Transmission des valeurs de la culture sportive à travers les générations

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Introduction



Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. (Pierre, baron de Coubertin).



A lire cette citation de Pierre de Coubertin, on peut en conclure que le sport met en mouvement des phénomènes humains partagés par de nombreuses cultures, pays et personnes. Le sport serait donc une pratique universelle. Progressivement, il aussi devenu un enjeu économique (voir la commercialisation de sport), politique (comme terrain de bataille durant la guerre froide par exemple) et social (en particulier comme outil d'intégration dans les quartiers défavorisés) et cela au cours des générations, en passant par Pierre de Coubertin à Zinedine Zidane.


Pour introduire nos propos, voici quelques images marquantes de l'histoire des Jeux Olympiques:


  • Lors des JO de 1936 à Berlin, alors que les sportifs participent au traditionnel défilé et que la flamme fait son entrée dans le stade olympique, on voit  dans les rues une véritable marée de croix gammées. Lorsque l'athlète noir américain Jesse Owens rafle quatre médailles d'or dont celle de la discipline phare, à savoir le 100m plat, Adolf Hitler quitte la tribune et s'arrange pour ne pas à avoir serrer la main de cet athlète noir. Lors de la remise de prix, les autres athlètes font le salut nazi alors que Jesse chante l'hymne nationale américaine.


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http://www.freewebs.com/ucdjudoclub/JesseOwens_1936Olympics.jpg


  • En 1968, à dix jours des JO de Mexico, des étudiants manifestent en criant : Nous ne voulons pas de J.O., nous voulons la révolution !. Suite à ces manifestations, le gouvernement mexicain fera près de 300 morts. Les Jeux auront lieu quand même, mais la politique y fera une autre incursion : Tommie Smith et John Carlos, des athlètes noirs américains brandissent un poing ganté noir lors de la remise des médailles : un moyen de protester contre le racisme aux Etats-Unis devant des millions de téléspectateurs !


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http://ab.img.v4.skyrock.net/abe/blaxploitation/pics/586710131.jpg


  • Et récemment (en 2008), une afghane a participé au 100m des JO de Pékin, vêtue d'un fuseau long et d'un foulard. Aux Jeux d'Athènes, Robina Muqimyar était, avec sa compatriote Friba Razayee, les deux premières femmes afghanes à participer aux Jeux olympiques. Cette année, Robina Muqimyar est la seule. Mahbooba Ahadyar, qui devait aussi participer aux épreuves de 800 m et de 1 500 m, a disparu au mois de juillet.


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http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/sports/20080816.JOP2358/melange_de_cultures.html




Etant intéressées par le sport et ses enjeux, nous avons décidé d'orienter notre travail sur l'étude de la transmission de certaines valeurs entre les générations. Cette étude se centre sur la fonction du sport comme lien entre les générations et en particulier comme moyen de transmission (ou pas) de valeurs sportives. Ainsi, après avoir fait une présentation générale du rôle du sport dans la société, et des différentes valeurs qu'il incarne (notamment à travers des modes d'êtres ensemble, les règles, les consignes, etc.), c'est le problème social de la transmission entre génération qui sera développé.

Est-ce que le sport peut favoriser une transmission de valeurs nécessaires au "vivre ensemble" ? A quelles conditions? Comment?
Cette étude prendra en compte trois générations, celle du baby boom(1945-1963), la génération X (1964-1977) et la génération Y (génération Why) (1978-2004) . On s'attardera particulièrement à comprendre les causes des ruptures ou des continuités de la transmission de ses valeurs entre les générations et à suggérer des pistes pour favoriser leur transmission dans le champs éducatif.

Après une revue de la littérature concernant la transmission des valeurs sportives, la définition du concept de génération et la définition des valeurs sportives, l'analyse de six témoignages d'enseignant/e/s de sports (club sportif) portera sur la fonction et le rôle des valeurs dans chacune des trois générations retenues et sur les conditions de  la transmission des valeurs incarnées dans le sport. 

