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== Quels sont les différents types de déficits immunitaires ?==
== Quels sont les différents types de déficits immunitaires ?==
Il y a quatre types de déficits immunitaires:
* Le déficit en lymphocytes B
* Le déficit en lymphocytes T
* Le déficit ds phagocytes
* Le déficit des molécules de la chaîne du complément





Version du 29 avril 2008 à 19:38

Qu'est-ce que le système immunitaire ?

Le système immunitaire est un ensemble de cellules, des tissus et des organes qui sont chargés de la défense de l'organisme contre tout élément étranger ou anormal (par exemple: les bactéries, virus, cellules cancéreuses).

Qui sont les différents acteurs de ce système ?

L’ensemble des molécules susceptibles d’entraîner la formation d’un anticorps et de déclencher une réponse immunitaire porte le nom générique d’antigènes. On distingue les antigènes du soi (ceux qui sont normalement présents dans l’organisme et que le système immunitaire ignore) et les antigènes du non-soi (dont la présence est anormale dans l’organisme : qu’il s’agisse soit d’éléments étrangers, soit d’éléments de l’organisme devenus anormaux). L’efficacité du système immunitaire est essentiellement fondée sur sa capacité à distinguer le soi du non-soi. De fait, lorsqu’il fonctionne de façon normale, la réponse immunitaire est dirigée contre les seuls antigènes du non-soi.

Extrêmement complexe, fonctionnant en réseau dont les différents acteurs interagissent et communiquent entre eux, le système immunitaire permet de réagir de façon appropriée à l’infinité d’antigènes différents et potentiellement pathogènes qui pénètrent dans l’organisme, et parfois l’envahissent. Les mécanismes physiologiques complexes mis en œuvre dans le système immunitaire ne sont pas encore complètement élucidés, mais sont chaque jour mieux compris.

Le système immunitaire comprend trois types d’unités fonctionnelles : des cellules, des substances peptidiques libres (en solution) et des organes.

2.1 Cellules

Les cellules du système immunitaire sont réparties en deux contingents : une partie est disséminée et mêlée aux autres cellules dans les différents organes ; une autre partie forme des amas ou même de véritables organes « immunitaires » (organes lymphoïdes).

Il existe trois grandes catégories de cellules immunitaires, qui sont toutes des leucocytes (globules blancs) : les granulocytes neutrophiles, les monocytes / macrophages et les lymphocytes. Seule une minorité d’entre elles se trouve en circulation dans le sang, qui leur sert essentiellement de moyen de transport pour se rendre d’un point à l’autre de l’organisme avant de pénétrer dans un organe.


1- Le système immunitaire humoral. Il agit contre les bactéries et les virus dans les liquides du corps humain tel que le sang. Ses principaux moyens d'actions sont les immunoglobulines aussi appelées anticorps. Ces anticorps sont produits par les cellules B (bone marrow en anglais). Ces cellules se développent dans la moelle osseuse.

2- Le système immunitaire cellulaire. Il s'occupe des cellules infectées par des virus, bactéries et les cellules cancéreuses. L'action de défense s'effectue via les cellules T aussi appelées lymphocytes T ( T parce que ces cellules mûrissent dans le thymus après leur naissance dans la moelle osseuse).


Il existe plusieurs façons de renforcer notre système immunitaire. Malheureusement, il existe bien des façons de l'affaiblir aussi. Notre système immunitaire a pris des millions d'années à se bâtir et à être ce qu'il est aujourd'hui tout en s'adaptant aux différents changements. D'un environnement qui jadis changeait lentement, ce même environnement est devenu aujourd'hui une source de défis pour notre systèmeimmunitaire qui doit composer avec des milliers de nouveaux produits chimiques qui sont inventés chaque année et polluent notre environnement. Sachant que l'évolution avance lentement, notre système immunitaire subit un stress énorme face à ces nouveaux défis.

Qu'est-ce qu'un déficit immunitaire ?

Un déficit immunitaire résulte de l'absence ou du disfonctionnement de l'un ou plusieurs acteurs du système immunitaire.

Il se divise en deux classes: La première classe est le déficit immunitaire primitif, ainsi appelé car la personne en est atteinte dès sa naissance.

