'étude n'est pas sans lien avec la communication intergénérationnelle.


  • Valeurs sportives, définitions, fonctions et rôles


Il est nécessaire de comprendre ce que sont cesvaleurs sportiveset d'en faire un Inventaire des valeurs. Effectivement, afin de bien cerner ce qui pourrait être transmis (ou pas) entre les différentes générations, il a été nécessaire de répertorier les valeurs sportives. Un certain nombre de valeurs se retrouvent dans la littérature Valeurs sportives produites dans certains contextes et dans certaines périodes, ce que rendent compte des textes comme ceux de R.Thomas Sociologie du sport ou M. Attali et alt. Le sport et ses valeurs et ceux de quelques sites internet et articles (Jeunesse et sport)et Le sport: outil d'intégration et de mixité. Un certain nombre de constats en découle. Tout d'abord, le premier constat qui s'impose, unanimement, est que: le sport n'est pas une simple activité physique, mais elle a une fonction sociale indéniable. A titre d'exemple, citons le rôle du sport au niveau politique lors de la guerre froide. De fait, le sport, et notamment à travers les Jeux Olympiques, devint une vitrine majeure des deux superpuissances de l’Est et de l’Ouest, qui n’ont pas hésité pour cela à faire des sportifs de véritables soldats. Par exemple, les nageuses du bloc de l'Est ont, à ce titre, marqué l'inconscient collectif par leurs carrures hors-normes. Les valeurs sportives ne sont, donc, plus comprises comme étant naturellement rattachées au sport. Le sport est, donc, le reflet d'une société à un moment donné et il y a une différence entre la conception du sport aux États-Unis et la conception suisse de l'activité physique, par exemple. Le sport est, donc, bel et bien plus qu'une simple activité physique, car elle met en jeu des valeurs morales exemplaires pour la vie en société.

Cette double facette du sport est à souligner: d'un côté l'activité sociale et de l'autre un idéal. Cet idéal que l'on retrouve au travers des valeurs de l'olympisme, que certains essaient de promouvoir malgré les grands scandales qui le mettent en péril (exemple: le dopage et la commercialisation du sport). Or, un décalage semble exister entre la réalité du sport dans la société et les valeurs sportives idéalisées, telles qu'elles ont été décrites dans la charte de l'olympisme élevé à une philosophie: «Une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation, l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels.» Le sport aurait-il donc perdu la boule?

Malgré le décalage entre valeurs idéales et réalités sportives, le monde semble s'accrocher à l'illusion sportive, comme s'il s'agirait d'un ordre social idéal dans lequel les gens ont envie de croire. Et peut-être d'autant plus après les différentes crises auxquelles notre société doit faire face et qui mettent en danger notre conception du monde. Est-ce pour cette raison que les valeurs de l'olympisme sont toujours d'actualité et que les pouvoirs sociaux s'évertuent à nous "vendre" le sport comme un outil d'intégration défiant toutes les autres méthodes? Tout se passe comme si la population avait besoin qu'on lui impose un ordre social. L'ordre social contenu dans la définition du sport pourrait convenir, à condition qu'on repense la définition du sport, qu'on le désidéalise pour le rendre réaliste et réalisable.

Mais quelles sont exactement ces valeurs qui ont été investies par les générations successives? Certaines valeurs ont-elles été transmises et lesquelles?

Nous cherchons des réponses à travers des entretiens réalisés avec des professeurs de sport tout en étant conscientes de ne pouvoir aborder toute l'étendue de la question de ce décalage entre valeurs sportives idéales et réalités du sport. Nous nous centrons sur l'hypothèse de la transmission (volonté de transmettre pour ces professeurs) des valeurs sportives.


  • La génération comme concept, fonction et "marqueur" temporel(de l'histoire des valeurs sportives)