Il est évident que les entretiens réalisés ne donnent qu'un aperçu d'un "style" générationnel, mais que nous n'avons aucune prétention à tirer des traits généraux sur ces trois générations. Etant entendu qu'une génération est aussi faite de multiples individus et personnalités qui sont à la fois "produit" par l'"esprit du temps", mais aussi par leur idiosyncrasie qui elles-mêmes influenceront leur temps. Il s'agit d'analyser ce qui est commun à une génération et ce qui est particulier au témoin.

Revue de littérature

  • Généralité sur la problématique


Ueli Maurer, conseiller fédéral et ministre des sports a affirmé lors de la 76ème Assemblée des délégués de l'Association de gymnastique: "Continuez ainsi, cultivez ces valeurs!". Par cette phrase, nous comprendrons que certaines valeurs sont associées au sport et qu'il y a un enjeu de transmission liées à ces valeurs de la culture sportive.

La problématique de la transmission des valeurs sportives a été peu étudiée et aucun ouvrage n'a été trouvé sur cet objet même. Par conséquent, il a été nécessaire de découper notre objet d'étude en thématiques: les valeurs, les générations, la transmission et le sport. Par ailleurs, il a fallu rechercher des informations dans plusieurs domaines de la littérature, de l'histoire, de la sociologie, de la philosophie, de l'anthropologie et de la démographie, ce qui montre à quel point notre problématique doit être abordée de manière transdisciplinaire.

La question des générations ouvre évidemment sur la question de la longévité et de l'espérance de vie, puisqu'actuellement on voit une augmentation sans précédent des centenaires. En conséquence, la société occidentale fonctionne avec quatre générations qui vivent ensemble et les générations d'"anciens" peuvent fonctionner comme une mémoire collective. Mais elle renvoie aussi au mouvement de l'histoire qui voit en particulier cette "crise des générations" dont parle Gérard Mendel, c'est-à-dire une rupture quasi anthropologique dans une tradition de reproduction de schéma du pouvoir: domination du père et du patron, soumission à l'autorité des jeunes, des femmes et des "petits". La révolte de Mai 68 a été, en particulier, l'occasion d'amener une réflexion de fond sur ce que Pierre Bourdieu appelait la "reproduction sociale".

La problématique de la transmission des valeurs interroge aussi sur la non transmission et donc, pour la jeunesse, sur la volonté (ou le désir) et le pouvoir de reproduire ou non ce qui vient des parents, des adultes. La transmission d'un côté demande aussi une réception de l'autre. Notre objet n'est pas sans lien avec la communication intergénérationnelle.


  • Valeurs, définitions, fonctions, rôles


Les valeurs ont été étudiées dans plusieurs domaines (philosophie, éthique, psychosociologie), mais les études sur les valeurs dans le champs de l'éducation sont récentes. Des études ont montré (voir  Denise Bauer;(Valeurs du moment, valeurs à transmettre et celui du site internet www.philotozzi.com, la Transmission et l´individualisme contemporain) que les valeurs étaient différemment transmises par les parents et qu'en particulier les femme sont plus sensibles au développement et mettent en avant les valeurs traditionnelles( sens de la famille), alors que les hommes soulignent plus l'importance du sport.

Il est nécessaire de comprendre ce que sont ces valeurs sportives et d'en faire un Inventaire des valeurs. Effectivement, afin de bien cerner ce qui pourrait être transmis (ou pas) entre les différentes générations, il est nécessaire de répertorier les valeurs sportives. Un certain nombres de valeurs se retrouvent dans la littérature Valeurs sportives produites dans certains contextes et dans certaines périodes, ce que rendent compte des textes comme ceux de R.Thomas ou J. Attali et alt. et ceux de quelques sites internet et articles (Jeunesse et sport): Sociologie du sport, Le sport et ses valeurs et Le sport: outil d'intégration et de mixité. Un certain nombre de constats peuvent en être ressorti. Tout d'abord, le constat est fait à l'unanimité des auteurs lus : le sport n'est pas une simple activité physique, mais elle a une fonction sociale indéniable. A titre d'exemple, citons le rôle du sport au niveau politique lors de la guerre froide. Le sport, et notamment à travers les jeux olympiques, devient une vitrine majeure des deux superpuissances de l’Est et de l’Ouest qui n’ont pas hésité pour cela à faire des sportifs de véritables soldats. Les valeurs sportives ne sont donc plus comprises comme étant naturellement rattachées au sport. Le sport est bien le reflet d'une société à un moment donné et il y a une différence entre la conception du sport aux USA et la conception suisse de l'activité physique par exemple. Le sport est donc bel et bien plus qu'une simple activité physique, car elle met en jeu des valeurs morales exemplaires pour la vie en société.

