La représentation de la place du parent au début d'un processus de placement par des professionnels

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Propos introductif

La recherche concerne les institutions impliquées dans le processus de placement d'un enfant. Nous avons étudié en particulier le regard porté par les professionnels sur leurs propres stratégies d'intervention utilisées ainsi que sur l'efficience de celles-ci. La place des parents dans le processus menant au placement a occupé une place centrale dans notre réflexion. Julien A savoir: 1/ la façon dont les parents (le père et la mère) sont pris en compte par les professionnels dans le processus de décision qui va du "diagnostic" lors du dépistage à l'annonce de la décision de placement. 2/ les représentations des parents par les professionnels des services "placeurs" et des institutions d'accueil.

Les questions de recherche tourneront autour de quelques thèmes:

  • quel est le cadre juridique du placement et en particulier de l'autorité parentale ?
  • quels sont les droits des parents dans un placement, et en ont-ils connaissance (les intervenants les leurs communiquent-ils) ?
  • qu'est-ce que le partenariat: selon la théorie, selon les réalités du terrain ?
  • y a-t-il partenariat au début du processus de placement d'un enfant :
  • y a-t-il prise en considération des valeurs de chacun, parents et enfants ?
  • y a-t-il intégration des parents dans le processus (ou exclusion qui peut être vécue comme une violence institutionnelle?) ?
  • quelles sont les stratégies éducatives (autodétermination, empowerment, etc.) développées par les différents acteurs sociaux lors d'un processus de placement ?
  • quelles perspectives de réintégration de l'enfant dans sa famille après la décision de placement ? quelles représentations des professionnels à ce sujet ? quel travail éducatif effectué en vue d'un retour dans la famille ? Julien

La recherche utilise la méthode de l'entretien sur trois situation.

Il s'agit de mettre le doigt sur les éléments favorables et défavorables au partenariat dans le discours des professionnels et en particuliers la place qu'ils accordent ou n'accordent pas aux parents dans le processus qui mène au placement de l'enfant.

Une grille d'entretien a été élaborée autour d'un certains nombres de thèmes et de questions, tels que la relation parent-enfant, parent-éducateur (ou professionnel de la protection de l'enfance), les valeurs éducatives des différents partenaires, le rapport aux normes de l'institution, etc.

Une étude de la littérature introduit cette recherche autour d'un certains nombres de concepts: partenariat, collaboration, empowerment notamment.

Il nous semble important de préciser d'entrée que les parents considérés comme partenaires (ou potentiellement partenaires), dans le cadre de ce travail, ne sont ni violents, ni maltraitants avec leur enfant. Ces parents se sont retrouvés, à une période de leur vie, dans l’impossibilité d’assurer leur responsabilité parentale pour de multiples et diverses raisons ayant engendré le placement de leur enfant (y compris le handicap de l'enfant). Par ailleurs, les situations de délinquance juvénile n'entrent pas dans le cadre de cette recherche.

Etat de la question (revue de la littérature )