La question des générationssemble avoir été particulièrement étudiée à la fin des années soixante, suite à la rupture opérée, en mai 68, par la révolte estudiantine et ouvrière. Ainsi, des textes comme ceux de Margaret Mead Le fossé des générations ou de Gérard Mendel, La crise des générations, soulignent la nécessité de changement et de créativité des nouvelles générations vivant dans des conditions socio-économiques différentes. La société post figurative, dont parle Mead, c'est-à-dire une société où la reproduction des coutumes (manières de faire et valeurs) se fait sans contestation, a été mise à mal après la deuxième guerre mondiale par une crise économique. Celle-ci a ouvert une crise plus profonde de société et de culture liée selon Mendel à l'émergence d'une nouvelle catégorie sociale qu'est la jeunesse. Cette jeunesse fait des apprentissage dans son propre temps, au même titre que ses aînés et que ses pairs (société co-figurative dont parle Mead), mais de surcroît conteste l'héritage. Comme l'écrit Mendel dans un autre ouvrage Quand plus rien ne va de soi reprenant sa thèse de la crise des générations, les jeunes ne veulent plus (et surtout pas) faire comme les adultes et ils ne peuvent plus s'identifier à eux. Ce constat inquiétant pour les pouvoirs publics a entraîné outre une réaction de répression des manifestations et grèves, la nécessité aussi d'apprendre à négocier et à reconnaître cette nouvelle force sociale qu'est la génération née après la guerre.

L'ouvrage récent (2007) de Sirinelli intitulé&nbsp Les baby-boomers: une génération 1945-69 souligne que la génération des baby-boomers a été choyée par l'absence de guerre sur le sol européen, favorisée par une économie florissante et les débuts de la consommation de masse et finalement, et s'est tournée vers l'éducation gratuite et la culture. De fait, l'entretien accordé par Attali,[[1]], soutien cette vision en les décrivant comme les "prophètes", soit les fondateurs de la reconstruction de la société, alors que la génération X sont les "nomades" qui s'inscrivent dans la société en y étant les entrepreneurs, tandis que la génération Y est celle des "héros" qui remettent en cause la hiérarchie, les formes rigides de l'organisation du travail pour favoriser l'épanouissement de soi autant dans le milieu de la famille que celui du travail. Ainsi, nous serions de plus en plus en présence d'une société individualiste, mais qui cherche tout de même des solutions collectives sur différents domaines, tel que l'environnement, l'éducation et les politiques sociales. Nous ne tiendrons pas compte de la génération Z, soit la génération zapping, dont les membres sont nés en 2004.

La vitesse des changements (notamment technologiques et scientifiques) entraînent des renversements dans l'ordre du pouvoir, puisque selon Mendel ce n'est plus le père qui apprend à l'enfant, mais l'enfant qui explique en quoi sa manière de faire, est obsolète. Ainsi la transmission ne peut plus avoir lieu que dans un sens unique (des parents aux enfants), mais celle-ci étant "condamnée" aux changements. On serait encouragé à plus d'égalité entre les générations, de reconnaissance et de respect. Il n'est pas impossible que certaines valeurs des "héros" s'apparente aussi à celles des "prophètes" que sont, selon Attali (reprenant l'auteur Douglas Coupland, Generation X, Tales for an accelered culture, 1991), celle des baby boomers comme la créativité, par exemple.

On constate qu'une définition claire des dernières générations du XXème siècle est difficile à établir. En effet, peu d'auteurs et de chercheurs s'accordent sur la tranche des années pour les définir, toutefois, pour le bien de cet article, nous nous sommes arrêtés sur les dates définies par Attali. Par ailleurs, ces informations ont été corroborées par les propos de Ph.Wanner, professeur de démographie de l'Université de Genève, pour lequel les générations sont à voir comme des tranches de 25 ans, mais avec la nuance que les valeurs véhiculées peuvent être une indication qui différencie les générations entre elles. Mais pour d'autres auteurs, comme l'historien Marc Bloch dans "Apologie pour l’histoire ou le métier d’historien", la définition relève moins de critères démographiques et de temporalité, que d'un sentiment exprimé d’appartenance à la même époque, d’avoir vécu les mêmes expériences, d’avoir rencontré et été influencé par les mêmes personnes. Il faut, alors, distinguer la notion de cohorte tel qu'avancée par monsieur M.Oris, professeur de démographie de l'Université de Genève. La formation reçue jouant un rôle important dans cette constitution d’une «identité générationnelle».

Ces différentes acceptions du terme génération a passablement complexifié celle classique de la seule descendanceGénération

Partant de l'hypothèse que chaque génération produit des valeurs qui lui sont propres, en lien avec le contexte économique et politique, ces études amènent de nombreuses questions qui sont le cadre de la recherche sur lequel ont été mené les entretiens. Si, aujourd'hui, d'un côté le jeûnisme influence fortement les pratiques sportives depuis la dernière décennie, de l'autre comment les valeurs de l'effort et du travail peuvent-elles encore dominer une société en crise avec un fort taux de chômage?