Cette double facette du sport est à souligner : d'un côté l'activité sociale et de l'autre un idéal, que l'on retrouve au travers les valeurs de l'olympisme, que certains essaient de promouvoir malgré les grands scandales qui le mettent en péril (exemple: le dopage et la commercialisation du sport). Or, un décalage semble exister entre la réalité du sport dans la société et les valeurs sportives idéalisées, telles qu'elles ont été décrites dans la charte de l'olympisme élevé à une philosophie:  « Une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation, l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels. » Le sport aurait-il donc perdu la boule ?

 Malgré le décalage entre valeurs idéalles et réalités sportives, le monde semble s'accrocher à l'illusion sportive, comme si il s'agirait d'un ordre social idéal dans lequel les gens ont envie de croire. Et peut-être d'autant plus après les différente crises auxquelles notre société doit faire face et qui mettent en danger notre conception du monde. Est-ce pour cette raison que les valeurs de l'olympisme sont toujours d'actualité et que les pouvoirs sociaux s'évertuent à nous "vendre" le sport comme un outil d'intégration défiant toutes les autres méthodes? Tout se passerait comme si la population avait besoin qu'on lui impose un ordre social. L'ordre social contenu dans la définition du sport pourrait convenir, à condition qu'on repense la définition du sport, qu'on le désidéalise pour le rendre réaliste et réalisable.

Mais quelles sont exactement ces valeurs qui ont été investies par les générations successives? Certaines valeurs ont-elles été transmises et lesquelles?

Nous chercherons des réponses à travers des entretiens réalisés avec des professeurs de sport tout en étant conscientes de ne pouvoir aborder toute l'étendue de la question de ce décalage entre valeurs sportives idéales et réalités du sport. Nous nous centrerons sur l'hypothèse de la transmission (volonté de transmettre pour ces professeurs) des valeurs sportives.


  • La génération comme concept, fonction et "marqueur" temporel  (de l'histoire des valeurs sportives)


La question des générations semble avoir été particulièrement étudiée à la fin des années soixante, suite à la rupture opérée, en mai 68, par la révolte estudiantine et ouvrière. Ainsi, des textes comme ceux de Margaret Mead Le fossé des générations ou de Gérard Mendel, La crise des générations soulignent la nécessité de changement et de créativité des nouvelles générations vivant dans des conditions socio-économiques différentes. La société post figurative dont parle Mead, c'est-à-dire une société ou la reproduction des coutumes (manières de faire, valeurs) se fait sans contestation a été mise à mal après la deuxième guerre mondiale par une crise économique. Celle-ci a ouvert une crise plus profonde de société et de culture liée selon Mendel à l'émergence d'une nouvelle catégorie sociale qu'est la jeunesse. Cette jeunesse fait des apprentissage dans son propre temps, au même titre que ses aînés et que ses pairs (société co-figurative dont parle Mead), mais de surcroît conteste l'héritage. Comme l'écrit Mendel dans un autre ouvrage Quand plus rien de va de soi reprenant sa thèse de la crise des génération, les jeunes ne veulent plus (et surtout pas) faire comme les adultes et ils ne peuvent plus s'identifier à eux. Ce constat inquiétant pour les pouvoirs publics a entraîné outre une réaction de répression des manifestations et grèves, la nécessité aussi d'apprendre à négocier et à reconnaître cette nouvelle force sociale qu'est la génération née après guerre.

