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L'antipsychiatrie est un mouvement de contestation né dans les années 1960 suite à la diffusion des idées de Michel Foucault sur l'histoire et l'épistémologie de la psychiatrie. Ce mouvement se base également sur les expériences menées par Cooper et Laing en Angleterre. En 1968, le mouvement se retrouve en Italie avec comme meneur Basaglia et son ouvrage qui paraîtra deux ans plus tard, "''L'institution en négation - rapport sur l'Hôpital Psychiatrique de Gorizia".'' En France, en 1970, Maud Mannoni publie "''Le Psychiatre, son fou et la psychanalyse" ''qui introduit la discussion et la polémique dans ce pays. | |||
L'antipsychiatrie dénonce les notions de diagnostic et de la [[Nosographie|nosographie]], soulève les ambiguïtés nées du fonctionnement des institutions, interpelle par les difficultés et les limites et la psychiatrie nouvelle et finalement, remet en question le rôle du médecin psychiatre et de son pouvoir. | L'antipsychiatrie dénonce les notions de diagnostic et de la [[Nosographie|nosographie]], soulève les ambiguïtés nées du fonctionnement des institutions, interpelle par les difficultés et les limites et la psychiatrie nouvelle et finalement, remet en question le rôle du médecin psychiatre et de son pouvoir. | ||
Les principales thèses de l'antipsychiatrie sont, premièrement, le refus de la nosographie et la réhabilitation du malade mental, victime involontaire d'un système pathogène familial, social et politique. Il s'agit là d'une critique du diagnostic inspiré par un modèle médical organique. Deuxièmement, les antipsychiatres dénonce l'institution asilaire et l'internement. Ils souhaiteraient que le malade puisse être accueilli, s'il le désire, dans un lieu sans médecins, sans collectif soignant, sans médicament. Dans ces lieux-là, "les psychiatres se contentent de partager cette vie sans statut particulier" ([[Bibliographie|Sztulman]], 1972, p. 97). Troisièmement, l'antipsychiatrie défend un refus de soigner au sens où elle conteste l'obligation de soins, la norme et l'adaptation que l'on demande aux malades mentaux. L'antipsychiatrie refuse le principe du traitement. C'est le patient lui-même qui est acteur de sa propre guérison. | Les principales thèses de l'antipsychiatrie sont, premièrement, le refus de la nosographie et la réhabilitation du malade mental, victime involontaire d'un système pathogène familial, social et politique. Il s'agit là d'une critique du diagnostic inspiré par un modèle médical organique. Deuxièmement, les antipsychiatres dénonce l'institution asilaire et l'internement. Ils souhaiteraient que le malade puisse être accueilli, s'il le désire, dans un lieu sans médecins, sans collectif soignant, sans médicament. Dans ces lieux-là, "les psychiatres se contentent de partager cette vie sans statut particulier" ([[Bibliographie|Sztulman]], 1972, p. 97). Troisièmement, l'antipsychiatrie défend un refus de soigner au sens où elle conteste l'obligation de soins, la norme et l'adaptation que l'on demande aux malades mentaux. L'antipsychiatrie refuse le principe du traitement. C'est le patient lui-même qui est acteur de sa propre guérison. |
Dernière version du 10 janvier 2012 à 17:34
L'antipsychiatrie est un mouvement opposé à la psychiatrie.
L'antipsychiatrie est un mouvement de contestation né dans les années 1960 suite à la diffusion des idées de Michel Foucault sur l'histoire et l'épistémologie de la psychiatrie. Ce mouvement se base également sur les expériences menées par Cooper et Laing en Angleterre. En 1968, le mouvement se retrouve en Italie avec comme meneur Basaglia et son ouvrage qui paraîtra deux ans plus tard, "L'institution en négation - rapport sur l'Hôpital Psychiatrique de Gorizia". En France, en 1970, Maud Mannoni publie "Le Psychiatre, son fou et la psychanalyse" qui introduit la discussion et la polémique dans ce pays.
L'antipsychiatrie dénonce les notions de diagnostic et de la nosographie, soulève les ambiguïtés nées du fonctionnement des institutions, interpelle par les difficultés et les limites et la psychiatrie nouvelle et finalement, remet en question le rôle du médecin psychiatre et de son pouvoir.
Les principales thèses de l'antipsychiatrie sont, premièrement, le refus de la nosographie et la réhabilitation du malade mental, victime involontaire d'un système pathogène familial, social et politique. Il s'agit là d'une critique du diagnostic inspiré par un modèle médical organique. Deuxièmement, les antipsychiatres dénonce l'institution asilaire et l'internement. Ils souhaiteraient que le malade puisse être accueilli, s'il le désire, dans un lieu sans médecins, sans collectif soignant, sans médicament. Dans ces lieux-là, "les psychiatres se contentent de partager cette vie sans statut particulier" (Sztulman, 1972, p. 97). Troisièmement, l'antipsychiatrie défend un refus de soigner au sens où elle conteste l'obligation de soins, la norme et l'adaptation que l'on demande aux malades mentaux. L'antipsychiatrie refuse le principe du traitement. C'est le patient lui-même qui est acteur de sa propre guérison.