Comportement

Sarah,Céline et Katia

Qu'est-ce que le comportement?

On appelle comportement tous les mouvements, manifestations sonores et attitudes corporelles d'un animal ou d'un homme. Des modifications extérieures, comme le changement de coloration de la peau des poissons, font aussi partie du comportement animal, de même que l'émission de substances odorantes ou la production d'ondes électromagnétiques. La biologie du comportement ou éthologie étudie tous ces types de comportement, leurs effets sur l'organisme et leurs influences sur les autres animaux.

Le comportement consiste surtout en une activité musculaire observable chez l'animal, mais aussi en d'autres activités lors desquelles l'activité musculaire n'intervient pas, comme par exemple lorsqu'un animal sécrète des phéromones, ou d'autres sortes d'attractifs sexuels. On peut aussi considérer l'apprentissage comme un comportement, même si le comportement observable suite à celui-ci n'est visible/n'est effectué que plus tard. Donc le comportement est ce que l'animal fait et le moyen par lequel il effectue ses actions.

Exemples de comportement:
Les comportements sont réunis en grandes familles de comportements:

• Sociaux: vie en groupe (loups, Canis lupus) ou seul (sanglier,Sus scrofa )).
  
• Territoriaux: protection du territoire par l'agressivité des mâles.
  
• de reproduction: parade, rite d'accouplement de certaines espèces.
  
• de communication: langage spécialisé pour la chasse (loups, Canis lupus)
  
• Alimentaire: indication de nourriture avec une danse (abeilles, Apis mellifera), point rouge sur le bec des goéland argentés (Larus argentatus).
  
• de déplacements: migration des oiseaux
  

Sources: LEP p.340
http://www.ethologie.info/Etho-logique/Kesako.php
Campbell, p.1226 http://www.aube-nature.com/photo,graphisme-aerien-erosion-due-ecoulements-eau-rive-lac-temple,4799,189,1.php

Qu'est-ce qui peut déclencher un comportement?

Les comportements sont dus à des stimuli.
L'animal peut être stimulé par le biais d'un ou plusieurs de ses 5 sens, ou par ce que l'on appelle des signaux physiologiques.

• Il y a différents stimuli extérieurs (exogènes): olfactifs, visuels, sensoriels, sonores et gustatifs.

Nous pouvons observer chez les animaux que selon leur environnement ils ont différents comportements. Par exemple, s'ils doivent protéger leur territoire ou même conquérir une femelle, les mâles adoptent un comportement agressif. Cependant, les mâles de certaines espèces peuvent adopter un comportement affectueux avec leurs petits lorsqu'ils se sentent en sécurité.

• D'autre part, les stimuli peuvent aussi être internes (endogènes). Par exemple, la baisse de la glycémie entraîne à coup sûr la sensation de faim, et ainsi un comportement (manger).

Nous pouvons constater l'humeur chez les Animaux par certains signaux extérieurs. Exemple : lorsqu'un chien (Canis familiaris) est énervé, il va tirer les oreilles vers l'arrière; lorsqu'il est sur ses gardes, il va dresser les oreilles. Nous pouvons également constater cela par l'émission de signaux sonores, comme pour le chien l'aboiement.

Le comportement est-il acquis ou inné?

Le comportement peut être inné et/ou acquis.
En effet, il y a un comportement inné qui est un comportement qui se retrouve chez tous les individus de la même espèce, transmis par les gènes d'une génération à l'autre (exemple de l'abeille). On parle aussi de comportement instinctif. Par exemple, lorsque l'on bouge quelque chose devant un crapaud (Bufo bufo) instinctivement il va penser que c'est de la nourriture, même si ce n'est qu'un bout de papier. Cependant, par l'expérience, il peut développer un comportement acquis: tout ce qui bouge n'est pas forcément bon à manger. C'est par apprentissage qu'il sera capable de faire la différence entre le comestible et le non comestible.

• acquis: un comportement acquis est un comportement obtenu au cours de la vie, par adaptation ou par expérience.

• inné: un comportement inné est un comportement qui n'a pas à être appris, que l'on possède dès la naissance.

http://www.ethologie.info/Etho-logique/Etho1.php

Comment distinguer la part innée d'un comportement de la part acquise?