L'ouvrage récent (2007) de Sirinelli intitulé  Les baby-boomers: une génération 1945-69 souligne que la génération des baby-boomers a été choyée par l'absence de guerre sur le sol européen, favorisée par une économie florissante et les débuts de la consommation de masse et finalement, et tournée vers l'éducation gratuite et la culture. De fait, l'entretien accordé par Attali,[[1]], soutien cette vision en les décrivant comme les "prophètes", soit les fondateurs de la reconstruction de la société, alors que la génération X sont les "nomades" qui s'inscrivent dans la société en y étant les entrepreneurs tandis que la génération Y est celle des "héros" qui remettent en cause la hiérarchie, les formes rigides de l'organisation du travail pour favoriser l'épanouissement de soi autant dans le milieu de la famille que celui du travail. Ainsi, nous serions de plus en plus en présence d'une société individualiste, mais qui cherche tout de même des solutions collectives sur différents domaines, tel que l'environnement, l'éducation et les politiques sociales.

La vitesse des changements (notamment technologiques et scientifiques) entraînent des renversements dans l'ordre du pouvoir puisque selon Mendel ce n'est plus le père qui apprend à l'enfant, mais l'enfant qui explique en quoi sa manière de faire est obsolète. Ainsi la transmission ne peut plus avoir lieu que dans un sens unique(des parents aux enfants). On serait encouragé à plus d'égalité entre les générations, de reconnaissance et de respect.

On constate qu'une définition claire des dernières générations du XXème siècle est difficile à établir. En effet, peu d'auteurs et de chercheurs s'accordent sur la tranche des années pour les définir, toutefois, pour le bien de cet article, nous nous sommes arrêtés sur les dates définies par Attali et qui sont le reflet de la culture entourant chaque génération comme le décrit Douglas Coupland. Par ailleurs, ces informations ont été corroborées par les propos de Ph.Wanner, professeur de démographie de l'Université de Genève, pour lequel les générations sont à voir comme des tranches de 25 ans, mais avec la nuance que les valeurs véhiculées peuvent être une indication qui différencie les générations entre elles. Mais pour d'autres auteurs, comme l'historien Marc Bloch dans Apologie pour l’histoire ou le métier d’historien, la définition relève moins de  critères démographiques et de temporalité, que  d'un sentiment exprimé d’appartenance à la même époque, d’avoir vécu les mêmes expériences, d’avoir rencontré et été influencé par les mêmes personnes et qui s'allie davantage, par conséquent, à la notion de cohorte tel qu'avancée par monsieur M.Oris, professeur de démographie de l'Université de Genève. La formation reçue jouant un rôle important dans cette constitution d’une « identité générationnelle ». Finalement, tout ce travail de revue de littérature nous a permis de définir le terme de Génération.


En conlusion, toute cette recherche littéraire nous permet d'émettre l'hypothèse que chaque génération produit des valeurs qui lui sont propres en lien avec le contexte économique et politique. En effet comme dit XXX la valeurs de l'effort et du travail ne peut dominer une société en crise avec un fort taux de chômage. Ou YYY qui avance l'idée que le jeûnisme influence fortement les pratiques sportives depuis la dernière décennie.


Après ces informations sur les valeurs, les valeurs sportives et les générations, quelles sont les questions que l'on peut se poser concernant la transmission des valeurs sportives ?

Questions de recherche

Après avoir défini le concept de valeur, de valeurs sportives et de générations, voici les questions de recherche qui ressortent de nos lectures et de notre réflexion à propos de la problématique de la transmission des valeurs sportives.


1. Quelles sont les fonctions du sport à chaque période étudiée ? --> Fonctionnalité du sport

  1. Quelles sont les fonctions du sport à chaque période socio-historique?
  2. Quelles valeurs chaque personne interviewée associe-t-elle au sport?

2. Quelle est l'influence du contexte socio-économique ? --> Influence du contexte

  1. Quelles sont les influences du contexte socio-économique sur la pratique du sport?
  2. Comment les valeurs du sport changent-elles en fonction des interactions avec les normes dominantes dans la société?
  3. Comment les valeurs du sport changent-elles en fonction des conditions socio-économiques?

