Plagiat

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Des contenus de cette page sont directement issus d'une traduction de la version anglophone de l'article sur Edutech Wiki.

Définition

«Le plagiat est un terme à connotation morale et esthétique, par lequel on désigne en littérature le fait qu'un texte reprend, de façon non avouée et plus ou moins fidèlement, un élément textuel provenant d'un autre auteur. Ce terme n'a pas cours en droit, où l'on parlera plutôt de contrefaçon et d'infraction à la loi du droit d'auteur (copyright).» (Christian Vandendorpe, , retrieved 23 juillet 2007 à 16:32 (MEST))

Le plagiat est une forme de fraude académique.

D'après la Webster University, Turnitin définit dix formes distinctes de plagiat, certaines pouvant être considérées comme plus graves que d'autres :

  1. Clonage ("clone") : copie totale d'un texte, i.e. faire passer le travail d'autrui pour le sien
  2. CTRL-C : citer quelqu'un sans mentionner qu'il s'agit d'une citation (nom de l'auteur, guillemets, ...)
  3. Trouver-remplacer ("find-replace") : changer des termes-clés et des phrases d'un texte tout en préservant sa forme générale (typiquement, paraphraser)
  4. Remix : paraphraser un ensemble de sources distinctes en un seul texte, sans citer
  5. Recyclage ("recycle") : réutiliser abondamment des productions personnelles antérieures sans le mentionner
  6. Hybride ("hybrid") : mélange de contenus correctement cités et de contenus plagiés
  7. Mashup : similaire au remix, mais pour des altérations mineures
  8. Erreur 404 ("404 error") : citations incorrectes, notamment en créditant le travail d'un auteur A à un auteur B ou à des sources introuvables
  9. Agrégation ("aggregator") : créer un travail incluant des citations correctes, mais sans aucun apport nouveau ou presque (par exemple, cet article wiki, ce qui ne pose pas nécessairement un problème en raison de son intention et son contexte ; lire à ce sujet "un bref guide pour l'agrégation éthique" (en anglais))
  10. Re-tweet : créer un travail incluant des citations correctes, mais restant trop proche de la forme et de la structure de ses sources

Il est à noter que la nature et l'étendue de la définition de plagiat dépend de normes culturelles ; il convient de toujours garder cela à l'esprit, afin d'éviter des problèmes de compréhension interculturelle, et d'aider les étudiants et chercheurs issus de cultures non-occidentales à s'adapter aux pratiques occidentales lorsque le contexte l'exige.

Typologie des étudiants (non)-plagieurs

Michèle Bergedàa (2006), dans une étude de terrain, a pu mener des entretiens avec des étudiants pour mieux comprendre les pratiques de plagiat et les raisons qui les sous-tendaient. 5 profils sont identifiés :

  1. Profil A : le non plagieur, qui a pu a une ou deux reprises isolées effectuer un plagiat partiel, et qui est conscient du caractère déviant de son acte.
  2. Profil B : Le bricoleur, qui reprend des travaux issus d'autrui et en restructure les propos pour ses productions, dans certaine situations (manque de temps, d'organisation, paresse occasionnelle). Il est en général critique vis-à-vis de cette pratique en pointant une analogie avec des formes plus institutionnalisées de cette pratique, dans le milieu académique.
  3. Profil C : Le tricheur, qui plagie par commodité en suivant le comportement de ses pairs, instauré plus ou moins en "norme".
  4. Profil D : Le manipulateur, qui se rend coupable de plagiat sans remord aucun, en se fiant à ses valeurs propres plutôt qu'à celles de l'institution dans laquelle il s'insère. Il a cependant conscience du caractère déviant de ses pratiques et ne s'en vante pas.
  5. Profil E : Le fraudeur, qui plagie de façon organisée au détriment du système institutionnel et parfois de ses pairs. Il n'hésite pas à ressentir de la satisfaction vis-à-vis de son comportement.

Stratégies de prévention et de remédiation

Les cas de plagiats surviennent principalement dans les situations où les apprenants sont chargés d'effectuer seuls leurs travaux de recherches dans le cadre des cours et/ou si les classes sont trop grandes. Les risques sont considérablement moins élevés dans le cas de cursus intégralement scénarisés, dans une approche pédagogique orientée projet.

