« Groupe 3 4BIOS02 Gds Singes » : différence entre les versions

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La peau glabre des humains n'a pas de lien direct avec un de ses ancêtres communs. Il est éventuellement possible qu'un ancêtre éloigné ait eu une peau glabre suite à des changements de l'environnement, car certains hominidés possédaient un pelage moins marqué par rapport à d'autres. L'être humain est d'ailleurs le seul à posséder une peau glabre lorsque ce dernier est comparé aux grands singes qui possèdent un pelage très prononcé. C'est pourquoi il est difficile de dégager une cause phylogénétique concernant la présence de poils chez les humains.
La peau glabre des humains n'a pas de lien direct avec un de ses ancêtres communs. Il est éventuellement possible qu'un ancêtre éloigné ait eu une peau glabre suite à des changements de l'environnement, car certains hominidés possédaient un pelage moins marqué par rapport à d'autres. L'être humain est d'ailleurs le seul à posséder une peau glabre lorsque ce dernier est comparé aux grands singes qui possèdent un pelage très prononcé. C'est pourquoi il est difficile de dégager une cause phylogénétique concernant la présence de poils chez les humains.
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Version du 20 mars 2018 à 00:08

Résumé de l'article

Les poils constituent un aspect important de la diversification entre les êtres humains et nos proches cousins les grands singes. La différence entre le singe et l'être humain est la quantité de poils ainsi que la répartition des zones pileuses sur le corps. L'être humain est un primate qui possède une peau presque glabre (faible présence de poils sur les couches externes de la peau).
Les poils ont divers rôles comme l'isolation thermique, la protection contre l'abrasion, l'humidité, les rayons UV et les microorganismes étrangers. En outre, ils sont utiles pour le camouflage ainsi que pour la communication. Cependant, ces avantages se perdent lorsque la peau ne possède pas suffisamment de poils ou lorsque ces derniers sont fins. La peau nue est également présente chez les grands mammifères terrestres de telle sorte qu'ils n'aient pas chaud. Un animal grand est doté d'une surface corporelle petite en comparaison à sa masse, ce qui empêche l'évacuation de l'excès de chaleur interne. En revanche, le mammouth est un exemple d'animal qui conservait sa chaleur corporelle et la réduction de ses besoins alimentaires grâce à son isolation externe qui découle d'un fort pelage.

La sueur est différente selon les espèces. Les mammifères possèdent trois types de glandes sudoripares qui produisent la sueur (glandes sébacées, apocrines et eccrines). Les deux premières, qui sont majoritaires chez la plupart des espèces, sont situées aux environs des pellicules pileux qui sont les zones dans lesquelles naissent les poils. Elles produisent un mélange huileux qui recouvre le poil. Cependant, la sueur produite par ces glandes ne permet pas d'évacuer beaucoup de chaleur de l'organisme à fourrure. L'inefficacité du rafraîchissement est provoquée par la fourrure de l'animal qui s'humidifie et s'entremêle à cause de la sueur huileuse décrite ci-dessus. Dans cette situation, l'évaporation n'a non pas lieu à la surface de la peau, mais à la surface de la fourrure. La conséquence est une réduction du transfert de la chaleur. Afin de lutter face à cela, l'organisme sera contraint à boire une très grande quantité d'eau ainsi qu'à diminuer les déplacements effectués.

A l'inverse, l'être humain ne possède pas de fourrure et il a un très grand nombre de glandes eccrines (qui produisent de la sueur aqueuse contrairement aux glandes sébacées et apocrines). Cela améliore considérablement le rafraîchissement de l'organisme. Les anciennes formes d'espèces humaines qui vivaient dans des régions à faible végétation ont dû parcourir des distances de plus en plus grandes dans le but de trouver de la nourriture. Ces hominidés (Homo ergaster) qui sont apparus il y a 1.6 millions d'années étaient peut-être les premiers à posséder une peau presque glabre ainsi qu'une sueur eccrine. Comme ces derniers exerçaient une forte activité physique, leur peau quasi nue et leur sueur aqueuse auraient permis d'évacuer la chaleur corporelle produite (qui pouvait présenter un risque de surchauffe).

Il est intéressant de constater que certaines zones pileuses ont été conservées chez les humains. Il s'agit des poils sous les aisselles ainsi que ceux qui se trouvent sur le pubis. Les raisons pourraient être la propagation des phéromones (qui agissent sur le comportement des individus afin de conduire à des accouplements) ainsi que la lubrification des zones indispensables à la locomotion. Les cheveux éviteraient un excès de chaleur à la hauteur de la tête, car ces derniers permettent de former une couche d'air entre le cuir chevelu transpirant et la surface chaude des cheveux.
La quantité de poils sur la surface corporelle varie selon les populations considérées. En effet, d'ordinaire, les populations qui vivent sous les tropiques possèdent le moins de poils corporels tandis que ceux qui vivent dans des zones moins chaudes ont plus de poils corporels même si les poils ne tiennent en réalité pas vraiment chaud. Les différences observées entre ces populations peuvent s'expliquer en partie par la testostérone (hormone sexuelle masculine), car indépendamment des populations prises en compte, les hommes ont plus de poils que les femmes. Mais le déséquilibre ci-dessus doit encore être élucidé.