3. Il y a-t-il des valeurs propres au sport qui se maintiennent de génération en génération? --> universalité

  1. Est-ce que les valeurs de l´olympisme édictées par Coubertin sont toujours d´actualité?
  2. Est-ce que les raisons pour lesquelles on fait du sport aujourd'hui sont-elles les mêmes que celles d'autrefois?
  3. Y-a-t-il un décalage entre les valeurs sportives idéales et la réalité sportive ?

Méthode

Afin de cerner au mieux la problématique de la transmission de valeurs sportives à travers différentes générations, nous avons décidé d'effectuer des entretiens semi-structurés auprès de représentants de trois différentes générations dans le contexte de l'enseignement du sport. Les entretiens furent enregistrés et retranscrits pour ensuite être analysés à l'aide de nos questions de recherche. Il parait évident que le petit échantillon ne rendra pas la comparaison possible. Cependant, ces entretiens nous permettrons d'élaborer des pistes de réflexion nécessaires à toute investigation future.

Pour nous aider à poser les questions pertinentes, nous avons mis au point une Grille d'entretien 2009, dans laquelle y figure quelques exemples de questions à poser en lien avec notre problématique.

Nous avons fait passer cet entretien d'environ 20 minutes à six personnes issues de trois générations différentes:

  1. Deux personnes de la première génération (une fille de 23 ans et un garçon de 24 ans)
  2. Deux personnes de la deuxième génération (deux hommes de 54 ans et 47 ans)
  3. Deux personnes de la troisième génération (un homme de 80 ans et une femme de)

Cet échantillon est constitué de personnes ayant enseigné un sport ou qui en enseignent toujours un et qui sont des collègues, amis et soeur d'une des chercheuses, ce qui assure l'aisance des interlocuteurs.

Les personnes sont connues par une des "interwieweuses" qui elle-même fait partie de la société gymnique en question, ce qui a eu comme conséquence de créer un climat de confiance entraînant une forme de discussion semi-dirigée. D'ailleurs, cinq entrevues ont eu lieu au domicile d'une des chercheuses ce qui amena un climat de détente propice à la discussion et le sixième dans un couloir de l'université (univers familier de la personnes interwiewées). Les entretiens furent dirigés à la fois par la personne qui ne connaissait pas les interlocuteurs et par sa collègue.

Par conséquent, ces conditions d'entretien peuvent avoir à la fois favoriser les réponses, mais aussi les influencer par un échange qui s'approcha parfois de la discussion. De fait, les chercheuses invitèrent la personne à répondre simplement aux questions sans trop rentrer dans un style d'échange trop informel.

Par ailleurs, les entretiens ont été réalisé dans le désordre des générations. Ceci étant lié aux disponibilités des unes et des autres et par conséquent, chaque entretien est une entité en elle-même ce qui a pour avantage d'éviter le risque de lier les entretiens implicitement entre eux.

Biais:

Il est possible que les personnes de la même génération que les chercheuses aient été différemment interwiewée par la proximité des idées, des représentations et des valeurs.

De plus, il se peut que le fait qu'une des chercheuses connaisse les personnes faisant partie de l'échantillon de recherche, influence leurs réponses dans le sens où ils ne se sentiraient pas libre de tout dire.

Par ailleurs, ....

Il s'agit de sports variés: ski, gymnastique, volley-ball, gymnastique polysport et athlétisme.

Analyse

Premièrement, en guise d'introduction à l'analyse des données issues de nos entretiens, nous proposons d'analyser la question concernant l'appartenance à une génération particulière, afin de vérifier si les sujets se différencient les uns des autres.

Concernant la première génération, celle dite "Y", les deux sujets se sentent appartenir à une génération. Cette génération est caractérisée par les débuts du cyber-world. les deux sujets de cet échantillon ont parlés d'internet comme nouvel outil de communication et d'organisation.

Concernant la deuxième génération, celle dite "X", un des deux sujets ne se sent pas appartenir à une génération particulière. L'autre interviewé se dit appartenir à la génération post mai 68.

