Hypertextualité et recherche

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Page réalisée dans le cadre du cours Conception des Environnement Informatisés d'Apprentissage de la formation Maltt, au TECFA.



Définition principale

La notion d'hypermédia est aujourd’hui connue du grand public qui, depuis le succès commercial des cédéroms encyclopédiques, sait que, d’un clic de souris, on passe d’un contenu à un autre ou l’on fait apparaître des données complémentaires.

En faisant l’étymologie de ce mot, le préfixe "hyper" dérive du grec huper : au dessus, au-delà.

Ainsi, l' hypertexte est un texte dont les mots sont porteurs d'informations supplémentaires.

Cette structure, contrairement à ce que le préfixe "hyper" laisse croire, ne réfère pas à une taille imposante, excessive, mais à des liens internes spécifiques, dits hyperliens, permettant des circulations transversales dans le document.

Hypertexte

  • En français : hypertexte (de hyper- et texte)
  • En anglais : hypertext

Selon la Commission générale de terminologie et de néologie (France) l' hypertexte est un système de renvois permettant de passer directement d'une partie d'un document à une autre, ou d'un document à d'autres documents choisis comme pertinents par l'auteur.

L' Office québécois de la langue française décrit l'hypertexte comme une présentation de l'information qui permet une lecture non linéaire grâce à la présence de liens sémantiques activables dans les documents.

Dans le Web, on parle beaucoup d'hypertexte alors qu'il s'agit de plus en plus d'hypermédia puisque les données peuvent se présenter sous la forme de texte, d'image ou de son.

Autres définitions

Un hypertexte est un système ouvert qui propose une structure interactive de l'information. Il offre la possibilité à l'utilisateur de naviguer librement. Les hypertextes ont une organisation non linéaire des informations qui permet à l'utilisateur de se construire son propre cheminement.[1]

Parmi les éléments caractéristiques de l'hyperdocument, qu'il soit hypertexte ou hypermédia, se trouvent trois termes essentiels :

Ces éléments sont intégrés dans une structure de l'information qui est elle aussi caractéristique en ce que contrairement au texte standard, qui défile de façon linéaire du début à la fin, ici l'information se trouve fragmentée, présentée en segments d'informations lesquels constituent les noeuds. Les ancres, de l'anglais Anchor agissent comme des boutons, attachés au document d'origine et permettant d'atteindre le noeud visé. Le noeud (NODE) contient le segment d'information visé alors que le lien (LINK) est le chemin unissant noeud et ancre. Dans la structure de l'hyperdocument, tout noeud peut contenir lui aussi de nouvelles ancres permettant d'établir à leur tour des liens vers d'autres noeuds. Peuvent servir d'ancre, principalement deux types de données, des mots ou groupes de mots ou des illustrations, souvent du type icône servant de boutons, métaphore des boutons véritables permettant sur divers appareils technologiques de réaliser des fonctions diverses.

Autres termes qui sont liés à l'hypertexte c'est la "navigation". Ce procédé d'exploration des données vient du mot anglais "browsing", mais en français la navigation évoque plutôt la notion d'exploration, de voyage, de deplacements à des lieux accessibles et autrefois plus difficiles à accéder. Selon Edwards et Hardman (To be lost in hyperspace, 1989), on parle aussi de "se perdre dans l'hyperespace", ainsi que de la vision en tunnel. Ce sont là les critiques les plus importantes qu'on formule encore aujourd'hui à l'égard des hypermédia: le danger de perdre de vue son objectif, et les limites de la vision en tunnel. Cette vision en tunnel est associée au fait qu'on ne voit toujours qu'une partie de l'information (une carte à la fois) et qu'il est, par là même, difficile d'avoir des vues d'ensemble de la situation.

Apports

Parmi les avantages de l'hypertexte on peut distinguer:

  • l'interactivité L'une des principales propriétés de l'hypertexte est qu'il est interactif : entre le document et son utilisateur s'installe un rapport qui n'est pas unilatéral mais symétrique. La communication n'est pas à sens unique mais à double sens. A l'inverse du texte, il existe une véritable inter-action entre l'hypertexte et son lecteur. Ainsi, ce dernier peut, par exemple, se naviguer librement dans le document, controler sa lecture, eviter des parties de ce texte et approfondir d'autres, etc...Le lecteur prend en mains la situation selon ses attentes et ses intérêts.[2]
  • la non-linéarité Donnant l'exemple connu du livre, où on lit en principe dès le début jusqu'à la fin, l'hypertexte permet une lecture non-linéaire. Comme c'est déjà susmentionné, le lecteur a la possibilité de controler la navigation d'un document comme lui il juge correcte. Selon certains auteurs comme Nelson ou Bolter, cette propriété de l'hypertexte de lier de manière non-linéaire des idées entre elles semble mieux adaptée à la pensée humaine...[5]

