« Regards croisés sur la sous-culture gothique » : différence entre les versions

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Les modes se sont donc succédées en matière de sous-culture jeune. Dans les années 50 déjà, les "Blousons Noirs", associés à l'apparition du rock'n'roll faisaient figures de pionniers. Leur ont succédé (sans être exhaustif): les hippies dans les années 60, les punks dans les années 70, les adeptes du disco et du new-wave, les premiers gothiques dans les années 80, les "techno-men", les "yo", la tribu hardcore dans les années 90...  
Les modes se sont donc succédées en matière de sous-culture jeune. Dans les années 50 déjà, les "Blousons Noirs", associés à l'apparition du rock'n'roll faisaient figures de pionniers. Leur ont succédé (sans être exhaustif): les hippies dans les années 60, les punks dans les années 70, les adeptes du disco et du new-wave, les premiers gothiques dans les années 80, les "techno-men", les "yo", la tribu hardcore dans les années 90...  
Ces mouvements ont été plus ou moins contestataires, spectaculaires, ephémères. L'adhésion à certains d'entre eux s'accompagnait d'une forme de marginalisation, alors que d'autres semblent pouvoir s'inscrire sans remous au sein même de la société.
Ces mouvements ont été plus ou moins contestataires, spectaculaires, ephémères. L'adhésion à certains d'entre eux impliquait une forme de marginalisation, alors que d'autres s'inscrivaient sans remous au sein même de la société.
 
Bien qu'il existe depuis les années 80, le mouvement gothique reste actuels. Les gothiques viennent du punk, mais ont été déçus par sa superficialité et son nihilisme. Ils ont cependant repris certains éléments stylistiques de ceux-ci, avec une tendance marquée pour le morbide. Généralement vêtus de noir, ils sont également très portés sur le maquillage, y compris pour les hommes. Leur style dérange, quand il ne choque pas. Totalement opposée aux normes esthétiques en vigueur, l'apparence des gothiques effraie.
 
Dans notre étude, nous souhaiterions tout d'abord essayer de comprendre ce que ses personnes revendiquent en affichant une telle apparence: simple effet de mode ou véritable message adressé à la société. Nous souhaiterions également savoir dans quelle mesure la population associe le look particulièrement provocateur des gothiques à une forme de délinquance.


===Références bibliographiques===
===Références bibliographiques===

Version du 31 mars 2006 à 13:39

Groupe de recherche

  • Bauer Stéphanie
  • Borel Ninosca
  • Kuzbari Rime
  • Pedrant Maëlig

Thématique

D'une part, le développement des villes, l'accroissement de leur population ont d'abord été décrites en terme de "massification", d'"uniformisation" par la sociologie, d'autre part, notre société actuelle est fréquemment qualifiée d'"individualiste". Pourtant, nos villes abritent des groupes d'une grande diversité culturelle, dont la source est à la fois exogène (communautés migrantes) et endogène (liée aux citadins eux-même)[Fricker, 1999]. Il semblerait que la ville, en multipliant les occasions d'échanges et de rencontres, devient "un creuset qui donne naissance à des groupes mimétiques, matrice qui favorise le dépassement de l'autonomie et conforte le fait que je n'existe que par rapport à l'autre" [Maffesoli, 1992]. Selon Maffesoli [1992], on assisterait depuis quelques années aux prémisses d'un nouvel ordre social, qui voudrait que le "tribalisme" supplante progressivement l'individualisme. Contrairement à l'appartenance à une classe sociale, celle qui lie l'individu à sa tribu est délibérée. Il la choisit parce qu'il partage ses valeurs et apprécie le mode de vie qu'elle prône. En quelque sorte, il choisit sa "sous-culture".

