La contraception masculine

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LA CONTRACEPTION MASCULINE
Sophie Christine-Maitre et Philippe Bouchard
Pour la science n° 249 Juillet 1998


AudreyL 5 décembre 2006 à 13:06 (MET)
SeverineB 5 décembre 2006 à 13:08 (MET)


Comment fonctionne la spermatogenèse?

Quelle est la fonction des testicules?

La fonction des testicules est double. Elles produisent soit les spermatozoïdes (30 millions/j.) ou sécrétent les hormones masculines.

La physiologie testiculaire

Les testicules contiennent des cellules de Leydig (-5%) et des cellules de Sertoli (-95%).

Les cellules de Leydig

Les cellules de Leydig sont situées dans l'espace interstitiel testiculaire, c'est-à-dire entre les tubules séminifères, où sont libérés les spermatozoïdes matures. Elles assurent également la production de la testostèrone.

Les cellules de Sertoli

Les cellules de Sertoli tapissent les tubules séminifères de petit creux de 250 micromètres de diamètre, où se développent les spermatozoïdes. Ils nourricent les spermatozoïdes et servent de barrière hémato-testiculaire entre le sang et les celllules germinales.

Le développement des spermatozoïdes chez l'adulte

se fait dans les tubules séminifères. La durée est de 74 jours et le cycle se déroule en 4 phases :

  • Prolifération : maturation des cellules souches (les spermatonies deviennent des spermatocytes)
  • Multiplication et Maturation : des spermatocytes,
  • Spermatogenèse : les spermatocytes se métamorphosent en spermaticides puis en spermatozoïde,
  • Libération des spermatozoïde : dans les tubules séminaires

Lors de la libération des spermatozoïdes, donc lorsqu'ils quittent le testicule, ils sont : imobiles et incapables de féconder un ovocyte

Ensuite, les spermatozoïdes vont dans l'épidydime ( où se produit la maturation ), d'où vient leur mobilité et leur pouvoir fécondant.

Lors de l'éjaculation, les spermatozoïdes empruntent le canal déférent.

Les hormones

La production n'est pas autonome car elle a besoin de 2 hormones : FSH (hormone de stimulation des follicules), LH (hormone lutéinisante)

Les 2 hormones sont très liés. Elles sont nommées des gonadotrophines.Elles sont synthétisées et sécrétées par l'hypophyse et sous le controle de la GnRH. Pour être active, elles doivent se lier à leurs récepteurs membranaires spécifiques situés sur les cellules cibles. Dans l'hypophyse, la GnRH se lie à ses récepteurs, portés par les cellules gonadotropes, qui libèrent la FSH et la LH.

Quel est le rôle du LH?

LH agit sur les cellules de Leydig. Donc, elles stimule la libération de testostérone intratesticule (1 petite partie de l'hormone dans le sang et le reste dans les testicules)

Quel est le rôle du FSH?

FSH agit sur les cellules de Sertoli. Donc, elle stimule la synthèse de diverses proteïnes qui commandent la différenciation et la production de spermatozoïdes.

Qu'est-ce qu'un bon contraceptif masculin?

Le contraceptif masculin doit être efficace dès sa prise, ne contenir aucun effet secondaire. Il doit être également réversible dans la capacité de reproduction, ainsi qu'il ne doit pas perturber l'activité sexuelle. Et finallement il doit être bon marché et d'une utilisation facile.

Pourquoi est-il si dure de créer un contraceptif masculin?

La difficulté réside dans le fait que la fonction des testicules est double: ils produisent des spermatozoïdes et sécrètent les hormones masculines. Les deux choses sont difficilement séparables, ce n'est pas comme chez la femme où le mécanisme de contraception fonctionne du tout ou rien. Une des difficultés est d'inhiber efficacement la spermatogenèse chez tout les hommes traités, car une même concentration d'hormones ne bloque que partiellement la production des millions de spermatozoïdes.

Sur quoi pourrait-on agir pour arriver à un bon contraceptif?

