Tout va bien, revue

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Tout va bien est un mensuel puis un hebdomadaire suisse romand créé en 1972 et qui prit fin en 1983. Dans son premier numéro de novembre 1972, elle se donne trois objectifs principaux: "produire une contre-information en rupture avec le discours polluant et mystifiant de la presse asservie et des media. Démonter les mécanismes par lesquels la société capitaliste se reproduit quotidiennement. Populariser et décloisonner les luttes locales et nationales et faire ressortir leur potentialités révolutionnaires."

Après une consultation de cette revue aux Archives contestataires comme à la Bibliothèque genevoise, nous avons relevé quelques articles concernant la problématique des mineurs en prison (ou en maison d'éducation).

Dans le premier numéro, dans un article sur "la Heimkampagne : le scandale des maisons de rééducation", il est fait écho à ces luttes d'aide aux jeunes incarcérés ou placés. La Heimkampagne se veut être une tribune des plaintes, pour représenter les pupilles à l'extérieur, soutenir leurs revendications, visiter les pensionnaires des maisons de redressement de la zone Bâle-Zürich, récolter des informations. Plusieurs plaintes sont relevées: la nourriture est en quantité à peine suffisante et les sanctions sont des plus humiliantes. Toujours dans ce même numéro, un article sur la loi bernoise sur les mineurs délinquants souligne le caractère injuste de cette loi qui ne traitera pas sur le même pied d'égalité enfants de bourgeois ou enfants d'ouvriers. Cette loi souligne l'utilisation abusive que peut en faire le juge: un mineur pourra être envoyé préventivement en maison de correction si le juge considère qu'il y a des raisons suffisantes de le soupçonner coupable. Cette loi est révélatrive d'une ambiance et d'un état d'esprit de ces années: la peur d'une politisation de la jeunesse contre un certain ancien ordre que les politiques souhaitent avant tout préserver.

Plusieurs articles (no 15, octobre 1974; no 21, juin 1975; no 23, septembre-octobre 1975) font référence au décès de Patrick Moll et à la création du GAP qui s'en est suivi. Voici quelques extraits: "Il avait déjà été condamné à la mort sociale par des assistants sociaux qui l'ont envoyé en maison de rééducation, par le juge des mineurs, Dunand, qui l'a pour finir mis à Bochuz « pour son bien et celui de la collectivité »." Sur la personnalité et le parcours de ce jeune: "Patrick a toujours eu la force de se révolter, en s'échappant de nombreuses institutions où il avait été placé : Ormeaux, La Clairière, Diesse, Vennes puis Bochuz." Patrick Moll n'est pas un cas isolé: "Patrick est loin d'être le seul à avoir été condamné à vie dans sa jeunesse à l'exclusion de la société comme un récidiviste notoire". Et le témoignage de son père: "Si j'avais eu de l'argent, je lui aurais payé une clinique privée. J'aurais eu un avocat et j'aurais mieux compris toute cette machine juridique. Mon fils ne serait pas mort".