A l'aide de la diminution des poils et la possibilité d'évacuer la chaleur corporelle grâce à la transpiration eccrine (aqueuse), le volume du cerveau (sensible à la température) a pu augmenter. En comparant des espèces humaines du passé, il est possible de constater un gain du volume du cerveau. Même si certains facteurs comme une alimentation calorique afin de fournir l'énergie nécessaire à l'encéphale ont agi sur le développement de ce dernier, la perte de fourrure a probablement contribué à l'évolution de cet organe.
L'apparition d'une peau quasi nue chez les humains a eu des conséquences sociales, car ils ne peuvent ni paraître agressif ni se camoufler. Les attributs humains universels comme le maquillage et les expressions faciales complexes se sont probablement développés lorsque l'être humain a perdu la compétence de communiquer à l'aide de sa fourrure. La peinture corporelle, les cosmétiques, les tatouages et d'autres formes de décorations de la peau, qui sont présents dans toutes les cultures humaines et qui donnent des informations sociales telles que l'appartenance à un groupe ou encore le statut, ont substitué la fourrure qui codaient par le passé les points mentionnés ci-dessus.

Causes

Les contraintes environnementales ont modifié le régime alimentaire des hominidés ainsi que les ressources engagées pour survivre (nécessité de parcourir des distances plus longues), ce qui a amené à une diminution du pelage, ainsi que le développement de glandes sudoripares eccrines afin de mettre en place un processus de refroidissement du corps (transpiration) qui évitait la surchauffe de l'individu qui à terme pouvait causer son décès. La dysplasie ectodermique hypohidrotique est une maladie génétique qui survient lors du développement de l'ectoderme qui conduit à la malformation de structures telles que la peau, les cheveux, les dents et les glandes sudoripares. Il est intéressant de voir qu'une atteinte au niveau du génome d'un individu peut conduire à cette maladie, qui empêche certains de pouvoir transpirer ou de posséder une chevelure nécessaire à la protection de la tête (siège du cerveau). En considérant cette maladie génétique, il est possible de mettre en évidence que les structures responsables pour la transpiration et la présence de poils sur le corps découlent de l'activité de certains gènes. Lorsque ces gènes subissent des mutations, l'individu est capable d'assurer le refroidissement qui représente un risque pour sa survie. A partir de là, il est probable que par le passé, les contraintes environnementales ont conduit à des changements qui ont pu s'effectuer lors du développement d'un individu de sa conception jusqu'à un âge adulte (cause ontogénique).
Concernant la cause proximale qui peut expliquer l'absence ou la très faible présence de poils chez les humains, il faut considérer l'environnement sec et les territoires vastes qui ont poussé les hominidés à parcourir de grandes distances afin de trouver de la nourriture. La température élevé provoque une transpiration qui va permettre de refroidir le corps dans le but d'éviter la surchauffe et de permettre l'individu à être plus endurant dans des situations de chasse ou de danger. En parallèle, la faible présence de poils agit positivement sur ce processus puisque le refroidissement sera meilleur.
Les individus qui ont moins de pelage et qui possèdent un plus grand nombre de glandes sudoripares ecrrines sont mieux adaptés à leur environnement afin de chasser. Ils ont donc de meilleur chance de survie et de reproduction à l'aide d'un bon accès à la nourriture. De plus, la diminution du pelage, qui permet un meilleur refroidissement du corps, aurait également pu apporter d'autres avantages, comme un meilleur développement du cerveau, qui est un organe qui nécessite beaucoup d'énergie et qui produit donc beaucoup de chaleur. Cette cause liée à la survie montre clairement que les individus mieux adaptés pouvaient survivre et être ceux qui allaient considérablement développer leur cerveau, car ces derniers ont été très probablement sélectionnés (par la sélection naturelle) dans une population donnée de formes d'hominidés passées.
La peau glabre des humains n'a pas de lien direct avec un de ses ancêtres communs. Il est éventuellement possible qu'un ancêtre éloigné ait eu une peau glabre suite à des changements de l'environnement, car certains hominidés possédaient un pelage moins marqué par rapport à d'autres. L'être humain est d'ailleurs le seul à posséder une peau glabre lorsque ce dernier est comparé aux grands singes qui possèdent un pelage très prononcé. C'est pourquoi il est difficile de dégager une cause phylogénétique concernant la présence de poils chez les humains.

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