Le placement de l’enfant signifie séparation des parents. Différents auteurs s’accordent pour dire que cet événement est douloureux et traumatisant pour l’enfant et sa famille, même si la séparation s’avère être souvent utile et nécessaire. D’ailleurs, des mères attestent de certains effets positifs du placement. Elles expliquent que la séparation leur a permis de prendre du recul et d’entamer ainsi une prise de conscience. Une mère, par exemple, raconte que la séparation lui a même permis d’améliorer ses relations avec ses enfants (Bonte, 2000). Toutefois, Abels-Eber (2006) utilise le terme de « violence » pour qualifier certaines situations d’enfants séparés de leurs parents. En effet, pour certains parents, le placement de leur enfant est la réponse donnée à la demande d’aide et de soutien qu’ils ont formulée à un moment spécialement difficile de leur vie. Cette décision de placement ne répondant donc pas à l’aide attendue, elle est considérée par le parent comme une violence qui le disqualifie et le stigmatise dans un rôle de parent défaillant. Des parents qui ont participé à la recherche de Bonte (2000) sur « ce que des parents pensent du placement de leurs enfants » témoignent également d’un placement vécu comme une sanction alors qu’ils avaient seulement formulé une demande d’aide. Par ailleurs, Abels-Eber parle aussi de violences administratives, institutionnelles ou venant des travailleurs sociaux, adressées à certains parents. En effet, à la vue de quelques récits de parents, la violence administrative apparaît, par exemple, dans «L’acharnement et les pressions de services sociaux [qui] empêchent parents et enfants de se séparer de ceux qu’ils aiment avec l’assurance de les retrouver. Un soutien et un accompagnement individuel ou familial pourraient leur permettre de comprendre que la séparation, parfois utile et nécessaire, n’est pas une destruction, ni une rupture définitive, et qu’elle n’a pas pour objectif de compromettre la qualité des liens positifs qui existent entre eux, mais plutôt de les reconnaître et de les renforcer ». (Abels-Eber, 2006, p. 27) Concernant la violence institutionnelle, elle peut être perçue par les parents quand ils ont le sentiment que leurs droits ne sont pas respectés, qu’ils sont dépossédés de leur enfant et qu’on ne les laisse pas exercer leur devoir de parent. Finalement, les parents parlent de violence venant des travailleurs sociaux quand ils se sentent dévalorisés, humiliés ou enfoncés par ces derniers. Toutefois, Abels-Eber souligne que l’action des travailleurs sociaux, bien qu’elle puisse être quelques fois destructrice, a fréquemment un impact positif, car elle aide les parents à retrouver leur dignité et leur statut parental. Les parents qui ont participé à l’étude de Bonte disent, habituellement, entretenir de bonnes relations avec les éducateurs, bien qu’ils leur est arrivé de rencontrer des professionnels qui n’étaient pas à leur écoute ou qui exerçaient un contrôle permanent sur eux. Par ailleurs, il est important d’ajouter que ces parents affirment ne pas parvenir à définir le rôle des différents intervenants. Il leur arrive, par exemple, de confondre l’éducatrice avec l’assistante sociale. Par contre, « ils repèrent clairement la fonction souveraine et puissante, selon eux, du juge des enfants » (Bonte, 2000, p.80). Delens-Ravier (2000) a analysé plusieurs interviews de parents qui ont vécu une situation de placement. Cette analyse rend compte de réactions communes de la part des parents face à la décision de placement. En bref, les parents disent se trouver exclus de l’éducation et de toute prise de décision concernant leur enfant. Ils se sentent incompris, jugés négativement et indignes de considération. Le témoignage d’une mère concernant le placement de sa plus jeune fille, dont quelques éléments du récit sont retranscrits dans l’ouvrage de Abels-Eber, atteste de réactions similaires. Par ailleurs, elle exprime en fin de récit ses attentes vis-à-vis des professionnels. Elle demande à ces derniers de respecter l’humain par l’observation des lois et des droits des parents. Elle leur demande également de les écouter et d’essayer de les comprendre, sans les juger ou leur donner des leçons. Finalement, elle réclame qu’ils travaillent avec la famille et non contre elle, car cela nuit à la protection de l’enfant. Ces requêtes adressées par une mère aux professionnels traduisent son envie de réfléchir à une meilleure manière d’accompagner les parents dont l’enfant est placé, afin que chacun y trouve sa place. En regard de ce qui a été dit précédemment, la collaboration entre les parents et les professionnels, voire même le partenariat entre ces derniers, semble influencer, soit positivement, soit négativement, le vécu des parents face au placement de leur enfant. Certains résultats obtenus dans une étude sur l’appréciation des parents sur la prise en charge de leur enfant handicapé (2007) vont également dans ce sens. En effet, la satisfaction des parents quant à la prise en charge de leur enfant en hôpital ou en établissement médico-social dépend du nombre d'informations transmises par les professionnels et du niveau de communication avec ces derniers. De plus, lors de la prise en charge de l'enfant et tout au long de son accompagnement, l'implication des parents par les professionnels est une variable importante dans l'explication de la satisfaction des parents. Goffin et Rabau travaillent en tant qu’assistante sociale et psychologue au sein du semi-internat « Equinoxe ». Dans un article intitulé « partenariat à sens multiple », elles expliquent ce qu’implique le fait de considérer la famille comme un partenaire fondamental : « nous insistons auprès des familles sur leurs potentialités à éduquer leur enfant et sur leurs capacités à trouver des issues à leurs crises ; aucune décision n’est prise sans eux » (1993, p. 68). (Mélanie)

Le cadre juridique

Des intérêts, a priori antinomiques, se rencontrent lorsque le placement d’un enfant est décidé. En effet, nous pouvons nous interroger quant à la possibilité de protéger à la fois l’enfant (de ses parents disqualifiés dans leur fonction parentale par un magistrat), de maintenir les parents dans l’exercice de leur autorité parentale (concept d'empowerment) et de légitimer les professionnels dans l’exercice de leurs fonctions. Le contexte juridique, peut nous éclairer sur cette question.

De la puissance paternelle à l'autorité parentale

A Genève, les lois de 1891 et 1892 sur la puissance paternelle et l’enfance abandonnée assuraient le placement des enfants, y compris si nécessaire contre l’avis des parents au moyen de l’article de loi concernant la déchéance de la puissance paternelle .

Dès 1912 en France et 1913 à Genève, on voit apparaître les premiers Tribunaux pour Enfants, avec l’institution d’une nouvelle mesure pénale appelée « liberté surveillée ». Un tournant s’opère: le jeune dit déviant étant jusque là systématiquement retiré de sa famille, on parlera, pour la première fois, de son maintien dans son milieu d’origine, moyennant une approche éducative familiale. Désormais écrit Durning et al..« le milieu de vie du mineur n’est pas [perçu comme] pernicieux mais simplement que l’autorité paternelle a besoin d’être confortée. […] Cette loi en effet semble donner une chance à la famille, qui est pour la première fois officiellement incluse dans la problématique du mineur » (Durning et al., p. 98). Pourtant la mesure contenue dans la loi reste marginale : le bouleversement juridique ne pouvant pas changer à lui seul une idée bien forgée depuis le début du 19ème siècle, à savoir le bienfait du retrait de l’enfant de sa famille. Il faudra en effet attendre les lendemains de la seconde guerre mondiale pour voir la liberté surveillée et l’assistance éducative gagner du terrain sur le placement institutionnel. Cela signifie qu'apparaît alors un courant porteur d’un regard nouveau sur l’enfance irrégulière, lié notamment aux théories systémiques (principalement les théories de la cybernétique de second ordre) qui intègreront les liens familiaux comme porteurs d’une rééducation possible (Durning, 2001). Plus récemment encore, comme nous le verrons plus loin, c'est l'introduction du concept de partenariat finira de reconnaître l’expertise familiale dans toute sa dimension en l’incluant dans le processus d’intervention. Julien