La deuxième classe est le déficit immunitaire secondaire, ainsi appelé car le cas de la personne atteinte est dû à une autre pathologie qui a précédé son état actuel.





Certaines de ces personnes auront besoin d'une administration régulière d'immunoglobulines polyvalentes purifiées à partir de plasma humain.

Le déficit immunitaire combiné sévère Le déficit immunitaire combiné sévère (DICS) est une pathologie grave et constitue un danger mortel au taux de mortalité élevé. Le DICS est un groupe de troubles génétiques rares et est caractérisé par des anomalies profondes de l'évolution et de la fonction des lymphocytes T et B et des cellules NK. Ce trouble a été déclaré pour la première fois il y a plus de cinquante ans. Mais depuis les vingt dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans la compréhension et le traitement du déficit immunitaire combiné sévère. En effet, on a découvert que divers déficits moléculaires sont responsable du DICS.

L'analyse immunologique révèle une lymphopénie avec absence de lymphocytes T et des cellules NK alors que les lymphocytes B sont présents en nombre normal. Une numération lymphocytaire absolue inférieure à 3,000 est le principal indice diagnostique. Ce phénomène devrait signaler aux médecins la possibilité d'un déficit immunitaire combiné sévère.

Les estimations générales de l'incidence des DICS sont d'environ un cas pour 100,000 naissances vivantes. D'ordinaire, les problèmes de nourissons atteints du déficitimmunitaire combiné sévère se présentent au cours des premiers mois de la vie avec des épisodes fréquentes de diarrhée, des pneumonies, des otites, une septicémie et des infections cutanées. La croissance peut sembler normale mais des retards marqués se révèlent peu après le début des infections et de la diarrhé.

Le déficit immunitaire combiné sévère de transmission liée au chromosome X se caractérise par des infections récurrentes bactériennes ou virales et souvent sévères. Ces infections débutent dès les premiers mois de la vie chez le garçon. Son état est associé à la diarrhée et à un retard staturopondéral.

Le prognostic des bébés atteints d'un déficitimmunitaire combiné sévère est grandement amélioré lorsque ces nourissons sont diagnostiqués et traités avant l'apparition d'une infection sévère. En fait, ce diagnostic devrait être considéré comme une urgence pédiatrique. Car non traité, la plupart des enfants en mourront avant l'âge de un ou deux ans.

La prise en charge des déficits immunitaires combinés sévères (DICS) ne peut se faire que dans une unité spécialisée en immunologie et hématologie. Il faut défendre chez les sujets suspects de déficit immunitaire l'utilisation de vaccins vivants ainsi que la transfusion de produits sanguins non irradiés.

Actuellement, le seul traitement connu du déficit immunitaire combiné sévère est la greffe de la moelle osseuse et son succès dépend de l'existence d'un donneur identique.


Qui sont les plus touchés? les enfants ou les adultes ?

Les enfants sont beaucoup plus touchés que les adultes. En général, les symptômes apparaissent dès la naissance, mais il peut arriver qu'ils se révèlent bien plus tard, à l'âge adulte.

Quels sont les différents types de déficits immunitaires ?

Il y a quatre types de déficits immunitaires:

  • Le déficit en lymphocytes B
  • Le déficit en lymphocytes T
  • Le déficit ds phagocytes
  • Le déficit des molécules de la chaîne du complément



   V.2.1. Les déficits de l'immunité humorale :

Les défauts de production, complets ou partiels, en Ig constituent les plus fréquents des DIP. Ils sont dus à un défaut de différentiation et/ou d'activation des lymphocytes B, ce qui est à l'origine d'une production défectueuse des différents types d'immunoglobulines dont l'interprétation doit être faite en fonction de l'âge (tableau II). La possibilité de compenser de façon efficace le déficit en IgG par l'injection d'Ig polyvalentes permet d'en limiter les conséquences cliniques.

Le déficit en IgA est le DIP le plus fréquent dans la population caucasienne (1/700) alors qu'il est beaucoup plus rare dans les autres groupes ethniques : 44,4 % des DIP en Italie (6) contre 4,6 % en Tunisie (7). Ce DIH est souvent asymptomatique et la survenue d'infections récurrentes ou de manifestations auto-immunes doit faire rechercher un déficit associé en IgG2 et IgG4. Prés de 50 % des patients ont des anticorps anti-IgA qui peuvent donner lieu à des accidents de choc lors d'injection de sang ou de dérivés sanguins.