Parmi le inconvénients de l'hypertexte on peut distinguer: La perte dans l'hyperspace, (to be lost in HyperSpace, Edwards et Hardman, 1989) et de vision en tunnel. le danger de perdre de vue son objectif, et les limites de la vision en tunnel. Cette vision en tunnel est associée au fait qu'on ne voit toujours qu'une partie de l'information (une carte à la fois) et qu'il est, par là même, difficile d'avoir des vues d'ensemble de la situation. À ces différents problèmes, des solutions ont été apportées. On a d'abord créé des plans de l'ensemble de la base de données et des parcours possibles (sur une seule carte) et multiplié les liens avec ces plans. Plus de boutons donnant accès aux plans d'ensemble. On a aussi reconnu des règles de développement tentant de limiter le nombre de sous-niveaux. Les recherches () reconnaissent la difficulté pour la mémoire, de retenir au-delà d'un certain nombre d'éléments composant une collection et le chiffre magique plus ou moins 7 tend ici à être établi comme une quantité au-delà de laquelle il est facile de perdre la trace. Ainsi, s'il était toujours possible de se perdre, il était plus facile de retrouver le plan exposant l'ensemble des parcours et la position de l'explorateur (de nombreux édifices publics aux couloirs innombrables offrent de tels plans de localisation). La vision en tunnel se trouvait momentanément brisée, remplacée par une carte offrant une vue de l'ensemble.[3]

Types de logiciels exploitant cette possibilité

Un des premiers logiciels d'avoir utilisé et rendu familier aux utilisateurs l'hypertexte c'est l'hypercard. [6]. D'après Ward Cunningham[4], le concept de ce logiciel est à l'origine du logiciel Macromedia Authorware et de l'invention des Wikis ( qui correspond à un réseau d'apprenants, une extension de l'hypertexte.

Le curseur ( pointing-finger / cursor en anglais), utilisé pour la navigation, il a été vite utilisé au www comme le curseur des hyperliens.

Applications pour la pédagogie

L’intérêt pédagogique des hypermédias a été très tôt perçu : facilité et rapidité avec laquelle un élève peut accéder à l’information; possibilité de rapprocher divers éléments d’informations pour permettre à l’utilisateur de construire son savoir ; liberté de navigation permettant un travail autonome ; soutient des activités de production de documents.

Il est de coutume de distinguer 3 grands types d'usage des hypertextes en éducation selon Nonard, (1995), Bruillard, (1997) :

  • l'extraction d'information dans des bases d'informations (métaphore de la mine) : explorer un réseau d'informations important ou accéder précisément à des noyaux d'informations,
  • l'organisation d'informations existantes afin de mieux la valoriser (métaphore de la transformation) : opérer (annoter, extraire, etc.) sur un réseau d'informations,
  • la production d'informations ou de structures de connaissances nouvelles (métaphore du jardinage) : construire un réseau d'informations.

Cit.[5]

Pour les enseignants, la non linéarité des hypertextes entraîne une relativisation des savoirs et des connaissances, ce qui change aussi la définition de l'apprenant : La hiérarchie des savoirs est ainsi abolie, le parcours d'apprentissage devient aléatoire. L'ouvrage de Joseph Jacotot (1770-1840) : Le maître ignorant[6] qui prône l'égalité des intelligences est tout à fait moderne.

La bibliothèque virtuelle représente un vaste réseau d'hpertextes sur le web.

Exemples d'EIA utilisant cette possibilité

  • Les hypertextes ayant une base physique : [7]
  • La plupart des logiciels examinés comme DNA, l'alphabet russe, cameron balloons, foodforce contiennent cette notion de l'hypertexte. Il y a des liens internes qui nous conduisent à des différents niveaux du document, on peut revenir en arrière, on peut insister sur une partie et éviter une autre,etc... Il s'agit bien sûr de logiciels différents (Foodforce c'est un jeu vidéo tandis que DNA a plutot la forme d'un site internet) où l'hypertexte s'applique toujours d'une manière très efficace.

Utilisation dans le cadre de projets étudiants MALTT

Notes

Références

Multimedia and Hypertext: The Internet and Beyond, par Jakob Nielsen

Chap. 5 du livre Multimedia and Hypertext: Architectural Component of Hypertext Systems

Encyclopédie de la chose imprimée : du papier à l'écran. Paris : Retz, 1999, p. 544 (définition : p. 143)

Belisle, Claire. Navigation et hypermédia. Séminaire DAFCO " L’apprentissage médiatisé ". Lyon : Institut des sciences de l'homme [9] BO n° 14 du 08/04/1999[10]


GDT (Grand Dictionnaire Terminologique) [11]

Dossier hypermédia et apprentissage [12]


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