Dans un cadre légal d’obligation scolaire, l’exclusion scolaire est, pour les parents, une menace lourde de conséquence. En effet, à Genève, dès 1872, la loi les oblige à se soumettre à l’obligation. Or, de deux choses l’une, soit ils y répondent par leurs propres moyens (y compris moyens financiers), soit il déroge à la loi et risque d’être déchu de la puissance paternelle (loi de 1891). Dans les années quarante encore, le directeur du Service d’observation à Genève créé en 1930 (futur Service médico-pédagogique), prend appui sur les lois. Dans les cas où les parents refuseraient de suivre les conseils de placement, ils pourront retirer leur enfant pour autant qu’ils remplissent les conditions de l’article 25 du Code civil, soit : « Les père et mère sont tenus d’élever l’enfant selon leurs facultés et, si l’enfant est infirme ou faible d’esprit, de lui donner une instruction appropriée à son état ». Si les parents faillissent à cet article, ils seront déférés à la Commission de protection des mineurs selon l’article 283 du Code civil stipulant que «Les autorités de tutelle sont tenues, lorsque les parents ne remplissent pas leur devoir, de prendre les mesures nécessaires pour la protection de l’enfant », auquel s’ajoute l’article 30 du règlement de la Commission de protection des mineurs : « La Commission est tenue d’avertir les parents négligents ou ignorants, de leur faciliter les moyens de remettre leurs enfants dans la bonne voie, enfin de signaler ou de déférer à la Chambre des tutelles ceux qui ne tiendraient pas compte de ses avertissements.». C’est aussi à la Chambre pénale que les cas peuvent être renvoyés. Les parents peuvent être aussi l’objet d’une fiche confidentielle d’ « enquête scolaire » qui est de fait une enquête au domicile des parents et qui viendra s’ajouter au dossier individuel médico-pédagogique de l’enfant signalé au Service d’observation. Beaucoup d’éléments notifiés dans le rapport peuvent apparaître, cinquante années plus tard, à nos yeux, importants. Or, ils ne sont alors tout simplement pas commentés. Il en va du fait que l’enfant soit né suite à la mort successive de deux frères ou de la gémellité; d’une nostalgie du vélo qui l’aurait amené au vol ou de la noyade du père; ou encore du fait que les parents soient demandeurs de placement de leur enfant tout en étant famille d’accueil pour un autre enfant, etc. La vie psychoaffective – et la souffrance (liées notamment aux situations familiales difficiles, aux placements successifs, etc.) – semble être négligée au profit de la moralité des enfants et des parents. Ruchat 26 avril 2008 à 10:48 (MEST)

En France, la loi de 1970 en France marquera une profonde rupture idéologique et une évolution important par rapport au système antérieur. En effet, pour la première fois, la volonté de comprendre une problématique familiale faisant intervenir chacun de ses membres et l’apport à toute la famille de l’aide dont elle a besoin, remplace désormais la seule prise en compte du comportement du mineur à travers ses actes de délinquance. Il est intéressant de relever le nouveau vocabulaire utilisé par la loi, qui met fin à une approche péjorative de la famille : la notion de faute est remplacée par le terme beaucoup plus neutre de difficultés. On prône désormais le maintien des mineurs dans la famille aussi longtemps que possible. La puissance parentale est remplacée par l’autorité et elle n’est plus l’apanage du père. Cela montre une évolution notoire car avant la loi du 4 juin 1970, on parlait de puissance paternelle, notion qui était utilisée pour définir le droit des parents et surtout du père. Or, avec l’application de cette loi, puis d’autres postérieures, on note une évolution dans l’intérêt porté aux droits et devoirs des familles dont les enfants sont placés. Sellenet (2003) note que des conséquences importantes découlent du droit à l’autorité parentale dans le cas du placement d’un enfant. En effet, en cas de placement de l’enfant, l’autorité parentale ne peut pas être supprimée ou déléguée, mais seulement contrôlée par la société dans l’intérêt de l’enfant. Par conséquent, « les pères et les mères dont l’enfant a donné lieu à une mesure d’assistance éducative conservent sur lui leur autorité parentale et exercent les attributs qui ne sont pas incompatibles avec l’application de la mesure » (Sellenet, 2003, p. 94). Dans ce sens, les établissements de placement sont tenus de garantir une réelle place des parents dans la vie de leur enfant et cela malgré la distance géographique, la disqualification sociale des parents, les difficultés à interpeller des parents considérés comme défaillants, etc. L’exercice de l’autorité parentale par les parents ne doit donc pas se résumer à un aspect uniquement formel comme, par exemple, l’apposition d’une signature sur les bulletins scolaires. L’application de la loi oblige, en effet, l’instauration d’une collaboration entre les professionnels et les parents dans l’intérêt de l’enfant. Car, l’idée centrale de cette loi est celle exprimée par l’article 371-2 du Code civil : «  l’autorité appartient au père et à la mère pour protéger l’enfant dans sa santé, sa sécurité et sa moralité. Ils ont à son égard droit de garde, de surveillance et d’éducation. » L’autorité parentale n’est pas un droit, c’est une mission éducative. Les parents n’ont pas de droit de propriété, ils ont une mission à remplir, une responsabilité à assumer: une mission d’ordre public - l’autorité parentale est aménagée dans l’intérêt de l’enfant - la responsabilité première de l’éducation revient aux parents. Julien et Mélanie

