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En Suisse, d'après une étude de 1997, une femme sur cinq dit avoir subi une fois dans sa vie de la violence physique ou sexuelle à cause de son partenaire. De trop nombreux préjugés perdurent encore, postulant que la violence domestique est l'affaire d'un homme seul en situation précaire. Mais cette problématique ne relève pas de l'individuel, au contraire elle est conséquence des rapports inégalitaires entre les sexes. Les représentations sociales ne cessent pas d'attribuer la violence à la masculinité. Malheureusement de nombreux professionnels ne sont pas encore assez sensibilisés, spécialement dans le domaine médical et policier. L'auteur rappelle le progrès apporté par la révision du Code Pénal en 2004, consituant la violence conjugale comme un crime commis d'office. Ces mesures sont positives pour les personnes concernées bien sûr, et elle démontrent également une responsabilisation nécessaire de l'Etat. | En Suisse, d'après une étude de 1997, une femme sur cinq dit avoir subi une fois dans sa vie de la violence physique ou sexuelle à cause de son partenaire. De trop nombreux préjugés perdurent encore, postulant que la violence domestique est l'affaire d'un homme seul en situation précaire. Mais cette problématique ne relève pas de l'individuel, au contraire elle est conséquence des rapports inégalitaires entre les sexes. Les représentations sociales ne cessent pas d'attribuer la violence à la masculinité. Malheureusement de nombreux professionnels ne sont pas encore assez sensibilisés, spécialement dans le domaine médical et policier. L'auteur rappelle le progrès apporté par la révision du Code Pénal en 2004, consituant la violence conjugale comme un crime commis d'office. Ces mesures sont positives pour les personnes concernées bien sûr, et elle démontrent également une responsabilisation nécessaire de l'Etat. | ||
''Interview du Dr Vannotti, médecin adjoint à la Policinique de Lausanne'' | ''Interview du Dr Vannotti, médecin adjoint à la Policinique de Lausanne'' | ||
Pour le Dr Vannotti, le médecin a un "devoir d'investigation et d'ingérence". Il joue un rôle essentiel dans le dépistage et la prévention des violences conjugales. Il faut éviter à tout prix que la neutralité médicale se transforme en complicité. La plupart des victimes de violence domestique espèrent que leur médecin va les interroger quant au thème de la violence, et se disent prêtes à se confier. Quand la violence est minimisée par l'entourage et les services médicaux, cela provoque des effets pervers: la victime se sent isolée et ne voit plus de possibilité de faire cesser la situation de violence. | |||
Anesty International a commencé en mars 2006 son action "En route contre la violence domestique", qui consiste en un tour de plusieurs cantons du mobile home "sweet home". | |||
''Yakin Ertuk, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la violence contre les femmes'' |
Version du 23 mai 2006 à 20:07
- Amnistie: Le magazine pour les droits humains, No 44, février 2006,
Dossier Combattre la violence domestique
En Suisse, d'après une étude de 1997, une femme sur cinq dit avoir subi une fois dans sa vie de la violence physique ou sexuelle à cause de son partenaire. De trop nombreux préjugés perdurent encore, postulant que la violence domestique est l'affaire d'un homme seul en situation précaire. Mais cette problématique ne relève pas de l'individuel, au contraire elle est conséquence des rapports inégalitaires entre les sexes. Les représentations sociales ne cessent pas d'attribuer la violence à la masculinité. Malheureusement de nombreux professionnels ne sont pas encore assez sensibilisés, spécialement dans le domaine médical et policier. L'auteur rappelle le progrès apporté par la révision du Code Pénal en 2004, consituant la violence conjugale comme un crime commis d'office. Ces mesures sont positives pour les personnes concernées bien sûr, et elle démontrent également une responsabilisation nécessaire de l'Etat.
Interview du Dr Vannotti, médecin adjoint à la Policinique de Lausanne
Pour le Dr Vannotti, le médecin a un "devoir d'investigation et d'ingérence". Il joue un rôle essentiel dans le dépistage et la prévention des violences conjugales. Il faut éviter à tout prix que la neutralité médicale se transforme en complicité. La plupart des victimes de violence domestique espèrent que leur médecin va les interroger quant au thème de la violence, et se disent prêtes à se confier. Quand la violence est minimisée par l'entourage et les services médicaux, cela provoque des effets pervers: la victime se sent isolée et ne voit plus de possibilité de faire cesser la situation de violence.
Anesty International a commencé en mars 2006 son action "En route contre la violence domestique", qui consiste en un tour de plusieurs cantons du mobile home "sweet home".
Yakin Ertuk, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la violence contre les femmes