« Cerceaux et stabilisateurs en broderie machine » : différence entre les versions
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* une '''réduction des tensions inégales''' sur le tissu, limitant les déformations liées à un cerclage mal centré ou trop serré ; | * une '''réduction des tensions inégales''' sur le tissu, limitant les déformations liées à un cerclage mal centré ou trop serré ; | ||
* une '''ergonomie améliorée''', car le cadre reste fixe pendant la pose du tissu (fini la frustration du cadre qui bouge !) ; | * une '''ergonomie améliorée''', car le cadre reste fixe pendant la pose du tissu (fini la frustration du cadre qui bouge !) ; | ||
* une compatibilité avec différents types de cadres : plats, magnétiques, tubulaires, etc. | * une compatibilité avec différents types de cadres : plats, magnétiques, tubulaires, etc. à condition d'acheter les attaches en question | ||
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En résumé, les stations de cerclage sont particulièrement utiles pour la broderie de vêtements, où un positionnement précis et reproductible est essentiel. | |||
=== Test de bon cerclage === | === Test de bon cerclage === | ||
Dernière version du 4 novembre 2025 à 11:51
Introduction
Résumé : Cerceaux et stabilisateurs
Le cerclage consiste à maintenir le tissu bien à plat dans un cadre (rond, ovale, rectangulaire ou magnétique) qui sera déplacé par la machine selon les instructions dans le fichier machine. Un bon maintien du tissu dans le cadre est essentiel pour éviter les déformations pendant la broderie.
Le tissu est stabilisé avec stabilisateurs dont il existe plusieurs types : déchirable, thermocollant, hydrosoluble, auto-adhésif. Chaque variante présente des avantages spécifiques (tenue, nettoyage, compatibilité avec le tissu, facilité) et implique des précautions d’usage. Dans la plupart des cas on cercle le tissu avec le stabilisateur, mais on peut également cercle uniquement un stabilisateur et poser/coller le tissu à broder par dessus.
Le choix du stabilisateur et de la méthode de cerclage influe directement sur la qualité finale, notamment en limitant les déformations dues aux effets de tirage (pull) et de poussée (push) pendant la broderie.
Cet article introduit les bases du cerclage et de l'utilisation des stabilisateurs en broderie machine. Ces deux éléments sont essentiels pour garantir une broderie propre, précise et fidèle au motif d’origine. Le cerclage permet de maintenir le tissu tendu et stable grâce à des cadres de broderie adaptés, tandis que les stabilisateurs évitent les déformations du tissu pendant la broderie. Il existe une grande variété de cadres et de stabilisateurs, à choisir selon le type de tissu, la nature du motif, la technique utilisée ou la machine à disposition. Cet article décrit les principaux types d’équipements, les méthodes de cerclage, les critères de choix des stabilisateurs et fournit des exemples concrets d’utilisation.
Il est essentiel de maîtriser les bases du cerclage et de l’utilisation des stabilisateurs dès la première utilisation de la machine.
- La stabilisation — également appelé renfort, support ou entoilage — a pour rôle de stabiliser le tissu, qui serait autrement sujet à des déformations multiples durant la broderie.
- Le cerclage consiste à insérer le tissu dans un cerceau (aussi appelé tambour ou cadre de broderie) afin de le maintenir bien à plat pendant la broderie.
Pour bien broder il faut prendre en compte un certain nombre de contraintes matérielles, en particulier la nature du tissu, la densité du design, la densité des points et les types de motifs. Mais même un motif bien numérisé ne garantit pas automatiquement un bon résultat. La stabilisation et le cerclage, réalisées avant la broderie proprement dite, permettent d’améliorer significativement la qualité du résultat final, en assurant une meilleure fidélité au modèle numérique. Selon la nature du tissu, la taille des éléments à broder, la densité du motif et l’effet visuel souhaité, on pourra choisir parmi une grande variété de cerceaux et de stabilisateurs.