En règle générale, il suffit d'isoler un ou plusieurs jeunes de tout représentant adulte de son espèce (ce qui élimine, de fait, toute possibilité d'apprentissage, que ce soit par imitation ou par éducation parentale) et d'observer dans quelle mesure les sujets peuvent ou non reproduire le comportement étudié. Il est également intéressant de souligner, qu'en règle générale, la plupart des comportements innés sont améliorables par l'apprentissage et/ou l'expérience.

http://www.ethologie.info/Etho-logique/Etho1.php

Les comportements acquis

La part de l'acquis dans le comportement d'un animal augmente, au fur et à mesure que cet animal est doté d'un plus fort développement psychique, c'est à dire d'un système nerveux central (SNC) complexe.

Les comportements acquis permettent à l'individu de s'adapter rapidement aux changements de l'environnement de l'espèce. Cependant, les aptitudes d'apprentissage d'une espèce, sa plasticité, sont, elles, déterminées de manière innée, elles sont inscrites dans son patrimoine génétique. On distingue plusieurs formes d'apprentissage:

• Le mode le plus courant d'apprentissage en milieu naturel se fait selon la méthode dite de "essai-erreur". C'est un apprentissage qui résulte d'une action ou d'une situation de type accidentel. C'est probablement par ce type d'apprentissage que les mésanges charbonnières et les mésanges bleues de Grande-Bretagne (Parus caeruleus), sont parvenues à intégrer le lait dans leur alimentation courante. En effet, ces animaux ont appris à percer la capsule des bouteilles de lait qui sont traditionnellement déposées le matin à la porte des maisons (cf. Annexe).

• L'imitation est aussi une forme très répandue d'apprentissage, bien qu'elle soit circonscrite aux espèces disposant d'un système nerveux central suffisamment complexe, comme les Mammifères et plus particulièrement chez les Primates.

• C'est ainsi, que sur l'île de Koshima, les biologistes japonais modifièrent le comportement alimentaire de la colonie de macaques (Macaca fuscata) qui vivait là (cf. Annexe). Ils jetèrent des patates douces sur la plage, qui n'est pas un territoire coutumier de ces animaux. L'un d'entre eux, Imo, âgée de deux ans, commença à laver les patates douces dans l'eau de mer avant de les manger. Les autres singes de la colonie finirent, par imitation, par reproduire le même comportement alimentaire. Il est intéressant de noter que cette colonie finit par prendre possession de ce nouvel habitat, le bord de mer, et y acquirent de nouveaux comportements adaptés à ce nouveau milieu, comme la nage, la découverte et le traitement innovateur de nouvelles sources de nourriture.

Le cas des macaques japonais nous renvoie à une autre forme d'apprentissage, par tradition, ce qui est une forme de proto-culture. En effet, les jeunes femelles qui imitèrent le comportement alimentaire de Imo, le transmirent, une fois adultes, à leurs petits, ce qui fait, qu'au fil des générations, ce comportement devint commun à tout le groupe.

http://www.ethologie.info/Etho-logique/Etho1.php
Quand les singes prennent le thé, p.184-194 (Singes de Koshima), p.234 (Mésanges bleues)

Quelques expériences

Nikolaus Tinbergen (1907-1988) est un fondateur, avec Konrad Lorenz, de l'éthologie moderne. Après son internement dans un camp aux Pays-Bas pendant la deuxième guerre mondiale, il fut invité à devenir maître de conférence en zoologie à l'université d'Oxford, où il fonda le groupe de recherches en comportement animale. Il se retira en 1974. En 1973 il a obtenu le prix Nobel de médecine avec Konrad Lorenz et Karl von Frisch.

Expérience sur les goélands argentés nouveaux nés : Le but est d'observer l'effet de la modification d'un stimulus donné (forme et couleur du bec du Goéland argenté adulte) sur le comportement inné du tapotement de bec par le goéland venant de naître. (cf. Annexe)

• Pour cela on présente à des oisillons venant d'éclore différentes formes de becs en carton avec ou sans point, de différentes couleurs et de différentes formes. Les petits ont alors plutôt tapé quand il y avait un fort contraste de couleurs, quelque soit la forme.

• Par conséquent, nous pouvons en déduire que les petits reconnaissent le contraste de couleur mais non la forme. Etant donné qu'ils sont censés ne jamais avoir vu leur mère on peut dire que leur comportement est inné.