Les hypogammaglobulinémies à expression variable (HGEV) (= déficit immunitaire commun variable) constituent un groupe de déficits incomplets de la production de tous les isotypes d'Ig qui est en cours de caractérisation. Leur expression clinique se fait au cours de la deuxième ou de la troisième décade et comporte un syndrome de DIH, des manifestations granulomateuses, des cancers secondaires et des manifestations auto-immunes notamment des cytopénies auto-immunes et des manifestations rhumatologiques. Les trois principales classes d'Ig sériques sont diminuées, d'une façon variable dans le temps; les lymphocytes B (CD19+) sont présents en nombre variable avec différents déficits fonctionnels. L'HGEV et le déficit en IgA peuvent exister dans la même famille avec parfois un passage d'une forme à l'autre chez le même patient. Ces deux affections sont donc considérées actuellement comme les deux pôles extrêmes d'un spectre continu de déficits en immunoglobulines. Les gènes candidats sont actuellement étudiés dans la région du complexe majeur d'histocompatibilité et affecteraient l'interaction cellulaire entre les lymphocytes T et B.

L'agammaglobulinémie liée à l'X ou maladie de Bruton, connue depuis 1952, survient chez un garçon sur 100 000. Elle est due à différentes mutations du gène XLA (Xq21.3-q22) codant pour une protéine-tyrosine kinase spécifique de la lignée B. Ceci est responsable du blocage de la maturation du lymphocyte au stade pré-B et donc de l'absence des lymphocytes B, des IgG, des IgA, des IgM, des IgE et des IgD (agammaglobulinémie). Cliniquement, les infections commencent après l'âge de 6 mois et sont essentiellement faites d'infections ORL et bronchopulmonaires à germes extracellulaires. Les ganglions lymphatiques ne sont pas palpables et les amygdales absentes. L'électrophorèse des protides montre l'absence de gammaglobulines. En l'absence de traitement, l'évolution se fait vers la DDB et l'insuffisance respiratoire. Plus rare et de découverte plus récente, l'agammaglobulinémie autosomique récessive, est due à un blocage plus précoce, au stade pro-B, de la maturation des lymphocytes B.

D'autres DIH sont plus rares tel que le syndrome hyper-IgM autosomique récessif, le déficit en IgM, l'agammaglobulinémie associée à un déficit en hormone de croissance, le déficit immunitaire sélectif vis à vis du virus d'Epstein-Barr (Sd de Portilo).

   V.2.2. Les Déficits de l'immunité cellulaire (DIC) :

De par la place centrale des lymphocytes T dans le système immunitaire, les déficits de l'immunité cellulaire s'accompagnent en général d'un dysfonctionnement combiné de l'ensemble des effecteurs de la réponse immune, on parle alors de déficits immunitaires combinés. Ces déficits sont répartis en 3 grands types : les déficits immunitaires combinés sévères (DICS), les DIC avec lymphocytes T présents et les DIC complexes.

Les déficits immunitaires combinés sévères (DICS) sont caractérisés par l'absence complète de lymphocytes T matures, absence qui n'est pas compatible avec la vie au-delà de quelques mois en l'absence de greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH). Ils se manifestent par des candidoses orales récidivantes, une diarrhée chronique avec hypotrophie et une pneumopathie interstitielle. Le diagnostic est souvent très probable à l'hémogramme qui montre une lymphopénie. Les IgM et les IgA sont absentes alors que les IgG sont normales au cours des 6 premiers mois puis qu'elles sont d'origine maternelle. La numération des SPL confirme la déplétion profonde en lymphocytes T (CD3+) et permet d'orienter vers le type exact de DICS. En fonction de la présence de lymphocytes B (B+) ou de leur absence (B-), les DICS sont classés en DICS T-B+, DICS T-B- et en DICS T+B- (tableau III). Le DICS lié à l'X représente environ 50% des DICS. Le syndrome d'Ommen, de révélation précoce, associe érythrodérmie et alopécie. Les autres DICS actuellement connus sont représentés sur le tableau III.