Figure ci-dessous une courte liste de stratégies à considérer pour lutter contre les pratiques de plagiat :

  • Transformer les devoirs en projets réels et personnalisés (comme des mini-projets de recherche)
  • Changer les thèmes des travaux dans chaque cours
  • Exiger un rendu par étapes successives ainsi que des listes des thèmes, objectifs, questions, ressources, etc. Chacun de ceux-ci doit être réifié en tant que produit et être discuté et évalué. À titre d'exemple, voir le modèle d'apprentissage basé sur le projet C3MS
  • Dans le même esprit, exiger une trace numérique du processus de recherche (par exemple, via la rédaction d'articles wiki sur des sujets théoriques)
  • Rappeler aux étudiants que la référence à la littérature pré-existante est importante et que les citations sont encouragées, mais que les travaux sont contrôlés par des logiciels de détection du plagiat
  • Organiser des présentations orales des travaux des étudiants et leur poser des questions de fond
  • Proposer aux étudiants le jeu vidéo en ligne Subpoena développé par des étudiants de l'université de Bordeaux (téléchargement disponible en ligne)
  • Mettre à la disposition des étudiants un logiciel de détection afin qu'ils puissent procéder à une analyse pour auto-évaluer la conformité de leur travail avant de le remettre : Le plagiat n'est pas forcément intentionnel, mais peut résulter de mauvaises pratiques de citations.

Les logiciels de détection du plagiat

il existe de nombreux logiciels de détection du plagiat sur le marché, payant ou gratuits. Les logiciels gratuits, comme Plagiarism Checker x, Edubirdie, etc. limitent souvent le nombre d'analyses (quelques essais gratuits) ou le nombre de mots du document.

Ils fonctionnent sur le même principe : Ils comparent le texte à analyser aux données disponibles sur tout le web (donc publiques) ou dans la base de données du logiciel. En-effet, tous les textes analysés avec le logiciel (mémoires, rapports, etc.), qui ne font pas forcément l'objet d'une publication, sont ainsi utilisés pour la comparaison. Cela limite ainsi les risques de plagiat entre étudiants. Notez qu'il est possible de désactiver cette fonction d'enregistrement dans la base de données du logiciel, ce qui est préférable pour les données confidentielles !

Ensuite, lorsque le logiciel a détecté des similitudes entre des chaînes de caractères du document analysé et d'autres document, il les met en évidence et indique la source probable du texte. Sur Compilatio, Urkund ou Turnitin, on peut visualiser en parallèle le texte et sa source. Notez que les citations, qui ne sont pas une mauvaise pratique, sont aussi repérées comme des similitudes. La personne qui vérifie peut dans ce cas sortir la similitude du calcul final.

Enfin, le logiciel calcule un score global de similitudes sur l'ensemble du document. Sur Compilatio, un code couleur indique dans le rapport d'analyse final si le seuil (que la personne qui vérifie peut régler, selon la nature des travaux) a été dépassé.

Le cas du plagiat sur Internet

Plagier à partir d'Internet - si ce n'est des articles ou des livres au format électronique - semble ne pas constituer un véritable cas de plagiat pour certaines sous-cultures (subcultures), puisque des pratiques comme le re-tweet, le mashing up, etc. sans référencement en bonne et due forme sont désormais courantes et qu'il persiste une croyance selon laquelle tout ce qui se trouve sur Internet est public, par défaut. Introna (2003:39), par exemple, a déterminé que de manière générale, les étudiants considéraient le plagiat de contenus trouvés sur Internet moins grave que celui effectué à partir de sources non-électroniques.

Astuces pour éviter le plagiat

Ces astuces sont reprises du site Compilatio.net

1. Citer ses sources Afin de reprendre les propos ou les idées d’une autre personne, il est nécessaire d'utiliser des citations, en les mettant entre guillemets. De plus, la source de la citation doit figurer explicitement, soit dans le texte lui-même soit à l'aide d'une note de bas de page. Remarque: si un précédent devoir est réutilisé, il est également nécessaire de le mentionner pour ne pas faire de l’auto-plagiat. Enfin, la bibliographie qui se trouve à la fin du document doit regrouper l'ensemble des documents utilisés.

2. Référencer les illustrations Toute utilisation de photos, illustrations, graphiques ou tout autre visuel dont vous n'êtes pas le propriétaire doit faire l'objet d'un référencement, en indiquant la source du document utilisé, directement sous l’élément concerné ou à l'aide d'une note en bas de page.

3. Paraphraser les propos Il est possible de reformuler une citation afin que celle-ci s’intègre mieux dans le texte et correspondre davantage au style d’écriture utilisé dans le document. Dans ce cas, il est quand même nécessaire de citer les sources grâce à une note en bas de page.

4. Effectuer des renvois vers la bibliographie La bibliographie constitue une preuve de respect des droits d’auteurs et atteste du caractère scientifique du travail tout en permettant aux lecteurs d’identifier et de retrouver les sources facilement.

Liens

Références

  • Bergadaà, Michelle (2006), Du plagiat à la normalité, selon les étudiants, HTML - PDF, téléchargés le 23 juillet 2007 à 16:00 (MEST).
  • The plagiarism spectrum : tagging 10 types of unoriginal work, HTML, retrieved 21 mars 2017 à 21:00
  • Vandendorpe, Le Plagiat, Aspects historiques, HTML, retrieved 23 juillet 2007 à 16:32 (MEST)
  • Vandendorpe, Le Plagiat, Aspects juridiques, HTML, retrieved 23 juillet 2007 à 16:32 (MEST)