Conclusion sur les droits des personnes

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C'est quoi les droits de la personne entre 1960-1980.

Nous pouvons constater que ces droits se sont construits socialement et historiquement à partir de revendications égalitaires de minorités, souffrantes généralement :

  • paradoxalement les femmes
  • les enfants
  • les personnes en situation de handicap
  • les patients psychiatriques et dans les hôpitaux
  • Les patients victimes d'expérimentation nazies
  • les prisonniers.

Il s'agit de noter que leur émancipation ou leur reconnaissance, parfois apparente, en tant qu'êtres humains, s'est souvent faite suite à une remise en question des institutions maintenant leur statut.

Le contexte: climat économique, contingence sociale et politique (les gens puissants qui se sentent concernés directement), "esprit du temps" de l'après-guerre. Quid d'aujourd'hui.

Les contextes de cette mise à l'écart des minorités s'inscrit pendant la guerre (ex. la Shoa), en ce qui concerne les droits des patients dans les hôpitaux et les droits des personnes en situation de handicap. Il a fallu en effet attendre les horreurs nazies pour que leur légitimité soit mondialement reconnue. Dans l'après-guerre, nous voyons émerger, notamment la revendication, en matière d'égalités, des femmes, un besoin de protection de l'enfant, mais la problématique des prisonniers reste encore d'actualité; ceux-ci étant toujours stigmatisés. Généralement, on s'aperçoit que ces inégalités s'inscrivent dans des sociétés de type capitaliste, ou les écarts socio-économiques tendent à se creuser.

Le contexte de l'époque était propre aux soulèvements des populations pour les droits des opprimés. La bonne croissance économique y a beaucoup contribué. Lorsque tout va bien pour eux, les gens sont prêts à aider les plus démunis. Mais, aujourd'hui, en pleine crise économique, les mentalités se transforment. Passant d'un "je vais bien, il faut que j'aide l'autre" à un "je vais mal, c'est la faute de l'autre". D'autres militants partent au combat et en modifie le cap. On considère de plus en plus que le lésé est le citoyen lambda. Il est lésé par la considération offerte aux minorités. Nous avons pu l'observer lors des débats autour du mariage gay en France. La forte opposition observée démontre bien d'un "battement d'aile" du combat pour les droits des minorités. On considère qu'ils en ont déjà assez obtenus. Finalement, tous les courants de l'époque que nous avons étudiés, ceux qui se battaient pour l'égalité des droits pour tous, sont bousculés aujourd'hui. Concernant le mariage gay, les arguments de l'opposition illustre ce propos : les personnes homosexuelles ont déjà le PACS. Le mariage c'est sacré. Le premier point parle du fait que le peuple a déjà "offert" des droits à cette population minoritaire et que c'est suffisant. Le deuxième point avance le fait que les homosexuels ne peuvent pas disposer des mêmes droits : le mariage est réservé aux hétérosexuels.

Pour avoir des droits il faut se battre pour les avoir; c'est une lutte permanente ce n'est jamais acquis.

C'est en fait la lutte d'associations de minorités qui vont être à l'origine de la reconnaissance de ces droits. Sans cette lutte point de progression pour l'humanité. Nous remarquons, plus que jamais, aujourd'hui, que cette lutte est permanente et n'est jamais acquise. Plusieurs acteurs, dont nous avons eu la chance d'écouter nous ont rappeler l'importance de se mobiliser pour que ces droits restent actuel. Pour eux, la lutte ne doit cesser puisque sans une mobilisation de notre part, les droits qu'ils ont acquis durement, vont rapidement régresser.

Le temps de la construction des droits est un temps long pour les promoteurs, mais un temps court dans l'histoire de la démocratie et de l'humanité (1789)

Nous avons pu constaté que la lutte pour le droit des personnes (enfants, femmes, prisonniers, patients ...) a duré pour la plupart plus de trente ans. Parfois les acteurs se sont investit du début jusqu'à l'acquisition de ce droit ; dédiant une grande partie de leur vie à ce projet. C'est pourquoi, marquée de luttes, la construction des droits de l'homme est un temps long pour ces promoteurs, mais si nous le plaçons sur un axe temporel plus large, ces luttes ne constituent qu'une courte période dans l'histoire de l'humanité.

