Martichoux

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Martichoux,J. (2000). La violence des jeunes. Les parents sont-ils démissionnaires?. Prat Editions: Issy-Les-Moulineaux.


L'auteure est assistante sociale dans les Yvelines, un département où les banlieues sont nombreuses et considérées comme sensibles par les pouvoirs publics.Elle a participé à de nombreuses actions destinées à la population jeune dans le cadre de la politique de la ville. Cet ouvrage a été écrit par une professionnelle de terrain qui connait la réalité des banlieues et les problèmes qui y sont liés. Elle est l'intermédiaire entre l'Etat et les habitants des cités. Elle intervient après la reprise du concept de parents démissionnaires par les politiques et les "sauvageons" qui les peuplent (terme utilisé par M. chevènement, alors ministre de l'intérieur et candidat aux présidentielles).

résumé:

Cet ouvrage se divise en deux parties: un état des lieux et une interrogation sur la pertinence du concept de démission parentale. Dans les banlieues, les enfants traînent de plus en plus souvent, de plus en plus tard et de plus en plus jeunes dans les rues. Ces jeunes se rendent coupables d'incivilités, de violences: la population locale développe un sentiment d'insécurité, de peur et elle cherche des résponsables. Les parents sont les premiers montrés du doigt.

D'après l'auteur, ces parents ont rompu les liens de communication avec leurs enfants. Certains n'ont pas conscience de la réalité de la vie de leur enfant. D'autres sont en complêt décalage car ils sont d'origine immigrée et ne savent plus de quelles façons ils doivent éduquer leurs enfants; d'autres sont accaparés par leur travail, ou leur absence de travail. Les problèmes financiers de cette classe populaire accentuent le phénomène .L'image de l'autorité parentale et principalement paternelle n'est plus maintenue. Ces familles ont besoin d'aide mais elles n'en trouvent pas.

Les enfant se tournent alors vers un autre lieu de socialisation: "la bande". Celle ci se substitue à la famille et suit sa propre norme, qui se base souvent sur l'utilisation de la violence.C'est aussi l'apparition des grands frères.

Les problèmes liés à l'école ( parents de langue étrangère ne peuvent pas suivre la scolarité de leur enfant, droits de l'enfant qu'ils ne comprennent pas,...)disqualifient les parents.

Le concept de parents démissionnaires est de plus en plus véhiculé par les médias, qui ne parlent que du coté négatif des banlieues. Le sentiment d'insécurité de la masse populaire et l'impression d'impunité judiciaire, ainsi que l'echec des professionnels de l'action sociale sont à la base de l'amplification du phénomène.

Mais elle se pose la question de la réalité de ce concept. Pour l'auteur, les parents sont pris entre deux logiques d'éducation: celle de la culture d'origine et celle de la norme. Il y a un décalage entre l'enseignement classique et libéral des enfants. A cela s'ajoute un fort sentiment d'isolement. Ces parents font comme ils peuvent et se sentent des boucs-émissaires. Ils ont honte d'être considérés comme de mauvais parents. Leurs enfants excusent leurs défaillances, ils essaient de dédouaner leurs parents. ils sont conscients de l'absence de communication.

Ce problème a basculé au centre des discours et des actions politiques. Les politiques, surtout les maires de ces banlieues cherchent des solutions: suppression des allocations familiales, permis à points familial, couvre-feu,... Mais les pressions financières comme solutions semblent néfastes , ou sans effet à long terme (autoritarisme et violence parentale, profits illégaux pour pallier le manque, punition collective,..).Le résultat n'est pas éducatif. Le déplacement des jeunes et les "maisons éducatives" sont envisagés, mais très onéreux.

L'auteur préconise d'écouter les demandes des travailleurs sociaux, les plus compétents sur ce sujet, de renouer le contact dans les cités et de responsabiliser les parents. signature:Armand