En ce qui concerne la Suisse, il semblerait selon les informations trouvées que même si l'autorité parentale est reconnue de la même manière qu'en France, la responsabilité des parents lors d’un placement ne soit pas abordée clairement dans les textes de lois. Même dans le rapport du conseil fédéral concernant le placement d’enfant en Suisse (cf : http://www.news-service.admin.ch/NSBSubscriber/message/attachments/3539.pdf) il n’est pas mentionné l’importance d’un partenariat entre famille et institution. La prédominance est plutôt accordée à la protection de l’enfant avant tout.

Par ailleurs, dans les textes de lois relatifs aux placements, (Ordonnance du 19 octobre 1977 réglant le placement d'enfants (RS 211.222.338) et Code civil suisse du 10 décembre 1907 (Art. 307ss)), l'autorité parentale n'est, là non plus, pas mentionnée. Il est avant tout question d’autorisation officielle : « l'article 316, alinéa 1 du Code civil (CC) exige une autorisation pour quiconque veut recueillir des enfants placés. Il incombe au Conseil fédéral d'édicter les dispositions d'exécution nécessaires à cette obligation d'autorisation et à la surveillance requise en la matière. » Camille

Conditions et types de placement

Dans cette ordonnance, L'OPEE distingue le placement chez des parents nourriciers (art. 4-11), le placement à la journée (art. 12) et le placement dans des institutions (art. 13-20). Nous nous intéresserons donc uniquement à ce dernier. Pour qu’un placement en institution soit accepté, le responsable de l’institution doit assurer que l’établissement soit conforme à certains critères :

- (que) les conditions propres à favoriser le développement physique et mental des enfants semblent assurées ;

- (que) les qualités personnelles, l'état de santé, les aptitudes éducatives et la formation de la personne dirigeant l'établissement et de ses collaborateurs leur permettent d'assumer leur tâche ;

- (que) l'effectif du personnel est suffisant par rapport au nombre de pensionnaires ; les pensionnaires bénéficient d'une alimentation saine et variée et sont sous surveillance médicale ;

- (que) les installations satisfont aux exigences de l'hygiène et de la protection contre l'incendie ; - (que) l'établissement a une base économique sûre ;

- (que) les pensionnaires sont assurés convenablement contre la maladie et les accidents ainsi qu'en matière de responsabilité civile.

Par conséquent, on remarque que les éléments mentionnés dans l’ordonnance relative au placement permettant de décider de l’autorisation pour l’entrée en foyer ne font pas référence à une collaboration quelconque avec les parents. On pourrait donc en conclure que juridiquement parlant, les institutions n'y sont pas tenue. Toutefois, il est clair que l'éthique joue un rôle important car, il est évident que le rôle d’un placement n’est pas d’arracher un enfant à sa famille, excepté lorsque ses parents sont réellement maltraitants. Par conséquent, la possibilité d’une mise en place d’une collaboration, voire d'un partenariat, dépend entre autre des raisons du placement. De manière générale, il y existe deux principales raisons poussant à un placement en internat.

1) Suite à une intervention de la protection de la jeunesse (SPJ) jugeant que les parents ne peuvent plus s’occuper de leur enfant. (Mesures protectrices)

2) Sur demande des parents eux-mêmes lorsqu’ils ne peuvent plus assurer l’éducation de leur enfant, que cela soit dû à :

- une carence de leur part - la problématique de leur enfant (trouble du comportement, handicap physique ou mental) entraînant une prise en charge spécialisée

Nous allons maintenant étudier ces différentes situations et les conséquences qu’elles engendrent.

1 a) Placement pour mesures protectrices

L'ordonnance du 23 décembre 1958, modifié par la loi du 4.06.1970 que l'on retrouve dans les articles 375 à 382 du code civil prévoit que tout mineur en danger peut bénéficier d'une action éducative. L'article 375 du code civil énonce que : « Si la santé, la sécurité, la moralité d'un mineur non émancipé sont en danger ou si les conditions de son éducation sont gravement compromises, des mesures d'assistance éducative peuvent être ordonnées par justice à la requête des père et mère conjointement ou de l'un d'eux ». Par danger, il faut entendre danger moral, matériel ou physique. Le juge des enfants estimera la nature du danger qui sera précisées dans les motifs de la décision qui sera prise. L'article 375.2 stipule que dans la mesure du possible, l'enfant est maintenu dans son milieu naturel. Dans ce cas, le juge désigne un service d'éducation en milieu ouvert en lui donnant mission d'apporter aide et conseil à la famille.

