Avortement 098

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AVORTEMENT IVG

  • 1. Qu'est-ce que l'IVG ?

L'interruption volontaire de grossesse ou IVG est un avortement provoqué. On emploie généralement cette expression pour désigner un acte effectué à la demande d'une femme non désireuse de sa grossesse.

Lorsque l'intervention est fait par raisons médicales,que la poursuite de la grossesse soit dangereuse pour la mère ou que l'embryon soit atteint de malformations graves et incurables, on parle d'interruption médicale de grossesse (IMG) ou d'interruption thérapeutique de grossesse (ITG).


  • 2. Qu'est-ce que l'IVG par technique médicamenteuse ?

L'IVG par technique médicamenteuse est les deux prises de médicaments, l’une interrompant la grossesse, l’autre provoquant des contractions et l’expulsion de l’embryon. Selon l’âge gestationnel et les risques hémorragiques, elle peut être pratiquée en médecine de ville ou en établissement de santé.


  • 3. À quel délai maximal peut-on entreprendre une IVG médicamenteuse ?

La loi autorise cette technique dans les 49 jours qui suivent la date des dernières règles. Comme on prend en général conscience d'une grossesse au bout de cinq à sept jours de retard de règles, donc cinq semaines après les dernières règles, il ne reste souvent que deux semaines pour réaliser ce type d'IVG. Il faut donc prendre rapidement conscience de la grossesse, et prendre une décision sans délai. Cependant au bout de sept semaines, il est possible d'entreprendre la technique classique d'aspiration qui peut être réalisée jusqu'à douze semaines après la date des dernières règles.


  • 4. Comment se déroule l'IVG ?

L'ensemble du processus se déroule en quatre temps:


4.1 Consultation chez le médecin

Le médecin va vérifier la date des dernières règles, examiner la patiente afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'anomalie, puis confirmer la grossesse par la pratique d'un test sanguin. Il va exposer les diverses techniques d'IVG (médicaments ou aspiration classique).Si le choix se porte sur l'IVG médicamenteuse, le médecin conseillera un centre d'orthogénie capable de la réaliser.

4.2 Consultation au centre d'orthogénie, prise de mifépristone

Après les examens demandés, au terme de la consultation, il y a la prise de deux comprimés de mifépristone. Ce premier médicament peut, dans quelques rares cas, déclencher à lui seul l'avortement. Le plus souvent, c'est après la prise du second médicament qu'il surviendra.

4.3 Hospitalisation de trois heures, prise de misoprostol

48 heures après la prise de mifépristone, retour au centre d'orthogénie pour y être hospitalisée pendant trois heures. Après la prise des deux comprimés de misoprostol, l'avortement se déclenchera. Après la sortie du centre, début d'une contraception orale.

4.4 Visite de contrôle

Elle a lieu 10 à 15 jours après l'expulsion. Si celle-ci a eu lieu à l'hôpital, un simple examen clinique suffit. Dans le cas contraire, une échographie aura été pratiquée avant la visite de contrôle, pour s'assurer de l'expulsion complète.


  • 5. Que faire si l'expulsion n'a pas lieu ?

Si l'expulsion n'a pas eu lieu le lendemain de la prise de misoprostol, il faut envisager une IVG classique par aspiration: cela arrive dans 2 à 5% des cas.


  • 6. Quels sont les effets secondaires de l'IVG médicamenteuse ?

Les principaux effets secondaires de cette technique sont des douleurs pelviennes et des troubles digestifs.

Les douleurs pelviennes débutent en général un quart d'heure après la prise de misoprostol, et durent environ 45 minutes. Leur intensité est celle de règles douloureuses. Elles seront contrôlées par la prise d'antalgiques au centre.

Les troubles digestifs sont des nausées, des vomissements, parfois une diarrhée. Ils sont assez fréquents, mais rarement intenses.


  • 7. Quelles sont les complications possibles de cette technique ?

Trois types de complications sont possibles :

La poursuite de la grossesse doit être considérée comme une complication. Elle impose la pratique d'une échographie 10 jours après la prise de misoprostol, si l'expulsion n'a pas été constatée au centre.

Les hémorragies : elles sont rares. Elles peuvent se produire au moment de l'expulsion ou dans les jours qui suivent. Elles sont rarement abondantes.

Les rétentions utérines : une rétention significative de caduque (les membranes qui entourent l'embryon) survient dans 0.6% des cas, imposant une aspiration secondaire.

AVORTEMENT ITG

  • 1. Qu'est-ce que l'ITG(=IMG) ?