Questions de recherche

Après avoir défini le concept de valeur, de valeurs sportives et de générations, voici les questions de recherche qui ressortent de nos lectures et de notre réflexion à propos de la problématique de la transmission des valeurs sportives.


1. Quelles sont les fonctions du sport à chaque période étudiée ? --> Fonctionnalité du sport


  1. Quelles sont les fonctions du sport à chaque période socio-historique?
  2. Quelles valeurs chaque personne interviewée associe-t-elle au sport?


2. Quelle est l'influence du contexte socio-économique ? --> Influence du contexte


  1. Quelles sont les influences du contexte socio-économique sur la pratique du sport?
  2. Comment les valeurs du sport changent-elles en fonction des interactions avec les normes dominantes dans la société?
  3. Comment les valeurs du sport changent-elles en fonction des conditions socio-économiques?


3. Il y a-t-il des valeurs propres au sport qui se maintiennent de génération en génération? --> universalité


  1. Est-ce que les valeurs de l´olympisme édictées par Coubertin sont toujours d´actualité?
  2. Est-ce que les raisons pour lesquelles on fait du sport aujourd'hui sont-elles les mêmes que celles d'autrefois?
  3. Y-a-t-il un décalage entre les valeurs sportives idéales et la réalité sportive ?


Méthode

Afin de cerner au mieux la problématique de la transmission de valeurs sportives à travers différentes générations, des entretiens semi-structurés ont été réalisé auprès de représentants de trois différentes générations dans le contexte de l'enseignement du sport. Les entretiens ont été enregistrés et retranscrits pour ensuite être analysés à l'aide de nos questions de recherche. Ces entretiens nous permettent d'élaborer des pistes de réflexion nécessaires à toute investigation future, mais l'échantillon ne peut évidemment pas assurer des comparaisons généralisables entre ces trois "générations".

Pour nous aider à poser les questions pertinentes, nous avons mis au point une Grille d'entretien 2009, dans laquelle figure quelques exemples de questions à poser en lien avec notre problématique.

Nous avons recrutés les personnes par courriel, en leur expliquant qu'il s'agissait d'une étude sur les valeurs du sport à travers différentes générations. Les six sujets contactés ont répondus positivement à la demande. Par conséquent, on leur a expliqué qu'il s'agissait d'un entretien qui allait durer entre 15 et 20 minutes. Après quoi, nous avons fixé les rendez-vous et effectué les entretiens. Lors des entretiens, qui ont été enregistrés grâce à un dictaphone, nous avons, tout d'abord, fait les présentations et expliqué très brièvement le but de notre recherche, pour ensuite commencer l'entretien.

Nous avons fait passer cet entretien d'environ 20 minutes à six personnes issues de trois générations différentes :

  1. Deux personnes de la génération Y (une fille de 23 ans et un garçon de 24 ans)
  2. Deux personnes de la génération X (deux hommes de 54 ans et 47 ans)
  3. Deux personnes de la génération des baby boomers (un homme de 80 ans et une femme de 65 ans).


Pour notre étude, il n'est pas important que les sujets fassent partie exactement de la même génération, puisque ce qui compte, c'est qu'ils aient enseigné à peu près à la même période, ce qui est le cas de nos sujets.

Cet échantillon est constitué de personnes ayant enseigné un sport ou qui en enseignent toujours des sports variés: ski, gymnastique, volley-ball, gymnastique polysport et athlétisme. Ces personnes sont connues par une des "interwieweuses" qui elle-même fait partie de la société gymnique en question, ce qui a eu comme conséquence de créer un climat de confiance entraînant une forme de discussion semi-dirigée. D'ailleurs, cinq entrevues ont eu lieu au domicile d'une des chercheuses ce qui a entraîné un climat de détente propice à la discussion et le sixième dans un couloir de l'université (univers familier de la personne interviewée). Les entretiens ont été dirigés à la fois par la personne qui ne connaissait pas les interlocuteurs et par sa collègue. Toutefois, par conflit d'horaire, deux entretiens ont été réalisé par une seule personne sans que cela ait eu des incidences majeures remarquables. Par ailleurs, les entretiens ont été réalisé dans le désordre des générations. Ceci étant lié aux disponibilités des unes et des autres et par conséquent, chaque entretien est une entité en elle-même, ce qui a eu pour avantage d'éviter le risque de lier les entretiens implicitement entre eux.