Toutefois, dans le cas où il est préférable de retirer l'enfant de son milieu naturel, le juge des enfants peut décider de le confier soit à un autre membre de sa famille ou à un tiers digne de confiance, soit à un service ou un établissement sanitaire d'éducation ordinaire ou spécialisé, soit au service départemental de l'aide sociale à l'enfance (art. 375.3 du code civil). S’il décide de placer l’enfant en institution, le Juge confie au Service de protection des mineurs (SPMi) la charge de lui trouver un lieu du placement. Ce service comprend le secteur des mineurs du Service du tuteur général et le Service de protection de la jeunesse suite à la décision du Conseil d'Etat du 1er décembre 2005. Le but de cet unification est d'offrir une continuité dans le suivis des mineurs et de leurs familles. Par ailleurs, le SPMi est aussi en étroite collaboration avec divers services de l’Office de la jeunesse, en particulier le Service de santé de la jeunesse (SSJ), le Service médico-pédagogique (SMP) et les instances judiciaires et pénales.

1 b) Placement volontaire ou administratif

Il y a divers lieux où les parents peuvent se rendre pour demander de l'aide tels que les CASS ( Centre Action Social et Santé) qui se situent dans chaque commune de la ville de Genève, ou les divers services de l’Office de la jeunesse cité plus haut. Cependant, comme nous l’avons relevé plus haut, la réponse à une demande d’aide est souvent un placement dans une institution, ce qui n’est parfois pas adapté aux demandes des parents ni même aux besoins des enfants. Par conséquent, des solutions intermédiaires sont actuellement mise en place pour éviter un départ définitif tel que les services d’éducation en milieu ouverts (AEMO). Ce service visant à favoriser le maintien des personnes en difficultés dans leur réseau naturel d’appartenance est déjà présent à Lausanne, Yverdon, Nyon et la Tour-de-Pelz et devrait voir le jour prochainement à Genève. Les AEMO pourraient donc constituer une alternative intéressante au placement. (Camille)

La collaboration entre les professionnels et les parents, une exigence institutionnelle?

Les parents ont toujours été, dans l’histoire de la protection de l’enfance, des acteurs bien présents. D’abord considérés comme les responsables des maux de leur enfant (auxquels il fallait parfois "arracher" l'enfant), ils ont été progressivement pris en compte comme des « partenaires ». Dès le 20e siècle, le développement de l’hygiène scolaire nécessite leur collaboration pour leur faire accepter les prises de médicaments (fortifiant notamment) et les douches par aspersion, pratique encore largement ignorée dans les familles populaires.

Dans les années trente, avec l’organisation d’une véritable politique sociale de prévention, la collaboration avec la famille est nécessaire pour transmettre l’information et pour intervenir sur des situations problématiques (absentéisme scolaire, maltraitance, délinquance, échec scolaire notamment). Avec le développement de la psychologie, la famille devient un facteur essentiel d’une évolution normale de l’enfant et par là-même irremplaçable. Les familles désunies et incomplètes sont donc d’un même élan désignées comme la cause des troubles de conduite et du caractère de l’enfant voire de la délinquance.

Dans les années cinquante, le lien des services d'Etat avec les familles prend diverses formes : conférences du corps enseignant, auxquelles sont invités les parents, envoi des résultats des épreuves d’orientations professionnelles, enquêtes d’opinions, réunions de parents et "interrogatoire" dans le cadre de prises en charge médico-pédagogiques. Les parents deviennent des incontournables d’autant plus qu’ils se mobilisent dès les années soixante dans des associations de parents.

Pourtant en Suisse, comme nous l’avons vu précédemment, la mise en place d’un travail de collaboration entre les familles et les professionnels n’est pas une exigence législative. Toutefois, au niveau des institutions, on peut se demander si une forme de collaboration entre les professionnels de l’institution et les parents est sollicitée par le biais d’une charte, d’un projet institutionnel, d’une démarche qualité ou encore d’un contrat de prestation. Avant de nous intéresser à deux institutions à propos de ces documents, il serait judicieux de faire un bref détour théorique afin de mieux appréhender les notions de collaboration, de partenariat et d’empowerment. Le terme de collaboration ou de participation implique que les parents et les professionnels travaillent en association à une œuvre commune. Le partenariat est une forme beaucoup plus exigeante de collaboration. En effet, le partenariat est présenté comme une redéfinition du rapport entre professionnels et parents. Il peut se définir selon Bouchard,Pelchat, Sorel comme un "rapport d’égalité entre les acteurs, par la reconnaissance réciproque de leurs ressources et de leurs expertises, par le partage de décision visant le consensus" (Bouchard,Pelchat,Sorel 1998). Le partenariat vise à établir une relation égalitaire entre parents et intervenants, notamment au moment de la prise d’une décision (orientation scolaire, propositions de prises en charge de l’enfant, par exemple). Cela implique de la part du professionnel un déplacement de son expertise, qui ne consiste plus à prendre la décision de façon unilatérale, mais à mettre à disposition des parents l’information nécessaire pour une décision concertée. Cette nouvelle forme de relation d'aide vise à renforcer l’alliance de travail avec les parents et à faire appel à leurs ressources propres (Chatelanat, Panchaud Mingrone et Martini-Willemin 2001). La notion d’empowerment est étroitement liée au concept de partenariat. En effet, une recherche réalisée par Dunst (cité par Chatelanat et al., 2001) montre que l’établissement de relations partenariales entre les parents et les professionnels induisent chez les mères de son étude un sentiment d’autodétermination, une perception de maîtrise et de contrôle (un sentiment de compétence et de confiance en ses ressources). L'autodétermination est définie comme "l'habileté à se sentir capable d'assumer la responsabilité de décider, de préciser ses objectifs, ses rôles et ses attentes de service. La famille doit donc pouvoir indiquer comment elle entend se développer et participer à l'éducation et au développement de ses membres." (Lambert, 2002, p.192). Mélanie et Julien