Cerclage et cadres de broderie
Réaliser un bon cerclage (en anglais hooping) est un facteur essentiel pour obtenir une broderie plane et fidèle au modèle affiché à l’écran. Le cerclage s’effectue à l’aide d’un cadre de broderie (hoop en anglais), également appelé tambour ou cerceau. Généralement en plastique, ces cadres existent en différentes tailles. Chaque machine possède une taille de cadre minimale et maximale ; par exemple, la Brother PR1050X accepte des cadres de 4,4×3,8 cm à 36×20 cm brodables. La petite Brother Skitch PP1 dispose de deux cadres : 10×10 cm et 7×7 cm. Les cadres sont en général de forme ronde, ovale ou rectangulaire. Les cadres ronds offrent généralement une meilleure tenue du tissu, mais leur surface brodable plus réduite limite leur usage ; on les rencontre donc rarement sur les machines familiales.
Comme le conseillent de nombreux tutoriels, il est préférable de débuter avec des broderies de taille modeste.
Les cadres classiques sont dotés d’un système d’ajustement permettant de tendre le tissu. Le plus courant est un mécanisme à deux parties : l’anneau extérieur est muni d’une vis dont le serrage assure la tension du tissu.
Il existe également :
- des systèmes à clips, souvent utilisés pour des tissus épais (chaussures, pochettes en jean) ;
- des cadres plats, sur lesquels on colle un stabilisateur et/ou le tissu ;
- des cadres magnétiques, très pratiques, mais incompatibles avec certaines machines ;
- des cadres cylindriques pour broder des casquettes (rotation sur l’axe X).
Une machine familiale typique est livrée avec deux ou trois cadres, et parfois quelques options. Une machine semi-professionnelle en possède généralement trois ou quatre, mais il est possible d’acquérir de nombreux cadres supplémentaires, parfois à un coût élevé.
Méthodes de cerclage pour les cadres classiques
On distingue deux principales méthodes :
- Cercler le tissu avec le stabilisateur, tous deux insérés ensemble dans le cadre.
- Cercler uniquement le stabilisateur, puis poser le tissu dessus, maintenu par une colle ou un stabilisateur auto-adhésif. Cette méthode, souvent appelée hors cadre, s’utilise pour les tissus délicats ou pour la création d’écussons.
La méthode la plus répandue est la première, consistant à insérer le tissu tendu dans un cadre à vis. Voici les étapes d’un cerclage traditionnel :
- Identifier les anneaux inférieur et supérieur du cadre à broder. L’anneau intérieur s’insère généralement dans l’anneau extérieur à vis, posé sur la table.
- Vérifier, à l’aide d’un tissu similaire, que l’anneau extérieur est bien ajusté.
- Poser l’anneau extérieur (inférieur) sur une surface plane.
- Fixer le stabilisateur sur le tissu s’il est collant.
- Poser le tissu (stabilisateur en dessous) sur la partie inférieure du cadre et s’assurer qu’il est droit et aligné.
- Poser l’anneau intérieur par-dessus et appuyer jusqu’à ce que les deux soient imbriqués, puis resserrer la vis si nécessaire.
- Attention : certaines machines permettent d’insérer le cadre dans les deux sens ; veillez à ce que le stabilisateur soit bien en dessous (du côté du bras de la machine) et non du côté de l’aiguille.
Si le tissu n’est pas bien tendu, il est possible de tirer légèrement sur ses coins, mais cela risque de le déformer. Il est souvent préférable de recommencer la procédure.
Une méthode alternative consiste à :
- desserrer la vis ;
- poser le tissu et le stabilisateur sur l’anneau extérieur ;
- glisser l’anneau intérieur par-dessus ;
- tirer légèrement les coins du tissu ;
- serrer la vis.
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Cadres standards 36x20, 18x13, 10x10 et 6x4 de la Brother PR1050
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Tissu pour écusson posé sur un stabilisateur cerclé
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Cadre à broder "Hoop A" pour une ancienne Elna 8300. Le cadre est attaché au pantographe par un seul point
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Cadre maison "filmoplast"
Pour des broderies multiples, comme des patchs, pensez à marquer le sens d’insertion du cadre lorsqu’il peut être inséré dans les deux sens (par exemple sur la Brother PR1050X). Cela permet de conserver l’alignement entre chaque motif.
