Dossier d'animation. La santé dà l'épreuve de la prison ? Groupe national de concertation prison (2013)

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20èmes journées nationales prison du 25 au 30 novembre 2013 : La santé à l’épreuve de la prison ? Groupe national de concertation prison.

Ce texte relate des discussions ayant eu lieu lors de ces journées nationales prison en France. Elles ont traitées, cette année, de la problématique de la santé en prison. Le premier élément présenté dans ce dossier concerne le fait que les personnes incarcérées sont en moins bonne santé que la population française, lors de leur entrée en prison. Par exemple : • 2% des personnes entrant en prison sont atteintes du VIH ce qui est six fois plus élevée qu’en milieu libre. • Un entrant sur quatre consomme au moins deux substances et 8 % d’entre eux sont en traitement de substitution • Le taux de suicide est six fois plus élevé que pour la population générale. Cette moins bonne santé est liée aux caractéristiques sociodémographiques. En effet, une grande partie de la population carcérale a eu peu accès à la prévention et aux soins.

Ensuite, ce dossier présente qu’une fois en prison, la santé des personnes détenues se détériore. ⇒ Le champ de vision des détenus est modifié par l’exiguité de l’espace. Le manque de soleil et de lumière peuvent entrainer des problèmes de peau ou de vue. ⇒ Détérioration des conditions physiques telles que la perte musculaire, les lombalgies ou l’obésité. ⇒ Une détérioration des facultés intellectuelles et manuelles ajouté à l‘ennui et à l’isolement entrainement une augmentation de la dépression et des suicides.

On sait qu’actuellement bon nombre de prisons sont surpeuplées ce qui engendre un grand nombre de problème lié à la santé : conditions d’hygiène dégradées, bruit, violence, stress, peur, manque de sommeil.. Mais également, une difficulté dans la prise en charge des maladies graves (cancer, sida, diabète…). Avec le vieillissement de la population, les personnes incarcérées peuvent être de plus en plus âgées et leur prise en charge est également compliquée.

Psychiatrie et prison : 27 % des personnes incarcérées souffrent de troubles psychotiques aigus. 45 % des personnes incarcérées présentent des états dépressifs graves. Pourquoi tant de malades mentaux en prison en France ? → Les conditions d’incarcération. En effet, certaines personnes, peut être déjà fragile antérieurement à l’incarcération, ne peuvent pas supporter les conditions de vie quotidienne en prison : Surpopulation, violences, rackets…

Les personnes âgées en prison : Dans la plupart des pays industrialisés, la proportion de personnes détenues âgées augmente, à tel point qu’en 2030, il est prévu aux USA qu’il y a une personne sur trois qui aura plus de 55 ans. Malgré cela, il n’y a qu’une minorité de pays qui a opté pour l’adaptation des conditions de détention des personnes âgées en fonction de leurs conditions physiques et psychiques. Les freins à un développement de cette tendance sont : - Investissement mobilier et immobilier trop important. - -Une inadaptation de la prise en charge des personnes âgées.

Le suicide en prison : Le taux de suicide est 4 à 7 fois plus parmi les personnes incarcérées que le reste de la population. Une étude française a montré que dans les prisons françaises, le taux de suicide a quintuplé en 50 ans alors qu’il a peu évolué dans le même temps pour la population générale. Le problème concernant aussi le personnel pénitancier. En effet, en octobre 2012, un surveillant s’est suicidé de son mirador. Il y a donc une vraie problématique du suicide dans le milieu carcéral, tant au niveau des détenus que du personnel. Certaines périodes de détention semblent plus « suicidogènes » : - Les premiers jours de détention où la personne souffre du choc carcéral. - Les périodes de fête où les suicides sont 7 fois plus nombreux que le reste de l’année. - Les périodes précédents le jugement.

La principale cause de suicide est la surpopulation carcérale. Ensuite vient l’état préoccupant de la santé mentale en prison.

Le problème de suicide en prison, dépasse largement la question de l’efficacité d’une prévention face au suicide. En effet, ce problème est intrinsèquement liés aux conditions de vie en prison. Il serait important de se concentrer sur les causes probables de ces nombreux suicides soit : - Un lutte contre la surpopulation carcérale, une lutte contre le phénomène d’infantilisation de la personne détenue, l’accès à un plus grand nombre d’activités, l’amélioration du maintien des liens familiaux… Toutes ces luttes sont indispensables à une lutte contre le suicide en prison.

Ainsi, une politique de lutte contre le suicide en milieu carcérale doit non pas consister à contraindre le prisonnier à ne pas mourir mais bel et bien lui rendre sa dimension de sujet et d’acteur de sa vie.