Les DIC avec lymphocytes T présents sont caractérisés par des lymphocytes T en nombre réduit et/ou peu fonctionnels et ont une expression clinique se rapprochant de celle des DICS mais moins sévères. Leur évolution est néanmoins mortelle en quelques années en l'absence de greffe de CSH. Dans ce groupe, la diminution d'une des sous-populations lymphocytaires et la réponse à la stimulation des lymphocytes oriente vers une ou quelques maladies particulières qui pourra être confirmée par un test spécifique quand il est disponible.

   Dans ce groupe, on classe le défaut d'expression des antigènes HLA de classe II dont il existe quatre groupes de complémentation en rapport avec des mutations des gènes du CIITA et du RFX5. Cette rare affection autosomique récessive est particulièrement fréquente au Maghreb : 22 des 30 cas de l'Hôpital Necker-Enfants malades de Paris (8) sont d'origine maghrébine, 29 % des DIC en Tunisie (7), 50 % de nos DIC (9) et seulement 4 % des DIC en Australie(10). Cette maladie se révèle habituellement chez un petit nourrisson par une diarrhée chronique, un muguet rebelle ainsi que des infections sévères pulmonaires et des septicémies; les CD4+ sont diminués et les antigènes HLA-DR sont absents de la surface des lymphocytes.
   Le syndrome hyper-IgM lié à l'X est caractérisé par l'absence des IgA et des IgG avec des IgM normales. La confirmation est apportée par l'absence du ligand CD40, molécule de surface des lymphocytes T indispensable au passage de la synthèse des IgM à celle des IgA et des IgG au niveau des lymphocytes B (switch). Les autres DIC actuellement bien définis sont représentés sur le (tableau III).
   Les DIC complexes comportent un déficit immunitaire combiné associé à d'autres anomalies; la greffe de CSH est souvent nécessaire. Les différents syndromes de ce groupe sont mentionnés sur le (tableau III).
   V.2.3. Les Déficits de l'immunité non spécifique :
   La granulomatose chronique septique est le plus fréquent des déficits des cellules phagocytaires. Les phagocytes ingèrent les germes mais n'arrivent pas à les détruire du fait d'une insuffisance du métabolisme oxydatif dans les phagosomes. Il existe quatre formes moléculaires. Le tableau clinico-microbiologique est évocateur : les infections siègent dans les organes riches en phagocytes (foie, rate, ganglions, peau, poumon) et elles sont essentiellement dues à des germes qui disposent d'une catalase (Staphylocoque, Serratia) et à l'Aspergillus. Les macrophages pleins de débris, s'accumulent sous forme de granulomes.
   Les déficits en molécules d'adhésion (LAD1 et LAD2) ont pour conséquence un défaut de mobilisation des polynucléaires de la circulation sanguine vers les tissus. Les infections bactériennes sont alors caractérisées par l'accumulation massive de polynucléaires neutrophiles dans le sang et par l'absence de pus. La chute du cordon se fait au-delà de la 4e semaine.
   La neutropénie congénitale sévère (syndrome de Kostmann) est définie par un nombre de neutrophiles inférieurs à 200/ml. Dans la neutropénie cyclique, les neutrophiles passent d'une valeur normale à des valeurs effondrées tous les 21 jours.
   Quatre nouvelles maladies génétiques responsables d'une susceptibilité sévère et sélective aux mycobactéries qu'elles soient atténuées (vaccin BCG), atypiques (environnementales) ou tuberculeuses ont été récemment décrites (tableau III)
   Les déficits en complément sont rares et groupés en deux entités : les déficits d'activation du C3 (déficits en C2 ou C4 ou H ou I) sont responsables d'infections bactériennes systémiques et des manifestations auto-immunes, notamment le lupus érythémateux. Les déficits du complexe lytique (C5-C8) se manifestent par des infections à Neisseria (notamment des méningites) répétées et sévères car la phagocytose de ces germes à capsule polysaccharidique très épaisse nécessite leur opsonisation préalable par les fractions de complément.
   V.2.4. Les Déficits immunitaires associés à une autre affection :
   Il s'agit d'un grand nombre d'affections où le DIP fait partie du tableau clinique de la maladie. Certaines de ces affections sont citées dans le (tableau III)

Quelles sont les causes qui provoquent un déficit immunitaire héréditaire?