Cerclage avec un cadre magnétique
Le cerclage avec un cadre magnétique est généralement plus simple. Avec des modèles puissants comme les Mighty Hoop ou leurs équivalents Maggie, il suffit de poser un anneau sur la table, de placer un stabilisateur et le tissu dessus, puis de refermer d’un seul clic (attention aux doigts !).
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Cadres "Maggie" manche, large, carrés et un 5x5 de Brother
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Cadre 10x10 de la Brother Skitch PP1
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Broderie d’une jambe de jean avec un cadre 10x10 (sans découdre)
Pour la broderie sur vêtements, il est fortement recommandé d’utiliser une station de cerclage (hooping station). Il s’agit d’un poste de travail conçu pour faciliter le positionnement du tissu, du stabilisateur et du cadre. Ce dispositif est très utilisé dans les contextes professionnels ou semi-industriels, notamment pour les séries répétitives (logos, vêtements, badges, etc.).
Les stations de cerclage offrent :
- un gain de temps important en répétant le même positionnement sans ajustement manuel ;
- une meilleure précision : le cadre est toujours aligné au même endroit, garantissant la régularité des broderies ;
- une réduction des tensions inégales sur le tissu, limitant les déformations liées à un cerclage mal centré ou trop serré ;
- une ergonomie améliorée, car le cadre reste fixe pendant la pose du tissu (fini la frustration du cadre qui bouge !) ;
- une compatibilité avec différents types de cadres : plats, magnétiques, tubulaires, etc. à condition d'acheter les attaches en question

En résumé, les stations de cerclage sont particulièrement utiles pour la broderie de vêtements, où un positionnement précis et reproductible est essentiel.
Test de bon cerclage
Le tissu doit être correctement tendu. Voici deux tests simples :
Test de déneigement: glissez le doigt sur le tissu ; il ne doit pas former de plis. Ce test s’applique surtout aux tissus stables, comme un sac en coton.
Test de batterie: tapotez légèrement la surface ; si le tissu résonne comme un tambour, il est suffisamment tendu. Ce test s’applique à tous les tissus. Le tissu ne doit pas être tiré : c’est le stabilisateur qui doit assurer la stabilité !
Broder sur des chaussettes
Idéalement, il faut disposer d’une machine équipée d’un petit bras libre, comme la Brother PR1050X. Dans ce cas, broder une chaussette est très simple.
Il est également possible de coincer une chaussette dans un petit cadre de 5×5 cm avec une machine dotée d’un bras libre plus large, comme la Elna 8300. Une autre solution consiste à utiliser le cadre de 7×7 cm de la Brother Skitch PP1, maintenu avec des épingles – une méthode moins élégante.
La plupart des brodeuses domestiques modernes ne disposent pas d’un bras libre adapté, ou celui-ci est trop volumineux pour une chaussette. De plus, les petits cadres nécessaires à ce type de projet ne sont pas toujours fournis en standard.
L’article Broder sur une chaussette explique comment broder une chaussette à l’aide d’un grand cadre, ce qui permet de travailler avec n’importe quelle machine.
Fixation des cadres à la machine
Le mode de fixation du cadre de broderie à la machine varie selon le type de machine utilisée : domestique, semi-professionnelle ou industrielle. Dans tous les cas, le cadre doit être maintenu fermement pour garantir un positionnement précis et éviter les vibrations ou déplacements durant la broderie.
Machines domestiques
Sur les machines à broder domestiques, le cadre est fixé directement sur le bras mobile de la machine à l’aide d’un point d’ancrage mécanique, généralement sous la forme d’une patte à glissière ou d’un verrou à cliquet. Ce bras mobile déplace le cadre sur deux axes (X et Y) pendant la broderie.
