Regards croisés sur la sous-culture gothique

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Groupe de recherche

  • Bauer Stéphanie
  • Borel Ninosca
  • Kuzbari Rime
  • Pedrant Maëlig

Thématique

D'une part, le développement des villes, l'accroissement de leur population ont d'abord été décrites en terme de "massification", d'"uniformisation" par la sociologie, d'autre part, notre société actuelle est fréquemment qualifiée d'"individualiste". Pourtant, nos villes abritent des groupes d'une grande diversité culturelle, dont la source est à la fois exogène (communautés migrantes) et endogène (liée aux citadins eux-même)[Fricker, 1999]. Il semblerait que la ville, en multipliant les occasions d'échanges et de rencontres, devient "un creuset qui donne naissance à des groupes mimétiques, matrice qui favorise le dépassement de l'autonomie et conforte le fait que je n'existe que par rapport à l'autre" [Maffesoli, 1992]. Selon Maffesoli [1992], on assisterait depuis quelques années aux prémisses d'un nouvel ordre social, qui voudrait que le "tribalisme" supplante progressivement l'individualisme. Contrairement à l'appartenance à une classe sociale, celle qui lie l'individu à sa tribu est délibérée. Il la choisit parce qu'il partage ses valeurs et apprécie le mode de vie qu'elle prône.

Les premières tribus urbaines remontent à l'avènement de la jeunesse comme acteur social, dans les années 60 [Fournier, 1999]. Et si aujourd'hui elles ne sont pas l'apange des jeunes, elles restent fortement liées à cette tranche d'âge. Les jeunes, souvent en quête d'identité, influençables, désireux à la fois de se séparer des leur milieu familial et de s'affilier à une communauté, sont en effet particulièrement sensibles à l'appel de ces tribus. Celles-ci s'organisent généralement autour d'un style de musique, auquel correspondent un "look" type, facilement identifiable et des lieux de rassemblement (salles de concerts, bars, boîtes de nuit, boutiques...). Ces mouvements de jeunes sont dits "mouvements de mode", parce qu'ils évoluent avec les temps. Comme le dit Fournier [1999], "ils naissent, évoluent, disparaissent, parfois provisoirement". Elle continue en expliquant que "quelque part, le noyau de la tribu subsiste, en attente de renouvellement". Cela tient au fait que certains jeunes s'affilent à une tribu, adoptent un style pendant un certain temps, sous l'effet de la mode, sans réellement adhérer aux valeurs qu'elle véhicule, alors que d'autres l'investissent jusqu'à en faire leur prinicpale pôle de socialisation.

Références bibliographiques

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