Après ce bref rappel théorique, nous allons désormais nous intéressés aux projets pédagogiques de diverses institutions suisse romande, afin d’avoir une vision plus concrète des dispositions mise en place par les institutions pour favorisé (ou non) un lien avec les parents. Toutefois, il est évident que les éléments qui suivent se basent uniquement sur des sources théoriques émanant des foyers eux-même, par conséquent, ils ne peuvent pas être pris pour "argent comptant". En effet, étant donné que nous n'avons pas de retour des parents quant à la mise en place de ces diverses mesures, nous ne pouvons en tirer aucune conclusions. Néanmoins, nous pourons tout de même constater s'il existe une nette différence idéologique concernant l'implication des parents dans les divers projets de l'institution.

2a) Le Foyer Saint-Martin

Ce foyer est une coopérative qui existe depuis plus de 20 ans et qui se situe à Ondallaz, sur la commune de Blonay. Elle a tout d'abord accueilli des jeunes en grande difficulté. Des soins leur étaient apportés au sein de leur famille en complément de la pédagogie curative d'inspiration anthroposophe.

Aujourd’hui le foyer s’est détaché de cette influence antroposophique et se compose d’une nouvelle équipe éducative formée par des éducateurs spécialisé de la petite enfance. La structure permet d’accueillir 6 enfants entre 5 et 12 ans en situation d’éloignement familial mais ne nécessitant pas un encadrement ou des infrastructure de prise en charge psychiatrique.

La place des parents dans ce foyer est prépondérante. En effet, les professionnels souhaitent pouvoir les intégrer au projet éducatif car ils considèrent que les parents restent les premiers éducateurs de leurs enfants. Par conséquent, le travail avec la famille est défini comme étant une priorité dès leur première visite. Il est mis en place de manière concrète par une sollicitation active de la part de l’équipe éducative ainsi qu’une participation importante (rencontre avec les éducateurs, accompagnement lors d’activités définies, de démarches administrative etc). Par ailleurs, toutes les informations doivent être échangées par le biais de rencontre ponctuelle permettant d’évaluer la situation de l'enfant et de la famille. Les éducateurs organisent des visites à domicile si nécessaire et la possibilité d'entretien avec un psychologue. Finalement, des moments plus « informels » sont mis à profit tels que des fêtes lors desquelles les enfants peuvent montrer ce qu’ils on fait au quotidien. Les parents peuvent également participer à des moments importants pour le foyer tels que la fabrication de jus de pommes, l’extraction du miel, les fêtes de fins d’années etc.

Nous voyons donc que dans ce foyer, le partenariat occupe une place importante dans la dynamique. Le parent semble donc y être pris en compte et intégré. Camille

2b) Fondation officielle de la jeunesse, le foyer "Les Chouettes"

Sur le site de la FOJ, nous apprenons que la Fondation officielle de la jeunesse a pour mission de répondre à Genève aux besoins d’accueil, de soutien et d’accompagnements éducatifs d’enfants, d’adolescents et jeunes adultes qui, pour des raisons d’ordre éducatif et de protection ne peuvent rester temporairement dans leur milieu familial. Les situations vécues sont complexes du point de vue personnel, social et familial. Elle a en outre la volonté d’offrir un soutien à la parentalité en prévention de mesures éducatives et d’accompagnement plus intenses. La collaboration avec tous les partenaires est une condition sine qua non à l’accomplissement de la mission de la FOJ. De même, la FOJ renforce en interne les collaborations transversales.

Le foyer « Les Chouettes » accueille, pour des séjours à moyen et long terme, huit enfants âgés de 5 à 11 ans, rencontrant des problématiques familiales, sociales et relationnelles. Le foyer répond aux demandes de placement des services de l’Office de la jeunesse (service de protection des mineurs et service médico-pédagogique). Nous apprenons sur la page internet de la FOJ, concernant ce foyer, que l’équipe éducative, composée de 7 éducateurs-trices, veille au bon développement personnel, affectif et scolaire des enfants. Un soin particulier est porté à l’encadrement individuel et collectif de l’enfant. Les journées sont organisées sur la base de rythmes et de repères stables et réguliers. Les enfants sont scolarisés dans les écoles publiques du canton. Concernant le travail avec les parents, nous lisons que les parents et les assistants sociaux sont étroitement associés au processus de placement. Les parents suivent l’évolution de leurs enfants par des visites, des entretiens et des contacts ponctuels. Julien

2c) Le foyer la Ferme

Il s’agit dune institution d’éducation spécialisée gérée par la Fondation Officielle de la Jeunesse (FOJ). Elle se situe dans une grande maison à Conches et dispose de 13 places. Elle accueille des enfants de 4 à 12 ans souffrant de carences affectives et éducatives dues à des situations familiales difficiles.