Chaque cadre est conçu pour s’adapter à ce point d’attache spécifique, et il n’existe généralement qu’un seul type de fixation pour un modèle de machine donné. La forme du cadre (rectangulaire, carré, ovale) varie selon les modèles proposés par le constructeur, mais le système d’attache reste identique.
Machines semi-professionnelles

Les machines multi-aiguilles de type semi-professionnel, comme la Brother PR1050X, utilisent un système de support de cadre amovible (angl. frame holder). Celui-ci se fixe sur les rails latéraux du chariot de broderie. Le frame holder est une pièce en métal qui sert d’interface entre la machine et le cadre. Il est remplaçable afin de permettre l’utilisation de cadres spécifiques (cadres tubulaires, cadres à poches, cadres magnétiques, etc.). Le cadre se fixe ensuite sur ce support par vissage ou clipsage.
On distingue généralement deux types de supports de cadre (angl. frame holder) pour ces machines :
- un modèle en forme de "U" utilisé pour les cadres de taille moyenne ou grande, offrant une bonne stabilité latérale ;
- un modèle à fixation rapide par clic, utilisé pour les petits cadres, qui permet une installation simple et rapide, sans vis ni loquet.
Le changement de support de cadre (angl. frame holder) se fait à l’aide de deux vis de fixation. C’est donc une pièce essentielle du système de broderie : elle assure la connexion mécanique entre le cadre et la machine, et sa compatibilité avec les cadres utilisés est cruciale pour le bon déroulement du projet. Ce système est fiable, mais non conçu pour un remplacement rapide.
Machines industrielles
Les machines industrielles à broder, comme celles des marques Tajima, Barudan, ZSK, etc., sont équipées de systèmes de fixation robustes et modulaires, adaptés à une production intensive.
Le cadre est fixé à la machine par l’intermédiaire d’un support de cadre métallique, monté sur des rails fixes ou coulissants. Ce support, également appelé frame holder, est conçu pour accueillir des cadres plats ou tubulaires selon les besoins.
Le cadre est maintenu en place par des loquets mécaniques, crochets, vis ou systèmes de pression, garantissant un maintien rigide à haute vitesse. Certains systèmes permettent un changement rapide de cadre afin de minimiser les temps d’arrêt en production.
Les machines industrielles disposent d’un large choix de cadres spécialisés (bonnets, poches, chaussures, pantalons, etc.), chacun nécessitant un frame holder compatible avec son mode de fixation spécifique.
Points communs
Dans tous les cas :
- le cadre doit être parfaitement aligné sur l’axe de broderie (centre machine) ;
- le cadre doit être fixé sans jeu, pour éviter tout glissement ou vibration pendant la couture ;
- il est important de toujours valider le cadre sélectionné dans le logiciel de la machine pour prévenir les collisions et erreurs de positionnement.
Utilisation de stabilisateurs
Le stabilisateur (aussi appelé renfort, support ou entoilage) est un matériau appliqué sur un tissu pour le fixer avant la broderie, afin d’éviter les déformations, fronces ou décalages. On distingue deux grandes catégories :
- les stabilisateurs de fond : posés sous le tissu, ils assurent sa stabilité pendant la broderie et parfois après ;
- les stabilisateurs de surface : posés par-dessus le tissu, ils aplatissent les fibres (par exemple sur éponge ou polaire) pour améliorer le résultat, surtout en lettrage.
On distingue plusieurs types de stabilisateurs : à découper, à déchirer et solubles. Pour chacun, il existe différentes épaisseurs (ou poids), tailles et textures. Certains sont autoadhésifs ou thermocollants. Un fabricant comme Gunold propose plus de cinquante modèles. Le choix dépend du tissu à broder, du nombre et du type de points (tatami, satin, redwork, etc.) ainsi que de l’usage final.
Principaux types de stabilisateurs
- Stabilisateurs à découper – Fournissent une stabilité maximale et conservent la forme du motif après plusieurs lavages. Recommandés pour les tissus extensibles ou les motifs denses.
- Léger (ex. mailles de polyester à découper) : idéal pour les t-shirts, polos ou jerseys fins.
