L'animation et l'image statique

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La méta-analyse de Höffner & Leutner (2007)

Höffler & Leutner (2007) ont procédé à une méta-analyse sur 26 études départageant les animations des images statiques, quant à leur efficacité par rapport à l'apprentissage. Globalement une taille d'effet de moyenne importance mène à conclure une supériorité d'efficacité de l'animation sur l'image statique au niveau des performances d'apprentissages. Puis plusieurs variables modératrices augmentant ou diminuant la dimension d'effet se sont révélées :

  • concernant la variable modératrice "role of animation"; les animations ayant une fonction de représentation (représentant fidèlement les contenus à apprendre) sont nettement supérieures aux images statiques ayant une fonction similaire. Par contre les animations à fonction de décoration ("faire joli") sont moins efficaces que les images statiques de même fonction. Les auteurs expliquent cela, par le fait que ces premières distraient inutilement l'apprenant et le surchargent cognitivement.
  • Concernant la variable modératrice "type of requested knowledge"; les animations se révèlent plus efficaces que les images statiques pour des apprentissages impliquant des savoirs moteurs-procéduraux, alors que les tailles d'effet liées à l'efficacité de l'animation sont plutôt faibles pour des apprentissages impliquant la résolution de problèmes ou des connaissances déclaratives.
  • Concernant la variable modératrice "type of animation"; les animations basées sur la vidéo, donc à haut degré d'iconicité, se révèlent plus efficaces que les animations produites par ordinateur, si on compare ces deux types d'animations aux images statiques.
  • Concernant la variable modératrice "level of realism"; la vidéo s'avère plus efficace que l'image statique quand elle représente avec fort réalisme l'objet d'apprentissage. En effet, le niveau "photo-realistic" s'avère bien plus efficace que le niveau "schematic", si on compare ces deux types d'animations aux images statiques. Concernant la variable modératrice "annoting text"; les résultats révèlent que l'animation couplée au texte s'avère plus efficace que l'image statique couplée au texte.
  • Concernant la variable modératrice "signaling cues in static picture"; l'animation est supérieure aux images statiques sans indices de signalisation (ex. une flèche), la taille d'effet liée à l'efficacité est plus faible par rapport à celles en comportant.
  • Concernant la variable modératrice "instructional domain"; les auteurs observent une assez grande taille d'effet marquant la supériorité de l'animation sur l'image statique pour le domaine militaire; alors que les tailles d'effet relatives à l'efficacité de l'animation pour le domaine physique et les autres domaines s'avère plus faible.[modifier] Quand l'animation ne s'avère pas plus efficace que l'image statique.

Quand il n'y a aucune différences entre l'animation et l'image statique

Les auteurs précédentes mettent en évidence les avantages de l'animation. Or, il est pertinent, sans faire de comparaisons entre les deux articles, de se référer à Betrancourt, Bauer-Morrison & Tversky (2001) qui dénotent plusieurs recherches où il n'y a justement pas de différences entre l'animation et l'image statique, mêmes si toutes deux s'y avèrent efficaces dans les apprentissages. Certaines ont montré par exemple, qu'à différents niveaux d'enseignement, il n'y avait aucun avantage de l'animation sur l'image statique relativement à l'apprentissage des lois de Newton. D'autres ont montré qu'en biologie l'animation ne se révèle pas supérieure à l'image statique, y compris pour l'apprentissage de certains processus spécifiques. Également certaines dénotent, que l'animation ne s'avère pas plus efficace pour apprendre à utiliser un logiciel informatique, même au niveau de l'apprentissage de certaines procédures. Enfin, pour être traitée, l'animation nécessite la mobilisation de ressources cognitives supplémentaires chez l'apprenant, ce qui dans beaucoup de situations réduit l'efficacité de cette première face à l'image statique. En effet, sur la plan cognitif, cette dernière surcharge 8 moins l'apprenant. Relativiser l'efficacité de l'animation est ainsi pertinent et nécessaire, dans la mesure où même Höffler & Leutner (2007) remarquent dans leur méta-analyse, que la majeure partie des animations à haut degré de réalisme (ex. l'animation vidéo), celles qui ont pour but l'apprentissage moteur-procédural et l'apprentissage militaire ont essentiellement et uniquement une fonction de représentation. Ce qui explique les forts effets de tailles observés quant à leur supériorité instructionnelle par rapport à l'image statique. Ce qui n'est pas le cas, avec les autres animations qui tiennent à la fois un rôle de représentation et rôle de décoration; cette dernière surchargeant cognitivement et inutilement l'apprenant. Il devient donc adéquat et nécessaire de citer cette conclusion de Betrancourt, Bauer-Morrison & Tversky (2001, p.154) :

"ainsi à y regarder de près, la plupart des applications réussies de l'animation apparaissent en fait liées à une meilleure visualisation des informations dans l'animation que dans les graphiques statiques correspondants, ou bien à d'autre facteurs qui rendent les différents matériels non équivalents du point de vue de la quantité d'informations transmises. Lorsque l'animation se montre plus efficace qu'une instruction statique, c'est donc dû à l'information supplémentaire qu'elle transmet, plutôt qu’à la mise en mouvement de cette information".