L’interruption médicale de grossesse (IMG), autrefois appelée avortement thérapeutique, désigne une interruption volontaire de grossesse pratiquée lorsque la poursuite de la grossesse met en péril la santé de la femme ou lorsque le fœtus est atteint d'une malformation grave et non curable. La décision de recourir à l'IMG appartient aux médecins. Contrairement à l’IVG, l’IMG peut être pratiquée au-delà de la 12ème semaine de grossesse.


  • 2. Quel est le délai pour pratiquer une IMG ?

Contrairement à l’IVG (interruption volontaire de grossesse), l’IMG peut être pratiquée au-delà de la 12e semaine de grossesse. Aucun délai n’est prédéfini ce qui permet aux parents de prendre le temps dont ils ont besoin pour réfléchir et se décider. La décision doit se prendre sans précipitation. Ils ont aussi la possibilité de consulter plusieurs spécialistes concernés (chirurgien infantile, neuropédiatre, cardiopédiatre, généticien, psychiatre...). Une fois que leur décision est prise d’interrompre la grossesse, la demande d’IMG est examinée par deux médecins dont l’un doit exercer au sein d’un centre de diagnostic prénatal pluridisciplinaire. Lorsque les deux avis sont favorables, l’IMG est alors décidé


  • 3. Comment se déroule une IMG ?

Elle varie en fonction du terme de la grossesse au moment de l'interruption.

Avant 22 semaines d'aménorrhée :

Préparation par la prise d'anti-progestérone, puis 48 heures après déclenchement du travail par prise orale ou vaginale de prostaglandines, médicaments entraînant une dilatation du col et des contractions utérines avec expulsion de la grossesse. Une perfusion d'antalgiques à la demande est instituée (morphiniques). Dans les rares circonstances où la voie basse est impossible (placenta devant le col, par exemple), une mini-césarienne est possible.

Après 22 semaines d'aménorrhée et jusqu'au terme :

La limite de 22 semaines est essentielle puisqu'au delà de ce terme l'enfant est considéré comme tel (droit à l'inhumation, congé maternité et également congé paternité) ce qui n'est pas le cas avant. Le risque d'obtenir un enfant vivant à la naissance étant important, on réalise avant toute chose un fœticide qui a pour but d'entraîner la mort du fœtus in utero. Elle est réalisée par injection dans le cordon ombilical (cordocentèse) par voie transabdominale (comme pour une amniocentèse) d'un morphinique puissant (Sufentanyl) pour anesthésier le fœtus suivi de l'injection du produit aux propriétés fœticides (Xylocaïne) si besoin de façon répétée. En cas d'échec de la procédure, le geste fœticide peut être complété par l'injection de chlorure de potassium qui ne s'utilise exclusivement que par voie intracardiaque. Le déclenchement du travail est ensuite obtenu par prise de prostaglandines, avec éventuellement rupture de la poche des eaux, sous la forme d'un accouchement dirigé, le plus souvent sous anesthésie péridurale.


  • 4. Quelles sont les pathologies qui peuvent entrainer une IMG ?

Pathologie maternelle :


Toute maladie maternelle, dont l'évolution peut être gravement perturbée par une grossesse, même normale, peut être indication à une IMG. Ces indications sont rares aujourd'hui.

Pathologie cardiaque grave, avec risque de décompensation cardiaque durant la grossesse.

Pathologie cancéreuse, où le retard de traitement occasionné par la grossesse peut être gravement préjudiciable à la survie maternelle.

Pathologie psychiatrique, lorsque la grossesse entraîne la décompensation d'une névrose préexistante avec risque suicidaire.

Dans ces cas de pathologies maternelles, l'avis de deux médecins experts, dont l'un expert de la pathologie maternelle et l'autre, si possible, membre d'un centre de diagnostic anténatal, est requis.


Pathologie fœtale :


Tout risque important de pathologie fœtale grave, reconnue comme incurable au moment du diagnostic. Malformation d'un organe fonctionnel létale à plus ou moins brève échéance (agénésie rénale, hypoplasie pulmonaire, extrême prématurité inéluctable)

Atteinte cérébrale ou nerveuse risquant d'entraîner un déficit neurologique grave (hydrocéphalie, agénésie de diverses régions cérébrales, atteinte infectieuse cérébrale.

Anomalie chromosomique avec déficit intellectuel.

Autres malformations ou maladies fœtales entraînant une qualité de vie gravement perturbée.


  • 5. Quels sont les aspects moraux ?

Le centre de diagnostic anténatal doit apprécier en conscience si le risque théorique justifie ou non d'interrompre la grossesse. La notion de « handicap mental » est entièrement soumise à l'idée que s'en fait la société. Pour limiter les possibilités de dérives, les conditions pour accorder une IMG sont très strictes.


  • 6. Quels sont les aspects psychologiques ?

Des alternatives, selon les pathologies, peuvent exister : soins palliatifs en maternité, adoption, accouchement sous X.