Le but de cette institution est de permettre aux enfants de vivre quelques temps hors de leur foyer afin que leurs parents puissent se « remettre à niveau » et les re-accueillir ensuite, dans la mesure du possible. Lorsque ce n’est pas possible dans la famille d’origine, la Ferme favorisera une entrée en famille d’accueille afin d’éviter un placement de trop longue durée. Cette dernière varie selon la situation de l’enfant et est fixée par le service placeur, la plupart du temps le Service médico-pédagogique (SMP). Le placement peut s’étendre de quelques mois à plusieurs années selon les cas.

Cependant, indépendamment de la durée du placement, la priorité est donnée à une perspective de retour en famille. Par conséquent, l’équipe éducative attache une grande importance à la collaboration avec les parents : « l’institution souhaite proposer une prise en charge constructive pour l’ensemble de la Famille afin de restituer aux parents la responsabilité de l’éducation de leurs enfants. (…) pour permettre à l’enfant de se construire une identité saine et solide, il est indispensable que les parents soient partis prenante de son évolution. » ( Dossier pédagogique du Foyer la Ferme, p.2) Pour favoriser cette collaboration étroite avec les parents, l’équipe éducative base son action sur différents axes.

Tout d’abord celui d’accueillir l’enfant et ses parents de manière optimum afin qu’ils se sentent à l’aise et en confiance. Etant donné que la première impression est très importante dans la prise en charge et dans l’entrée en matière avec les parents, ce moment est primordial pour l’évolution de la relation. Ensuite, des discussions hebdomadaires auront lieu entre les éducateurs et les parents, avec ou sans la présence des enfants, dans le but de nommer de qui se passe pour chacun. Ces entretiens seront ensuite rediscutés au sein du colloque d’équipe qui se déroule également une fois par semaine.

Par ailleurs, l’équipe croyant que l’éducation d’un enfant se fait au travers des petits actes du quotidien, ils invitent les parents à partager des moments privilégiés avec les enfants et les éducateurs. Ils peuvent participer à diverses activités telles que : la préparation et le partage d’un repas, le goûter et les devoirs, la participation à un atelier, le lever suivi d’un rendez-vous médical ou scolaire, le coucher après le bain et la petite histoire, la préparation et la participation à une fête d’anniversaire etc. « Ces moments sont riches et propices à faire émerger les problèmes relationnels récurrents. Ils permettent à l’équipe éducative de les « traiter » sur le champ ou lors d’un prochain entretien avec les parents. Ce travail qui a pour but la reconnaissance des souffrances et difficultés de chacun peut être un premier pas vers une clarification des rôles dans la famille ». (Dossier pédagogique du Foyer la Ferme, p.12) Par conséquent, ces moments passés avec leur enfant permettent aux parents de se confronter à des modèles d’éducation différents. En outre, l’éducateur référent de l’enfant sollicitera « l’implication et la participation des parents chaque fois qu’elles sont possibles ». (Dossier pédagogique du Foyer la Ferme, p.4). Ils seront également contacter au minimum une fois par année pour participer à une réunion de synthèse avec le service placeur afin d’évaluer la possibilité d’un retour en famille.

Finalement, le foyer La Ferme essaye de rendre la collaboration avec les parents plus claire et précise en se basant sur un traité européen appelé : « Quality 4 childrens » qui tente d’énumérer des principes permettant un placement de qualité autant pour les enfants que pour le parents. Ce document vise une unification de l’offre des institutions les « obligeants », en quelque sorte, à tenir un certain cadre et des prestations précises en terme de prise en charge mais également en terme de partenariat avec les parents qui est un point crucial dans ce document. Il semble être une alternative à une loi au sens stricte et pourrait être d’avantage perçu comme un document recensant des outils concrets et permettant de poser des objectifs précis ceci dans le but de viser « une norme institutionnelle » vers laquelle les établissements pourraient tendre. Cela semble être dans la continuité des diverses démarches qualités actuellement mise en place par bon nombre d’institutions sociales. Camille


La place du partenariat dans le projet institutionnel

-Contrat de prestation imposée par l'Etat pour les institutions.