Est-ce uniquement héréditaire?

Quelles sont les conséquences d'un déficit immunitaire ?

Existe-t-il un ou des traitements pour pallier un déficit immunitaire?

Les principes du traitement des DIP

   VI.1. Règles générales :
   * En cas de DIH, le vaccin antipoliomyélitique oral (Sabin) est contre-indiqué. Par contre, les autres vaccins vivants atténués (ROR et BCG) sont permis, de même que les vaccins inactivés (Polio injectable, coqueluche) et les préparations antigéniques (toxines tétaniques et diphtérique, haemophilus). Cependant leur efficacité est inconstante et dépend de la profondeur du DIH (sans effet chez les agammaglobulinémiques). En cas de DIC, tous les vaccins vivants atténués sont contre-indiqués : BCG, Polio oral, ROR.
   * La transfusion des enfants présentant un DIC doit être faite après irradiation de tout produit sanguin labile.
   * La réhabilitation nutritionnelle est souvent essentielle au moment du diagnostic qui se fait souvent tardivement avec des signes de dénutrition. - La prise en charge psychologique et médico-sociale est capitale.
     VI.2. La greffe de cellules souches hématopoïétiques
     La greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) (moelle osseuse ou cellules souches périphériques) est urgente et indispensable dans tous les DICS et les DIC. Le pronostic dépend essentiellement du type de donneur : guérison dans 95 à 100 % des cas si elle est faite à partir d'un donneur HLA-identique. A partir d'un donneur HLA non identique, la réalisation d'une déplétion en Lymphocytes T (conditionnement) chez le patient est faite grâce à une chimiothérapie (busulfan et cyclophosphamide) afin d'éviter la réaction du greffon contre l'hôte. Dans ce cas, la survie à 4 ans est d'environ 60 %. Actuellement des tentatives de thérapie génique par transfert de gènes ex vivo dans les lymphocytes T à l'aide de vecteurs viraux sont en cours d'étude. Il est de même des greffes de CSH in utéro.
     VI.3. Les immunoglobulines :
     Les Ig-intraveineuses sont extraites du plasma humain puis traitées par solvent-détergent pour assurer l'inactivation virale. La qualité des Ig-IV est régie selon des critères stricts définis par l'OMS. Elles sont indiquées dans les agammaglobulinémies, les hypogammaglobulinémies à expression variable, les déficits en sous-classes d'IgG, le syndrome hyper-IgM et dans la plupart des DIC (en attendant la greffe de CSH) puisqu'ils sont généralement associés à un déficit en anticorps. Les Ig sont contre-indiquées dans le déficit isolé en IgA (risque d'anaphylaxie). Si le déficit en IgA est associé à un déficit en sous-classes d'IgG, il faut utiliser des préparations d'Ig pauvres en IgA. La dose est de 200 à 800 mg / Kg toutes les 3 à 4 semaines de façon à obtenir un taux d'IgG sériques supérieur à 5 g / l avant la perfusion suivante. Le débit de perfusion doit commencer par 1 ml de solution reconstituée / Kg et par heure la première demi-heure pour atteindre 4 ml /Kg / H la deuxième heure. Ces Ig ont été utilisés avec succès par voie sous-cutanée à domicile à raison de 100 mg / Kg / semaine.
     VI.4. L'antibiothérapie curative
     L'antibiothérapie curative doit être précoce et prolongée avec une utilisation facile de la voie intraveineuse surtout pour les DIC. Elle doit tenir compte du type de DIP : devant un DIH, elle doit viser le Pneumocoque et l'Haemophilus, parfois le Pseudomonas : bétalactamines et aminosides. Devant un DIC, elle doit viser à la fois les germes intracellulaires et extracellulaires : on associera donc aux antibiotiques précédents cotrimoxazole ou quinolones. Les antiviraux et les antifungiques ont une place est importante dans les DIC où ces germes ne rencontrent pas de résistance de la part des lymphocytes.
     L'antibiothérapie préventive dans les DIH dans l'impossibilité d'assurer une substitution continue en Ig. Elle sera alors alternée toutes les 10 jours : amoxicilline ou céphalosporine orale, macrolide, et le cotrimoxazole. Dans les DIC et les DINS, la prophylaxie est assurée par le cotrimoxazole à vie à raison de 20 mg /Kg/ jour. Dans les granulomatoses chroniques septiques l'itraconazole est utilisé afin de prévenir l'infection aspergillaire.
     VI.5. Autres :
         o Perfusion d'adénosine désaminase dans le DICS T-B- par déficit en ADA.
         o Le G-CSF (granulocyte-colony stimulating factor) est efficace dans les neutropénies chroniques.
         o L'injection de l'interféron g est efficace dans les déficits en IL12 ou en son récepteur.
     Enfin, pour de nombreuses affections, on dispose actuellement de diagnostic anté-nat