- Lourd : adapté aux tricots épais (sweat-shirts, molleton, tissus lourds).
- No show (polymesh) : pour les vêtements dont l’envers reste visible (ex. t-shirts) ; léger, doux, semi-transparent. Peut être combiné avec un autre stabilisateur.
- Stabilisateurs déchirables – Faciles à retirer, utilisés sur des tissus stables (ex. coton).
- Sans colle : économiques, parfaits pour les motifs simples sur tissus tissés.
- Autoadhésif (collant) : idéal pour les tissus difficiles à cercler (cols, poches), pour les novices ou pour la technique flottante.
- Thermocollant : fixé au fer, utile sur les tissus extensibles. Moins courant aujourd’hui, mais toujours efficace.
- Densités disponibles : léger (≈40 g/m²), moyen (≈60 g/m²), lourd (≈80 g/m²).
- Stabilisateurs solubles – Se dissolvent à l’eau ou à la chaleur.
- Soluble standard ou léger : stabilisateur de surface pour éponge, polaire, maille. Améliore la netteté du lettrage.
- Soluble lourd : pour les broderies autoportantes (écussons, dentelles FSL). Très stable, se rince à l’eau tiède.
- Variante thermosoluble : fond à chaud (pistolet thermique ou fer), utile lorsque le lavage est impossible.
Un mauvais choix de stabilisateur entraîne des fronces, des déformations ou une mauvaise tenue des points : il faut toujours tester sur un échantillon du tissu réel ou similaire.
Astuce : pour des motifs très denses sur un tissu extensible, combinez un stabilisateur à découper (pour le maintien) avec un déchirable léger (pour faciliter la pose et le retrait).
Remarque : les stabilisateurs thermocollants, moins populaires aujourd’hui, restent très efficaces pour certains tissus techniques (par exemple les chemises contenant de l’élasthanne), mais nécessitent une application plus longue et soigneuse.
Quel stabilisateur pour quel tissu ?
Le manuel d’utilisation de la Brother PR1050X (page 254) propose des combinaisons tissu / stabilisateur dont voici une synthèse, légèrement adaptée. Le manuel de votre brodeuse contient probablement aussi une telle liste.
| Tissu / vêtement | Nombre de pièces de soutien (stabilisateur dessous) | Nombre de pièces d’entoilage (stabilisateur de surface soluble) | Conseils |
|---|---|---|---|
| Canevas | 1 déchirable | Aucun | Tissu stable et facile à broder, souvent utilisé en broderie main. Peut comporter des trous nécessitant un stabilisateur à découper. Préférez une toile 200–300 g/m² pour les tote bags. |
| Chapeau | Facultatif | Facultatif | Attention à l’usure des aiguilles sur le support. Un stabilisateur léger réduit les cassures du fil et régule sa tension. |
| Chemise tissée | 1 déchirable | Aucun | Pour les motifs très denses ou détaillés, utilisez deux supports légers. |
| Draps et serviettes de table | 1 déchirable | Aucun | Pour les motifs lourds, utilisez deux couches de déchirable. |
| Feutre | 1 déchirable ou adhésif lourd | Aucun | Choisir du feutre non extensible. Il existe des feutres spéciaux pour broderie, très faciles à travailler. |
| Lingerie ou soie | 1 ou 2 déchirables légers | Facultatif | Réduire la vitesse de la machine si nécessaire. Utiliser une aiguille fine (ou mieux : un fil fin avec une aiguille fine). |
| Polo de golf | 1 découpable | Facultatif | Comme pour les t-shirts : utiliser un entoilage fin si le motif contient des satins étroits (petit lettrage). |
| Sweat-shirt | 1 déchirable adhésif ou 1 découpable | Facultatif | Utiliser deux couches pour les motifs détaillés. |
| T-shirt | 1 découpable léger ou adhésif déchirable | Facultatif | Éviter les motifs trop denses et réduire la tension. Un spray rigidifiant peut aider. Ajouter un entoilage léger si le motif contient des satins fins (ex. petites lettres). |
