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== HISTORIQUE DE LA CREATION DU FOYER DE CLAIRR_BOIS ==
== HISTORIQUE DE LA CREATION DU FOYER DE CLAIR-BOIS DANS LE CANTON DE GENEVE ==


http://edutechwiki.unige.ch/dewiki/Construction_du_premier_foyer_genevois_en_faveur_des_enfants_IMC#Litt.C3.A9rature_secondaire
http://edutechwiki.unige.ch/dewiki/Construction_du_premier_foyer_genevois_en_faveur_des_enfants_IMC#Litt.C3.A9rature_secondaire

Version du 3 novembre 2010 à 17:56

Titre provisoire: Générations dans l'éducation spécialisée et conceptions de l'intégration

Propos introductifs

L'usage de deux termes à définitions et connotations diverses, en histoire de l'éducation spécialisée, est un véritable challenge intellectuel. Entrelaçant constamment une démarche de recueil de données (archives écrites et archives orales par le témoignage) et démarche épistémologique, la recherche menée introduit deux dimensions essentielles : la récolte de données et la construction d'un savoir historique. Celui-ci demande à prendre en compte le contexte des années 1970-1980, période choisie pour la recherche, à étudier la place prise, dans cette même période, du concept d'"intégration" (auquel s'ajouterait celui de "désinstitutionalisation") et à éclairer le rôle des acteurs et actrices d'une génération qui a été particulièrement traversée par une volonté de lutter contre les exclusions.

Peut-on alors parler d'une génération homogène, celle ayant été influencé par des valeurs libertaires (notamment dans l'élan post Mai 68) et qui chercherait à appliquer dans le champ de l'éducation des pratiques différentes ? Comment alors expliquer que, dans cette même période, à Genève, des institutions vouées au placement d'enfants handicapés aient vu le jour ? Y aurait-il comme le dit Pinder, cité par Mauger "non-contempornéité de la contemporanéité"? Autrement dit le temps vécu par les acteurs ne correspond pas forcément au temps historique, ce qui expliquerait que dans une même période des acteurs et actrices de la même cohorte n'appartiennent pas forcément à la même génération. Cette hypothèse oblige à discuter la notion de génération dans l'usage qui en sera fait dans la suite du travail d'un point de vue historique, sociologique, psychologique et anthropologique.

Le visionnement du film réalisé par l'Institut du travail social de Paris, en 1986, "Histoire de l'éducation spécialisée ou l'éducation spécialisée racontée par ses promoteurs" (animation et commentaires de Paul Fustier), nous amène à faire quelques remarques générales propices à poser les bases d'une nouvelle recherche en histoire de l'éducation spécialisée à Genève dans le cadre du cours-atelier intitulé "Les institutions d’éducation spéciale entre archives, mémoire et histoire, 2ème moitié du 20e siècle".

Un premier groupe de remarques porte sur le concept de génération utilisé à plusieurs reprise dans les témoignages visant à poser les bases de sa réalité historique, sociale (ou psycho-sociale) anthropologique. Cette génération dite des "pionniers" est-elle un "groupe homogène"? A-t-elle un "désir en commun" qui la définirait ? Existe-t-il des "couches successives" de générations (dans la période évoquée 1940-1960)? Et, in fine, s'il est possible d'adhérer à l'utilité d'un tel concept, comment le définir? en terme de caractéristiques? de situations? de chronologie? d'idéologie? de formation? etc.

Un second groupe de remarques vise à mieux saisir le rôle dans l'histoire du témoignage (histoire orale) et à évaluer son "utilité" pour les acteurs et actrices concernés, et son utilité, voire nécessité, en terme de patrimoine de l'éducation spécialisée et de transmission (pratique, idées, valeurs, vécu, etc.) pour aujourd'hui.

Le concept de génération : sa fonction épistémologique

A lire le texte de Karl Mannheim édité en 1928 (Das Problem der Gerenationen), les générations sont un « problème ».

