« Psychologie sociale/La théorie de l'engagement, définition et effets » : différence entre les versions

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==Descriptif==
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Cela fait des années que des chercheurs en psychologie sociale s'évertuent à comment il est possible d'amener un individu à changer d'attitude ou à adopter un comportement précis. Monteil (1997), puis Briñol et Petty (2007) ont par exemple concentré leurs efforts sur le fonctionnement de la persuasion, c'est-à-dire, quand  la  communication  persuasive  amène  à  un  changement  d’attitude  chez  le  récepteur  du message,  qui  lui,  peut  engendrer  un  changement  dans  les  conduites. D'autres chercheurs, tels que Milgram (psychologie-sociale, s.d.) donnent un aperçu  des effets de la pression de l’autorité et d’autres facteurs externes sur le comportement. Il existe cependant une autre forme de manipulation du comportement, qui, elle, se distingue des autres dans la mesure où elle est acceptée par le sujet répondant à la requête et qu’elle est réalisée sans pression. Celle-ci est nommée "soumission librement consentie" (Beauvois & Joule, 1989) et c'est dans ce cadre-là que s'insère la théorie de l'engagement, sujet qui sera abordé dans cette carte conceptuelle.
Cela fait des années que des chercheurs en psychologie sociale s'évertuent à comprendre comment il est possible d'amener un individu à changer d'attitude ou à adopter un comportement précis. Monteil (1997), puis Briñol et Petty (2007) ont par exemple concentré leurs efforts sur le fonctionnement de la persuasion, c'est-à-dire, quand  la  communication  persuasive  amène  à  un  changement  d’attitude  chez  le  récepteur  du message,  qui  lui,  peut  engendrer  un  changement  dans  les  conduites. D'autres chercheurs, tels que Milgram (psychologie-sociale, s.d.) donnent un aperçu  des effets de la pression de l’autorité et d’autres facteurs externes sur le comportement. Il existe cependant une autre forme de manipulation du comportement, qui, elle, se distingue des autres dans la mesure où elle est acceptée par le sujet répondant à la requête et qu’elle est réalisée sans pression. Celle-ci est nommée "soumission librement consentie" (Beauvois & Joule, 1989) et c'est dans ce cadre-là que s'insère la théorie de l'engagement, sujet qui sera abordé dans cette carte conceptuelle.


La théorie de l'engagement, proposée par Kiesler (1971, cité par Beauvois et Joule, 2002)prône l'idée que ce ne sont pas les idées ou les sentiments qui engagent les individus, mais les actes. Les cognitions n'expliquent pas les actions effectuées, mais se seraient les actions qui permettraient d'expliquer des cognitions. L'on se situerait ainsi dans une cognition plus matérialiste qui se résume par "C'est parce que je fais quelque chose, que je le pense". Par ailleurs, Beauvois & Joules (2014) précisent que l'engagement d'un individu dans une conduite effective équivaudrait au degré auquel il peut être associé à cette conduite.
La théorie de l'engagement, proposée par Kiesler (1971, cité par Beauvois et Joule, 2002)prône l'idée que ce ne sont pas les idées ou les sentiments qui engagent les individus, mais les actes. Les cognitions n'expliquent pas les actions effectuées, mais se seraient les actions qui permettraient d'expliquer des cognitions. L'on se situerait ainsi dans une cognition plus matérialiste qui se résume par "C'est parce que je fais quelque chose, que je le pense". Par ailleurs, Beauvois & Joules (2014) précisent que l'engagement d'un individu dans une conduite effective équivaudrait au degré auquel il peut être associé à cette conduite.

Version du 1 juin 2019 à 13:14

Producteur : Utilisateur:Diana Jeronimo, Promotion : yoshi

Descriptif

Cela fait des années que des chercheurs en psychologie sociale s'évertuent à comprendre comment il est possible d'amener un individu à changer d'attitude ou à adopter un comportement précis. Monteil (1997), puis Briñol et Petty (2007) ont par exemple concentré leurs efforts sur le fonctionnement de la persuasion, c'est-à-dire, quand la communication persuasive amène à un changement d’attitude chez le récepteur du message, qui lui, peut engendrer un changement dans les conduites. D'autres chercheurs, tels que Milgram (psychologie-sociale, s.d.) donnent un aperçu des effets de la pression de l’autorité et d’autres facteurs externes sur le comportement. Il existe cependant une autre forme de manipulation du comportement, qui, elle, se distingue des autres dans la mesure où elle est acceptée par le sujet répondant à la requête et qu’elle est réalisée sans pression. Celle-ci est nommée "soumission librement consentie" (Beauvois & Joule, 1989) et c'est dans ce cadre-là que s'insère la théorie de l'engagement, sujet qui sera abordé dans cette carte conceptuelle.