| Tissu éponge (serviettes de bain) | 1 déchirable ou 1 soluble (selon la hauteur des boucles) | 1 soluble dans l’eau | Augmenter la densité de la broderie et éviter les petits caractères. Envisager un point couchant complémentaire ou un entoilage. |
| Toile / jean | 1 déchirable | Aucun | Réduire la vitesse de la machine en cas de problème. |
| Tricot | 1 déchirable adhésif ou 1 découpable | 1 soluble dans l’eau | Utiliser un tissu d’organza ou de rideau tissé serré de couleur assortie si le tricot est ajouré. Un polymesh no show peut aussi convenir, mais se verra davantage. |
| Twill | 1 déchirable autoadhésif ou soluble lourd (écussons) ; 1 léger pour tissus cerclés | Aucun | Utilisé pour créer des patchs, porte-clés, etc. |
| Velours côtelé | 1 déchirable | 1 soluble dans l’eau | Prévoir une sous-couche dense ou un entoilage pour éviter l’enfouissement du fil dans le velours. |
| Veste polaire | 1 découpable ou 1 déchirable lourd | 1 soluble dans l’eau | Adapter selon l’élasticité et la longueur des poils. Les tissus stables nécessitent seulement un déchirable ; ceux à poils courts peuvent se passer d’entoilage. |
Conseils supplémentaires
- Presque tous les tissus nécessitent un stabilisateur. Même un coton stable doit idéalement recevoir un renfort autoadhésif léger. Seuls les tissus denses et lourds (twill, canevas épais) peuvent s’en passer si leur stabilité est suffisante.
- Pour de bons résultats sur un lettrage très petit, ajoutez un stabilisateur de surface soluble léger.
- Les tissus fins devraient en principe utiliser des stabilisateurs à découper. Les polymesh sont agréables à porter et plus stables qu’un simple adhésif déchirable.
- Les t-shirts fins peuvent être rigidifiés à l’aide d’un spray d’amidon avant cerclage.
- Le manuel de Brother cité ci-dessus (p. 254) précise : En raison du grand nombre de tissus et de renforts disponibles, ces recommandations sont données à titre indicatif. Si vous hésitez quant à une combinaison tissu / stabilisateur, réalisez un échantillon test avant de broder le vêtement définitif.
- Pour broder un écusson, un porte-clés, etc. sur du twill, canevas ou feutre, utilisez soit un adhésif retourné lourd (ou deux couches), soit un film soluble lourd, soit deux couches d’intissé soluble.
Finitions
Une fois la broderie terminée, il est possible d’améliorer son apparence, son confort au porté et sa durabilité, ou encore de préparer des écussons prêts à l’emploi.
Couper les sauts de fil et les fils dessous
Il est toujours préférable de minimiser les sauts et donc les nœuds dans une broderie. On peut relier certains éléments à l’aide de chemins de liaison recouverts par d’autres zones, ou rapprocher les objets entre eux. Cependant, ces stratégies ne sont pas toujours applicables : le cas typique est le lettrage, où les lettres sont généralement isolées.
La machine peut être paramétrée pour couper les fils automatiquement, mais cela peut provoquer une légère traction sur le fil et donc des déformations. De plus, chaque coupe ralentit la broderie. C’est pourquoi il est souvent conseillé de ne pas activer systématiquement la coupe automatique. Par ailleurs, lorsque les lettres sont très proches, la plupart des machines refusent d’effectuer la coupe.
Dans ces cas, il est préférable de couper les sauts manuellement. Pour cela :
- utilisez un séparateur de fil et des ciseaux courbés, ou
- à défaut, de petits ciseaux fins et pointus (comme ceux d’un couteau suisse).
Sur l’envers, on utilise des ciseaux courbés pour couper proprement les fils après les nœuds, sans risquer d’endommager le tissu.
Protections
Pour les broderies portées à même la peau (vêtements, sous-vêtements, linge de bébé, etc.), il est recommandé d’appliquer un film de protection thermocollant (Stickprotect ou équivalent) directement sur l’envers de la broderie, après avoir retiré tout stabilisateur déchirable ou soluble.