Les conditions d'entretien peuvent avoir à la fois favoriser les réponses, mais aussi les avoir influencées par un échange qui s'est parfois approcher d'une forme de discussion voire du témoignage. De fait, nous, les chercheuses ont invité la personne à répondre simplement aux questions sans trop rentrer dans un style d'échange trop formel. De plus, nous pensions que le fait qu'une des chercheuses connaisse les personnes faisant partie de l'échantillon de recherche cela influence leurs réponses dans le sens où ils ne se sentiraient pas libre de tout dire, toutefois, nous n'avons remarqué aucun malaise ou dénoté aucune censure de leur part. De fait, nous remarquons que les différents biais possibles n'ont pas eu d'effet, puisque les entretiens se sont passés en toute liberté d'expression et ont donné l'impression d'un dialogue entre des passionnées de sport que nous sommes, et les enseignants dévoués qu'ils sont. En effet, le fait qu'une des chercheuse connaisse les sujets, a permis aux interviewés de se sentir à l'aise et de répondre aux questions en toute liberté d'expression. Aussi, grâce à cette proximité de contact, les sujets n'ont pas eu à expliquer leurs activités en détails ou encore les associations auxquelles ils ont fait référence. A noter que tous les interviewés ont eu du plaisir à effectuer cet entretien, qu'ils ont pris davantage pour une discussion.

Finalement, tous les interlocuteurs sont impliqués de près ou de loin à ce club gymnique d'une commune riche du canton de Genève dans lequel, pour y pratiquer un sport, il faut payer une cotisation annuelle de 180 CHF par année. Ceci est un bémol qui limite, par conséquent, la porté de notre recherche à un seul groupe social, aisé, peu représentatif de toutes les branches de la société suisse. Par conséquent, certaines hypothèses associées au dépassement de soi, c'est-à-dire pour se sortir d'une situation précaire, telle que mise de l'avant par R.Thomas dans Sociologie du sport ne peuvent être vérifiées. Toutefois, il est important de savoir aussi, que les communes qui constituent la région du Mandement, soit La Plaine, Satigny et Dardagny, disposent de fonds d'aide pour soutenir les familles dans leurs activités de sport et de loisirs.

Analyse

En guise d'introduction à l'analyse, nous proposons d'analyser la question concernant l'appartenance à une génération particulière, afin de vérifier si les sujets se différencient les uns des autres.

Concernant la première génération, celle dite "Y", les deux sujets se sentent appartenir à une génération. Cette génération est caractérisée par les débuts du cyber-world. Les deux sujets de cet échantillon ont parlés d'internet comme d'un nouvel outil de communication et d'organisation. Concernant la deuxième génération, celle dite "X", un des deux sujets ne se sent pas appartenir à une génération particulière. L'autre interviewé se dit appartenir à la génération post mai 68. Concernant la troisième génération, celle des "baby-boomers", les deux personnes sentent qu'ils font partie d'une génération. Cependant, ce ne sont pas du tout les mêmes, ce qui semble logique, vu la différence d'âge qui les sépare.  (Pour notre étude, il n'est pas important que les sujets fassent partie exactement de la même génération, puisque ce qui compte, c'est qu'ils aient enseigné à peu près à la même période, ce qui est le cas de nos deux sujets). Une des deux personnes se sent appartenir à la génération de l'avant-guerre, dans laquelle le sport était considéré comme une préparation au service militaire tandis que l'autre personne se dit appartenir à la génération des baby-boomers, avec un certain lot de révolutions y étant relatif.
Nous pouvons donc considérer que les différents interviewés font bel et bien partie de générations distinctes. Ce constat nous permet donc de comparer les générations entre elles.

Puis, nous allons maintenant rentrer dans le vif du sujet, en analysant les réponses aux questions relatives à nos différents axes de recherche. Avant de commencer, nous proposons de regrouper les questions selon deux axes de réflexion et non selon les trois prévus, car il s'est avéré qu'elles se regroupent.


1. Le sport reflet d'une société de plus en plus individualiste


Les personnes issues de la première génération évoquent toutes deux le dépassement de soi. Elles parlent aussi d'indépendance, de liberté et de responsabilité. Les personnes issues de la deuxième génération évoquent plus des réponses relatives au plaisir de bouger, à la camaraderie et à la santé. L'une d'elle parle aussi de curiosité. Les personnes issues de la troisième génération évoquent toutes deux le contact social et ce, de manière très unanime.