Il est donc intéressant de comprendre à la lecture de la traduction de Gérard Mauger « Le problème des générations », Paris : Colin, Essais et recherches, 1990) en quoi il en est un. Nous laisserons de côté les débats qui ont suivi cette parution comme les questions relatives à la traduction largement évoquer dans ce dernier ouvrage. L’intérêt de l’ouvrage de Mannheim est de poser en sociologue le problème dans son contexte, c’est ce qu’il appelle la situation du problème, et de distinguer deux manières de l’aborder. La première en positiviste cherchant à quantifier en quelque sorte la durée de vie et ses rythmes entre naissance et mort, la seconde, qu’il emprunte (et que nous suivrons), est d’en faire un concept « romantique-historique » intégrant le vécu des actrices et acteurs.

D’autres auteurs après lui, ont souligné la dualité épistémologique d’un tel terme, tout en l’utilisant pour mieux comprendre à un moment donné ce qu’il en est du rapport entre génération : le fossé des génération selon Margareth Mead (Mead, Margaret (1979). Le fossé des générations. Paris : Denoël et la crise des générations de Gérard Mendel (Mendel, Gérard (1981). La crise des générations. Paris : Payot) qui tous deux peuvent être considérés comme des écrits fondamentaux.

Nous laisserons pour l’heure de côté les nombreux ouvrages qualifiant une génération (la génération Mais 68, la génération X, la génération Y, la génération des baby boomers, etc.), tout en soulignant l’importance de travaux qui permettent d’avoir une vision de la complexité comme Perrig-Chiello, P. Höpfinger, F. Suter, C. (2009). Génération-structures et relations. Rapports « Générations en Suisse ». Zurich, Genève : Seismo.

Les générations dans l'éducation spécialisée

- l'importance de valeurs (humanisme, le scoutisme, personnalisme communautaire,

Le film visionné (ci-avant) rend compte de l'évolution du métier d'éducateurs spécialisés jusqu'à sa professionnalisation dans des écoles de formation, de 1940 à 1960. Les "pionniers" décrivent bien cette idée de départ qui était d'aider son prochain. D'ailleurs, cette idée semble être née du scoutisme très répendu à cette époque et auquel la plupart avait participé. Au départ, les termes utilisés pour nommer les "éducateurs" semblaient même liés à ce passé scoute et aux défis qu'ils devaient relever pour démontrer les capacités à travailler dans ce domaine (des capacités surtout physiques). On les nommait "chef" et des épreuves physiques, comme grimper à un arbre, pouvait leur être demandé (par les jeunes!) pour qu'ils démontrent leurs capacités. On a vu une évolution, non seulement dans les termes utilisés pour parler des éducateurs, en passant par des termes liés à la famille pour arriver au terme d'"éducateurs spécialisés", mais également dans la vision des "jeunes" et des méthodes à utiliser. Cette évolution semble être d'autant plus forte dans les années 60. Les "pionniers" présents dans le reportage parlent de conflits apparents. Leurs propos nous laissent penser que l'évolution a été importante et conflictuelle à cette époque. Au fil de leurs récits, les participants semblent de plus en plus vouloir défendre leur point de vue lié à l'époque dans laquelle ils ont vécu et une tension toujours plus forte se crée entre eux. L'atmosphère devient de plus en plus tendue ce qui dénotent des positions différentes au sein d'une même génération. Ainsi ces quelques remarques permettent de souligner l'importance des valeurs (par exemple: la force physique, la famille, la hiérarchie, etc.) qui interviennent dans la définition de la génération, ainsi que la non homogénéité d'une génération (révélé par les conflits entre acteurs et actrices), d'un champ professionnel limité comme l'éducation spécialisée dès la fin des années 40.

- l'importance du contexte (guerre, Mai 68, etc...) - l'importance des idées en cours, le développement d'un savoir, - professionnalisation, émergence du métier, les enjeux entre nouvelles profession (assistance sociale, médecin, psychologue, éducateur spécialisée), identité

Les problèmes des éducateurs spécialisés dans les années 1970-1980 à travers leurs revues

Nous avons voulu prendre connaissance de l'existence de différentes revues spécialisées dans l'éducation spéciale et les thématiques qui ont été abordées pendant les années 70-80 à Genève. Après une multitude de recherche, le choix a porté sur la revue "Enfants limités. Amour illimité..." de l'Association genevoise de parents d'enfants handicapés mentaux. Notre questionnement se focalise sur l'apport de la génération des années 70-80 à l'intégration des personnes en situation de handicap. En plus, dans ces mêmes années, on a pu constater une multiplication d'établissements accueillant des personnes en situation de handicap. Comment expliquer ce paradoxe ? Quel est le lien entre les pionniers de l'intégration et ceux qui ont contribué à créer des établissements ?