Concernant la troisième génération,celle des "baby-boomers", les deux personnes sentent qu'ils font partie d'une génération. Cependant, ce ne sont pas du tout les mêmes, ce qui semble logique, vu la différence d'âge qui les sépare (Pour notre étude, il n'est pas important que les sujets fassent partie exactement de la même génération, puisque ce qui compte, c'est qu'ils aient enseigné à peu près à la même période, ce qui est le cas de nos deux sujets). Une des deux personnes appartient à la génération de l'avant-guerre, dans laquelle le sport était considéré comme une préparation au service militaire tandis que l'autre personne se dit appartenir à la génération des baby-boomers, avec le lot des révolutions que cela comporte.

Il semblerait donc que nous pouvons considérer que les différents interviewés fassent bel et bien partie de générations distinctes.

Ensuite, nous allons rentrer dans le vif du sujet, en analysant les questions relatives à nos différentes questions de recherche. Avant de commencer, nous proposons de regrouper les questions selon deux axes de réflexion et non selon les trois prévus, car elles se regroupent.

1. Fonctionnalité du sport ? :

  • Analysons d'abord les raisons que les sujets évoquent et qui les poussent à faire du sport:

Les personnes issues de la première génération évoquent toutes deux le dépassement de soi. Elles parlent aussi d'indépendance, liberté et de responsabilité. Les personnes issues de la deuxième génération évoquent plus des réponses relatives au plaisir de bouger, à la camaraderie et à la santé. L'une d'elle parle aussi de curiosité. Les personnes issues de la troisième génération évoquent tous deux le contact social, de manière très unanime.

--> Concernant cette première question, on peut conclure que les raisons qui poussent les gens à faire du sport sont différentes d'une génération à l'autre. En effet, chaque génération répond dans un axe spécifique. Respectivement le dépassement de soi, le bien-être et le contact social.

  • Analysons maintenant les raisons pour enseigner le sport:

Première génération: Les deux personnes évoquent l'idée de transmission de plaisir. Ils évoquent ensuite le service , le goût pour l'animation et la transmission de rigueur. Deuxième génération: Les deux personnes répondent différemment à cette questions. La première personne évoque les raisons de plaisir et de partage. Alors que l'autre parle de participation sociale (dans le sens de service à la société) et de transmission d'une certaine discipline. Troisième génération: Les deux sujets évoquent le plaisir et la performance. Ils parlent aussi de santé et de discipline.

--> Dans cette question, il y a moins de constance dans la réponse donnée par les différentes personnes. Toutefois, nous remarquons que la seule génération à évoquer la performance, est la dernière. La notion de plaisir est essentielle, puisque 5 des 6 sujets y font référence.

  • A la question des valeurs relatives au sport, les sujets ont répondu de la manière suivante:

Première génération: valeurs différentes pour les deux sujets. Le premier évoque le respect de soi-même, des autres, du lieu, ainsi que l'amusement et le âcher prise. Le deuxième nous dit que les valeurs du sport sont celles de la vie en général dont celle ddu respect des autres. Deuxième génération: Les deux personnes font référence au dépassement de soi. Ensuite, ils évoquent des valeurs de partage, d'évasion, de concentration et des respect des autres. Troisième génération: Les deux personnes parlent de fierté (dans le sens fierté d'appartenir à un groupe, à une société de gymnastique et fierté de performance). Une des personne fait référence aux valeurs fortes de la fédération suisse de gymnastique, soit fierté, franchise, force et fidélité. L'autre personne parle aussi de respect.

--> Avec cette question, on peut mettre en évidence la grande variabilité de réponses. Toutefois, nous soulignons l'évocation de fierté pour les deux sujets issus de la troisième génération ainsi que la présence de la notion de respect que cela de soi, des autres ou de l'environnement pour toutes les générations.

  • A la questions sur le sport comme outil de transmission de valeurs, tous les sujets répondent positivement. Un des sujets issus de la première génération émet toutefois une petite réserve.


