Pour l'école du peuple (Célestin Freinet)
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Biographie
Célestin Freinet est certainement un des plus grands pédagogues du 20 ème siècle. Il est extrêmement connu mondialement et sa pédagogie, ses idées sont encore largement utilisées aujourd'hui. Il est né en 1896 en France dans une famille modeste. Il fait son école normale d'instituteur où il en sort en 1915. Il commence sa carrière d'instituteur 5 ans après en 1920 car il est grièvement blessé pendant la guerre et subit une longue convalescence. Il est passionné par son métier et est désireux de changer l'école. Il rencontre lors de voyages de nombreux pédagogues et et milite sur le plan syndical et politique. Il écrit dans des revues, donc il est vraiment très engagé. En 1926, il se marie à Elise, une institutrice et artiste qui le soutient dans ses idées et contribuera grandement à la construction de sa pédagogie. Elle continuera même après sa mort en 1966. (En pleine montée du fascisme et du nazisme en Europe, Freinet et son mouvement vont être la cible de violentes attaques de la part de l'extrême droite. Freinet se voit alors contraint de quitter l'Education nationale. Il fonde alors avec ses soutiens amis intellectuels, paysans locaux, immigrés et réfugiés sa propre école en 1935. Pendant la seconde guerre mondiale les activités du mouvement Freinet sont interrompues. Freinet est arrêté et placé en détention dans plusieurs camps. Son école est fermée et saccagée. A la libération, il va animer le Comité Départemental de libération à Gap et s'occupera d'enfants victime de la guerre. Son école rouvrira ses portes. Freinet continuera d'enseigner et de porter ses idées nouvelles jusqu'en 1966, date de sa disparition. Sa femme continuera son oeuvre et assurera la gestion de l'école jusqu'à sa mort en 1981.
Le livre
L'ouvrage " Pour l'école du peuple" a été publié en 1969, donc à titre posthume. Il est destiné aux "éducateurs" comme il appelle les enseignants. L'objectif de l'auteur est d'offrir "un guide pratique pour l'organisation matérielle, technique et pédagogique de l'école populaire." Il décrit très précisément ses méthodes, ses nouveaux outils pédagogiques et leur application en classe. Par exemple, il va décrire très précisément l'organisation d'une journée en classe en décrivant jusqu'à l'entrée en classe le matin. Outre cette description minutieuse, il expose sa vision de la pédagogie en n'hésitant pas à critiquer ouvertement l'école traditionnelle qui selon lui ne "pépare plus à la vie, qui n'est tournée ni vers l'avenir, ni même vers le présent et qui s'obstine dans un passé révolu" (p.14). Il y a une volonté de changement, de s'adapter à son époque, de regarder vers l'avant et d'offrir une nouvelle vision de la pédagogie, une école pour tous, "une école du peuple" comme il l'appelle. Il utilise beaucoup le mot "réadaptation" en parlant de son projet; réadaptation de l'école à la société de l'époque.
Il y a également une volonté de créer une école centrée sur l'enfant. L'école traditionnelle est centrée sur la matière à enseigner et sur les programmes. C'est à l'organisation scolaire, aux maîtres et aux élèves de se plier à leurs exigences. L'école de demain comme il l'appelle "sera centrée sur l'enfant membre à part entière de la communauté et c'est de ses besoins (ceux de l'enfant) en fonction des besoins de la société à laquelle il appartient que découlera la matière à enseigner" (p.25).
Les droits
Les droits de l'enfant ne sont pas évoqués clairement mais sont sous-entendus avec la dimension des besoins de l'enfant:
L'enfant a besoin d'expérimenter, de découvrir par lui-même pour apprendre. Il remarque que quand l'enfant est intéressé par quelque chose, il va non seulement apprendre plus facilement mais il va garder un souvenir durable de sa découverte alors que les apprentissages mécaniques s'oublient rapidement. Il relève l'importance de partir des intérêts de l'enfant, d'où sa méthode du "tâtonnement expérimental", principe fort de sa pédagogie.
L'enfant a besoin de s'exprimer librement. ll est important alors de lui donner la parole. De ce principe, il va développer plusieurs activités comme les activités d'expression libre, le journal scolaire, le journal mural, la correspondance avec d'autres classes, etc.
Il y a également la notion de liberté. Laisser l'enfant choisir librement. Lui laisser l'initiative de faire. Par exemple en classe, l'enfant choisit le travail qu'il veut faire. Rien n'est imposé par l'enseignant.
L'enfant a besoin de contact avec la nature. Il écrit :"le recours à la nature est pour l'enfant une nécessité"(p.54). Mais aussi: "il ne saurait y avoir d'école moderne sans milieu naturel"(p.54). Il insiste beaucoup sur cette dimension. Selon lui, dans les écoles il devrait y avoir toujours un parc avec des animaux, un potager, des espaces libres de jeux, une rivière, des bois, etc.
Pour terminer, Freinet évoque l'idée du droit à la dignité. "On ne peut éduquer que dans la dignité. Respecter les enfants, ceux-ci devant respecter leurs maîtres est une des premières conditions de la rénovation de l'école"(p.174).