Pour avoir un contraceptif efficace, il existe plusieurs endroits où l'on pourrait agir:

  • La GnRH hypothalamique
  • La sécrétion de la LH et de la FSH hypophysaires
  • Le développement des spermatozoïdes dans les testicules
  • La maturation des spermatozoïdes dans l'épididyme
  • L'interruption du trajet des spermatozoïdes


Quelles sont les types de contraceptions connues et/ou en recherche?

La contraception hormonale

Le but de la contraception hormonale consiste à réduire le nombre de spermatozoïdes qui doit être inférieur à 3 millions/millilitre sinon il y aurait un risque de fécondation. Cette méthode doit répondre à 2 critères :

  • Premièrement, elle doit inhiber la sécrétion de LH et de FSH pour bloquer la production de spermatozoïde
  • Deuxièmement, elle doit concerver un certains taux d'hormones masculines afin de ne pas perturber la libido.

Pour répondre à ces éléments, on peut augmenter le taux d'hormones masculines par injection ou bien on peut inhiber cette production en freignant l'activité du FSH.

On peut aussi utiliser cette méthode en association avec d'autres hormones ou bien avec des agonistes ou des antagonistes.

Injection de testostérone

En injectant une dose de testostérone, l'hypotalamus va envoyer un message de rétroaction sur la production de GnRH puisque la concentration de testostérone est devenu trop élevé. Comme nous l'avons vu précédemment, la GnRH commande les hormones FSH et LH qui agissent respectivement sur la productions des spermatozoïdes et de la testostérone. Par conséquant en inhibant la production de GnRH, cela va entrainer l'inhibition des hormones LH ainsi que celle de la testostérone. Vu que la testostérone agit sur les cellules de Sertoli la production de spermatozoïdes est elle aussi inhibée.

Progestatifs

Les progestatifs agissent sur les cellules gonadotropes, c'est-à-dire les cellules de Sertoli et de Leidig. Ils inihbent la libération de LH et de FSH. Il sont souvent associés avec des androgènes (hormones) et le plus souvent avec la testostérone. L'acétate de cyprotérone mis en association avec la testostérone provoquent une compétition et vont se fixer et leurrer les récepteurs d'hormones masculines. C'est ce qui inhibe les FSH et les LH et qui bloque la spermatogenèse. L'administration de cet acétate avec de l'énanthate de testostérone et un très bon contracéptif car elle provoque une absence de production de spermatozoïdes chez tous les hommes traîtés. De plus elle est deux fois plus rapides qu'un traîtement avec de la testostérone seul (cela évite la phase qui passe par l'hypotalamus).

Agonistes et antagonistes de la GnRH

Les agonistes sont des GnRH ayant des acides aminés modifiés. Tout comme les GnRH, ils se fixent sur les mêmes récepteurs mais ils contiennent beaucoup plus de récepteurs. Ils stimulent la sécrétion de LH et de FSH car il imite le GnRH et donc leurre les récepteurs. Cependant il y a une phase de désensibilisation, c'est-à-dire que le seuil d'activation des récepteurs augmentent parce qu'ils sont stimulés en permanence. Par conséquent le message de production de FSH et de LH n'est plus transmis, donc le nombre de production de spermatozoïdes diminue.

Les antaginistes se fixent aussi sur les récepteurs GnRH mais ils ne transmettent aucun message. Ils sont plus rapides que les agonistes et aussi beaucoup plus prometteur à long terme puisqu'un antagoniste mélangé avec un androgène permet une azoospermie réversible tout en gardant une sexualité normale.

Vaccin

Cette méthode consiste à lier les anticorps avec leurs antigènes de surface portés par les spermatozoïdes. Ainsi cela inhiberait l'activité des spermatozoïdes (empêche la fusion entre le spermatozoïde potentiellement fécondant avec la zone pellucide de l'ovocyte). Mais cela reste encore un prototype.