Concernant cette première question, on peut conclure que les raisons qui poussent les gens à faire du sport sont différentes d'une génération à l'autre. En effet, chaque génération répond dans un axe spécifique. Respectivement le dépassement de soi (les plus jeunes), le bien-être et le contact social (les plus âgés).

Les deux personnes de la génération "Y" évoquent l'idée de transmission de plaisir et par la suite celle du service, du goût pour l'animation et de la transmission de la rigueur. La génération suivante abonde plus ou moins dans le même sens. En effet, les deux personnes répondent différemment à cette question avec la première d'entre elles évoquant les raisons de plaisir et de partage, alors que l'autre parle de participation sociale (dans le sens de service à la société) et de transmission d'une certaine discipline. Finalement, pour les deux sujets de la dernière génération, dite "Baby-Boom", le plaisir et la performance sont prioritaires, toutefois, ils parlent aussi de santé et de discipline.

Dans cette question, il y a moins de constance dans la réponse donnée par les différentes personnes. Toutefois, nous remarquons que la seule génération à évoquer la performance, est la dernière. La notion de plaisir est essentielle dans toutes les générations, puisque 5 des 6 sujets y font référence.


Après l'analyse de ces deux questions, nous pouvons conclure que le sport est une affaire d'individu plus qu'une affaire de groupe, de société ou encore de pays. Le sport n'est plus, comme le disait Pierre de Coubertin un "système de défense des valeurs qui ont un caractère universel, religieux et élitiste (cité par Attali, le sport et ses valeurs). En effet, on dirait que les valeurs actuelles, sont rattachées à des dimensions personnelles importantes.

Avec ces résultats, nous pouvons, donc, dire que les valeurs sportives sont individuelles dans les trois générations étudiées. Toutefois, bien qu'individuelles pour tous, ces valeurs sont différentes pour les trois générations. En effet, comme nous l'avons dit précédemment, on peut analyser ces valeurs comme faisant partie de différents axes: le dépassement de soi, le bien-être et la socialisation. Ce constat est très intéressant et nous montre bien, que la transmission des valeurs évolue. Cette individualisation du sport est à mettre en relation, d'une part, avec les paroles de Thomas Raymond qui, dans sociologie du sport, après avoir nommé les différentes fonctions du sport, s'attarde sur la première, soit la socio-émotionnelle. Il dit qu'elle permet à l'individu qui pratique du sport d'échapper aux tensions individuelles et collectives, afin d'y trouver son idéal de soi. D'ailleurs, cette individualisation du sport ressort tout particulièrement dans l'entretien du Monsieur de 80 ans (Entretien 6), qui à la question "Est-ce que tu penses que les valeurs du sport changent ?", répond de la manière suivante:

" C’est clair que les gens sont devenus plus individualistes. Et les notions contenues dans le slogan se perdent au profit du sport de loisir individuel où les gens ne souhaitent plus s’engager dans le sport associatif et bénévole. On s’en rend compte par la difficulté à recruter de l’encadrement ou au comité." Ce monsieur, très engagé dans le domaine du sport associatif, regrette un peu l'époque où le sport était un moyen de réunir la collectivité autour d'un objectif commun.

Par ailleurs, dans d'autres entretiens, certains sujets différencient clairement le sport pour le plaisir, la compétition et le sport individuel. C'est, notamment, le cas d'un monsieur de la deuxième génération (Entretien 3) qui différencie clairement le sport de compétition, le sport social et le sport individuel. Chacun ayant des valeurs bien différentes selon lui.


2. Le respect: une valeur transgénérationnelle


Première génération: valeurs différentes pour les deux sujets. Le premier évoque le respect de soi-même, des autres, du lieu, ainsi que l'amusement et le lâcher prise. Le deuxième nous dit que les valeurs du sport sont celles de la vie en général, dont celle du respect des autres. Deuxième génération: les deux personnes font référence au dépassement de soi. Ensuite, elles évoquent des valeurs de partage, d'évasion, de concentration et de respect des autres. Troisième génération: les deux personnes parlent de fierté (dans le sens de fierté d'appartenir à un groupe, à une société de gymnastique et fierté de la performance). Une des personne fait référence aux valeurs fortes de la Fédération suisse de gymnastique, soit fierté, franchise, force et fidélité. L'autre personne parle aussi de respect.

