Mortifications

Les mortifications

Les mortifications sont des comportements qui visent à se faire du mal. Nous les définissons ici en nous basant sur Fraise (2000). Elle présente les mortifications comme un moyen pour les saints de mener à bien l'ascension de leur âme vers Dieu. La signification des mortifications telle que nous la présentons s'appuit sur des motifs religieux de la part des individus qui s'y adonnent au Moyen-âge. Pour atteindre un idéal d'indépendance, il faut réussir à se détacher de son enveloppe corporelle, renier tous les besoins vitaux. Il s'agit passer par le jeûne, l'abstinence sexuelle, les privations de sommeil (jusqu'à une demi-heure par jour). Certaines mystiques comme Catherine de Sienne s'impose un voeu de silence pendant trois ans, se brûle la peau avec de l'eau bouillante, boit le pus qui suppure des plaies des malades, mange des poux. D'autres mystiques lorsqu'elles perdent contrôle lèchent la terre etc.

Des "mortifications" contemporaines?

Aujourd'hui, on peut se demander si les sévices que s'infligent certaines anorexiques ne sont pas des formes de "mortifications" contemporaines. Comme il n'existe pas de terminologie adaptée pour désigner ces conduites. Et comme la plupart des anorexiques mentales ne sont pas dans une quête d'élévation de leur âme vers Dieu, on ne peut se permettre de faire des associations trop fortes. Néanmoins, voici les comportements qui se retrouvent: Le jeûne, l'abstinence sexuelle pour certaines, les privations de sommeil, les scarifications, la consommation de boissons acides (vinaigre-citron), les crises de boulimie etc. Certaines d'entre elles prennent des douches froides et s'exposent au froid pour brûler des calories etc. Enfin, le besoin d'exercer sur son corps une pression physique et psychique jusqu'à l'épuisement ou la blessure peuvent être perçues comme une manière de se mortifier. A la nuance près, qu'elles se mortifient l'interieur du coprs (les muscles et le cerveau). Les mortifications sont donc de tous types et ont un lien étroit avec le corps. On retrouve bien à toutes les époques, la dualité corps/esprit.

Références bibliographiques:

Fraise, N. (2000). L'anorexie mentale et le jeûne mystique du Moyen-âge. L'harmattan.

--Maelig 7 jun 2006 à 16:20 (MEST) Pédrant Maëlig