Faire collaborer les étudiants à distance

De EduTech Wiki
Révision datée du 23 mars 2020 à 21:32 par Sandra (discussion | contributions) (edit typo)
Aller à la navigation Aller à la recherche
Enseigner en ligne
Module: Enseigner à distance dans l'urgence
à améliorer intermédiaire
2020/03/23 ⚒⚒ 2020/03/16
Voir aussi
Catégorie: Enseigner à distance dans l'urgence
en développement

Faire collaborer les étudiants

Cet article donne quelques conseils simples pour vous aider à engager des étudiants à distance dans des activités collaboratives.

Une crainte souvent associée à la formation à distance est celle de l’isolement des apprenants. La distance physique qui les sépare est considérée comme une limite qui empêcherait la collaboration entre les étudiants.

Cette limite peut finalement être surmontée, mais des ajustements doivent être implémentés dans vos activités pour les rendre plus efficaces et structurées, pour une collaboration à distance.

Modalité de l’interaction

Pour commencer, pour mettre en place une activité collaborative à distance, il faut prendre en compte les modalités que cette dernière peut/doit avoir. En effet, on peut proposer aux étudiants des activités collaboratives synchrones, qui nécessiteront que les x étudiants soient en ligne en même temps et, ensemble, discutent oralement et/ou travaillent à l’écrit sur un document commun. Alternativement, il est possible d’organiser des activités collaboratives asynchrones. Dans ce cas aussi, il est possible d’organiser des échanges style discussion sur un forum par exemple, ou alors la rédaction d’un texte collaboratif. Les outils dont on dispose nous permettent différentes options :

(1) Interactions orales

pour engager les étudiants dans ce type d'activité collaborative, les étudiants peuvent utiliser des outils tels que zoom, qui leur permet de collaborer en temps réel, en se voyant, en discutant et en partageant leurs écrans.

Les étudiants peuvent créer leur meeting/séance en utilisant un outil de visioconférence comme Zoom . L'enseignant pourrait également utiliser ce même outil pour diviser une séance plénière en sous-groupes, en utilisant la fonction diviser en groupe.

(2) Interactions écrites :

En termes d’interaction écrite, différents types d’outils peuvent être proposés :

  • Pour que les étudiants discutent à l’écrit
    • Pour des discussions écrites et synchrones, Moodle permet, par exemple, de créer des chats qui permettent de discuter de manière synchrone à l’écrit. Lisez pour en savoir plus sur ce sujet.
    • Pour des discussions écrites et asynchrones, l’outil largement plus utilisé eet celui des forums de discussion. Moodle permet également de paramétrer ces forums, pour que ceux-ci soient accessibles seulement en groupe, et d’autres options pour personnaliser leur fonctionnement. Lisez l'article qui aborde les types de forums, y compris ceux de Moodle.
  • Si les étudiants doivent collaborer à la rédaction d’un texte commun, il est possible de créer un environnement dans lequel ils peuvent rédiger un texte de manière collaborative, en temps réel ou pas. Pour ce faire, différents outils peuvent être utilisés, tels que Google docs ou des wikis, qui peuvent également être créés à l’intérieur d’un cours Moodle, par exemple. Une rédaction commune, mais asynchrone, peut également être assurée par l’utilisation de switch drive. S'il s'agit de concevoir un texte court, on conseille aussi les

Scénarisation de la collaboration

Les activités collaboratives à distance peuvent prendre différentes formes. Parmi les plus répondues, il y a deux options :

  • D’une part, les étudiant-e-s peuvent être amené-e-s à collaborer dans la création du contenu de manière collaborative et partagée (co-rédiger un texte, préparer une présentation, etc.)
  • D’autre part, après une phase de travail et création individuelle, ils-elles peuvent collaborer en lisant la production de leurs collègues et proposant un commentaire ou une évaluation de ce travail.

Dans les deux cas, la recherche en Apprentissage Collaboratif Médiatisé par Ordinateur (CSCL -Computer-Supported Collaborative Learning) a mis en avant que la collaboration se met rarement en place da manière spontanée et autonome. Les étudiant-e-s nécessitent en effet d’éléments de guidage et structuration de l’activité pour les différentes phases de la collaboration.

(1) Les éléments de guidage :

Ces éléments de guidage doivent rendre compte de l’enchainement de l’activité, à la fois dans ces aspects collaboratifs, ainsi que du travail individuel, si présent. Une série de caractéristiques spécifiques des éléments de guidage peuvent favoriser l’activité collaborative :

  • En premier lieu, le guidage doit inclure à la fois d’éléments épistémiques, ainsi que des indications sociales pour le déroulement de la collaboration.
    • Les aspects épistémiques se focalisent sur le déroulement de l’activité en termes de présentation du contenu et acquisition de connaissance/compétences,
    • Les indications sociales proposent aux étudiant-e-s des éléments pour organiser le déroulement de l’activité en termes de leur collaboration et de l’articulation de leur travail, de manière à collaborer efficacement.
  • Idéalement, le guidage des activités collaboratives devrait être adaptable et flexible. Il devrait donc permettre aux étudiants d’obtenir plus de structuration, si demandé, mais au besoin ceci devrait également s’adapter à une autre organisation proposée par les étudiant-e-s.
  • Il faut garder à l’esprit, quand on met en place un curriculum s’appuyant sur plusieurs activités collaboratives, que le guidage est tout particulièrement nécessaire au début de la collaboration, pour créer un accord entre les étudiant-e-s et une manière de procéder efficacement dans cette collaboration. Ceci peut ensuite diminuer avec le temps, pour laisser aux étudiants la possibilité de mettre en place leurs best practices obtenues avec l’expérience.

(2) Guidage spécifique pour commentaires ou évaluation par les pairs :

Les activités de commentaires ou évaluation par les paires peuvent être accompagnées d’une certaine réticence des étudiant-e-s, car ils-elles peuvent questionner l’autorité des autres dans la matière et donc leurs commentaires et évaluations. Pour cette raison, il est d’autant plus crucial de guider cette activité correctement.

  • Il est essentiel d’expliquer dès le départ qu’une phase d’évaluation ou de commentaire par les pairs est prévue.
  • L’activité individuelle qui sera ensuite évaluée doit également être structurée pour faire en sorte qu’il y ait une uniformité dans la production des étudiants.
  • Les critères utilisés pour l’évaluation ou les éléments de guidage des commentaires doivent être accessibles dès le départ, pour que les étudiants puissent s’y référer.
  • L’évaluation ou les commentaires des pairs doivent s’appuyer sur la formulation de :
    • Critiques toujours constructives
    • Explications claires des soucis identifiés, avec, si possible, des éléments de support dans la théorie, et des pistes de solutions concrètes.
    • Solutions concrètes se basant également sur l’expérience personnelle concrète des pairs.
    • En début d’activité, il peut être utile de demander aux étudiants de se poser des questions les uns aux autres pour se familiariser avec le processus.