Les saintes anorexiques

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La femme est depuis toujours associée à la corporalité :(l’oppression des femmes à travers les siècles)

Au Moyen-âge, le corps est une limite, sa vulnérabilité et sa faiblesse entravent le progrès de l'âme vers dieu. En mortifiant leur corps, les saintes se punissent.S'infliger des souffrances est une manière de racheter ses fautes et notamment celle d'être une FEMME.D'après Fraise (2000, la pratique du jeûne n'est pas l'exclusivité de celles-ci, tous les saints (hommes et femmes) se prêtent à cette pratique. Se sont des ascètes. Ils agissent en suivant les recommandements de la Bible. A travers les mortifications, la chair "pêcheresse" est affaiblie pour donner de la place à l'âme. Le coprs est donc perçu comme une limite, une entrave à la progression de l'âme vers Dieu. Albert cité par Fraise (2000) le présente ainsi:

"Le chrétien souffrant, le saint, peut devenir le "paratonnerre" d'une communauté menacée par la colère divine, il paye la dette dont la foule, moins pieuses, ne sait pas a'acquitter"(Albert, 1997: 69)

Phyllis Chesler (1972) cité par Fraise (2000) considère lui les troubles engendrés par le jeûne extrême comme similaires à ceux que connaissent les anorexiques mentales aujourd’hui. Surtout dans les tendances à avoir des comportements "auto-maltraitants". La présentation du problème varie d’un siècle à l’autre, les différences se situent surtout au niveau de la prise en charge et les représentations de ce problème dans chacun de ces siècles.  Les anorexiques mentales aujourd’hui n’ont pas ou peu la capacité de sublimation qu’avaient les saintes au Moyen-âge. Cela explique aussi pourquoi elles ont beaucoup recours à la psychiatrie et au corps médical:

" La prévalence des patients psychiatriques est liée à l’athéisme de notre société, ou à l’adoration du tangible : on ne sacrifie plus les femmes comme des sorcières volontaires ou involontaires. Au contraire, on leur apprend à se sacrifier elle-même."(Chesler, 1972: 176)