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===Pingeon, D. (1978). ''La délinquance juvénile comme alternative à la répression''. Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, cahier no 7.=== | ===Pingeon, D. (1978). ''La délinquance juvénile comme alternative à la répression''. Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, cahier no 7.=== | ||
Cet ouvrage d'une cinquantaine de pages se compose de seize chapitres se succédant les uns aux autres de manière simple et non élaborée (pas de subdivisions en sous-chapitres, etc.). | Cet ouvrage d'une cinquantaine de pages se compose de seize chapitres se succédant les uns aux autres de manière simple et non élaborée (pas de subdivisions en sous-chapitres, etc.). | ||
L'auteur présente la déviance comme un "objet d'étude" et comme un "sujet de réflexion", sujet de sa réflexion aussi car il fait recours, et se justifie par la même occasion, de la subjectivité "projetée" de son propos. Ce texte se présente sans artifices et nous touche par sa remise en question incessante de l'objet d'étude et, s'il s'excuse en | L'auteur présente la déviance comme un "objet d'étude" et comme un "sujet de réflexion", sujet de sa réflexion aussi car il fait recours, et se justifie par la même occasion, de la subjectivité "projetée" de son propos. Ce texte se présente sans artifices et nous touche par sa remise en question incessante de l'objet d'étude et, s'il s'excuse en coonclusion d'un certain idéalisme ou d'une certaine naïveté, l'objectif reste "d'ouvrir un débat de plus en plus urgent". | ||
Dès le titre de l'ouvrage, Pingeon nous livre sa vision de la délinquance juvénile: elle est action. Il nous invite à nous questionner sur notre point de vue. Si la déviance s'exprime en lien à une norme, celle-ci est individuelle ce qui peut nous placer également à notre tour du côté de la déviance: celui qui subit et qui ne réagit pas à l'ordre social peut, selon un point de vue et une certaine norme, être qualifié de déviant. | |||
Dès le titre de l'ouvrage, Pingeon nous livre sa vision de la délinquance juvénile: elle est action, elle est même "légitime défense". Il nous invite à nous questionner sur notre point de vue. Si la déviance s'exprime en lien à une norme, celle-ci est individuelle ce qui peut nous placer également à notre tour du côté de la déviance: celui qui subit et qui ne réagit pas à l'ordre social peut, selon un point de vue et une certaine norme, être qualifié de déviant. | |||
L'auteur nous présent trois type "d'adaptations particulières" (terme préféré à celui d'inadaptation) s'articulant tous autour du thème de la souffrance vécue et ressentie. La délinquance, la toxicomanie et le suicide sont présentés principalement comme des révélateurs d'un malaise sociale. | L'auteur nous présent trois type "d'adaptations particulières" (terme préféré à celui d'inadaptation) s'articulant tous autour du thème de la souffrance vécue et ressentie. La délinquance, la toxicomanie et le suicide sont présentés principalement comme des révélateurs d'un malaise sociale. | ||
Le délinquant, puisque c'est lui qui nous intéresse particulièrement, est, à travers ses actes, "porteur de messages". Alors que ce qui nous distingue des délinquants se résume à une sorte de "socialisation de nos pulsions", "un système de protection", "une canalisation de notre délinquance". | |||
Le délinquant, puisque c'est lui qui nous intéresse particulièrement, est, à travers ses actes, "porteur de messages". Alors que ce qui nous distingue des délinquants se résume à une sorte de "socialisation de nos pulsions", "un système de protection", "une canalisation de notre délinquance": "une répression légalisée" comme le suggère le titre de l'ouvrage. | |||
Il n'existe pas de profil-type de la personne délinquante mais il est relevé deux mécanismes d'analyse, soit "l'imprégnation par le milieu", soit "la réaction à ce même milieu". Le premier regroupe la dimension familiale, celle des mass media et enfin celle véhiculée par la société de consommation, tous trois participant de leur influence sur la personne. En réaction à ces milieux, il se dégagera une souffrance révélées par les "sentiments d'injustice, de frustration et de dévalorisation"". |
Version du 10 octobre 2014 à 00:21
Résumés d'ouvrages des années 1970-1980
Pingeon, D. (1978). La délinquance juvénile comme alternative à la répression. Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, cahier no 7.
Cet ouvrage d'une cinquantaine de pages se compose de seize chapitres se succédant les uns aux autres de manière simple et non élaborée (pas de subdivisions en sous-chapitres, etc.). L'auteur présente la déviance comme un "objet d'étude" et comme un "sujet de réflexion", sujet de sa réflexion aussi car il fait recours, et se justifie par la même occasion, de la subjectivité "projetée" de son propos. Ce texte se présente sans artifices et nous touche par sa remise en question incessante de l'objet d'étude et, s'il s'excuse en coonclusion d'un certain idéalisme ou d'une certaine naïveté, l'objectif reste "d'ouvrir un débat de plus en plus urgent".
Dès le titre de l'ouvrage, Pingeon nous livre sa vision de la délinquance juvénile: elle est action, elle est même "légitime défense". Il nous invite à nous questionner sur notre point de vue. Si la déviance s'exprime en lien à une norme, celle-ci est individuelle ce qui peut nous placer également à notre tour du côté de la déviance: celui qui subit et qui ne réagit pas à l'ordre social peut, selon un point de vue et une certaine norme, être qualifié de déviant.
L'auteur nous présent trois type "d'adaptations particulières" (terme préféré à celui d'inadaptation) s'articulant tous autour du thème de la souffrance vécue et ressentie. La délinquance, la toxicomanie et le suicide sont présentés principalement comme des révélateurs d'un malaise sociale.
Le délinquant, puisque c'est lui qui nous intéresse particulièrement, est, à travers ses actes, "porteur de messages". Alors que ce qui nous distingue des délinquants se résume à une sorte de "socialisation de nos pulsions", "un système de protection", "une canalisation de notre délinquance": "une répression légalisée" comme le suggère le titre de l'ouvrage.
Il n'existe pas de profil-type de la personne délinquante mais il est relevé deux mécanismes d'analyse, soit "l'imprégnation par le milieu", soit "la réaction à ce même milieu". Le premier regroupe la dimension familiale, celle des mass media et enfin celle véhiculée par la société de consommation, tous trois participant de leur influence sur la personne. En réaction à ces milieux, il se dégagera une souffrance révélées par les "sentiments d'injustice, de frustration et de dévalorisation"".