Avec cette question, on peut mettre en évidence la grande variabilité des réponses. Toutefois, nous soulignerons l'évocation de fierté pour les deux sujets issus de la troisième génération ainsi que la présence de la notion de respect de soi, des autres ou de l'environnement pour toutes les générations. Le respect est donc une valeur clé du sport et il semblerait que cette notion continue à se transmettre, malgré tous les scandales de l'actualité sportive la mettant en danger. On remarque que cette volonté de promouvoir le respect comme valeur clé du sport, est l'ambition de plusieures associations. En effet, à titre d'exemple, citions la célèbre association LE RESPECT CA CHANGE LA VIE (http://www.lerespect.org) que l'on rencontre souvent lors des manifestations sportives genevoises telles que la course de l'escalade. Dans une perspective de promotion de respect, ils veulent pousser les éducateurs de sport à adhérer à une charte très révélatrice des intentions de l'association (http://www.lerespect.org/Sport/Charte_de_l_educateur/Charte_de_l_Educateur.pdf). Avec cette volonté trés forte de promouvoir des valeurs fortes telles que le respect, on remarque, comme le fait Attali (Le sport et ses valeurs), que malgré les déboires de la réalité sportive, certains s´efforcent à rester dans une logique idéalisante dont l´objectif est de protéger l´honneur sportif.

  • A la questions concernant le sport comme outil de transmission de valeurs, tous les sujets répondent positivement. Un des sujets issus de la première génération émet toutefois une petite réserve. En effet, il dit que ça n'est pas le sport en lui-même qui est un outil de transmission, mais tous le schème qui l'entoure qui permet de transmettre des valeurs.

Nous constatons, en somme, par ces réponses que la génération baby-boomer voit le sport depuis toujours comme un moyen de socialisation, toutefois, elle évoque avec déception qu'aujourd'hui la société soit beaucoup plus centrée sur l'individu, davantage stressante et que le domaine de l'emploi étant plus accessible pour les femmes il amène une dynamique différente sur la fonction du sport. De fait, celui-ci sert davantage de source d'évacuation des tensions. C'est d'ailleurs ce que mentionne R. Thomas dans Sociologie du sport. Par ailleurs, la génération "X", en plus de voir dans le sport un facteur socialisant,  y constate aussi un moyen d'intégration des jeunes (pour l'une des deux personnes interviewées). Finalement, les deux générations les plus récentes mettent l'accent sur le fait que le sport de compétition, et notamment les Jeux Olympiques, n'a plus uniquement cette fonction socialisante, mais est de plus en plus centré sur une fonction politique (et financière) comme l'explique R.Thomas, voire de spectacle. En effet, les sportifs ne dépassant plus leurs limites pour le simple fait de la compétition, mais aussi afin d'avoir un support financier de plus en plus grand et ce, au détriment de leur santé.


3. Une transmission du plaisir


Les réponses à cette question est assez unanime. Il semblerait donc, comme le souligne Attali, dans le sport et ses valeurs, chez les gens une sorte d'illsuion sportive qui pousser à valoriser le sport, malgré entre valeurs idéalles et réalités.

  • Concernant la devise oylmpique, les sujets de la première génération ont des réponses différentes. Le premier répond non, alors que le deuxième dit oui pour le sport d'élite. Dans la seconde génération, la réponse est unanime, soit que ces valeurs sont encore plus fortes aujourd'hui qu'hier. La dernière génération répond oui à cette question. Toutefois, une des personnes dit que ces valeurs-là tuent un peu le sport. De fait, les deux dernières générations faisant référence à l'abus des techniques de dopage.

Les réponses à cette question sont très variables et ne nous permettent pas de tirer des conclusions satisffaisantes.

  • A la question de la modification des valeurs, les deux sujets les plus jeunes répondent que oui. Les deux sujets de la 2ème génération ont des réponses mi-figue mi-raisin. L'un d'eux répond positivement, sans en être totalement certain. L'autre répond négativement pour le sport d'élite. Les deux sujets les plus âgés, ont des réponses différentes. L'un nous dit non, sans toutefois en être certain à 100%. L'autre nous dit que oui.