Préservatif

Apparu au IVeme siècle, le préservatif est le seul moyen de contraception utilisé et efficace. En plus d'être un bon contraceptif, il protège aussi contre les maladie sexuellement transmissible.

La vasectomie

C'est une intervention chirurgicale interdite en France. Elle consiste soit à lier les canaux déférents, soit de les couper de quelques centimètres. Ces actions causes une interruption de ces canaux et donc produisent une stérilité qui est trés peu réversible.

Il existe un autre type de vasectomie par injection sous-cutannée. Une susbtance est injecté directemment dans les canaux déférents qui vont polymériser. Cette technique est par contre irréversible.

Moyens physiques

L'hyperthermie permet de réduire la nombre de spermatozoïdes ainsi que leur mobilité, car pour avoir un bon fonctionnement, la température des testicules doit être inférieure de deux degrés par rapport au reste du corps.

Quelles sont les problèmes de ces contraceptifs?

La contraception hormonale : Les effets secondaires ne sont pas encore déterminés, ni même la dose minimal qu'il faudrai injecter à chaques patients.

Injection de testostérone : Cette méthode engendre différents problèmes:

  • Effets secondaires dû à un trop grand taux de testostérone dans le plasma: prise de poids, acnée, diminution du bon cholestérol (HDL), dimunue le volume des testicules ect.
  • Pour que l'injection se mette à agir, il faut attendre 3 mois et 4 mois pour que celui-ci cesse de faire effet. Ce processus demande beaucoup de temps.

Progestatifs : L'arrêt du traîtement est très long (environ 1 an), à cause de l'imprégnation de certains produits dans le tissu adipeux.

Agonistes : La diminution du nombre de spermatozoïdes n'est pas assez suffissante.

Antagonistes : Tout comme pour la testostérone le mode d'administration par injection reste la plus grosse contrainte. Le processus reste aussi relativement long. Il peut être suivi de rougeurs cutannées au point d'injection mais il n'y a plus de risque d'allergie comme auparavant.

Vaccin : Ce mode de contraception n'existe pas encore, car il est encore mal identifié. Il est assez difficile de créer un vaccin puisque la réaction immunitaire change d'une personne à l'autre.

Vasectomie En cas de rétablissement de continuité des canaux déférents, il y a beaucoup de pourcentage d'infértilité. Cela s'explique par l'apparition systématique d'anticorps antispermatozoïdes. Ils y a aussi des effets secondaires comme des saignements, des inflamations ou des infections locales. Le cas des injections sont sujets à des risques cancérigène du au produit injecté(le polyuréthane).

Préservatif : Le préservatif est le moyen masculin le plus sûre jusqu'à ce jour. Néanmoins il n'égale toujours pas l'efficacité des contraceptifs féminins.

Hyperthermie : C'est un contraceptif qui s'avère être efficace, mais il présente un risque de malformation sur l'embryon. De plus on ignore les effets à long terme sr la spermaogenèse.

Existe-t-il une solution à ces problèmes?

Concernant le problème d'injection, les scientifiques essaient de les remplacer par des voies orales qui s'averent pour le moment pas assez efficaces ou bien par voie cutanée qui n'est pas encore expérimenté. Toutes ces méthodes (appart le préservatif) sont encore à l'étude. Tous ont à peu près les mêmes problèmes, il est encore difficile de déterminer les effets à long terme ou encore quelles sont les doses minimales à administrer. Il n'existe pas encore de réponse à ces questions, néanmoins d'autres techniques sont encore envisageables telles que la modification de la maturation des spermatozoïdes et de la réduction de leur mobilité dans les voies excrétrices des testicules. Ces moyens verront peut être le jour lorsque l'on connaitra mieux la physiologie testiculaire ainsi que les interactions des testicules et des autres acteurs du système de reproductions. Si ces recherches aboutissent, les hommes devront derenavant se sentir concerner par leur responsabilité dans la grossesse et les femmes devront faire confiance à leur partenaire.