Ce type de doublure :
- évite les irritations dues aux points ou aux résidus de fil ;
- protège le motif contre les frottements au lavage ;
- améliore la finition visuelle, surtout sur les tissus clairs ou fins.
Patchs
Pour la réalisation ou la fixation de patchs, il est conseillé d’utiliser un film thermocollant (ex. Heat’n Bond ou équivalent), puis de coudre le patch pour assurer une fixation durable.
Certaines colles fortes résistent à plusieurs lavages, mais elles sont moins fiables à long terme. Si les bords paraissent fragiles, on peut les stabiliser :
- avec une colle anti-effilochage ;
- ou, pour les fils en polyester, en appliquant une légère chaleur (par exemple avec un briquet, un chalumeau ou un couteau chauffé), en procédant avec précaution.
Expériences avec des stabilisateurs
Ci-dessous, nous rapportons notre propre utilisation de quelques stabilisateurs pour broderie. Le choix est vaste et chaque grand fabricant propose une gamme quasi complète. Dans la majorité des cas, nous utilisons le Filmoplast bleu pour sa simplicité d’emploi et ses performances, malgré ses inconvénients (prix et tendance à encrasser les aiguilles).
| Nom et fabricant | Usage | Type de textile | Spécifications techniques | Prix indicatifs |
|---|---|---|---|---|
| Filmoplast « bleu » (Gunold) | Tissu auto-adhésif non tissé utilisable de deux façons : en remplacement d’un déchirable ou pour le travail ITH.
Pour l’ITH (écussons, tissus fragiles, poupées, etc.) : encercler le stabilisateur, face collante vers le haut, puis poser le textile par-dessus. Il est conseillé d’encercler le Filmoplast avec le papier détachable et de l’ôter ensuite ; on peut reboucher la fenêtre avec un morceau neuf. Opération répétable plusieurs fois car la matière se perce proprement. Aiguille anti-glue (noire) recommandée. Utilisations principales :
|
Tous | 75% cellulose, 25% fibres synthétiques
50 g/m² |
50 cm × 25 m – 81 €
28 cm × 20 cm – 1,34 € |
| Filmoplast « vert » (Gunold) | Variante plus épaisse pour tissus/motifs lourds et fabrication d’écussons. Utile pour pendentifs, écussons, tissus lourds et motifs très denses. | Tous | 95 g/m² | 50 cm × 25 m – 95 € |
| Stiffy 1650 (Gunold) | Déchirable polyvalent (grammage moyen) pour tissus stables moyens à lourds. Existe en feuilles/rouleaux.
Très pratique avec une station de cerclage et un cadre magnétique 10×10. Encrasse moins l’aiguille que le Filmoplast. Variante : Stiffy 1640 (37 g/m², plus léger) ; Stiffy 1860/1980 (plus lourds). |
Tous sauf tissus très légers | 50 g/m² | 250 feuilles 20×20 cm – 30 € |
| Polymesh ou Stiffy 2040 | No show à découper, très stable et agréable à porter. Idéalement encerclé avec le tissu (avec colle si besoin). Bon maintien au lavage. Il existe des alternatives meilleur marché.
Usage principal :
|
T-shirts, pulls | ≈50 g/m² | 50 cm × 1 m – CHF 5
50 cm × 25 m – 75 € |
| Soluvlies 321 (Vlieseline) — alias Solufleece | Soluble à l’eau froide (fixation au spray). Peut être brodé directement. Ne pas repasser avant lavage.
Usages :
|
Tissus délicats (stabilisateur)
Tissus à poils (surface) |
100% vinyle
38 g/m² |
90 cm × 1 m – CHF 7 |
| G700 (Vlieseline) | Thermocollant non tissé, ancien standard de qualité. Souvent remplacé par Filmoplast, mais reste indiqué pour grandes broderies sur tissus élastiques (avec repassage soigné). Existe en plusieurs matières (polyester, viscose, coton, mélanges).