Les thématiques abordées dans cette revue se situent à plusieurs niveaux: politique, économique, culturel. Ce n'est qu'en 1977 que le concept d'intégration est abordé. Entre les années 70-80, un engagement politique a eu lieu, avec des demandes de création de lois qui tiennent compte des différences. De 1970 à 1976, l'intégration s'exprime dans différents articles parlant de la mise en place des activités socio-culturelles, par exemple: Noël-Loisirs, Théâtre, Vacances, concerts, La fête, Un pèlerinage, Pique-nique à la Rippe,Voyages, etc. Dans les années 70-80, il y a le souhait des parents et des amis de pouvoir permettre à leurs enfants de sortir de la maison et de se retrouver dans un cadre autre que celui du cocon familiale.

Nous avons trouvé en moyenne deux articles par numéro de revue qui abordent l'ouverture des établissements et la vie des personne en situation de handicap dans ces lieux, notamment dans les établissements, Aigues-Vertes, Claire-Fontaine, le foyer des Palettes, la Petite Arche, l'Atelier protégé, le centre médico-professionnel de Bois-Caran, la Fondation Perceval. Ces articles restent à niveau informatif et descriptif de ce qui se fait dans ces établissements, tel que leur mission dans le domaine de la prise en charge des personnes en situation de handicap. Il y a un sélection de la population par et dans ces institutions. En 1972 dans le numéro 56 de la revue "Enfants limités. Amour illimité...", il y a un article de C. Fernandez, "l'internat est-il la seule solution ?" qui mène au questionnement d'une mère de deux enfants handicapés. Cette réflexion porte sur ce que peut amener la vie en institution et les valeurs affectives de la vie en famille. C'est seulement en 1977 que nous trouvons l'article de Louis Vaney, "L'intégration en Suède", qui raconte l'expérience d'un groupe d'enfants handicapés intégrés dans une école du quartier; de son point de vue ce fut un véritable défi qui fut accompli et réussi. Dans le numéro suivant de la revue C. Schaefer, " A Genève, expérience d'intégration.", décrit deux expériences d'intégration d'enfants handicapés menées en parallèle, dans un centre de loisir et l'autre dans un jardin d'enfants privé. En septembre de la même année furent publiés les articles de A.M. van des Schueren, " L'intégration dans une entreprise." En décembre 1977, il y a eu M.N " Intégration...camp animation village." C'est l'histoire d'un jeune trisomique de 10 ans qui part en camps de vacances avec deux autres enfants handicapés et vingt-et-un enfants non handicapés. Ils sont tous âgés entre 8 et 13 ans. Cette expérience fut bénéfique et concluante pour tout le monde selon ses auteurs. Nous remarquons que dans les années 1978, le sujet de lintégration est abordée avec des propos qui l'évoque durablement ??? comme en mai 1978 , l'article de Dr J.-J. Eisenring, " Problèmes d'aujourd'hui, action de demain." En septembre de la même année il y a l'apparition de deux autres articles, Willy Donzé, " L'évolution des attitudes de la société." ainsi que D. Serfaly avec "Travail handicap." En 1979 , B. Roth écrit l'article " Intégration en Angleterre." qui porte le nom de "Plan Chemin". Il consiste en une préparation très poussée de jeunes ouvriers d'ateliers protégés qui vont être placés dans le circuit économique. Décembre 1980 apparition de l'article "Intégration" qui parvient de la garderie municipale des Champs-Frechets. Elle est équipée pour accueillir quelques enfants handicapés d'âge préscolaire à raison de deux après-midi par semaine.