Sur la question des droits, le risque est toujours présent de régression

Comme il a été remarqué avec les droits des patients à l'hôpital ou le droit des prisonniers, une régression est toujours possible, généralement marquée par une stigmatisation de ces minorités ou une volonté d'en contrôler la dynamique. Le droit des femmes pour l'avortement est lui actuellement en train de faire débat, puisqu'une votation aura lieu d'ici quelque mois sur le non-remboursement par les caisses maladies de celui-ci. Nous revenons donc vers un statut des opprimés dans une société qui a guère de révolutionnaires des droits de la personne mais plutôt des opprimés, des persécutés.

Le cas récent de l'Espagne illustre parfaitement la possibilité de régression. Dans la majorité des pays de l'Union Européenne, l'avortement est autorisé. L'Espagne vient tout juste de sortir de cette majorité en modifiant la loi sur l'avortement. Désormais, l'avortement est interdit sauf dans quelques cas :

  • en cas de danger physique encourus par la femme. Ce point devra avoir été vérifié par deux médecins différents et étrangers à l'établissement où prendra place l'avortement.
  • en cas de viol mais à condition que la femme ait porté plainte.
  • en cas de malformation fœtale.

Enfin, pour qu'une mineure puisse avorter, l'accord des parents sera nécessaire.

La prise de conscience de l'égalité des individus quelques soient leur situation comme personne (droit à la parole, droit à l'intégrité physique, droit de vote, dignité, consentement, participation, etc.)

Nous voyons toutefois que l'homme lutte pour la reconnaissance d'être traité de manière égalitaire à tout un chacun qui passe par des ordonnances ou des chartes mais qui peuvent être contournées si la propre personne ne connait pas les conséquences graves de la transgression de ses droits. C'est seulement lorsqu’une affaire se fait publique que les autorités réagissent pour calmer le scandale.

Changement de "posture" par rapport à la revendication de droits pour des populations "marginalisées" (patients psychiatriques, handicapés, prisonniers).

Les populations dites « marginalisées » dont les femmes sont à tout égard celles qui allaient contribuer, à la fondation de la première association des droits de patients en Suisse. Ce fut donc justement ces femmes qui s’uniront pour être écouter. Ce sont elles qui se sont questionnées et qui ont de près vécu une situation d’injustice. Une situation dont les droits de patients ne s’exerçaient pas. Pour la parenté d’un proche voir que le médecin décidait à sa place sur la santé de leur proche n’était pas anodin mais injuste.


Articulation entre droits de l'homme et du citoyens et les droits envers une population spécifique (handicap. prisonniers, patients psychiatrique, etc.): les droits de la personne? les droits de l'être humain?

Pour que les droits de patients basculent vers les droits de l’être humain peut prendre quelques réponses depuis le jugement émis à Nuremberg, où des médecins nazis sont condamnés pour causer la mort et l'humiliation d'une minorité de la population, la population juive. Cette population était séquestrée pour faire des expériences en médecine sur eux. Ces expériences et les atrocités révélées montrent les dérives de la science de la médecine de l'époque, pour laisser naître une population puissante, les allemands qui laissait libre arbitre à la xénophobie.

Faire valoir ses droits (les connaître, les faire respecter, participer à leur application).

Ce sont justement ces minorités de personnes qui en s'associant, ont fait valoir leurs droits et les ont revendiqué. Ils font, d'ailleurs, réfléchir, les faire connaître à une partie de la société qui guette de loin la réalité de l'application de leurs droits.

Et les sciences de l'éducation dans tout ça?

Des auteurs, comme Illich, préconisaient une société sans école, où l'on apprendrait, directement d'autrui, inséré dans un réseau, au gré de nos besoins éducatifs. La personne irait trouver les connaissances dont elle a besoin dans un réseau de connaissances et d'individus, pédagogues, comme elle, en puissance. Nous constatons, également, que dans une même revendication d'égalité et de remise en question des institutions, des auteurs comme Foucault dénoncent l'autoritarisme d'institutions comme la médecine qui en fait exerce un vrai pouvoir policier sur les personnes. Toute institution se construit socialement. Il en est de même pour la médecine qui s'éloigne volontairement du patient, en adoptant une posture d'expertise. Ce dernier ne construit pas le savoir médical avec le médecin, il ne connait souvent pas les méthodes de recherches concernant cet art. Or il pourrait, en aller autrement, notamment en permettant aux hommes d'apprendre davantage sur la médecine et ses méthodes de construction du savoir. Le patient est avant tout une personne, comme l'est d'ailleurs le médecin. C'est pourquoi cette dyade doit s'évertuer à construire ensemble un savoir médical compréhensible par tout-un-chacun. Telle est la condition, telle que visionnée par Illich, pour que l'homme se connaisse davantage lui-même, c'est-à-dire se réapproprie ce regard sur lui-même.