La théorie de l'engagement, proposée par Kiesler (1971, cité par Beauvois et Joule, 2002)prône l'idée que ce ne sont pas les idées ou les sentiments qui engagent les individus, mais les actes. Les cognitions n'expliquent pas les actions effectuées, mais se seraient les actions qui permettraient d'expliquer des cognitions. L'on se situerait ainsi dans une cognition plus matérialiste qui se résume par "C'est parce que je fais quelque chose, que je le pense". Par ailleurs, Beauvois & Joules (2014) précisent que l'engagement d'un individu dans une conduite effective équivaudrait au degré auquel il peut être associé à cette conduite.

Cette théorie permet de comprendre pourquoi certains individus s'accrochent à des décisions et ont des difficultés à revenir en arrière sur leur choix. L'effet de gel, proposé par Lewin (1947, cité par Beauvois et Joule, 2002) sert de complément à l'engagement et explique que c'est l'acte même de s'engager qui motiverait l'individu à réaliser un comportement et rester sur cette décision. Beauvois & Joule (1989, 2002, 2014) donnent également quelques facteurs favorisant cet état de persistance et un grand engagement. En effet, l'individu peut être plus ou moins engagé selon les conditions mises en place.

La théorie de l'engagement est intéressante à découvrir, car elle permet de mieux saisir comment des individus peuvent être manipulés à réaliser certains comportements lorsque des conditions particulières, favorisant l'engagement, sont réunies. Ce sujet est d'ailleurs approfondi dans les ouvrages de Beauvois & Joule (1989, 2002, 2014) qui montrent comment les individus peuvent accepter à réaliser des requêtes, conduites qu'ils n'auraient normalement pas entrepris de leur propre chef, et ce, de manière librement consentie. Ils y exposent d'ailleurs des techniques, tells que le pied-dans-la-porte, la porte-au-nez, l'escalade d'engagement, faisant appel à l'engagement de l'individu et qui sont régulièrement utilisées dans le marketing ou même au quotidien, sans que l'on en soit conscient. Être familiarisé avec cette théorie permet alors une meilleure compréhension de soi, ainsi que du fonctionnement des individus.

Il s'agira ainsi dans cette vidéo de comprendre ce qu'est la théorie de l'engagement, de voir quels sont ses effets et finalement, quels facteurs et conditions permettent de faire varier le degré d'engagement dans un comportement.

Sources

Beauvois, J-L., & Joule, R-V. (1989). Une théorie psychosociale : la théorie de l’engagement. Perspectives commerciales. Recherche et applications en marketing, 4, 79–90.

Beauvois, J-L., & Joule, R-V. (2002). Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens. Grenoble: PUG.

Joule R.V. et Beauvois J.L. (2014). Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens. Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble.

Briñol, P. & Petty, R.E. (2007). Mécanismes psychologiques de la persuasion. Diogène, 217, 58-78.

Guéguen, N., Pascual, A. & Poirier, C. (2014). Efficacité du pied-dans-la-porte en fonction de l’âge des enfants. Revue canadienne des sciences du comportement, 47 (1), 80-82.

Lewin, K. (1947). Group decision and social change. Dans T. Newcomb, E. Hartley (Eds.), Readings in Social Psychology. New York : Holt.

Monteil, J-M. (1997). Éduquer et former. Perspectives psycho-sociales (3ème éd.). Grenoble : Presses universitaires de Grenoble.

Psychologie-sociale.com (s.d.) La soumission à l’autorité. Repéré à https://www.psychologie-sociale.com/index.php/fr/experiences/influence-engagement-et-dissonance/204-la-soumission- a-l-autorite

Sperber, D. (2009). L’effet gourou. L’autre côté, 1, 17-23.

Carte conceptuelle

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Videographie

Lien vers la vidéographie