Chaque expérience d'intégration a été intéressante et enrichissante pour tout le monde et aurait apporté de l'espoir. Les personnes qui ont participé à ces expériences n'ont pas eu le souhait de transformer les personnes en situation de handicap, mais ont voulu leur permettre de mieux pouvoir s'adapter et de prendre en compte les différences de chacun. Ce sont ces expériences-là qui vont faire émerger les propos des parents et des professionnels sur l'intégration scolaire normale de leur enfant. Cette admission permettra à ces enfants de pouvoir progresser et d'être stimulés.

Après la lecture de ces articles deux questions suivent: Ces expériences doivent -elles rester comme atypiques et épisodiques ? Pourquoi ne deviennent-elles pas une formalité pour la société ?

La fonction du témoignage dans le champ de l'éducation spécialisée

Ce rapport entre temps vécu et temps historique discuté ci-avant est utile à l’introduction d’une différence entre mémoire et histoire.

La période considérée est la même pour les individus, 1970-1980, et ces "contemporains" subissent les mêmes influences culturelles et sociales du contexte. Or, leur engagement dans leur temps relève aussi d’un groupe d’appartenance (ici la commission d’intégration par exemple) et d’un « temps intérieur » qui relève de « qualités » (valeurs, croyance, objectifs, idéologie, etc.) qui leur est propre. C’est ici que l’on peut introduire le concept d’ « entéléchie d’une génération » que Mannheim emprunte à l’historien d’art Pinder qu’il définit comme étant : l’expression de l’unité de son « but intérieur », expression de son expérience propre de la vie et du monde. (Mannheim, p.35)

C'est bien cette articulation entre individus et leurs temps que permet d’entrevoir le témoignage. Les témoins par définition rendant compte d’un temps à travers leurs propres perceptions, compréhension et donc leur propre existence qu’ils partagent avec d’autres définissant ainsi une entéléchie de génération et partant une génération spécifique ayant son esprit propre, ses valeurs, ses buts culturels, sociaux, politiques.

Entre le "devoir de mémoire" et le "droit à l'oubli" se glissent des paroles libres de témoigner selon la conscience et la volonté des individus de dire et de cacher, de dévoiler et de taire, de simplement raconter un moment vécu, souvent avec force émotion. Les acteurs/trices d'un temps révolu ont un sentiment d'avoir vécu quelque chose d'exceptionnel, ainsi en va-t-il des premiers pas du métier d'éducateurs/trices spécialisé qui s'apparentait souvent au scoutisme et au modèle familial (on parlait alors de chef, de frère aîné, de moniteur avant de fixer le mot "éducateur" à la fin des années 59), ainsi en va-t-il aussi des innovations pédagogiques ou des combats pour introduire de nouvelles idées (l'intégration des enfants handicapés par exemple).

Le témoignage à recueillir est nécessaire lorsque l'archive manque pour rendre compte des pratiques qui peuvent (souvent dans l'éducation) ne pas être écrites (analysées ou théorisées) par les acteurs/trices. Mais le plus souvent, il est un utile complément aux archives permettant de combler des manques et/ou d'apporter une dimension qualitative rendue par le souvenir. Certes, celui-ci ne peut être traité de la même façon que la trace écrite ou photographique ou l'archive orale, dans la mesure où le témoignage est un discours différé et dépendant de la qualité de la mémoire de la personne.

Mais, on ne peut faire usage de cette méthode sans mettre en jeu non seulement la question de la vérité historique, mais aussi le rôle de cet acte pour le témoin et notamment le plaisir de transmettre un savoir original.


Désinstitutionnalisation_Expérience italienne à Trieste

Avant les années 70, en Italie comme en France, le domaine de la Santé Mentale et le secteur des handicapés plus généralement étaient rattachés à la sécurité, la défense sociale, et donc, sous la responsabilité de l'administration de la province. Dans les centres hospitaliers, ils ont vu la population doubler depuis le début du siècle. Il existe deux centres extérieurs à l'hôpital, mais ces derniers sont centrés sur l'asile bien fermé. A cette époque, la loi de 1904 est encore en vigueur. Celle-ci attribue le pouvoir de mise sous tutelle, d'interdiction et hospitalisation au juge, au procureur général et au médecin. Cette loi rend alors la situation institutionnelle inhumaine, sans possibilité d'action et des récupérations sociales. Le système de décision d'hospitalisation est alors impossible à dépasser.