On remarque que cette question suscite beaucoup d'interrogations et d'hésitation. De fait, on peut comprendre ceci par la distance relative de chaque génération face à leurs acquis, expériences et enseignement. En effet, tous s'accordent pour dire que le respect est la valeur présente en tout temps, car celle-ci est aussi importante dans un sport individuel, tel le ski, durant lequel il faut avoir conscience de son environnement immédiat pour éviter le danger, tout comme dans un sport collectif, tel le football, dans lequel le respect des membres de son équipe et de ses adversaires contribue à une agréable atmosphère de jeu.

Toutefois, seule la troisième génération évoque la fierté d'appartenir à un groupe, à une association ou à une fédération, car c'est un concept qui s'associe bien avec la mentalité de la génération baby-boomer. De fait, c'est déjà beaucoup plus difficile de pousser un jeune qui a connu et développé, pendant une grande partie de sa vie, une relation privilégiée entre sa console de jeu et lui, plutôt qu'avec d'autre jeunes de son âge alors qu'à l'époque la télévision faisait son apparition et que la société était en reconstruction et par conséquent, tout le monde s'entraidait. Par ailleurs, même si la dimension de la santé et du bien-être a toujours été présente dans le sport, elle a une plus grande importance, aujourd'hui, dans une société de surconsommation qui entraîne une hausse des cas d'obésité et de diabète et ce, dès chez les enfants. D'ailleurs à ce sujet, la jeune fille issue de la première génération (Entretien 2) regrette qu'à l'heure actuelle, on essaie plus de promouvoir le sport-santé (prévention de l'obésité et du diabète) que le sport-social (pour reprendre les termes de l'entretien 3.

Conclusion

  1. Retour sur la problématiques, les questions de recherche
  2. Rappel des principaux résultats de recherche: Malgré une certaine individualisation du sport, chaque génération possède un pattern de réponse spécifique, Le respect, une valeur clé du sport, La fierté, une valeur forte pour la troisième génération, Malgré le décalage entre valeurs idéales et valeurs réelles, les gens gardent foi au sport
  3. Autocritiques(limites de la recherche et critique de la méthode) et perspectives ultérieures. Concernant le questionnaire, on a pu remarqué en faisant passer nos entretiens, que les questions se regroupaient et devenaient ainsi quelque peu redondantes pour la personne interviewée.



Peut-être une phrase avec laquelle on peut finir--> à méditer

Nous jurons que nous nous présentons aux Jeux Olympiques en concurrents loyaux, respectueux des règlements qui les régissent et désireux d'y participer dans un esprit chevaleresque pour l'honneur de nos pays et la gloire du sport. Pierre, baron de Coubertin

Annexes

ENTRETIENS


  • Entretiens de la première génération:
  1. Entretien 1
  2. Entretien 2
  • Entretiens de la deuxième génération:
  1. Entretien 3
  2. Entretien 4
  • Entretiens de la troisième génération:
  1. Entretien 5
  2. Entretien 6

Bibliographie

  • Errail, Jean-Pierre (1995). La dynamique des générations. chez l'harmattan
  • Mendel, Gérard (1981) La crise des générations. chez Payot
  • Mead, Margaret (1979) Le fossé des générations. chez Denoël
  • Chauvel, Louis (1998) Le destin des générations. chez Puf
  • Sirinelli, Jean-François. Les baby-boomers: une génération 1945-69. Paris: Hachettes Litteratures, 2007. 323p.
  • Weil, Pascale (2006). Tels pères...quels fils?: la révolution silencieuse entre baby-boomers et leurs enfants.
  • Thomas, Raymond. Sociologie du sport. Paris: Presses universitaires de France, 1996. 127p.
  • Attali, Michaël (2004). Le sport et ses valeurs.
  • Busset, Thomas et Christophe Jaccoud (2001). Sports en formes. Acteurs, contextes et dynamiques d'institutionnalisation.
  • Legras, Jean Michel (1993). Sport et société: sport et éducation, sport et insertion.
  • Bauer, D. (1999) Valeurs du moment, valeurs à transmettre.
  • Deliguieres, D. et Duret, P. (1989) Valeurs physique et grandeur morale.
  • Viévard, L. (2006) Le sport: outil d'intégration et de mixité
  • Roy, P. (2004) Jeunesse et sport, transmission aux enfants des valeurs véhiculées par le sport.
  • Meyer, S. (2009) Gymnastique aux jeux nationaux dans GYMlive