Nous constatons, finalement, par ces réponses que la génération baby-boomer voit le sport depuis toujours comme un moyen de socialisation, toutefois, elle évoque avec déception qu'aujourd'hui la société est beaucoup plus centrée sur l'individu, davantage stressante et que le domaine de l'emploi plus accessible pour les femmes amenant une dynamique différente sur la fonction du sport, de fait servant davantage d'évacuation des tensions comme le mentionne R. Thomas dans Sociologie du sport. tout comme la seconde qui y voit aussi un moyen d'intégration des jeunes et finalement,

2. Fonctionnalité à travers les générations ?

  • A la question de la perte de vitesse des valeurs du sport, tous les sujets répondent que non. Une personne de la première génération ainsi qu'une personne de la troisième génération, émettent un non mitigé.

--> Les réponses à cette question est assez unanime.

  • Concernant la devise oylmpique, les sujets de la première génération ont des réponses différentes. Le premier répond non, alors que le deuxième dit oui pour le sport d'élite. Dans la seconde génération, la réponse est unanime, soit que ces valeurs sont encore plus fortes aujourd'hui qu'hier. La dernière génération répond oui à cette question. Toutefois, une des personnes dit que ces valeurs-là tuent un peu le sport. De fait, les deux dernières générations faisant référence à l'abus des techniques de dopage.

--> Les réponses à cette question sont très variables.

  • A la question de la modification des valeurs, les deux sujets les plus jeunes répondent que oui. Les deux sujets de la 2ème génération ont des réponses mi-figue mi-raisin. L'un d'eux répond positivement, sans en être totalement certain. L'autre répond négativement pour le sport d'élite. Les deux sujets les plus âgés, ont des réponses différentes. L'un nous dit non, sans toutefois en être certain à 100%. L'autre nous dit que oui.

--> On remarque que cette question suscite beaucoup d'interrogations et d'hésitation.

Conclusion

  1. Retour sur la problématiques, les questions de recherche
  2. Rappel des principaux résultats de recherche
  3. Autocritiques(limites de la recherche et critique de la méthode) et perspectives ultérieures. Concernant le questionnaire, on a pu remarqué en faisant passer nos entretiens, que les questions se regroupaient et devenaient ainsi quelque peu redondantes pour la personne interviewée.


Peut-être une phrase avec laquelle on peut finir--> à méditer

Nous jurons que nous nous présentons aux Jeux Olympiques en concurrents loyaux, respectueux des règlements qui les régissent et désireux d'y participer dans un esprit chevaleresque pour l'honneur de nos pays et la gloire du sport. Pierre, baron de Coubertin

Annexes

  1. ENTRETIENS


  • Entretiens de la première génération:
  1. Entretien 1
  2. Entretien 2
  • Entretiens de la deuxième génération:
  1. Entretien 3
  2. Entretien 4
  • Entretiens de la troisième génération:
  1. Entretien 5
  2. Entretien 6

Bibliographie

  • Errail, Jean-Pierre (1995). La dynamique des générations. chez l'harmattan
  • Mendel, Gérard (1981) La crise des générations. chez Payot
  • Mead, Margaret (1979) Le fossé des générations. chez Denoël
  • Chauvel, Louis (1998) Le destin des générations. chez Puf
  • Sirinelli, Jean-François. Les baby-boomers: une génération 1945-69. Paris: Hachettes Litteratures, 2007. 323p.
  • Weil, Pascale (2006). Tels pères...quels fils?: la révolution silencieuse entre baby-boomers et leurs enfants.
  • Thomas, Raymond. Sociologie du sport. Paris: Presses universitaires de France, 1996. 127p.
  • Attali, Michaël (2004). Le sport et ses valeurs.
  • Busset, Thomas et Christophe Jaccoud (2001). Sports en formes. Acteurs, contextes et dynamiques d'institutionnalisation.
  • Legras, Jean Michel (1993). Sport et société: sport et éducation, sport et insertion.
  • Bauer, D. (1999) Valeurs du moment, valeurs à transmettre.
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  • Viévard, L. (2006) Le sport: outil d'intégration et de mixité
  • Roy, P. (2004) Jeunesse et sport, transmission aux enfants des valeurs véhiculées par le sport.
  • Meyer, S. (2009) Gymnastique aux jeux nationaux dans GYMlive