Dans ces années là, à Trieste, la moitié du budget de la province est utilisé pour la gestion de l'asile, ce qui représente une grande dépense pour l'hospitalisation des personnes avec des maladies mentales. Suite à ces constats: l'argent dépensé pour l'hospitalisation de ces malades et les conditions d'enfermements pour tous, Zanetti, administrateur dans les années 70 à Trieste, s'est fixé pour objectif d'examiner les conditions des malades mentaux et de leur offrir des services et des alternatives appropriées. Pour mener à bien son projet, il devra le défendre devant aux politiciens, ainsi que face à la population et aux diverses croyances quant à ces malades. Pour cela, il fait appelle à Franco Basaglia. Ce dernier a de l'expérience dans la communauté thérapeutique. Il a travaillé plusieurs années aux Etats-Unis, avant de tenter une action à Parme qui fut toutefois sans succès.

Suite à tous ces mouvements, à la volonté de faciliter les démarches et d'éviter la stigmatisation, nous avons pu observer des changements. La loi de 1978 a donc radicalement changé celle de 1904 sur la vie asilaire. Premièrement, dans les décisions en ce qui concerne la sortie ou entrée d'un malade à l'asile. A présent, ce sont les médecins qui ont la responsabilité des personnes malades. Ces derniers peuvent alors être suivis chez eux, en famille, et ils ont même le droit d'être « hôtes », c'est-à-dire être admis pour une courte durée à l'asile sans formalités. Deuxièmement, nous avons pu constater une évolution dans le développement de la formation poussée du personnel.

Toutes ces transformations n'ont pas été sans conséquences. Des conflits internes à l'asile, mais aussi des conflits politiques ont vu le jour. Toutefois, comme le souligne Zanetti, l'expérience à Trieste a permis de faire naître une alternative réelle, mais aussi une progression importante chez les professionnel et l'administration qui l'ont accompagné.

Néanmoins, toutes ces modifications politiques et organisationnels ne constituent pas la « désinstitutionalisation » à elles seules, car comme le dit Franco Rotelli: « le terme désinstitutionalisation est un mot qui sert à décrire le changement profond de ce que je nommerai la « culture » de la psychiatrie » (p.92). En effet, il ne s'agit pas de « vider les hôpitaux », comme on tenter des pays d'Europe et des États-Unis dans cette même période, ce qui a entraîné des conséquences destructives pour les asiles, ainsi que pour des gens. Par conséquent, même si la diminution du taux de personnes hospitalisées sera bien évidement une répercussion de la désinstitutionalisation, car moins de gens seront envoyés en asile, il faut avant tout agir sur la culture pour changer les idées reçues par rapport aux malades psychiatriques et adapter les soins aux besoins de ces derniers pour que celle-ci soit réussie.

Finalement, pour que le processus de désinstitutionalisation se déroule de façon adéquate, il faut tout d'abord s'attarder sur les besoins des patients, c'est-à-dire donner le pouvoir aux patients plutôt que prendre des décisions en ne s'intéressant qu'à la maladie détectée. D'autre part, des services extérieurs sont nécessaires pour réaliser les objectifs, c'est-à-dire travailler dans une logique de « production » de la Santé Mentale. L'exemple de Trieste a donc été une tentative de renversement des pensée et soins qui s'adressaient à ces personnes, en allant de l'asile vers la situation d'entreprises sociales où tous les acteurs: médecins, gens, psychiatres et infirmiers vont agir dans un processus de changement des relations entre les uns et les autres. Pour ce faire, il aura fallu de conditions matérielles adéquates, d'apporter des solutions concrètes pour modifier continuellement les relations et développer le réseau de lieux afin de développer une nouvelle culture.


A. Dupont (1991). Psychiatrie et intégration communautaire. Genève: Ed. des Deux Continents.


HISTORIQUE DE LA CREATION DU FOYER DE CLAIR-BOIS DANS LE CANTON DE GENEVE

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