Critique:

• Premièrement, il n'est pas certain que les oisillons étudiés n’aient aucune expérience et qu'ils n'avaient pas encore déjà été nourris par leurs parents.

• Ensuite, tous les picorages obtenus avec un même leurre ont été additionnés sans tenir compte du fait que certains oisillons manifestaient un comportement différent.

• Finalement, il n'est pas expliqué clairement d'où vient la diminution des picorages. On pourrait l'attribuer à une baisse de motivation due à de nombreux picorages. Le fait que les leurres ne fournissent jamais de nourriture pourrait être aussi une raison.

Expérience avec les épinoches:

• Chez le mâle de l'épinoche (Gasterosteus aculeatus), un stimulus visuel simple déclenche un comportement agressif. Le leurre de forme réaliste n'ayant pas l'abdomen rouge ne provoque aucune réaction, mais tous les autres leurres qui sont plutôt difformes mais qui portent du rouge dans leur partie inférieure, suscitent de fortes réactions. (cf. Annexe)
  

Abeilles hygiénistes:

• Abeilles hygiénistes (Rothenbhuler 1964) :

La loque est une maladie de l’abeille liée à une bactérie (Bacillus larvae) qui attaque les larves juste avant l’operculation, la larve meurt et se décompose. C'est une maladie très contagieuse dans une ruche. Certaines variétés génétiques d'abeilles (qui ont un génotype particulier) souffrent rarement de cette maladie. Une résistance à la maladie est donc apparue.
Ces abeilles résistantes désoperculent les alvéoles, extirpent les larves malades et les rejettent hors du nid très rapidement. Elles s'infectent donc légèrement, mais permettent de réduire la diffusion de la bactérie. On parle alors de souche hygiéniste.
Cependant, les abeilles sensibles à cette maladie ne découpent pas les avéoles et n'éliminent pas les larves mortes. Le comportement de nettoyage de la ruche est donc sous contrôle génétique. Les gènes ('u','r') influencent le comportement (cf annexe), mais les interactions entre les gènes et l'environnement déterminent les modèles comportementaux exécutés par un individu.

Campbell, p.1228 et 1230
Cain
http://www.ethologie.info/Etho-logique/Etho1.php
Lep, p.353
http://www.univ-tours.fr/irbi/UIEIS/Publis%20AL/Cours%20AL/Ontog.pdf

Le comportement peut-il se modifier au cours du temps?

La sélection naturelle agit sur les comportements, qui peuvent donc évoluer, car ils ont tous une base génétique.Le comportement est une adaptation aux conditions écologiques naturelles des animaux, due à l'évolution. Ainsi, la sélection naturelle favorise les comportements qui augmentent la chance de survie des animaux.

Cela est même valable pour les comportements acquis, même si, par définition, ceux-ci dépendent fortement de l'environnement. En effet, l'importance et le moment de l'apprentissage reflètent des différences génétiques qui influencent la capacité à apprendre.

Par exemple, les rats de laboratoires apprennent à retrouver leur chemin dans un labyrinthe à différentes vitesses, en fonction de leurs capacités transmises génétiquement. En croisant entre eux des rats qui ont l'aptitude d'apprendre rapidement, les chercheurs peuvent produire une progéniture qui sait aussi se sortir d'un labyrinthe rapidement (et inversement pour les rats qui ont du mal à apprendre un rapidement leur chemin dans un labyrinthe).
Un comportement peut aussi se construire selon deux processus évolutifs différents:

• la phylogenèse, qui est l'évolution, à travers les générations, d'une espèce:

Certains comportements se construisent au cours de l'évolution d'une espèce, le plus souvent en réaction à un changement du milieu, dans un processus adaptatif. Ces comportements phylogénétiques apparaissent comme innés chez l'individu.

• l'ontogenèse, qui est l'évolution, au cours de la vie, d'un individu (de la conception à la mort). Chaque individu évolue physiquement et comportementalement, d'une manière qui dépend de son espèce, des gènes qui lui ont été transmis par ses parents et de la nature de son environnement. Certains comportements apparaissent à des moments précis de l'ontogenèse (comme les comportements qui dépendent étroitement de la maturation des organes sexuels).

Source: http://www.ethologie.info/Etho-logique/Kesako.php
Cain (p.571-572)

revenir à Comportement 4BIOS02