-le standart européen (Quality for childrens)

-démarche qualité, audit (A.I. et autres)

-charte

Entretiens

Parmi les différents outils d'investigation possible pour notre recherche, nous avons décidé de retenir l’entretien semi-directif. Un tel choix d'outil découle de notre démarche méthodologique utilisée tout au long de cette recherche, à consonance qualitative. Cette approche nous a mené à procéder de manière inductive, en faisant un travail d’exploration où il s’agissait de se familiariser avec une situation, la décrire et l’analyser ; les hypothèses de travail pouvant naître ou s’affiner dans la recherche sur le terrain (Albarello et all. 1999). Le contexte de l'apparition de l'entretien s'inscrit en effet dans cette spécificité des sciences humaines par rapport aux sciences naturelles où il s'agit de déchiffrer le sens de l'être humain, dans une approche visant à comprendre le sens que l'être humain donne à son action. Albarello et collaborateurs (1999) citent divers courants théoriques en sociologie (la sociologie compréhensive de A. Schütz, l'interactionnisme de Goffman) qui privilégient les situations d'entretien les moins en rupture par rapport au quotidien, donnant une importance particulière aux perceptions subjectives que l'acteur a de lui-même, de sa relation à l'autre et à l'environnement. L'apport principal de l'entretien est donc le fait qu'il n'isole pas l’individu, comme le ferait une enquête de type statistique par questionnaire, mais permet de le rencontrer dans son cadre de vie. Par ailleurs, comme nous l'apprennent Albarello et collaborateurs (1999), l’entretien est utile pour cerner deux aspects : les pratiques (par exemple, dans notre cas, les stratégie d'intervention utilisées par les professionnelles avec les parents) et les représentations (par exemple, les systèmes de valeurs et normes véhiculées par les professionnels). Par l'utilisation de l'entretien, nous nous inscrivons donc dans une démarche visant à découvrir et à construire un schéma théorique d’intelligibilité et non dans une optique de vérification ou de test d’une théorie ou schéma préexistant (Albarello et all. 1999). Julien Nous avons choisi quatre personnes qui sont représentatives des intervenant dans le réseau de prise en charge soit en amont un assistant social du Service de protection des mineurs à Genève, puis un ancien directeur de Foyers de l'Astural, une directrice actuelle du Foyer de la Ferme de la Fondation officiel de la Jeunesse et une éducatrice en formation dans le Foyer des Chouettes également de la de la FOJ. Le premier intervenant a été vu par le groupe et les trois suivant ont été interviewés individuellement par une personne. Les mêmes questions ont été posées au quatre personnes pour permettre une analyse comparée des regard portés sur la question du partenariat, de la place des parents dans le processus de placement de l'enfant. Ainsi l'entretien propose quatre volets. Le premier concerne la question de la pratique (description d'une situation précise d'intervention où l'interviewé est en contact pour la première fois avec les parents), le second concerne les représentations des professionnels par rapport aux parents et le respect des valeurs de ces derniers,le troisième concerne la question du partenariat et des actions engagées dans le but de maintenir le lien et de préparer le retour de l'enfant après le placement (notion dempowerment (autodétermination, appropriation, capacitation, (re) prise de pouvoir, autonomie) et le quatrième s'intéresse aux considérations générales de l'interviewé par rapport au système.


Soit:

1.

- Quand rencontrez-vous pour la première fois les parents?

- Comment cela se passe t'il?

- Pouvez-vous nous décrire une situation précise d'intervention où vous êtes en contact avec les parents?

- Est-ce que ça se passe toujours comme ça?

2.

- Quel terme utilisez-vous pour désigner le parent (client, usager ?)

- Quel terme utilisez-vous pour désigner le professionnel ?

- Qu'attendez-vous des parents dans la relation avec vous, votre institution ou les éducateurs?

- Quel est le pourcentage d'enfants d'origine étrangère?

- Que faites-vous des différences culturelles des parents?

- Est-il possible de respecter leurs valeurs?

- Est-ce que vous avez rencontré des situations de conflits de valeurs?

3.

- Quel rôle éducatif ont les parents?

- Quel droit de regard ont les parents dans un processus décisionnel?

- Est-ce que les parents sont au courant de leurs droits?

- Existe-t-il dans l'institution un contrat établi entre vous et les parents ?

- Qu'est-ce qui est fait par vous ou par l'institution pour développer la relation entre l'enfant et ses parents?

4.

- Quel serait votre idéal de relation entre les parents etl'institution?

- Y a t'il des changements que vous souhaiteriez voir se réaliser?

Analyse des entretiens

  • Choix des catégories d'analyse:

- analyse de l'entretien (discours): niveau d'implication, mode d'intervention, respect des droits et des valeurs, outils pour maintenir le lien et accueillir à nouveau leur enfant, etc.

-comparaison cadre formel et discours.


  • quel est le cadre juridique du placement et en particulier de l'autorité parentale ?
  • quels sont les droits des parents dans un placement, et en ont-ils connaissance (les intervenants les leurs communiquent-ils) ?
  • qu'est-ce que le partenariat: selon la théorie, selon les réalités du terrain ?
  • y a-t-il partenariat au début du processus de placement d'un enfant :
  • y a-t-il prise en considération des valeurs de chacun, parents et enfants ?
  • y a-t-il intégration des parents dans le processus (ou exclusion qui peut être vécue comme une violence institutionnelle?) ?
  • quelles sont les stratégies éducatives (autodétermination, empowerment, etc.) développées par les différents acteurs sociaux lors d'un processus de placement ?
  • quelles perspectives de réintégration de l'enfant dans sa famille après la décision de placement ? quelles représentations des professionnels à ce sujet ? quel travail éducatif effectué en vue d'un retour dans la famille ? Julien

Conclusion

Bibliographie finale

(Seront placées ici que les références utilisées dans le corps de l'article. Donc, utilisez la bibliographie commune y insérer toutes sortes d'articles.)