Les maladies auto-immunes

De biorousso
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Comment fonctionne la réponse immunitaire spécifique?

Lorsqu'un organisme pathogène à réussi à franchir les défenses externes puis internes, c'est la troisième ligne de défense dite spécifique qui va tenter de le combattre. Les lymphocytes, présents dans tout le corps (système lymphatique, circulatoire et dans les tissus), vont reconnaitre les antigènes, molécules présentes à la surface des cellules permettant l'identification de cellules infectées. Par le biais de cellules dentritiques (principalement), qui vont dégrader les microorganismes, en "détacher" les antigènes et les présenter à la surface de la cellule grâce aux CMH. Le lypmphocyte T-helper va ensuite stimuler l'activité et le prolifération soit des lymphocytes T-cytotoxiques soit des lymphocytes B, ces derniers ayant déjà reconnu l'antigène en question en ayant été à son contact.
Lorsque les lymphocytes B sont stimulés, l'on parle de réponse immunitaire humorale: Les lymphocytes B vont se transformer en plasmocytes, qui eux-mêmes vont sécréter des anticorps. Ces anticorps vont s'attaquer non seulement aux agents pathogènes mais également aux toxines extracellulaires.
Tandis que s'il s'agit des lymphocytes T-cytotoxiques, on parle de réponse immunitaire à médiation cellulaire. Les lymphocytes T-cytotoxiques s'attaquent directement à la cellule infectée et la détruisent.
Après une première infection, des lymphocytes mémoire sont créés, ce qui permet une reconnaissance et une action directe contre le pathogène lors d'une autre infection, sans passer par toutes les étapes. Ceci permet d'économiser les 6-7 jours nécessaires pour agir efficacement lors d'un premier contact avec un pathogène.

Qu'est-ce qu'une maladie auto-immune?

Les maladies auto-immunes sont dues à une déficience du système immunitaire. En temps normal, les lymphocytes détectent toute anomalie cellulaire: infection par une bactérie ou un virus, prolifération tumorale ou même le vieillissement, grâce à ce système d'antigènes. La maladie auto-immune survient lorsque les lymphocytes s'attaquent aux autoantigènes, c'est-à-dire les antigènes présents à la surface des cellules du soi, cellules saines détruites pas erreur. Des lésions peuvent également être produites par la surproduction d'anticorps lorsqu'il s'agit des lymphocytes B. Le système immunitaire s'attaque à ce qu'il doit protéger, c'est pourquoi ce type de maladie est appelée "auto-immune".

Comment une maladie auto-immune est-elle déclenchée?

Nous savons que les maladies auto-immunes sont dues à un problème de détection des autoantigènes. Mais comment expliquer ce problème? Des expériences ont montré que des lymphocytes spécifiques d'autoantigènes, tant des lymphocytes T que des lymphocytes B, circulent à l'état normal dans l'organisme. Cependant ils ne sont pas activés car certains mécanismes les rendent non fonctionnels: ils sont tolérants au soi. Ce sont donc des lymphocytes programmés pour détruire certains autoantigènes, mais qui ne sont activés que lorsque les autoantigènes sont présentés de manière non naturelle: par exemple, l'expression et la présentation d'un autoantigène par un organe tel que la thyroïde n'activent pas la réponse immunitaire des lymphocytes. Cependant, ce même autoantigène exprimé et présenté différemment à la surface de la cellule (p.ex. en laboratoire, de manière artificielle) peut être considéré comme étant pathogène, rompre la tolérance et déclencher une maladie auto-immune.
Ainsi, c'est en faisant l'expérience de présenter des antigènes par injection, artificiellement, que les chercheurs ont pu constater que la réponse immunitaire était déclenchée contre les cellules du soi.
On ne connaît pas encore bien les raisons et les conditions pour briser cette tolérance, mais il y a manifestement un problème au niveau de la régulation de la réponse immunitaire.
On sait également qu'un facteur génétique joue un rôle dans la probabilité de contracter une maladie auto-immune. La transmission de certains allèles du CMH est responsable d'une plus grande susceptibilité aux maladies auto-immunes.

Tolérance immunitaire

Durant le développement, les lymphocytes T et B subissent une sorte de "test", vérifiant la réactivité des cellules. Étant donné le grand nombre de combinaisons génétiques possibles pour la formation des régions variables des anticorps, il y a des chances pour que la cellule formée soit trop réactive. Dans ce cas, elle est détruite. Ce phénomène est appelé délétion ou suppression clonale. Une mauvaise régulation de ce mécanisme peut déclencher une maladie auto-immune. On n'a pas encore d'information plus approfondie à ce sujet.

Quels troubles sont provoqués par une maladie auto-immune?

Les maladies auto-immunes touchent des organes très divers. Lorsque la maladie s'attaque à un seul organe, on parlera de maladie spécifique. Lorsqu'elle s'attaque à plusieurs organes simultanément, il s'agit alors d'une maladie systémique. Ce sont souvent des maladies chroniques, imposant parfois un traitement à vie, évoluant par poussées. Elles peuvent conduire à la destruction d'un organe.
On peut provoquer des maladies auto-immunes: thyroïdite, diabète auto-immun, dégénérescence musculaire...(cf:Le_diabete)
De plus, les maladies auto-immunes semblent toucher plus souvent les femmes. Par exemple, deux tiers des cas de sclérose en plaques sont des femmes (cf,:La_sclérose_en_plaques ). Les scientifiques ne s'expliquent pas cette proportion, bien qu'il ait été prouvé que les taux d'hormones soient liés à la gravité de certaines maladies auto-immunes.

Quelle est la différence entre une maladie auto-immune provoquée et spontanée?

Il a été vu qu'une maladie auto-immune peut être provoquée en laboratoire, c'est d'ailleurs par ce biais que ce type de maladie a pu être étudié. En revanche, il existe des cas de maladies auto-immunes non provoquées qui se déclarent naturellement, elles sont spontanées. On connait moins bien ce type-ci, mais il semble que le mécanisme conduisant au dysfonctionnement des lymphocytes soit similaire à celui des maladies provoquées. La question est de savoir qu'est-ce qui rompt la tolérance aux autoantigènes. L'influence de facteurs extérieurs tels que les virus et bactéries, toxines ou aliments n'a jamais été démontrée (sauf dans quelques cas de cancers particuliers).

Quels sont les progrès réalisés depuis 1999?

Le mécanisme et le fonctionnement des maladies auto-immunes restent à ce jour peu connues, et les informations disponibles en 1999 sont presque les mêmes qu'aujourd'hui. Les recherches ont néanmoins approfondi les connaissances sur certaines maladies auto-immunes en particulier, comme le diabète de type I (cf. Le_diabète). En injectant des anticorps qui se fixent aux récepteurs CD3, cela pourrait empêcher la destruction des cellules pancréatiques.
En bref, l'avancée de la recherche concernant les maladies auto-immune est lente et difficile car leur fonctionnement est varié et complexe.