« Moduler l'environnement avec la technologie dans l'apprentissage des langues » : différence entre les versions

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* Tricot, A. (2017). Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes pour adapter les situations d'apprentissage. Conférence de consensus "Différenciation pédagogique : comment adapter l'enseignement pour la réussite de tous les élèves ?", p.5.
* Tricot, A. (2017). Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes pour adapter les situations d'apprentissage. Conférence de consensus "Différenciation pédagogique : comment adapter l'enseignement pour la réussite de tous les élèves ?", p.5.
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Version du 17 octobre 2021 à 15:11

Nicola Zanetti - Volée Baldur

Résumé

Cet article présente l’importance de l’environnement dans l’apprentissage des langues (en tant que langue étrangère) soi pour l’étude individuel qu’en groupe, et le rôle de la technologie dans la modulation des environnements adaptés aux exigences des étudiants.

Introduction

L’apprentissage de langues consistent en une charge cognitive importantes sous aspects multiples. Peut l’environnement favoriser l’apprentissage d’une langue en diminuant la charge cognitive ? Pour répondre à cela on s’appuie d’abord sur la théorie de la charge cognitive de Sweller, mais aussi sur l’approche de la cognition partagée (shared cognition) mentionnée dans l’article de Dillenbourg pour en explorer aussi une dimension sociale.

Développement

Dans l’article de Tricot, l’auteur écrit, en citant Geary, qu’il y a deux types de connaissances : les apprentissages adaptifs, ou « primaires » qui consiste dans un apprentissage implicite et qui est naturel dans tous les êtres humains tel qu’apprendre à parler sa langue maternelle ; et les apprentissages scolaires tels que pourrait être l’apprentissage d’une deuxième langue. D’un point de vue de la charge cognitive ces deux types de connaissance se différencient essentiellement par le fait qu’un apprentissage scolaire demande beaucoup plus de ressources cognitives qu’un apprentissage adaptif.

Dans le cas de l’apprentissage des langues : lors qu’un enfant est en train d’apprendre sa langue maternelle il n’a pas l’impression de s’efforcer pour l’apprendre, cela arrive naturellement avec le temps, tandis que dans l’apprentissage d’une deuxième langue, surtout à l’âge adulte, on rencontre beaucoup plus d’obstacles et on se sent parfois frustrés et découragés par la quantité de vocabulaire et points de grammaire à retenir. Or, même si ceux-là s’agissent de difficultés réelles, on peut toujours se demander s’il n’y a pas des méthodes qui consentent de diminuer la charge cognitive dans l’apprentissage des langues.

Le coût cognitif de l'apprentissage scolaire

D’après Sweller, il y a trois sources de charge cognitive : la charge intrinsèque, extrinsèque et essentielle (Sweller, 2004). Lorsqu’on apprend une langue de façon « traditionnelle », par exemple en mémorisant listes de vocabulaire et leur relation dans une phrase, on a une charge intrinsèque plus ou moins élevée en fonction de la complexité sémantique du mot et du point de grammaire, et au même temps on a une grande charge extrinsèque causée par le fait que le nombre de mots qu’on fait apprendre dans les écoles (par exemple pour passer un examen) est tellement élevé au point de ne pas être nécessaire. Dans ce cas il n’est pas rare que l’étudiant s’efforce pour retenir les mots juste pour avoir un bon résultat dans un test et puis oublier la bonne partie de ce qu’il a étudié avec autant d’effort. En se concentrant sur le résultat, et en sachant qu’il va de toute façon beaucoup oublier, l’étudiant risque de trouver l’effort inutile pour son apprentissage surtout dans un contexte où l’étudiant doit apprendre de façon autorégulée. Dans ce contexte on pourrait affirmer qu’un environnement scolaire classique n’est pas idéal pour apprendre une langue.

Le rôle de l'environnement

Comment résoudre ce problème ? Selon le modèle de la volition de Corno, une des stratégies proposées qui visent à contrôler soi-même e ses processus internes pendant une activité d’apprentissage autorégulé est celle de contrôler l’environnement (Cosnefroy, 2010).