http://www.med.univ-rennes1.fr/etud/pediatrie/deficits.htm#4





Il existe une grande variété de déficits immunitaires héréditaires affectant les lymphocytes T, les lymphocytes B, les cellules phagocytaires et le complément. Les gènes mutés dans plus de 20 de ces maladies sont maintenant identifiés. Beaucoup de ces maladies sont léthales, de fait l'éventualité d'un traitement par transfert de gènes peut être envisagée. La solution théoriquement la plus simple consiste en un transfert de gènes dans les cellules souches hématopoïétiques. A l'heure actuelle cette approche est envisagée à l'aide de vecteurs rétroviraux. Compte tenu des difficultés inhérentes au transfert de gènes dans la plupart des cellules souches hématopoïétiques qui ne sont pas en cycle, pon ne peut pour l'instant escompter obtenir le transfert d'un gène thérapeutique dans plus de 1 cellule souche sur 1000. Ceci limite considérablement l'utilisation de cette technique. Cependant dans le contexte des déficits immunitaires héréditaires caractérisés par un blocage précoce de différenciation d'une ou plusieurs populations cellulaires, on peut escompter que la petite quantité de cellules transduites ait un avantage de prolifération sélectif. De ce fait, il est possible que progressivement, ces cellules prennent le dessus sur les populations non transduites et permettent d'obtenir une différenciation de populations lymphocytaires. C'est sur cette hypothèse que sont fondées les actuels essais cliniques concernant le déficit en adénosine désaminase et qu'est envisagée une approche similaire dans le contexte du déficit immunitaire combiné sévère lié à l'X, caractérisé par l'absence de différenciation de lymphocytes T et de cellules NK en raison de mutations du gène qui code pour la chaîne y du récepteur de l'interleukine 2. Cependant dans ce dernier cas, la disponibilité d'un modèle animal permettra de tester cette hypothèse, avant les premiers essais cliniques chez l'Homme.