Les premières tribus urbaines remontent à l'avènement de la jeunesse comme acteur social, dans les années 60 [Fournier, 1999]. Et si aujourd'hui elles ne sont pas l'apange des jeunes, elles restent fortement liées à cette tranche d'âge. Les jeunes, souvent en quête d'identité, influençables, désireux à la fois de se séparer des leur milieu familial et de s'affilier à une communauté, sont en effet particulièrement sensibles à l'appel de ces tribus. Celles-ci s'organisent généralement autour d'un style de musique, auquel correspondent un "look" type, facilement identifiable et des lieux de rassemblement (salles de concerts, bars, boîtes de nuit, boutiques...). Ces mouvements de jeunes sont dits "mouvements de mode", parce qu'ils évoluent avec les temps. Comme le dit Fournier [1999], "ils naissent, évoluent, disparaissent, parfois provisoirement". Elle continue en expliquant que "quelque part, le noyau de la tribu subsiste, en attente de renouvellement". Cela tient au fait que certains jeunes s'affilent à une tribu, adoptent un style pendant un certain temps, sous l'effet de la mode, sans réellement adhérer aux valeurs qu'elle véhicule, alors que d'autres l'investissent jusqu'à en faire leur prinicpale pôle de socialisation.

Les modes se sont donc succédées en matière de sous-culture jeune. Dans les années 50 déjà, les "Blousons Noirs", associés à l'apparition du rock'n'roll faisaient figures de pionniers. Leur ont succédé (sans être exhaustif): les hippies dans les années 60, les punks dans les années 70, les adeptes du disco et du new-wave, les premiers gothiques dans les années 80, les "techno-men", les "yo", la tribu hardcore dans les années 90... Ces mouvements ont été plus ou moins contestataires, spectaculaires, ephémères. L'adhésion à certains d'entre eux impliquait une forme de marginalisation, alors que d'autres s'inscrivaient sans remous au sein même de la société.

Bien qu'il existe depuis les années 80, le mouvement gothique reste actuels. Les gothiques viennent du punk, mais ont été déçus par sa superficialité et son nihilisme. Ils ont cependant repris certains éléments stylistiques de ceux-ci, avec une tendance marquée pour le morbide. Généralement vêtus de noir, ils sont également très portés sur le maquillage, y compris pour les hommes. Leur style dérange, quand il ne choque pas. Totalement opposée aux normes esthétiques en vigueur, l'apparence des gothiques effraie.

Dans notre étude, nous souhaiterions tout d'abord essayer de comprendre ce que ses personnes revendiquent en affichant une telle apparence: simple effet de mode ou véritable message adressé à la société. Nous souhaiterions également savoir dans quelle mesure la population associe le look particulièrement provocateur des gothiques à une forme de délinquance.

Références bibliographiques

  • Ain J. (dir) (1988). Adolescence, miroir des âges de la vie. Toulouse: Privat.
  • Becker, H.S. (1963). Outsiders. Etudes de sociologie de la déviance. Paris: Métaillé.
  • Borel, F. (1992). Le vêtement incarné. Les métamorphoses du corps. Paris: Calmann-Lévy.
  • Brion, F., & Tulkens, F. (1998). Conflit de culture et délinquance. Interroger l’évidence. Déviance et société, 22 (3), 235-262.
  • Cottier-Chaillot L.(1984). Tatouage-déviance?. Genève : [s.n.].
  • Dubuis A., Knüsel R. (2004). La pratique du tatouage, un signe de distinction grégaire : étude sur les représentations du tatouage dans le public, enquête menée dans le canton de Vaud en 2003-2004. Lausanne : Université de Lausanne Faculté des sciences sociales et politiques Institut d'anthropologie et de sociologie.
  • Fibioli I., Gigandet C., Pugin G. (1995). Tattoo - tabou ? : étude d'un phénomène social : le tatouage et les réactions qu'il suscite. Genève : I.E.S. Ecole supérieure de travail social.
  • Fournier, V. (1999). Les nouvelles tribus urbaines. Voyage au coeur de quelques formes contemporaines de marginalité culturelle. Genève: Georg.
  • Goffman E. (1975). Stigmates. Minuit.
  • Le Breton, D. (2002). Signes d'identité. Tatouages, piercings et autres marques corporelles. Paris: Métaillé.
  • Louis P., Prinaz L. (1990). Skinheads, taggers, zulus and co. Paris: Table Ronde.
  • Tenenhaus H. (1993). Le tatouage à l'adolescence : de la représentation graphique à la représentation psychique : le corps médiateur¨. Paris : Bayard.
  • Vuill M. (1992). Spraytime, tags and grafs à Genève. Genève: Slatkine.