Le corps l'esprit et la maladie

De biorousso
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LE CORPS, L'ESPRIT ET LA MALADIE
Esther Sternberg - Philip Gold
Pour la science n° 241, novembre 1997


RaviM 14 décembre 2006 à 13:21 (MET)
QuentinP 14 décembre 2006 à 13:23 (MET)



Quel est le rôle des hormones dans les relations entre le SNC et le reste du corps ?

Comment fonctionne le stress ?

Tout commence au niveau de l’hypothalamus. Par le biais du système nerveux sympathique, ce dernier stimule la médullosurrénale qui est la partie centrale des glandes surrénales (sur les reins). Cette dernière déclenche alors la sécrétion d’adrénaline et de noradrénaline. Ces hormones augmentent la pression artérielle, accélèrent notre rythme cardiaque et notre respiration puis augmentent le taux de sucre dans le sang. À ce moment là, nos pupilles se dilatent et on voit mieux. La mémoire et la réflexion s’améliorent. Notre digestion est ralentie. à compléter

Quels sont les liens entre le stress et la maladie ?

En revanche, si le stress continue trop longtemps, l'organisme se fatigue. La colère ou la dépression peuvent aussi apparaître. Le stress va non seulement avoir des effets physiologiques, mais aussi psychologiques. Quand la personne est face à une situation stressante, son comportement ainsi que sa perception de l’environnement sont modifiés. Mais il ne faut pas oublier que chaque individu réagit de façon différente face à une situation semblable. Ce qui peut être véritablement stressant pour nous, ne peut être que gênant pour quelqu’un d’autre. C’est notre façon de voir, de ressentir un évènement qui le rend plus ou moins stressant. Il y a des incidents, des situations qui sont considérées comme étant stressantes en général par la plupart des individus.j ol

Donc, si la demande adaptative persiste, il arrive un moment où l’organisme n’est plus à même de pouvoir s’adapter à ce qui lui est demandé; il est incapable de compenser les dépenses d’énergie, nos défenses immunitaires faiblissent en nous rendant plus sensible aux agressions externes. L’épuisement va se caractériser par un retour à la phase initiale de choc, mais cette fois les phénomènes d’épuisement l’emportent sur la défense active et peuvent conduire jusqu’à la maladie ou la mort.

L’épuisement provient du fait que l’organisme a dû fonctionner en surrégime et que par décompensation il dysfonctionne. Le cœur, les artères, l’estomac, les intestins ou les défenses immunitaires peuvent donner naissance à des maladies telles que les ulcères, l’hypertension voire l’infarctus, l’asthme, l’eczéma, le cancer, etc.

Le SGA a donc ses limites, des limites physiologiques qui font que l’organisme ne peut pas aller au delà de ses forces. Cette affirmation évidente est reprise par Holmes et Rahe (1963) qui montrent que la quantité d’unité de changement a une influence sur la santé de l’individu. Ainsi, pour 10 personnes comptant plus de 300 unités de changement en une année, 8 souffraient de problèmes de santé, comparativement à 3,3 pour des individus ne dépassant pas le seuil des 150 unités de changements. On conçoit donc bien avec les observations de Holmes et Rahe que le capital d’adaptabilité n’est pas infini comme nous pourrions le penser et que chaque cause provoquant une réaction de stress entame ce capital.

Deux exemples prégnants s’offrent à nous pour illustrer cette idée ; tout d’abords l’affaiblissement du système immunitaire par le SGA et puis l’effet du stress sur le cerveau. Comme on a pu le voir précédemment, le système immunitaire est grandement affecté lors du déclenchement du syndrome général d’adaptation. De nombreuses expériences sur l’animal et sur l’homme ont pu montrer ce fait, et selon Baer et al., le cortisol en serait la conséquence. Il y aurait donc une fragilisation de la réponse immunitaire et donc de la défense de l’organisme face à des corps étrangers à l’organisme.

Selon Baer et al., le cortisol serait aussi la cause de modifications au niveau du cerveau. En effet, le cortisol, produit par la corticosurrénale, monterait jusqu’au cerveau par le sang pour se loger dans le cytoplasme de nombreux neurones. Fort de ce propos, Steve Kerr et al., (IN : Baer) ont pu montrer qu’un des effets du cortisol à l’intérieur des neurones était qu’il permettait l’entrée d’un plus grand nombre de ions calcium (CA+). De cette manière le cortisol pourrait permettre au cerveau de mieux réagir au stress. Cependant, un stress chronique (dû à n’importe quelle demande) serait aussi à la base d’atteintes contre le cerveau, car une surcharge de calcium à l’intérieur de la cellule conduit à l’excitotoxicité, c’est-à-dire à la mort du neurone par un processus combiné et sans fin de rentrée de calcium à l’intérieur de la cellule, ce qui crée la libération de glutamate, ce dernier favorisant la rentrée de calcium en dépolarisant le neurone

Quels sont les liens entre les hormones et la dépression ?


Lexique

Homéostasie: C'est la capacité de l'organisme de maintenir un état de stabilité relative des différentes composantes de son milieu interne et ce, malgré les variations constantes de l'environnement externe.
Cortisol: Hormone stéroïde qui augmente la fréquence et la puissance des contractions du coeur, ainsi que la sensibilité des vaisseaux sanguins à la noradrénaline, et qui modifie diverses fonctions métaboliques, ce qui aide l'organisme à affronter le stress.
Corticotropine
Médullosurrénale: Partie centrale de la glande surrénale (située au-dessus du rein), qui sécrète des médiateurs chimiques (adrénaline et noradrénaline).