Article 2011

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Propos introductifs

Le visionnement du film réalisé par l'Institut du travail social de Paris, en 1986, "Histoire de l'éducation spécialisée ou l'éducation spécialisée racontée par ses promoteurs" (animation et commentaires de Paul Fustier), nous amène à faire quelques remarques générales propices à poser les bases d'une nouvelle recherche en histoire de l'éducation spécialisée à Genève dans le cadre du cours-atelier "Les institutions d’éducation spéciale entre archives, mémoire et histoire, 2ème moitié du 20e siècle".

Un premier groupe de remarques porte sur le concept de génération utilisé à plusieurs reprise dans les témoignages visant à poser les bases de sa réalité historique, sociale, anthropologique. Cette génération dite des "pionniers" est-elle un "groupe homogène"? A-t-elle un "désir en commun" qui la définirait ? Existe-t-il des "couches successives" de générations (dans la période évoquée 1940-1960)? Et, in fine, s'il est possible d'adhérer à l'utilité d'un tel concept, comment le définir? en terme de caractéristiques? de situations? de chronologie? d'idéologie? de formation? etc.

Un second groupe de remarques vise à mieux saisir le rôle dans l'histoire du témoignage (histoire orale) et à évaluer son "utilité" pour les acteurs et actrices concernés, et son utilité, voire nécessité, en terme de patrimoine de l'éducation spécialisée et de transmission (pratique, idées, valeurs, vécu, etc.) pour aujourd'hui.

Les générations dans l'éducation spécialisée

A la visualisation du film, nous pouvons nous apercevoir de l'évolution entre 1940-1960. Les "pioniers" décrivent bien cette idée de départ qui était d'aider son prochain. D'ailleurs, cette idée semble être née du scoutisme très répendu à cette époque. Au départ, les termes utilisés pour nommer les "éducateurs" semblaient même liés à ce passé de scouts et aux défis qu'ils devaient relever pour démontrer les capacités à travailler dans ce domaine (des capacités surtout physiques). En effet, on les nommait "Chef" et des épreuves physiques, comme grimper à un arbre, pouvait leur être demandé pour qu'ils démontrent leurs capacités. On a vu une évolution, non seulement dans les termes utilisés pour parler des éducateurs, en passant par des termes liés à la famille pour arriver au terme d'"éducateurs spécialisés", mais également dans la vision des "patients" et des méthodes à utiliser. Cette évolution semble être d'autant plus forte dans les années 60. Les "pioniers" présents dans les reportage parlent de conflits apparents. Leurs propos ne sont pas les seuls à nous laisser penser que l'évolution a été d'autant plus importante et conflictuelle à cette époque. Nous nous sommes également aperçu qu'au fil de leurs récits, les participants semblent de plus en plus vouloir défendre leur point de vue lié à l'époque dans laquelle ils ont vécu et qu'une tension toujours plus forte se crée entre eux. L'atmosphère devient de plus en plus tendu.


Questions au groupe:

J'ai eu un doute à la rédaction: pouvons nous parler de philanthropes lorsque l'on décrit ces "pioniers"? Il est vrai qu'ils ont dans l'idée d'aider leur prochain, mais est-ce dans le même but et avec les même méthodes qu'utilisaient ceux qu'on décrivait comme philantrope?

les capacités exigées à l'époque étaient-elle bien avant tout physiques?

La fonction du témoignage dans le champ de l'éducation spécialisée