Usage :
|
Tissus repassables, peu à très élastiques | — | 90 cm × 1 m – 1,45 € |
| Aquafilm Ultra 90 | Soluble à l’eau chaude. Idéal pour FSL ou Richelieu. Moins rigide que 2 couches d’intissé soluble, mais se dissout plus facilement. Peut servir de surface en dépannage. | Sans support (dentelle/écussons)
Coton (Richelieu) Tissus poilus (surface) |
100% PVAI
Épaisseur 0,09 mm |
30 cm × 5 m – 14,50 € |
| Super Film (Madeira) | Soluble à la chaleur (fer 110 °C ou presse). Alternative aux solubles à l’eau. Aussi diffusé sous MadeirAS Film (100 μm/30 μm).
Usage :
|
Sans (en général) | 100% polyoléfine
Épaisseur 0,1 mm |
30 cm × 5 m – 17 € |
Voici quelques colles et tissus de protection :
| Nom et fabricant | Usage | Type de textile | Commentaire et prix |
|---|---|---|---|
| HeatnBond Lite (Therm O Web) | Voile thermocollant double face pour coller un tissu (écusson) sur un autre. Remplace la colle.
Mode d’emploi :
|
Tous | Sans vapeur. Idéalement avec presse.
Protéger avec papier cuisson/feuille. 43 cm × 1 m – 6 € |
| HeatnBond Ultra Hold | Collage sans couture (plus tenace que Lite). Même mode d’application. | Tous | — |
| StickProtect (Gunold) | Film fin thermocollant pour protéger la peau et la broderie (envers). Collage ≈130 °C, 14 s. | Tous | Avec un fer, presser uniformément ; protéger avec un tissu/feuille. |
| ThermoSeal (Gunold) | Réimperméabilisation : comble les trous d’aiguille. Collage ≈150 °C à la presse. | Tous (sauf sensibles à la chaleur) | — |
Conclusion
Choisir le bon cadre relève d’une véritable science empirique : il existe presque toujours plusieurs solutions possibles pour une situation donnée. À vous de construire votre propre méthode, selon le tissu, le type de motif et les contraintes du projet.
Astuces pour le cerclage et les stabilisateurs
- Ne jamais cercler un tissu extensible sans stabilisateur adapté : utiliser un entoilage hydrosoluble ou auto-adhésif selon le cas.
- En cas d’utilisation d’un stabilisateur auto-adhésif hors cadre, cercler l’entoilage avec sa pellicule, puis retirer celle-ci avant de coller le tissu par-dessus, sans le cercler.
- Le stabilisateur doit toujours dépasser largement du cadre pour garantir un bon maintien et éviter qu’il ne glisse ou ne se déchire.
- Pour les textiles fins ou fragiles, préférer un cadre magnétique ou coller le tissu sur le stabilisateur sans le cercler.
- Pour éviter les plis ou le glissement, appliquer un spray textile repositionnable avant le cerclage.
- Tester systématiquement la combinaison tissu + stabilisateur sur une chute, en particulier pour les tissus extensibles ou délicats.
- Certains fabricants comme Gunold ou Madeira vendent des "starter kit" qui permettent d'expérimenter avec différents types de stabilisateur.
- En contexte fablab, le Filmoplast convient à la plupart des broderies ; utiliser deux couches si nécessaire. Cela simplifie considérablement le travail des utilisateurs débutants.
Liens
Tutoriels de cerclage en Anglais
- Embroidery Hooping Tip (WeAllSew/Bernina USA) - bon exemple pour créer des patches de façon efficace
- Embroidery Basics: Marking and Hooping Your Project (WeAllSew/Bernina USA)
- Embroidery Basics 2: “Hooping” Without a Hoop (WeAllSew/Bernina USA)
- Ezee Education (Madeira USA)
Sélection des stabilisateurs
- Les stabilisateurs à broderie
- Choosing Stabilizer - Tutorials, Urban Threads. (Méthodes avancées)
- Making sense of stabilizers (2008). Introduction à certains types de stabilisateurs
Introductions variées