On entend souvent dire qu’une des meilleures façons d’apprendre une langue est d’aller dans le pays où on la parle, en autres mots il est recommandable d’être exposés à la langue le plus possible. Cela permettrait en effet d’immerger l’étudiant dans un type d’apprentissage adaptif en créant des liens entre les mots appris et des situations réelles, et donc en limitant la charge cognitive. Or, cela a quand même beaucoup de limites, d’abord dû au fait que pas toutes les personnes ont les moyens financières ou le temps pour se rendre à l’étranger pour le temps nécessaire d’apprendre une langue. Ensuite, comme énoncé par Sweller: « Ideal learning environments in accord with human cognitive architecture are not always in accord with realistic learning environments that mimic the real world. » et puis « learning is best facilitated by instruction that does not accurately model reality » (Sweller, 2004), donc même s’il est vrai qu’être exposé à la langue dans un environnement réel porte des avantages, il n’est pas toujours nécessairement la méthode la plus efficace. En effet, si on se trouve à utiliser une langue que dans nos activités quotidiennes (aller à faire les courses, rencontrer des amis…) on ne pourra pas apprendre tous les aspects de la même et donc vivre dans un pays où on parle la langue on étude ne porte pas nécessairement à être exposé à certain type de vocabulaire (vocabulaire technique ou spécialisé).


Dans ce cas la technologie pourra compenser à ces limites en l’utilisant pour moduler des environnements mirés pour l’apprentissage de langues, pas seulement de manière générique, mais aussi adaptée pour le type de vocabulaire ou expressions spécifiques pour les nécessitées des étudiants. Ici il sera possible de réduire la charge cognitive intrinsèque par exemple en simulant des situations qui porterait l’étudiant à être exposé et utiliser de façon naturelle le type de vocabulaire qu’il nécessite.

L'environnement dans un contexte social

L’environnement joue un rôle important aussi dans un contexte social comme dans le cas de la cognition partagée (shared cognition) (Dillenburg, 1995). Dans un contexte d’apprentissage de langue cela pourrait permettre à l’étudiant de découvrir des nouvelles façons d’utiliser certaines expressions ou mots dans des contextes inattendus et donc de faire évoluer sa connaissance linguistique simplement à partir de l’interaction avec le groupe (par exemple dans une activité ou tous parlent la langue étudiée). Même ici la technologie peut favoriser l’apprentissage en permettant de réunir personnes avec le même but d’apprentissage linguistique ou même d’interagir avec des personnes qui la parle en tant que langue maternelle.

Conclusion

Dans l’article on a vu comment l’apprentissage d’une langue de façon scolaire « traditionnelle » n’est souvent pas très efficace et donc il est important de construire un environnement de travail qui expose l’étudiant à la langue étudiée et donne accès aux personnes qui parlent la même. Même si cela se traduit souvent dans l’acte de partir à l’étranger, cela n’est pas une option viable pour tout le monde. Alors dans ce cas la technologie entre en jeux pour compenser à ces limites et donner la possibilité de créer des environnements modulés de façon que l’étudiant soit exposé à la langue selon ses nécessités. Le contexte social de l’environnement est aussi favorisé par cela en donnant facile accès à groupes de personnes qui parlent la langue étudiée (soit étudiants que de langue maternelle) et apprendre selon une approche de cognition partagée.

Bibliographie

  • Cosnefroy, L. (2010). L’apprentissage autorégulé : perspectives en formation d’adultes. Savoirs, 23, p.9-50.
  • Dillenbourg, P., Baker, M., Blaye, A. & O'Malley, C. (1996) The evolution of research on collaborative learning. In E. Spada & P. Reiman (Eds) Learning in Humans and Machine: Towards an interdisciplinary learning science, 189- 211. Oxford: Elsevier.
  • Sweller J. (2004). Human Cognitive Architecture. University of New South Wales, Sydney, Australia.
  • Tricot, A. (2017). Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes pour adapter les situations d'apprentissage. Conférence de consensus "Différenciation pédagogique : comment adapter l'enseignement pour la réussite de tous les élèves ?", p.5.