Recherche actuelle

Les déficits immunitaires combinés sévères sont les formes les plus sévères de déficits immunitaires héréditaires. Ils se caractérisent par l'absence de différenciation des lymphocytes T, cellules indispensables à la défense contre la plupart des micro-organismes. Plusieurs de ces maladies sont aujourd'hui caractérisées sur le plan génétique et moléculaire. Il en est par exemple ainsi du déficit en adénosine désaminase et du déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome X. Cette dernière forme de déficit immunitaire combiné sévère (DICS) est la plus fréquente. Le gène codant pour la chaîne Ÿc des récepteurs des cytokines interleukine 2, 4, 7, 9 et 15 est muté dans cette maladie. Le déficit d'interaction entre les cytokines IL7 et IL15 avec leur récepteur respectif sont responsables des défauts de production de lymphocytes T et de lymphocytes NK dans cette maladie. Le traitement actuel de cette maladie repose sur l'allogreffe de moelle osseuse. Lorsqu'un donneur HLA identique peut être identifié dans la famille (environ une fois sur cinq), la probabilité de succès de cette thérapeutique est voisine de 100 %. Dans les autres cas, sont 80 % des malades, la probabilité de succès d'une greffe de moelle osseuse provenant d'un donneur compatible non apparenté, ou d'un donneur partiellement incompatible dans la famille, est de l'ordre de 50 à 60 %. Les échecs sont liés aux infections et à la réaction du greffon contre l'hôte. Il est de ce fait justifié de rechercher à mettre au point une autre forme de traitement de cette maladie, il s'agit du traitement par transfert de gène dans les cellules souches hématopoïétiques. Le principe consiste à infecter les cellules hématopoïétiques médullaires de ces patients par un vecteur rétroviral contenant le gène codant pour la chaîne Ÿc. Il est escompté que l'infection par le rétrovirus permette l'intégration du provirus contenant le gène Ÿc dans le génome de la cellule et son expression dans les cellules filles. A ce jour, nous avons obtenu une série de résultats encourageants dans cette perspective : nous avons montré qu'à l'aide d'un vecteur rétroviral défectif, il était possible d'obtenir l'expression stable de la chaîne Ÿc dans des lymphocytes B de patients transformés par le virus d'Epstein Barr. La chaîne Ÿc est exprimée à la surface de la cellule et est fonctionnelle, le niveau d'expression est satisfaisant, et cette expression est stable pendant plusieurs mois. De même il a été possible à l'aide du même vecteur rétroviral d'obtenir l'expression de la chaîne Ÿc dans des progéniteurs hématopoïétiques donnant naissance à des lymphocytes Natural Killer. En parallèle, nous avons entrepris des expériences dans un modèle murin de la maladie qui a été généré par la technique d'inactivation génique par recombinaison homologue. Le transfert du gène Ÿc dans les cellules hématopoïétiques médullaires de cette souris puis la réinjection in vivo permet, selon des résultats préliminaires, la correction de la maladie. Le projet de recherche actuel cherche dans sa phase pré-clinique a d'une part optimiser les conditions de transfert de gène in vitro dans les cellules des patients, d'autre part déterminer dans le modèle animal murin s'il est possible d'observer un avantage sélectif des cellules exprimant le gène Ÿc, dites "cellules transduites". La première partie du projet consiste à tester plusieurs paramètres de l'infeciton des cellules par la source de vecteur rétroviral afin d'augmenter le nombre de cellules infectées, sont testés : l'intérêt d'une cocentrifugation des cellules avec le surnageant viral ; l'utilisation de cellules stromales autologues ; différentes températures ; différents nombres de cycles d'infection ; l'utilisation de milieux sans sérum ; l'addition de fibronectine. Ces différentes expériences devraient permettre dans l'année à venir de déterminer le meilleur protocole possible en vue d'une application clinique. La deuxième partie du projet de recherche consiste à répéter les expériences de transfert de gène in vivo chez la souris déficiente en Ÿc dans des conditions où le nombre des cellules infectées est faible. Ces expériences sont déterminantes afin de savoir si un taux de transfert de gène faible peut donner naissance néanmoins à un nombre suffisant de lymphocytes T corrigeant la maladie. Cette expérience est cruciale pour l'application humaine car nous savons que le transfert de gène dans les cellules hématopoïétiques humaines, contrairement à la souris est relativement peut efficace. La démonstration d'une avantage sélectif des cellules transduites dans le modèle murin, en l'absence de toute toxicité permettrait d'envisager un premier essai clinique chez l'homme.



1 enfant sur 5000 naît chaque année en France avec un déficit immunitaire. Les maladies qui en résultent s’expriment différemment selon la nature du déficit, l’âge, le sexe ou l’appartenance ethnique. A ce jour, près de 100 déficits immunitaires primaires spécifiques (DIP) différents ont été répertoriés : 70% concernent un déficit en lymphocytes B, 20% un déficit en lymphocytes T et 10% un déficit combiné touchant les deux populations cellulaires. D’autres anomalies héréditaires concernent les fonctions des polynucléaires. Elles sont principalement diagnostiquées chez le nourrisson et l’enfant. Environ 80% des malades ont moins de 20 ans et 70% d’entre eux sont de sexe masculin. 150 nouveaux cas sont découverts chaque année en France. A l’heure actuelle, on estime qu’au moins 5000 enfants ou adultes sont concernés par ces maladies génétiques rares.

http://www.fondation-wyeth.org/documents/Data/19.pdf